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Utilisateur:Rdelcorde1955/Brouillon

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Raoul Delcorde, né le 29 mars 1955, est un diplomate et politologue belge. Il est l'auteur d'une demi-douzaine d'ouvrages et de nombreux articles.

BIOGRAPHIE

Raoul Delcorde est un diplomate avec un fort ancrage dans le monde académique.  Ses études universitaires ont commencé en classe préparatoire de lettres au Lycée Louis-le-Grand à Paris puis à la Sorbonne où il a fait des études d’Histoire et de Philosophie jusqu’à la maîtrise. Son parcours se poursuit à l’Université Catholique de Louvain (UCL) à Louvain-la-Neuve, avec des études de science politique couronnées par un mémoire sur le Golfe persique publié sous forme d’ouvrage à Paris, et un poste d’assistant à Louvain-la-Neuve.

En 1984 il est reçu premier au concours d’entrée du ministère des Affaires étrangères (concours diplomatique). Sa carrière débute comme adjoint de l’ambassadeur au Pakistan. Le pays est secoué par la fin de l’occupation soviétique de l’Afghanistan. Le diplomate belge qui parle le persan est ainsi capable de mieux comprendre l’univers mental des combattants afghans. Raoul Delcorde combine son travail diplomatique avec la préparation d’une thèse de doctorat en science politique sous la direction du Professeur Jean Barréa, à l’UCL. La thèse porte sur la géostratégie de l’Océan indien et est intitulée « approche géostratégique de la projection de puissance ». Il en poursuit la rédaction à New York, où il a pris ses fonctions au sein de la mission permanente de la Belgique à l’ONU. Lorsque le Conseil de sécurité n’est pas en session (la Belgique y siège en 1991 et 1992), Raoul Delcorde mène ses recherches sur son sujet de thèse dans la vaste bibliothèque de l’ONU. C’est l’époque de la 1ère Guerre du Golfe, celle de la renaissance du Conseil de sécurité, celle aussi où des Etats comme la Belgique peuvent jouer un rôle dans l’émergence de nouveaux concepts comme celui du « droit d’ingérence humanitaire ». Après avoir été nommé représentant adjoint au sein de la mission belge à l’OSCE à Vienne, il participe à la transformation de cette Conférence diplomatique en véritable organisation. Il termine également sa thèse qu’il défend avec brio en 1993 à l’UCL et qui est immédiatement publiée à Paris avec une préface du contre-amiral Labrousse, le plus éminent spécialiste européen de l’Océan indien, à l’époque.  

La carrière diplomatique le mènera ensuite à Washington, une des ambassades les plus prestigieuses, où il occupera les fonctions de ministre-conseiller. Il suivra de près les grands différends commerciaux entre les Etats-Unis et l’UE, qui déboucheront sur des négociations difficiles à l’OMC. A son retour à Bruxelles, il est nommé directeur adjoint de la Direction générale Europe et participe à la Présidence belge de l’UE en 2001. Le Professeur Dumoulin, qui préside à l’époque l’Institut d’Etudes Européennes de l’UCL, l’invite à y donner un cours sur les institutions européennes. Ce cours, comme ceux qu’il donnera par la suite, lui permet de combiner sa pratique diplomatique avec sa connaissance académique. Il peut expliquer à ses étudiants le fonctionnement de l’Union européenne vue de l’intérieur. En 2003, il reçoit son premier poste d’ambassadeur, en Suède. Epoque intéressante, marquée par l’intérêt que la Belgique porte au modèle suédois sur le plan des normes sociales et environnementales.

Après Stockholm, il revient, en 2007, au ministère des Affaires étrangères à Bruxelles, cette fois comme directeur général adjoint des affaires multilatérales et de la mondialisation. Il revient aussi à l’Institut d’Etudes Européennes de l’UCL pour un cours sur la politique étrangère de l’UE. Mais il est un autre projet qui le mobilise aussi : celui de constituer au sein de l’UCL un programme de préparation au concours diplomatique. Il collabore à la rédaction d’un ouvrage (plusieurs fois réédité) sur « La carrière diplomatique en Belgique », fait des exposés sur le métier de diplomate et sur les méthodes de préparation de ce qui est considéré comme le plus prestigieux concours de la fonction publique en Belgique. Cet enseignement est complété par la rédaction d’un livre à la riche iconographie, intitulé « Les diplomates belges », et préfacé par le ministre des Affaires étrangères. Jamais auparavant un ouvrage n’avait retracé l’histoire de la diplomatie belge depuis la création de la Belgique. Il est également traduit en néerlandais et en anglais et constitue une référence dans le domaine. En parallèle, il publie un abécédaire de la diplomatie, agrémenté de nombreux exemples, et intitulé « Les mots de la diplomatie ». 

