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Utilisateur:Ylzkhan/Brouillon5

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Le massacre de Sivas (Sivas Katliamı), parfois désigné comme les événements de Madımak (Madımak Olayları), est un incendie criminel qui s'est déroulé le dans un hôtel de Sivas, le Madımak, en Turquie. Outre les dizaines de blessés, trente-sept personnes trouvent la mort sous le regard passif des autorités et des militaires sur place. Après la prière, des milliers d'islamistes se rendent devant l’hôtel où se trouve notamment l'écrivain Aziz Nesin, invité au traditionnel festival de Pir Sultan Abdal, connu notamment pour avoir publié Les versets sataniques de Salman Rushdie et détesté par les milieux conservateurs pour son athéisme assumé.

Cet événement, parmi tant d'autres massacres et pogroms qui ont ciblé les Alévis durant des siècles pour leur sois-disant hérésie, marque une coupure de confiance entre la communauté alévie et l'État turc, et débouche sur la création de nombreuses associations, en Turquie et en Europe, de protection de l’identité alévie. Chaque année, des centaines de personnes se rendent sur place pour rendre hommage aux victimes et porter deux propositions principales qui n'ont toujours pas été pleinement satisfaites : la transformation de l'hôtel en un musée commémoratif et la condamnation de toutes les personnes impliquées dans le massacre.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le , le journaliste Uğur Mumcu du quotidien Cumhuriyet est assassiné via une bombe placée sous sa voiture. Ses investigations récentes portaient sur les liens entre les services secrets turcs et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et sa mort n'a toujours pas été résolu[1].

Le , l'écrivain Aziz Nesin, qui était connu pour son athéisme affiché, publie Les versets sataniques de Salman Rushdie dans le journal de gauche Aydınlık. Il devient une cible pour les islamistes.

Le , le président Turgut Özal est mort officiellement d'une insuffisance cardiaque. Mais certains investigateurs suggèrent qu'il a été empoissonné pour avoir souhaité engager des négociations avec le PKK. Son successeur est Süleyman Demirel, et Tansu Çiller devient la première femme à occuper le poste de Premier ministre.

Victimes[modifier | modifier le code]

L'incident fait trente-sept morts, dont trente-deux artistes et intellectuels alévis, une journaliste hollandaise, deux employés de l’hôtel et deux agresseurs, et une soixante de blessés[2],[3].

  • Muhibe Akarsu (35), invitée ;
  • Muhlis Akarsu (45), musicien ;
  • Gülender Akça (25), musicienne ;
  • Metin Altıok (52), poète ;
  • Mehmet Atay (25), journaliste ;
  • Sehergül Ateş (30), musicienne ;
  • Behçet Aysan (44), poète ;
  • Erdal Ayrancı (35), réalisateur ;
  • Asım Bezirci (66), écrivain ;
  • Belkıs Çakır (18), musicienne ;
  • Serpil Canik (19), musicienne ;
  • Muammer Çiçek (26), acteur ;
  • Nesimi Çimen (67), musicien ;
  • Carina Cuanna (23), journaliste ;
  • Serkan Doğan (19), musicien ;
  • Hasret Gültekin (23), musicien ;
  • Murat Gündüz (22), musicien ;
  • Gülsüm Karababa (22), musicienne ;
  • Uğur Kaynar (37), poète ;
  • Asaf Koçak (35), caricaturiste ;
  • Koray Kaya (12), enfant ;
  • Menekşe Kaya (17), musicienne ;
  • Handan Metin (20), musicienne ;
  • Sait Metin (23), musicien ;
  • Huriye Özkan (22), musicienne ;
  • Yeşim Özkan (20), musicienne ;
  • Ahmet Özyurt (21), musicien ;
  • Nurcan Şahin (18), musicienne ;
  • Özlem Şahin (17), musicienne ;
  • Asuman Sivri (16), musicienne ;
  • Yasemin Sivri (19), musicienne ;
  • Edibe Sulari (40), musicienne ;
  • İnci Türk (22), musicienne ;
  • Kenan Yılmaz (21), employé de l’hôtel ;
  • Ahmet Öztürk (21), employé de l’hôtel.
  • Ahmet Alan (22), agresseur ;
  • Hakan Türkgil, agresseur.

