Utilisateur:Sebi/Test/Les grands prêtres de Ptah à l'Ancien Empire

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L'objet de cette page est de recueillir l'ensemble des sources permettant de valider la succession des grands prêtres de Ptah de l'Ancien Empire, et ainsi de publier sur wikipédia une liste des grands prêtres (cette liste est déjà bien fournie dans l'article dédié à ces grands prêtres memphites mais comporte encore un certain nombre de lacunes ou de correction à apporter).

Références et sources[modifier | modifier le code]

  • L'ouvrage concernant les Mastabas de l'Ancien Empire, publié à titre posthume par Gaston Maspero au nom de son mentor Auguste Mariette, donne la liste des mastaba de dignitaires identifiés à l'époque dont un certain nombre concerne les grands prêtres de Ptah de cette époque. Publié à Paris en 1885.

L'auteur répertorie et référence tous les tombeaux mis au jour à la fin du XIXe siècle à Saqqarah notamment. Les fouilles de ces monuments ne sont alors qu'entamés et il faut pour compléter la lecture de certaines descriptions comparer ce travail avec celui de Margaret Alice Murray.

  • L'ouvrage de Margaret Alice Murray, Saqqara Mastabas, publié à Londres en 1905.

Égyptologue britannique, M. A. Murray reprit plus tard l'exploration des mastaba de l'Ancien Empire à Saqqarah, dégageant davantage les monuments, identifiant de nouveaux titres ou de nouveaux noms de dignitaires inconnus jusque là. En ce qui concerne deux grands prêtres homnymes Ptahchepsès voir les chapitres X et XI de cet ouvrage.

  • L'ouvrage de référence sur le sujet du pontificat memphite reste celui publié par Charles Maystre dans la collection Orbis Biblicus et Orientalis (n°113), aux éditions Universitätsverlag Freiburg Schweiz, Vandenhoeck & Ruprecht Göttingen.

L'auteur répertorie dans ce livre l'ensemble des documents liés à la charge de grand prêtre de Ptah au cours de l'histoire de l'Égypte antique, depuis l'Ancien Empire jusqu'à la période Ptolémaïque. Charles Maystre a pris le parti d'exclure de ce travail un certain nombre de dignitaires rattachés au clergé de Ptah de Memphis mais qui ne portent, pas jusqu'à preuve du contraire, le titre de Grand des chefs des artisans, seul titre pouvant démontrer qu'ils ont occupé la tête de ce collège de prêtres qui dirigeait le grand temple de l'antique capitale. Ces prêtres occupaient des fonctions civiles importantes. Ainsi certains dignitaires de la cour de pharaon ne sont pas étudiés dans cet ouvrage, à commencer par Khabaousokar dont l'auteur évoque l'existence alors même que ses titres et fonctions peuvent représenter d'une certaine manière la génèse de la fonction qui nous occupe ici.

À contrario, il s'applique à relever tous les monuments connus concernant chaque grand prêtre, donnant les lieux de conservation de ces documents ainsi qu'une courte référence bibliographique. Les textes hiéroglyphiques sont donnés en annexe, ainsi que certains relevés notamment concernant les insignes distinctifs du grand prêtre de Ptah tout au long de l'histoire étudiée.

Enfin cet ouvrage ayant été publié en 1992, certaines découvertes ou analyses complémentaires faites depuis remettent en question certains points ou permettent d'en préciser d'autres (découverte récente de fragments de la stèle de Ptahchepsès Ier conservée au British Museum, ou identification comme grands prêtres de Ptah de Kanéfer et Khouiptah par exemple).

Problématiques[modifier | modifier le code]

Concernant l'Ancien Empire deux principaux problèmes se posent afin de comprendre la succession des personnalités qui ont occupé cette charge éminente du gouvernement pharaonique. D'une part la rareté des sources et jusqu'à la fin de la Ve dynastie la relative absence de désignation du souverain pour lequel le grand prêtre exerça ces fonctions. D'autre part jusqu'au règne de Pépi Ier le dédoublement de la fonction qui entraîne une certaine confusion dans la lecture et la compréhension de ces documents.

