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Utilisateur:Yann gaelec/Brouillon

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Pierre Tanant est né le 7 juillet 1909 à Saint Dié en Lorraine et décédé le 31 août 1988 à Grenoble. Militaire de carrière, il est connu en tant que chef d’état major et auteur d’un ouvrage qui a fait référence sur le maquis du Vercors, et pour sa contribution au devoir de mémoire notamment en tant que délégué général du Souvenir Français.

Biographie[modifier | modifier le code]

L’éducation et les premières affectations[modifier | modifier le code]

Fils du Général Albert Tanant, il est éduqué dans l’amour de la patrie, le culte de l’honneur et du sens du devoir.

« [Après la grande guerre de 14-18] mon père [tenait] à nous faire connaître les champs de bataille. … Verdun dont le nom résonnera indéfiniment dans mon cœur, car il est synonyme de la résistance coûte que coûte que coûte, de la défense sans esprit de recul, de la lutte acharnée, de l’abnégation la plus totale, du courage absolu, dans le froid, dans la boue, au milieu des éclatements d’obus ou de la mitraille, avec tellement peu de chances d’en réchapper : symbole du Devoir avec toutes ses exigences. Il fallait vraiment que la Patrie soit quelque chose d’extraordinaire pour que l’on accepte, avec une telle simplicité, de mourir pour elle  ».[1]

Il entre à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr en 1927 et est affecté à la sortie comme lieutenant au 153ème régiment de Tirailleurs algériens alors basé au Maroc. Il y est « frappé par la noblesse et le sens de l’honneur des tribus marocaines ».[2]

Il occupe ensuite différents postes en France, avant d’être nommé en 1938 capitaine au 13ème Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA). Son bataillon est amené à participer en 1940 à la campagne de Norvège, puis aux combats de la Somme au cours desquels il est blessé. Suite à l’armistice du 22 juin 1940, il est affecté dans l’armée d’armistice au 6ème BCA, basé à Grenoble.

La résistance dans le Vercors[modifier | modifier le code]

L’ordre de démobilisation du bataillon étant donné par Vichy lors de l’occupation de la zone libre fin novembre 1942, il participe, en tant que adjoint du chef de bataillon de REYNIES, à la dissimulation de matériels, d’équipements et drapeaux pour en empêcher la prise par les Allemands[3], puis début 1944 à la reconstruction du bataillon dans le Vercors où se sont installés début 1943 les premiers maquis après la création du S.T.O. Il est en charge du maintien des relations avec les différents maquis (il est notamment le dernier à avoir vu les maquisards installés à Malleval, massacrés par les allemands fin janvier 44[4]) avant d’être nommé chef d’état-major par le chef militaire du Vercors, le lieutenant-colonel HUET.

Sa participation au maquis du Vercors est une épreuve fondatrice. Le maquis du Vercors est pour lui un geste d'enthousiasme, un acte de foi et un acte d'espérance. Ce sacrifice pour l’honneur de la France restera toujours dans son esprit une marque inestimable de hauteur morale. Il est le premier à avoir essayé de dépeindre ce sentiment d’honneur et à avoir décrit les combats menés sur le Vercors dans un ouvrage qui a fait référence « Vercors Haut lieu de France », publié dès 1947.[5]

Cet ouvrage n’est pas un témoignage complet sur le maquis du Vercors étant donné qu’il s’intéresse essentiellement aux combats militaires ayant eu lieu en juin-juillet 1944, mais il est un témoignage précieux sur l’organisation militaire mise en place et les faits d’armes ayant eu lieux et, surtout un hommage portant très haut le sens de l’honneur et le devoir moral. C’est d’ailleurs ce que l'auteur énonce très clairement dans son avant-propos de l’édition de 1983.

« Ce n’est pas un livre d’histoire que j’ai la prétention de présenter au lecteur. Les évènements qui se sont déroulés … sont encore trop récents pour qu’il soit possible de les rapporter avec une objectivité exempte de passion… En rédigeant ces lignes, j’ai surtout songé aux morts, à ceux qui ont signé de leur sang l’une des pages les plus belles de l’histoire de France. Leur sacrifice, librement consenti, et le plus souvent réalisé dans l’ombre, mérite d’être exalté. On ne dira jamais assez tout ce qu’ils ont souffert pour redonner à leur patrie le rang qu’elle n’aurait jamais du perdre ».[6]

«  [...] il est quelque chose de plus important que de savoir si le Vercors est justiciable sur le plan stratégique, c’est de savoir s’il l’est sur le plan moral. Et là, j’affirme que cela ne fait pas le moindre doute ».