Parmi les plus notables, on retrouve donc le chanteur et joueur de saz reconnu Hasret Gültekin, et la journaliste hollandaise passionnée de la Turquie Carina Cuanna. L'écrivain Aziz Nesin, qui était au départ la cible principale de la masse islamiste, s'en sort avec quelques blessures après une évacuation difficile.

Procès[modifier | modifier le code]

Demandes de la communauté alévie[modifier | modifier le code]

Transformation de l'hôtel Madımak en un musée commémoratif[modifier | modifier le code]

Après l'incendie, l’hôtel Madımak, qui se situe dans la rue Eski Belediye de la vieille ville de Sivas, a été rénové puis remis en service. Les Alévis demandent depuis plusieurs décennies à ce que ce lieu devienne un musée en mémoire des victimes et dans l'optique de prévenir de tels drames dans le futur. En ce sens, des manifestations s'organisent annuellement, des pétitions ont déjà été réunies ֲ— dont une qui a été signée par un million de personnes — et une requête parlementaire a été déposée par des députés de l'opposition mais toujours refusée par les gouvernants. Des associations, comme l’Association turque des droits de l'homme (İnsan Hakları Derneği), soutiennent cette demande[4]. Depuis 2010, le Madımak est devenu un musée de science (Bilim ve Kültür Merkezi), mais toujours pas dédié aux victimes du massacre[5].


Aşık Ali Nurşani, de son vrai nom Ali Ayhan, né le 2 février 1959 à İslahiye, est un aşık turc alévi vivant en Allemagne. Il est le fils du chanteur Engin Nurşani. Tous les deux sont dans le courant de la musique traditionnelle turque.

Biographie

Né en 1959 dans le village de Sakçagözü (anciennement Keferdiz), à İslahiye (aujourd’hui, Sakçagözü se trouve dans le district de Nurdağı), Aşık Ali Nurşani, de son vrai nom Ali Ayhan, apprend à jouer au saz à l’âge de dix ans grâce à l’aide de son père et sous l’influence des différents aşık venus chanter dans son village. Il rédige ses premiers poèmes au début des années 1970, et participe quelques temps plus tard aux tournées de différents musiciens comme le fameux Aşık Mahzuni Şerif. À cette époque, il sort sa première cassette, et sur celle-ci les fabricants commettent une erreur sur son nom : au lieu d’écrire Hürşani, son surnom qu’on lui avait donné, ils écrivent Nurşani, nom de scène qu’il gardera finalement tout au long de sa carrière. En 1979, il s’installe en Allemagne et se marie avec une Allemande nommée Angelika ; ils auront deux enfants dont le plus petit n’est autre que le chanteur Engin Nurşani qui prendra la relève. Au total, il a sorti une vingtaine de projets, dont quinze albums, a rédigé près de cinq cent poèmes, dont au moins cent-vingt ont été chantés. Après un cancer de la gorge, il prend sa retraite.

Discographie[modifier | modifier le code]

  • 1988 : Dosta Hasret / Yol Uzun
  • 1989 : Karadağın Boz Yılanı
  • 1993 : Git Yolcu Yoluna
  • 1996 : Meyrik
  • 1999 : Birazcık Adalet
  • 2000 : Gönül Sarayında / Gomun Garibi
  • 2002 : Ögrettiler
  • 2002 : Hasretim / Günlerim Doldu Doluyor
  • 2002 : Ağlatırlar Seni
  • 2004 : Halkın Divanı
  • 2004 : Belamıydın Başıma
  • 2004 : Sen Sebeb Oldun
  • 2005 : Dağlar Nurşaniyi Unuttunuzmu
  • 2007 : Almanya
  • 2008 : Saklayın Resmimi
  1. (en) « Ugur Mumcu - Journalists Killed - Committee to Protect Journalists », sur cpj.org (consulté le )
  2. (tr) Bahar Toker, « Sivas'ta Ölenler, Yaralananlar, Kurtulanlar... », sur bianet.org, (consulté le )
  3. (tr) « "Ölen iki saldırganın katillerini niye sormuyorsunuz?" », sur cnnturk.com, (consulté le )
  4. (en) « Madimak Hotel should be a Museum », sur ihd.org.tr, (consulté le )
  5. « Pour la Turquie, le chemin de l’Union Européenne passe par Sivas-Madimak », sur assmp.org, (consulté le )