Ainsi non seulement nous pouvons trouver plusieurs grands prêtres de Ptah sous le même règne en raison de la longévité du souverain, mais également en raison du dédoublement de la fonction. La question de la datation reste également épineuse et selon les ouvrages et les auteurs on verra que certains pontifes sont attribués à tel ou tel règne (cas de Ranéfer par exemple).

Voici la liste des grands prêtres de l'Ancien Empire tel qu'elle peut être établie aujourd'hui :

Depuis Ptahchepsés Ier jusqu'à Sabou Tjéty s'écoule une période de près de deux cents ans. Ptahchepsès Ier à lui seul couvre les règnes de Chepseskaf, Ouserkaf, Sahourê, Néferirkarê, Néferefrê, Niouserrê et s'éteint sous le règne de ce dernier. Il aurait occupé ainsi la charge de grand prêtre pendant une cinquantaine d'années, certainement à des degrès différents en fonction de son âge avancé, il est probable d'ailleurs qu'à la fin de sa vie il en ait gardé la fonction à titre honorifique, la charge étant assumée par un des ses collègues.

Setjou qui possède un mastaba à Saqqarah pourrait avoir vécu et exercé sa charge sous le règne de Chepseskaf, ou au plus tard celui d'Ouserkaf (cf. A. Mariette Mastabas de l'Ancien Empire, mastaba B6 ou B7, p. 97-98 ?). C. Maystre indique plusieurs documents au nom de Setjou et analyse les titres du grand prêtre par comparaison avec ceux d'autres grands pontifes, déterminant ainsi que Setjou était un contemporain du début de la carrière de Ptahchepsès Ier. Peut être même qu'il lui est antérieur ce qui le placerait à la IVe dynastie (Cf. l'ouvrage de l'auteur sur les grands prêtres memphites, § 37, p. 107-108 et doc. 14-15, p.235-236).

Ranéfer est placé après Ptahchepsès II par Charles Maystre, cependant le style des statues célèbres le représentant invite à le placer plutôt à la IVe dynastie. En effet les costumes et notamment la perruque de l'une de ces deux statues n'est attestée qu'à la IVe dynastie et au début de la Ve dynastie. Il était probablement un contemporain du début de la carrière de Ptahchepsès Ier. Pour exemple de datation on relève dans les sources suivantes :

  • Mariette qui a découvert et étudié le mastaba du grand prêtre pour la première fois, date le monument de la IVe dynastie et le place avant l'édification des mastaba voisins de Ptahhotep et Akhethotep. Il précise le nom de l'épouse de Ranéfer : Héken, dont une statue est retrouvée dans le mastaba avec celles du grand prêtre (cf. A. Mariette Mastabas de l'Ancien Empire, mastaba C5, p. 121-123).
  • Jacques Pirenne dans l' Histoire de la civilisation de l'Égypte ancienne aux éditions de la Bâconnière, 1961, place les statues de Ranéfer sous la Ve dynastie, ne précisant pas de règne particulier mais rapprochant leur style du scribe accroupi du Louvre ou du Sheikh el-Beled du Caire qui sont deux sculptures datées des débuts de la période étudiée (p. 282 & fig. 44 p.141).
  • Cyril Aldred dans Le temps des pyramides, aux éditions Larousse, 1978, donne vers 2500 comme date d'exécution des statues du grand prêtre Ranéfer. Au tableau chronologique de l'ouvrage cette approximation concerne les règnes de Chepseskaf et d'Ouserkaf (p. 193-195 et fig 188).
  • Marsha Hill dans le catalogue de l'exposition L'art égyptien au temps des pyramides, aux éditions de la RMN, 1999, à propos d'une étude stylistique d'une tête de statue présentant les mêmes caractéristiques que l'une des deux statues de Ranéfer, donne comme éventail temporel les règnes de Khéphren à Ouserkaf (cat. 132, p. 301 & note 2 de la même page).
  • Dans l'Art égyptien, ouvrage traduit de l'italien aux éditions du Figaro en 2007, les auteurs donnent l'an 2470 av. J.C comme datation pour les deux statues de Ranéfer, ce qui nous ramène encore au début de la Ve dynastie (p. 80, fig. 48-49).

