Aller au contenu

Utilisateur:ThessaNd/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Premières femmes agrégées d'Afrique subsaharienne francophone[modifier | modifier le code]

Cet article dresse une présentation (non exhaustive) de femmes d'Afrique subsaharienne francophone qui se sont démarquées dans les domaine de la recherche et de la science à travers le prestigieux concours d'agrégation.

Aperçu historique[modifier | modifier le code]

Le concours d'agrégation est un pur produit du système éducatif français. Créé sous le règne de Louis XV, il permettait le recrutement des professeurs de l'enseignement secondaire[1]. Il est par la suite élargi à l'enseignement supérieur et concerne les domaines tels que le Droit ou encore la Science politique. Cette pratique académique française est étendue dans les universités africaines à travers le CAMES (Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur) qui adopte un autre système de recrutement basé sur la valorisation de la recherche scientifique en Afrique et l'intérêt pour des thématiques qui concernent le continent noir[2].

Femmes et agrégation[modifier | modifier le code]

Le milieu de l'enseignement supérieur reste encore dominé au niveau mondial par les hommes et un plafond de verre est constaté au niveau de la carrière universitaire[3]. En dépit des obstacles, en Afrique, certaines femmes sont reconnues pour leur oeuvre de pionnière dans ce milieu à travers l'agrégation.

Pionnières dans les sciences économiques et de gestion[modifier | modifier le code]

Economie[modifier | modifier le code]

Dans le domaine des sciences économiques, la burkinabé Eugénie Windkouni Haoua Maïga est la première femme agrégée à l'issue du concours d'agrégation du CAMES tenu en 2017 à Yaoundé du 06 au 15 novembre 2017[4]. Eugénie Maïga alors unique femme sur les seize candidats admis, a terminé major de la promotion[4]. L'agrégation se prépare à l'Université Norbert-Zongo où elle est recrutée en 2013[5]. Après avoir effectué une partie de son cursus à l'Université de Ouagadougou sanctionnée par une maîtrise en macroéconomie et gestion du développement en 2002, elle poursuit ses études aux Etats-Unis après avoir abtenu une bourse ; elle décroche ainsi successivement un Master en économie agricole à l'Université de l'Oklahoma en 2005 et un doctorat en économie de l'éducation et de la santé à l'Université du Minnesota en 2010[6].

Gestion[modifier | modifier le code]

La première femme agrégée en sciences de gestion en Afrique subsaharienne francophone est la camerounaise Marie-Thérèse Ngouem. Après une thèse de doctorat en gestion soutenue en 1996 à l'ancienne université française Bordeaux IV, la nouvelle docteur est recrutée deux ans plus tard à l'Université de Douala. C'est en 2005 que l'enseignante-chercheure obtient l'agrégation et passe successivement en quelques années de Maître de conférences agrégée à Professeur titulaire puis doyenne de la Faculté des Sciencs Economiques et de Gestion Appliquée de l'Université de Douala jusqu'en 2009[7]. Depuis le 22 avril 2020, elle est la doyenne de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université de Dschang[7]. Le Pr Marie-Thérèse Ngouem est spécialiste en éthique des affaires, finance d'entreprise, finance de marchés, finance informelle[8].

Pionnières dans les sciences juridiques et politiques[modifier | modifier le code]

Sciences juridiques[modifier | modifier le code]

Droit privé[modifier | modifier le code]

La première africaine agrégée de droit privé s'appelle Jacqueline Oble et elle est de nationalité ivoirienne. C'est lors de la pemière session du CAMES organisée en 1983 à Abidjan (Côte d'Ivoire) qu'elle devient la première femme élevée au grade de maître de conférences agrégée en droit privé en Afrique.

Droit public[modifier | modifier le code]

La camerounaise Brusil Miranda Metou est la première femme en Afrique subsaharienne francophone agrégée de droit public. Après avoir soutenu une thèse de doctorat en droit public international à l'Université de Yaoundé II en 2009, elle est admise au concours de l'agrégation du CAMES en 2013[9]. Elle occupe par la suite de grands postes de responsabilité au sein d'établissements universitaires du Cameroun : directrice du Centre d'étude et de recherche en droit international et communautaire de l'Université de Yaoundé II, Vice-recteur en charge de la recherche, de la coopération et des relations avec le monde des entreprises de l'Université de Dschang[10]. Elle est actuellement Secrétaire Général du ministère du commerce du Cameroun.

Sciences politiques[modifier | modifier le code]

Dans le domaine des sciences politiques, la sénégalaise Mame Penda Bâ est la première femme agrégée. C'est lors de la 11ème session du CAMES organisée à Abidjan en Côte d'Ivoire en novembre 2011 que l'enseignante-chercheure à l'Université Gaston Berger obtient l'agrégation. Une des missions qu'elle s'est assignée depuis son agrégation est de faire connaître la science politique car celle-ci peut être source de nombreuses panacées pour le développement du Sénégal[11].

Pionnières dans les sciences de la santé[modifier | modifier le code]

Ophtalmologie[modifier | modifier le code]

Professeur Lucienne Bella Assumpta, d'origine camerounaise, est la première femme agrégée de médecine option ophtalmologie. Elle a dirigé pendant de nombreuses années le service d'Ophtalmologie, otorhinolaryngologie et stomalogie de l'hôpital de Ngousso ; par ailleurs elle a également enseigné à la Faculté de médecine de l'Université de Douala et celle de Yaoundé et a été directrice de l'Hôpital central de Yaoundé au Cameroun[12].

