Utilisateur:SteNed/Lloyd Loar

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Lloyd Loar
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Lloyd Loar, avec une mandoline Gibson modèle F2 c. 1911
Informations générales
Nom de naissance Lloyd Allayre Loar
Naissance
Cropsey, Illinois, États-Unis
Décès (à 57 ans)
Chicago, Illinois, États-Unis
Activités annexes Compositeur, luthier, acousticien, enseignant.
Genre musical bluegrass
Instruments Mandoline, alto, scie musicale.
Années actives

1906-1943 Fisher Shipp Concert Company 1906 - 1920 Gibson 1919-1924 Gulbranson Piano Company, Chicago

Northwestern University 1931-1943

Lloyd Allayre Loar (1886–1943) est un musicien, concepteur d'instruments et ingénieur du son américain. Il est connu pour sa collaboration, au début du 20e siècle[1], avec la firme Gibson Mandolin-Guitar, notamment pour la conception de la mandoline modèle F-5 et de la guitare L-5. Au cours de ses dernières années, il travailla sur l'amplification électrique d'instruments à cordes qu'il présenta à travers tout le pays[2], dont un violon alto électrique, dépourvu de fond et équipé d'un bobinage placé sous le chevalet, qu'il joua en public en 1938 et qui était capable de "couvrir la plus bruyante des trompettes ".[2]

En 1898, Orville Gibson avait breveté un nouveau type de mandoline qui s'inspirait de la conception du violon. La table et le fond n'étaient pas « pressés » en forme, mais sculptés en voûte dans la masse.[3] Les éclisses, au lieu d'être cintrées, étaient elles aussi taillées dans un seul bloc de bois.[3] Les instruments d'Orville Gibson présentaient déjà une originalité avant que Lloyd Loar ne vienne travailler pour lui. Toutefois, ce sont les instruments conçus par Loar qui devinrent particulièrement recherchés. Les mandolines signées Loar, qui doivent leur renommée à Bill Monroe, peuvent aujourd'hui atteindre la somme de 200 000 dollars. La guitare L-5 appartenant à Maybelle Carter, fabriquée chez Gibson après le départ de Loar, fut vendue 575 000 dollars.[4]

Parmi ses innovation, Loar décida de remplacer la rosace ronde ou ovale par une ouïe en "f", une caractéristique héritée elle aussi de la famille des violons, adaptée à la mandoline. [3] En taillant les barrages et le bord des ouïes, Loar modifiait la table et la cavité de la caisse de ses instruments pour les accorder sur une note définie. II est aussi l'inventeur d'un système de résonateur qu'il intégra à la gamme des instruments Gibson, il s'agissait d'une plaque de bois ovoïde, placée à l'intérieur de l'instrument sous le chevalet, dont le but était de produire des harmoniques. Il souhaitait ainsi enrichir la gamme sonore sur les instruments à table scluptée. Il en résulta un instrument qui, à l'instar des violons de Stradivarius, était très complexe à reproduire. Des luthiers-chercheurs comme Roger Siminoff ont étudié ces instruments dans les moindres détails. Les mandolines Gibson-Loar ont largement contribué à évincer les modèles à dos bombé du marché américain et ont influencé les instruments dans le monde entier.

Il développa également des claviers électriques qui étaient, selon Roger Siminoff, très innovants : l'un fonctionnait avec des cordes pincées à la manière d'un clavecin, l'autre avait une mécanique à anches métalliques frappées, analogue au piano Rhodes qui vit le jour après la seconde guerre mondiale.

Loar était également un musicien réputé qui jouait de la mandoline, du violon alto et à la scie musicale. Il parcourut les États-Unis et l'Europe au sein de différents orchestres. Dans l'un d'entre eux, il se produisit avec sa future épouse, Fisher Shipp.[5] Loar, qui posait déjà en photo dans les premiers catalogues Gibson, se produisit dans de nombreuses formations pour faire la promotion de la marque.

Lloyd enseigna également à l'Université Northwestern de 1930 à 1943, où il donna des cours de composition vocale, de théorie musicale avancée et de «Physique de la musique».