Ptahchepsès II possède un mastaba à Saqqarah non loin de celui de Ptahchepsès Ier, d'architecture semblable mais au décor moins élaboré. La datation de son monument reste imprécise mais son style et son architecture autorise à le placer également au début de la Ve dynastie. De plus les inscriptions et notamment leurs titres étant très proches on peut raisonnablement les imaginer contemporains l'un de l'autre (cf. A. Mariette Mastabas de l'Ancien Empire, mastaba C9, p. 129-130 et M. A. Murray, ch. XI p. 26-28).

Kanéfer et Khouiptah sont père et fils et se succèdent au pontificat memphite. Khouiptah possède un mastaba à Saqqarah également. Le style du groupe statuaire familial les représentant en compagnie de l'épouse du premier et donc de la mère du second invite à les placer au milieu de la Ve dynastie. Un groupe statuaire représentant le Kanéfer, son épouse et leur fils mentionne les titres des deux grands prêtres memphites (statue récemment acquise par le Kimbell Art Museum).

Selon C. Maystre, Néferefrêânkh n'est connu qu'indirectement alors que Mariette semble avoir identifié son mastaba (voir Mastabas de l'Ancien Empire par A. Mariette, mastaba D58, p. 335 ; on notera que sur le seul relevé d'inscription que donne l'auteur concernant cette tombe les titres de grand prêtre n'apparaissent pas). Il est en tout les cas cité en tant que grand prêtre de Ptah dans le mastaba du dignitaire Senimen, mastaba situé à Saqqarah (cf. C. Maystre). La forme de son nom basé sur celui du pharaon Néferefrê est un bon indice pour le positionner dans la succession des grands prêtres de cette période autour des règnes de ce dernier roi et de son successeur Niouserrê.

Comme il est attesté que la charge était dédoublée pendant toute cette période on peut raisonnablement penser qu'à l'exception peut être de Setjou qui aurait probablement été grand prêtre avant Ptahchepsès Ier, les suivants, Ranéfer, Ptahchepsès II, Kanéfer, Khouiptah puis Néferefrêânkh ont rempli chacun le rôle de binôme de Ptahchepsès, même si aucun monument de ces derniers ne permet réellement de le confirmer, aucun d'entre eux ne citant leur collègue dans ses inscriptions ou sa biographie.

À dater de Ptahchepsès III ces mentions du dédoublement de la charge sont plus fréquentes mais plus pour longtemps. Ce dernier possède un mastaba toujours à Saqqarah dans un secteur de la nécropole qui regroupe plusieurs tombeaux de dignitaires de la dynastie dont notamment ceux d'autres grands prêtres qui lui sont apparemment postérieurs (cf. M. A. Murray, ch. XI p. 26-28, on notera que le Ptahshepses I de l'auteur correspond au Ptahchepsès III de Mariette in Mastaba de l'Ancien Empire ; cf. mastaba C10, p. 131-132) Le monument funéraire de Ptahchepsès IV et de Sabou Ibébi étant d'ailleurs un mastaba commun ce qui est diversement interprété concernant les liens qui les unissaient.