En 2010, il est nommé ambassadeur en Pologne. Ce pays préside pour la 1ère fois l’UE en 2011. Le travail diplomatique y est substantiel du fait des convergences entre la Pologne et la Belgique sur le renforcement des institutions européennes. Soucieux de pouvoir continuer à enseigner, Raoul Delcorde reste titulaire du cours sur « l’UE entre multilatéralisme et multipolarité », et le donne chaque année, de manière concentrée, à l’UCL.

En 2014, il est nommé ambassadeur au Canada. Cet Etat est considéré comme un partenaire transatlantique important de la Belgique et les relations sont intenses. Les distances ne constituent pas un obstacle à la charge d’enseignement et Raoul Delcorde dispense chaque printemps à l’UCL un cours qui porte sur les questions d’actualité européenne. Au Canada, il s’implique beaucoup dans la diplomatie économique mais aussi dans la coopération universitaire. C’est ainsi qu’il œuvre au rapprochement des universités belges avec les universités anglophones, notamment dans le domaine des Etudes européennes, où l’intérêt est grand du côté canadien. Invité à parler de la diplomatie dans les grandes universités du pays, il a rédigé un ouvrage intitulé « Le métier de diplomate », qui est publié au printemps 2018.  

Ainsi se poursuit cette carrière mêlant la diplomatie et le travail universitaire, la diplomatie et l’écriture, l’un irriguant sans cesse l’autre, et permettant ainsi une hybridation intellectuelle originale. En 2018, il est élu comme membre associé dans deux académies prestigieuses: à l'Académie des Sciences d'Outre-Mer à Paris et à l'Académie royale de Belgique.

Bibliographie

-  Le métier de diplomate, préface du Professeur Michel Dumoulin, Bruxelles, L’Académie en poche, Académie Royale de Belgique, 2018.

- La diplomatie au cœur des turbulences internationales, préface du Ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, Louvain-la-Neuve, Presses Universitaires de Louvain, 2014 (avec et Michel Liégeois) ;

Les diplomates belges, avec une préface du Ministre des Affaires étrangères Vanackere, Bruxelles, Mardaga, 2010 (existe également en néerlandais et en anglais) ;

- La carrière diplomatique en Belgique, guide du candidat au concours, Louvain-la-Neuve, Presses Universitaires de Louvain, 2014 (en collaboration avec Claude Roosens & Michel Liégeois).

- L’Union européenne et l’Otan : concurrence ou complémentarité ? in Annales d’Etudes Européennes 2011, Bruxelles, Bruylant/UCL.

- Diplomatie et négociation : le processus de décision au Conseil de sécurité, in Françoise Massart-Piérard (dir.) Culture et relations internationales, Louvain-la-Neuve, Presses Universitaires de Louvain, 2007.

- Les mots de la diplomatie, Paris, L’Harmattan. Nouvelle édition entièrement revue et mise à jour, 2015.

-  Le jeu des grandes puissances dans l’Océan indien, préface du contre-amiral (cr) Henri Labrousse, Paris, l’Harmattan, 1993

-  De la création de l’Etat d’Israël à la deuxième Intifada, in B. Khader & Cl. Roosens, La Belgique et le Proche-Orient, Louvain-la Neuve, Académia, 2003.

-         La sécurité et la stratégie dans le Golfe arabo-persique, Paris, Le Sycomore, 1983

Notes et références

(1) academieroyale.be/fr/l-academie-royale-classes-classe-lettres-sciences-morales-politiques-membres/

(2) https://www.academieoutremer.fr/academiciens/?sId=0&tId=A

(3) Montes, J. (2016). Les mots de la diplomatie, Raoul Delcorde, 2015, Paris L’Harmattan, 170 p.. Études internationales, 47 (2-3), 306–308. doi:10.7202/1039549ar