Utilisateur:Patachonf/Francesco Corselli

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Francesco Corselli ou Francisco Courcelle (PlaisanceMadrid) est un compositeur italien du Baroque, maître de chapelle à la cour de Madrid, où il exerce pendant plus de trente ans.

Il y compose de la musique religieuse et des opéras, à la même période que le fameux castrat Farinelli. Il est en contact avec les compositeurs espagnols plus importants de son époque, Antonio Soler et José de Nebra, avec qui a travaillé conjointement afin d'augmenter la splendeur dans la chapelle royale. Corselli est considéré comme une pièce essentielle dans le développement du baroque tardif et son passage ultérieur au classicisme, en plus de certains des compositeurs de plus grande importance qui ont travaillé en Espagne, par rapport à la qualité de leurs œuvres.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Francesco Courcelle naît à Plaisance, ville intégrée au duché de Parme en 1705. Il est le fils de Juana Medard et de Charles Courcelle, un maître de danse d'Élisabeth Farnèse (plus tard reine d'Espagne). Il étudie avec Geminiano Giacomelli, maître de chapelle de la cour de Parme et de l'église Santa Maria della Steccata, pendant les années 1719–1727 et 1732–1737.

Corselli gagne une reconnaissance très jeune en faisant connaître son œuvre, non seulement à Plaisance, mais également à Parme, où il remplace par intérim Giacomelli, à la tête de la chapelle royale des ducs (oncles d'Élisabeth Farnèse) et de l'église Santa Maria. Les quelques œuvres connues de cette époque, sont de caractère liturgique, notamment la Messe à cinque voci avec V.V. et hautbois (1729) et l'oratorio Sainte Clotilde (1732), dernière œuvre composée en Italie. Au printemps de 1731, est créé au Teatro San Samuele de Venise, son premier opéra, La Venere placata, sur un livret de Claudio Nicola Stampa ; puis au carnaval l’année suivante est monté Nino, cette fois créé au Teatro Sant'Angelo, sur un livret d'Ippolito Zaneli. Au retour de Giacomelli à Parme en 1732, Corselli abandonne son poste à la cour et à l'église. Il demeure quelques mois à la cour parmesane en tant que maître de l'infant Carlos de Bourbon. À l'automne 1733, il décide de se rendre à Madrid à la recherche d'opportunités nouvelles.

Madrid[modifier | modifier le code]

Le musicien arrive en Espagne à la fin de 1733. Il sollicite un poste de maître de musique des infants les plus petits, puisque le poste est encore vacant au 19 mars de 1734 ; d'abord pour l'infante María Teresa et en mars ou avril 1736, pour l'infante María Antonia. Il sollicite également la charge de maître de la chapelle royale de Felipe V, mais celui-ci est alors occupé par José de Torres et Felipe Falconi comme maîtres titulaires et suppléants respectivement. La demande est rejetée. La motivation de Corselli est peut-être liée avec le fait que la reine consort de Felipe V est Élisabeth Farnèse, élève de danse de son père ; de plus les origines parmesano-française du compositeur ne peut être que être que bien vu par les deux monarques.

La santé déclinante de José de Torres et de Felipe Falconi peu d'années plus tard, pousse Courcelle à solliciter à nouveau la charge de la Chapelle avec l'intercession de la princesse des Asturies, Barbara de Bragance, qui, dans un premier temps, se fait de façon officieuse, et après la mort des deux maîtres (survenue à quelques mois d’intervalle), avec les pleins pouvoirs. Il se marie en 1738, avec la française Honorata Carlota Peret Marie Laboulay, avec qui a quatre filles. C'est à cette époque, à un moment indéterminé qu'il italianise son nom pour Francesco Corselli.