Cet ouvrage, d’une très bonne qualité littéraire, et couronné par l’Académie française, a été republié depuis plus de 10 fois. Il a participé, dans l'histoire de la Résistance française, à faire du maquis du Vercors un des symboles du courage et de l'esprit de sacrifice.[7]

L’Autriche, l’Algérie et la démission de l’Armée[modifier | modifier le code]

Après la fin de la guerre, il est affecté en Autriche en tant que commandant du 6ème BCA chargé de la région d’Innsbruck. Puis il est appelé en Algérie, en tant que commandant du 1er bataillon du 121ème Régiment d’infanterie avant d’être muté à l’état major puis en 1962 au Service de l’Action Sociale de forces armées comme Directeur Régional à Oran. Il est victime d’un attentat en juin 1957.

Il est très marqué, notamment par la situation des populations autochtones, déchirée entre le désir de rester française et de devenir indépendante, et celle de l’armée devant appliquer des décisions politiques qui lui échappent. Il a essayé de décrire son propre sentiment et, de nouveau, la hauteur morale des militaires dans un 2 ème ouvrage « Algérie, quatre ans d’une vie ».

« La parole qui, trop souvent, n’est qu’un mot pour l’homme de haute politique, devient un fait terrible pour l’homme d’armes : ce que l’un dit légèrement avec perfidie, l’autre l’écrit sur la poussière avec son sang, … ».[8]

Les accords sur l’indépendance de l'Algérie l’amènent à considérer que l’armée a été trahie et à quitter l’armée avec le grade de Colonel.

Sa contribution au Souvenir[modifier | modifier le code]

Il s’est attaché sur le restant de sa vie à faire vivre l'honneur de l'armée et le souvenir de ceux tombés pour la France.

C‘est lui qui dès 1946, en lien avec l’association des Pionniers du Vercors, a pris en charge l’organisation des premières cérémonies de commémoration du maquis.

Il a continué son œuvre au service du souvenir en tant que Délégué Général du Souvenir Français de l’Isère qu’il a présidé de 1977 à 1987. C’est notamment lui qui a œuvré à la création de plusieurs des monuments érigés sur le plateau du Vercors et à Grenoble.

Il s’est éteint en 1988 à Grenoble.

Il a été marié à Thérèse Santos-Cottin, elle-même fille de militaire, le couple ayant eu 6 enfants.

Il était très croyant, et était passionné par la vie et les écrits du père de Foucauld.

Il était titulaire de la Croix de Guerre, Commandeur de la légion d’honneur et membre de l’académie delphinale.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Mémoire » (inachevé) – Pierre Tanant
  2. Travail de recherche IEP Grenoble - "Pierre Tanant La fidélité et l'espérance" - Geoffrey Delcroix - sous direction de M. Roland Lewin – 1998
  3. Sur les instructions secrètes du général LAFFARGUE, commandant en chef de la région militaire de Lyon
  4. Paul Burlet - « Le maquis de Malleval » -http://tracesdhistoire.fr/resources/Digests+Le+maquis+de+Malleval.pdf
  5. Colonel Pierre Tanant, Vercors, Haut lieu de France, Arthaud [1948, 1950, 1957, 1964, 1966, 1971] et Lavauzelle [1983]
  6. Vercors, Haut lieu de France, édition Lavauzelle [1983] - avant propos
  7. Formes et usages du passé Grenoble en ses après-guerre 1944-1964 par Barrière Philippe - 2000 - Université Lumière Lyon 2
  8. Extrait de " Algérie, quatre ans d'une vie", Arthaud, 1973

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Vercors, Haut lieu de France, Arthaud [1948, 1950, 1957, 1964, 1966, 1971] et Lavauzelle [1983]
  • Algérie, quatre ans d'une vie, Arthaud, 1973