Histoire[modifier | modifier le code]

Loar travailla pour Gibson de 1919 à 1924. Parmi ses contributions, on note l'apport des ouïes en "f", héritées du violon, l'ajout d'un manche plus long, permettant ainsi de rapprocher le chevalet du centre de la table, et une touche flottante (précédemment, sur les instruments Gibson, la touche était collée à la table). On lui doit aussi l'invention du Virzi Tone Producer, un disque en épicéa suspendu sous la table d'harmonie, à l'intérieur de la caisse, qui agit comme une table d'harmonie supplémentaire.

Selon André Duchossoir, Loar expérimenta l'électrification d'instruments quand il travaillait chez Gibson. Lewis A Williams, l'un des fondateurs et principaux actionnaires de Gibson avait encouragé Loar et partageait son point de vue sur l'importance du développement des instruments électriques.

Il semblerait qu'aucun des instruments électriques originaux de Loar n'ait été conservé, mais au milieu des années 1930, Walter A Fuller, qui avait rejoint Gibson et était devenu l'ingénieur électronique en chef de la firme, avait retrouvé, en installant son laboratoire de R&D, certains des prototypes de Lloyd Loar. Il affirma que ces instruments électriques de Loar étaient équipés de micros électrostatiques, mais qu'ils étaient extrêmement sensibles à l'humidité à cause de leur impédance très élevée. Fuller, les décrit comme des pastilles de la taille d'une pièce d'un dollar, avec un morceau de liège à l'arrière qui permettait de les coller sous la table de l'instrument.

Le livre de Duchossoir, Gibson Electrics, The Classic Years, montre un modèle L5 conçu par Loar (numéro de série 88258) daté de 1929 (après son départ de chez Gibson), équipé d'un micro électrostatique et d'une prise jack installée sur le cordier.

Duchossoir affirme également que pendant son passage chez Gibson, Loar travailla sur un prototype de contrebasse électrique presque solid-body et que selon cet instrument et plusieurs brevets déposés par Loar entre le milieu des années 1920 et le milieu des années 1930, il a travaillé sur des micros de nature électromagnétique.

Selon Duchossoir, le directeur général Lewis Williams fut remplacé par un comptable nommé Guy Hart. Le manque de relations amicales avec ce nouveau directeur conduit à la résiliation du contrat de Loar. Après avoir quitté Gibson, Loar crée et brevette un instrument électrique pourvu d'un micro magnétique. Il fonde en 1934, avec Lewis Williams, la société Acousti-Lectric, rebaptisée Vivi-Tone en 1936. Loar meurt en 1943.Modèle:Clear left

Les mandolines[modifier | modifier le code]

Gibson F-5de 1924
(numéro de série 75846)

Le modèle F5 a été popularisé par le créateur du bluegrass, Bill Monroe. Son modèle (numéro de série 73987[6] signé par Loar le 9 juillet 1923) l'a accompagné durant la majeure partie de sa carrière. On peut admirer cette mandoline au Country Music Hall of Fame à Nashville, où elle fait désormais partie des collections.

Loar a également signé une série de mandolines F5 dites Ferns, dont on ne connaît qu'une vingtaine d'exemplaires. Le nom fait référence au dessin de fougère qui orne la tête. La première Fern référencée, datée du 9 juillet 1923, porte le numéro de série 73755 (même date que le célèbre exemplaire de Bill Monroe.[7]) C'est le seul modèle Fern connu sans "Virzi" (résonateur interne) et le seul modèle Fern connu datée du 9 juillet.

En 2007, le mandoliniste Chris Thile fit l'acquisition d'un modèle F5 signé Loar de 1924 portant le numéro de série 75316[8], une trouvaille extrêmement rare, étant donné son état proche du neuf. Cette mandoline lui aurait coûté environ 200 000 $. Parmi les musiciens célèbres qui ont possédé un modèle F5 signé Loar, on peut citer John Paul Jones (numéro de série 75317), Mike Marshall, David McLaughlin, Herschel Sizemore, Alan Bibey, Tony Williamson, David Grisman, John Reischman, Tom Rozum, Frank Wakefield, Ricky Skaggs et Joe Val (numéro de série 72207).

Il nexiste qu'une seule mandoline connue modèle A, une Gibson A5, signée par Loar. Elle a été largement copiée, à l'origine par le fabricant de mandolines Bob Givens. Cette Loar A5[9] fut trouvée par Tut Taylor[10] et vendue à un musicien de bluegrass du sud de la Californie en 1974.