L'incendie de l'Alcazar de Madrid en 1734, cause la destruction des archives musicales pratiquement dans sa totalité. Corselli se voit donc dans l'obligation de fournir de grand nombre d'œuvres religieuses pour la Chapelle, autant sorties de sa propre plume, que d'autres, acquises à des maîtres espagnols (par exemple José de Torres ou Domènec Terradellas) ou aux étrangers (des compositeurs de la taille de Nicola Porpora, Alessandro Scarlatti ou Francesco Durante). Après la mort de Felipe V et la modernisation de la Chapelle royale menée à terme par le marquis de la Ensenada, le compositeur est promu au poste de vice-maestro et vice-recteur, en 1751, lorsque l'organiste principal, José de Nebra, est absent, exerçant dans la chambre des rois dans les résidences royales. Dès lors sa production religieuse se multiplie, et il compose un grand nombre d'antiphonies, leçons de défuns, cantates, psaumes, séquences, cantiques évangéliques, hymnes, invocations, lamentations, litanies, messes, motets, respons et villancicos, conservés majoritairement aux archives du Palais royale. Son principal apport ces années-là, outre sa plume de compositeur, est travail de modernisation de la structure des musiciens de l'orchestre de la Chapelle, en augmentant ou en intégrant des instruments jusqu'alors non utilisés, comme la viole de gambe et en équilibrant les vents et les cordes.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Après l'abandon de la compagnie italienne de théâtre qui se produisait au Teatro de Los Caños del Peral de Madrid, il se forme une compagnie espagnole, composée des meilleurs chanteurs des compagnies qui proviennent du Teatro de la Cruz et du Teatro (ou Corral) del Príncipe, et dont l'objectif est l'interprétation d'opéras italiens, avec textes traduits. Corselli créer en 1735 La prudence en l'amitié et le vol des Sabinas, un drame en deux actes de style napolitain.

Farinelli, portrait par Corrado Giaquinto, c. 1753.

Plus tard, à l'occasion du mariage de l'infant Carlos avec María Amalia de Saxe le 9 mai 1738, Corselli monte, avec un livret de Metastasio, l'opéra Alessandro nelle Indie, un succès retentissant basé autant sur la beauté de la musique que l'opulence du spectacle offert au théâtre Real Coliseo del Buen Retiro. En 1739, il a cueilli peut-être son majeur succès théâtral avec Farnace, drame qui fêtait le mariage du Deuxième fils d'Isabel de Farnesio, l'infant Felipe, avec la princesse Française María Luisa. Son fantastique accueil a fait qu'il fût représentée dans autres actes liés avec des célébrations de la famille réelle.

Corselli est choisi pour participer à la musique d'événement royal : le mariage de l'infante María Teresa avec le dauphin de France. Le 8 décembre 1744, au Coliseo del Buen Retiro, a débuté le drame Achille in Sciro, sur un livret de Metastasio. Il collabore avec Francisco Coradini et Juan B. Mele, pour la composition de deux pasticci : La clemencia de Tito (scénario de Metastasio) et Le Polifemo (scénario de Rolli). Dans ces représentations il a déjà participé Carlo Broschi, Farinelli, le fameux castrato que résidait déjà à Madrid.

Les célébrations regias continuèrent à être source d'étrennes de type dramatique, comme la serenata L’Asilo d’amore sous texte de Metastasio que s'a interprété à l'occasion du casamiento entre l'infante María Antonia Fernanda et le duc de Savoie, le 8 avril 1750. Finalement, et en fermant le milieu de ses oeuvres théâtrales, se doit ajouter l'intermède Il cuoco ou sia Il marchese du Bosco, oeuvre de laquelle avons nouvelle par être rapportée dans le manuscrit que Farinelli a rédigé sur les fonctions dirigées par il depuis 1747 dans la Bonne Retraite.