Pour C. Maystre il n'y a rien qui permette d'assurer un lien de parenté, malgré le mastaba, le nom de leur descendance, chacun donnant le nom de son supposé "collègue" à leurs héritiers mâles, le fait que ces derniers occupaient des charges importantes dans le clergé memphite et malgré le fait que leur successeur attesté à la charge pontificale leurs sont homonymes... Faits qu'il relève d'ailleurs, y compris celui qu'une génération sépare Ptahchepsés de Sabou, mais qu'il ne retient pas comme étant des preuves de liens de filiations directs entre tous ces personnages... (Cf. l'ouvrage de l'auteur sur les grands prêtres memphites, § 40, p. 113 et § 41, p.115).

Il est pourtant prouvé et attesté par ailleurs qu'il était coutume de donner le nom de son père à ses enfants, ou mieux sont propre nom parfois décomposé entre le nom officiel et le nom usuel, pratique assez courante à l'Ancien Empire. Les monuments conservés au musée du Caire de Sabou Ibébi sont d'ailleurs assez éloquent à ce sujet, ses enfants mâles portant successivement le nom de Sabou, d'Ibébi et même pour un troisième de Ptahchepsès...

Rien ne permet donc d'infirmer une hypothèse de succession entre ces personnages à la charge pontificale memphite ce qui est d'ailleurs assez courant pour d'autres fonctions à dater de la Ve dynastie. On citera par comparaison les vizirs Senedjemib Inti et Senedjemib Mehi à la fin de la dynastie se succédant de père en fils au poste de premier ministre, de premier magistrat du gouvernement de Pharaon, prêtres de Maât et architectes royaux.

Pour compléter on remarquera que les fils des grands prêtres de Ptah cités sur les murs des tombeaux de leurs pères occupent le plus souvent des fonctions directement rattachées à la prêtrise memphite et au rôle de directeur des artisans, ce qui en soit préfigure les charges du pontificat du temple de Ptah à Memphis.

Enfin le cas de Kanéfer et Khouiptah présente un précédent appréciable à cette théorie de familles de grands prêtres. De tels dynasties de prêtres ont existé au cours de l'histoire du pontificat memphite, certes au Moyen Empire (cas de Sehotepibrêânkh Nedjem et de Nebpou à la XIIe dynastie), au Nouvel Empire (Khâemouaset et Hori, bien qu'ils ne se succèdent pas directement en tant que grands prêtres ils sont bien père et fils - XIXe dynastie) puis notamment à la IIIe période intermédiaire (prince Sheshonq et sa descendance - XXIIe dynastie) et à la période ptolémaïque (Pédoubast et sa descendance).

Avec Sabou Tjety on assiste à une réforme du pontificat qui fera date et transforme durablement le rôle du grand prêtre. Il remplit alors toutes les charges autrefois subdivisées et probablement réparties entre les deux pontifes, faits dont il se vante précisément dans les inscriptions de son mastaba de Saqqarah. Sabou Tjety a probablement eu une carrière assez longue couvrant la plupart des règnes de la VIe dynastie. Outre son monument funéraire on retrouve la mention d'un grand prêtre de Ptah nommé Tjety dans une scène du temple funéraire de Pépi II, scène représentant le défilé de dignitaires apportant des offrandes au roi. Il est tout a fait probable qu'il s'agisse du même personnage, la pratique de se nommer par son beau nom en Égypte antique étant assez courante. On retrouve également une mention similaire dans le mastaba d'une des épouses d'un de ses prédécesseurs, démontrant non seulement que ces personnages étaient contemporains mais probablement aussi qu'ils étaient parents.

Après Sabou Tjety les mentions de grands prêtres de Ptah semblent s'effacer excepter pour un personnage nommé Ptahchepsès Impy, dont le Louvre conserve une statuette donnant ses noms et titres et qui est soit datée de la fin de l'Ancien Empire soit de la Ire période intermédiaire, sans plus d'assurance fautes de documents attitrés complémentaires permettant de valider l'une ou l'autre des hypothèses. Le fait qu'il se nomme également Ptahchepsès comme ses prédécesseurs célèbres que nous venons d'énumérer est un bon indice pour le placer à al fin de la période étudiée, à savoir sous le long règne de Pépi II.