M. Taylor l'avait achetée à la sœur du Dr William B. Griffith, de la Griffith School of Music d'Atlanta, en Géorgie, et dont l'épouse, également enseignante à l'école, aurait commandé une F5 avec un corps sans pointes,[11] ce qui avait abouti à la production du modèle Loar A5 en 1923.

Valeur en collection[modifier | modifier le code]

Depuis janvier 2010, le prix des mandolines signées Loar en bon état se situe entre 175 000 $ et 200 000 $. Ces modèles sont particulièrement recherchés par les musiciens et les collectionneurs.

Darryl Wolfe, spécialiste de l'histoire de Loar, tient un registre des modèles F5. En janvier 2010, sur les 326 exemplaires de mandolines F5 signées Loar qui auraient été fabriqués, il en a référencé 228.[12]

Guitare L-5[modifier | modifier le code]

Guitare Gibson L-5 (exemplaire de Maybelle Carter), "L'exemplaire le plus important de toute l'histoire de la musique country" selon George Gruhn. Il existe une controverse au sujet de la date, il est souvent admis que l'instrument date de 1928, mais le chercheur Joe Spann conclut qu'ayant été expédié en janvier 1930, il n'a pas pu quitter l'usine avant avril 1929.

La guitare Gibson L-5 fut produite pour la première fois en 1922, par la Gibson Guitar Corporation (alors installée à Kalamazoo, Michigan) sous la direction du maître luthier Lloyd Loar, et n'a jamais cessée d'être produite depuis. C'était le modèle de pointe de la firme à l'époque des big bands. Le modèle était proposé à l'origine en acoustique, la version électrique arriva à partir des années 1940.

Conception et construction[modifier | modifier le code]

La L-5 est la première guitare au monde à comporter des ouïes en "f". La conception de la L-5 est comparable à celle d'un violoncelle en termes de construction, de sculpture, de barrages et de "tap tuning" (accordage de la table d'harmonie sur une fréquence). Cette guitare, à l'instar du violoncelle, est conçue pour amplifier et projeter la vibration des cordes à travers les bois sculptés et harmonisés, les ouïes en "f" diffusant le son. De 1922 à 1934, les modèles L-5 avaient une largeur de caisse de 16 pouces. En 1934, cette largeur est portée à 17 pouces, cote encore utilisée aujourd'hui. En 1934, Gibson propose un modèle archtop de 18 pouces : la "L5 Super", rebaptisée quelques années plus tard Gibson Super 400. Ces deux guitares acoustiques, sculptées à la main et richement ornementés, sont les modèles haut de gamme de la firme. Le prix élevé de ces guitares s'explique par le temps et la minutie qu'exigent leur fabrication.



Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « In Memoriam, Lloyd A. Loar », Fretted Instrument News, Providence, Rhode Island, The Rhode Island Music Company,‎ november–december 1943 (lire en ligne)
  2. a et b (en) « There's No Back On This Viola, But It's Got Power », The Courier, Waterloo, Iowa,‎ (lire en ligne)
  3. a b et c Sparks 2003, p. 129–130
  4. Alcantara, « 85558- Gibson L-5 » [archive du ], prewargibsonl-5.com (consulté le ) : « Joe Spann...Spann's Guide to Gibson...I conclude that Maybelle's guitar was shipped in January of 1930. »
  5. digital.lib.uiowa.edu, « University of Iowa Digital Library » (consulté le )
  6. www.mandolinarchive.com, « F5 Journal record for Gibson F5 #73987 » (consulté le )
  7. « The Mandolin Archive: Gibson F5 Mandolin #73755 Signed by Lloyd Loar July 9, 1923 »
  8. « The Mandolin Archive: Gibson F5 Mandolin #75316 Signed by Lloyd Loar February 18, 1924 »
  9. « The Mandolin Archive: Gibson A5 Mandolin #74003 Signed by Lloyd Loar September 20, 1923 »
  10. « CGOW - Tut Taylor » [archive du ], www.mandozine.com (consulté le )
  11. « Loar A-5 Mandolin », www.bcbrown.net (consulté le )
  12. www.mandolinarchive.com, « Loar Signed Instruments » (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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