Anatomie et neurochirurgie[modifier | modifier le code]

L'ivoirienne Espérance Broalet est la première femme agrégée en anatomie et neurochirugie d'Afrique de l'ouest suite au concours du CAMES de 2016. Son riche cursus académique est attestée par de nombreux diplômes et certificats : maîtrise des sciences biologiques et médicales, diplôme d'étude approfondie de génie biomédical, diplôme de doctorat d'état en médecine, certificat de physiologie neurosensorielle, certficat d'étude spéciale de neurochirurgie, certificat d'étude spéciale de neurologie, attestation de formateur en sciences de la simulation en sciences de la santé[13]

Gynécologie-obstétrie[modifier | modifier le code]

La Professeur Béatrice Ahyi épouse Aguessy, née en 1934[14] et originaire du Bénin, est une pionnière dans le domaine de la gynécologie-obstétrie. Tout a débuté à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar où elle est la toute première étudiante noire à la faculté de médecine durant la fin des années cinquante précisément en 1958[15]. Elle se retrouve ensuite à Paris où elle terminera ses études après avoir réussi au concours d'agrégation français en 1983[15].

Cardiologie[modifier | modifier le code]

La béninoise Marina D’Almeida Massougbodji est la première femme agrégée en cardiologie. Elle évolue au Service de Cardiologie du Centre National Hospitalier Universitaire basé à Cotonou. Outre ses fonctions d'enseignante-chercheure et de clinicienne, le Professeur Marina D'Almeida Massougbodji a été ministre de la santé du Bénin et conseillère régionale à la santé du Centre de recherches pour le développement international/Canada.[16]

Pionnières dans les sciences dures[modifier | modifier le code]

Mathématiques[modifier | modifier le code]

L'ivoirienne Joséphine Guidy Wandja est une pionnière dans le domaines des sciences mathématiques en Afrique. Pour la mathématicienne, la sous-représentation des femmes en sciences est lié à plusieurs facteurs dont l'éducation sexiste, le manque de modèles de références et la forte domination masculine dans les structures scientifiques[17].

  1. David Colon, Passer l'agrégation d'histoire, Paris, Presses de Sciences Po, , 350 p.
  2. Chikouna Cissé, Le CAMES 1968 - 2018. Un demi-siècle au service de l'enseignement supérieur et de la récherche en Afrique, Quebec, Editions science et bien commun, (ISBN 978-2-924661-56-7, lire en ligne)
  3. Emmanuelle Latour, « Le plafond de verre universitaire : pour en finir avec l'illusion méritocratique et l'autocensure », Mouvements, vol. 3 - 4, nos 55 - 56,‎ , p. 53 - 60 (lire en ligne)
  4. a et b Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES), « 18ème Concours d'agrégation des Sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion. Palmarès », sur https://www.univ-yaounde2.org/ (consulté le )
  5. Justine Bonkoungou, « Eugénie Maïga, première femme agrégée d'économie d'Afrique de l'Ouest », sur https://www.lefaso.net, (consulté le )
  6. « Eugénie Maïga, la première femme agrégée d'économie d'Afrique de l'Ouest », sur https://www.journaluniversitaire.com, (consulté le )
  7. a et b Campus info, « Une dame aux commandes de la FSEG », sur https://www.univ-dschang.org, (consulté le )
  8. « Marie-Thérèse Um-Ngouem », sur https://www.business-science-institute.com (consulté le )
  9. « Brusil Miranda Metou, la Camerounaise enseignante à l'Académie du droit international de la Haye (Pays-Bas) », sur https://www.mediaterre.org, (consulté le )
  10. « Brusil Miranda promue Secrétaire Général du Ministère du Commerce dans son pays, le Cameroun », sur http://www.lecames.org, (consulté le )
  11. « Mame Penda Bâ, 1ère femme agrégée de sciences politiques du Sénégal », sur https://www.seneweb.com/, (consulté le )
  12. Patricia Ngo Ngouem, « Pr Lucienne Bella Assumpta : l’élévation au sommet de l’Hôpital central de Yaoundé », sur http://www.santetropicale.com/, (consulté le )
  13. « L’Ivoirienne Espérance Broalet, première femme agrégée en anatomie et neurochirurgie du CAMES (PORTRAIT) », sur https://news.abidjan.net, (consulté le )
  14. Colette Lanson, Professeur Béatrice Aguessy. Une vie de femme(s), Paris, L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-07751-5)
  15. a et b « Bénin : Prof Béatrice Ahyi Aguessy, 1ère femme agrégée n’est plus (ép. d’Honorat Aguessy) », sur https://lanouvelletribune.info/, (consulté le )
  16. Jean-Philippe Chippaux, Pratique des essais cliniques en Afrique, Montpellier, IRD Editions, , 318 p.
  17. Soukaina Skalli, « Femmes en sciences : pourquoi sont-elles toujours si peu nombreuses ? », sur https://information.tv5monde.com/, (consulté le )