Dernières années[modifier | modifier le code]

La vie de Francesco Corselli à partir de la moitié du siècle, manque d'éléments significatifs. Après l’accession au trône de Ferdinand VI, celui-ci a cessé de s'intéresser au théâtre de Farinelli ses spectacles virtuoses et le compositeur a dès lors peiné à trouver l'occasion de cultiver ce champ. Après quarante-quatre ans à Madrid, Francisco Courcelle meurt le 3 avril 1778, à la suite d'un accident.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Musique de scène[modifier | modifier le code]

  • La venere placata, dramma per musica (livret de Claudio Nicola Stampa), Théâtre Grimandi San Samuele, Venise, 1731.
  • Nino, dramma per musica (livret d'Ippolito Zanelli/Vincenzo Cassani) Théâtre Sant'Angelo, Venise, 1732.
  • Sante Clotilde, oratorio (Venise, 1733)
  • La cautela en la amistad y el robo de las sabinas (livret de Juan de Agramont y Toledo), drame en 2 actes. Théâtre des Caños du Peral, Madrid, 1735.
  • Alessandro nelle Indie, dramma per musica (livret de Métastase), Buen Retiro, Madrid, 1738.
  • Farnace (livret de Métastase ; Madrid, 1739)
  • Achille in Sciro (livret de Métastase ; Madrid, 1744)
  • La clemenza ai donné Tito, avec Corradini & Mele (livret de Métastase ; Madrid, 1747)
  • Polifemo, Avec Corradini & Mele (livret de Métastase ; Madrid, 1748)
  • L'asilo d'amour, serenata (livret de Métastase) Buen Retiro, Madrid, 1759)
  • Il cuoco ossia il marchese Du Bosco, intermezzo (Madrid, 1750)

Musique sacrée[modifier | modifier le code]

447 compositions sacrées :

  • 19 messes
  • 5 messes de Requiem
  • Psaumes, motets, Miserere, Magnificats
  • Litanies, lamntations, Te Deum
  • Veilles, antiphonies, séquences
  • Cantates et villancicos

Musique instrumentale[modifier | modifier le code]

  • Concertos pour cordes
  • 7 sonates pour violon et violoncelle

Citations et sources[modifier | modifier le code]

Couverture d'Alexandro dans les Indiennes (Corselli/Metastasio
  • Mémorial écrit par Francesco Corselli dirigé au roi le 1/12/1733:

«D. Francisco Corseli Maître de Chapelle, fils de D. Carlos Corseli de nation français, qu'a eu l'honneur de servir de maître de danse à S.M. le Reine, mis aux R.P. De V.M., Il dit y avoir né en Piacenza, et après des passés ses études s'avoir appliqué à la musique et acquis en elle la nécessaire connaissance pour arriver à être compositeur, comme l'a fait reconnaître avec sa courte habilité, ne seulement dans sa patrie et à Parme, au service des derniers Serenísimos Messieurs Ducs Farnesio, mais aussi dans autres villes de l'Italie en fonction d'églises et théâtres, et particulièrement à Venise [...]; Par dont fin, il supplie à V.M. Se digne à lui accorder la grâce de pouvoir enseigner aux exprimés Serenísimos Messieurs Infants en absence de son Maître, et sans préjugé de personne, lui convenir une future de Maître dans la Réelle Chapelle, et en interín pour sa décente manutention les salaires et emolumentos que correspondent à des dits emplois, maravedíes qu'attend recevoir de la Réelle Clemencia de V.M.».


Discographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Lors de sa sortie ce disque a été distingué par Serge Gregory d'un « 9 » dans le magazine Répertoire no 165, février 2003 p. 52–53.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Emilio Casares (dir.), Diccionario de la música española e hispanoamericana. Director y coordinador general, Emilio Casares Rodicio; Directores adjuntos, José López-Calo, Ismael Fernández de la Cuesta. Madrid, Sociedad General de Autores y Editores, 1999-2001 (OCLC 926816862)
  • (es) Emilio Casares et Álvaro Torrente (eds.), La ópera en España e Hispanoamérica. Actes du congrès du 29-XI/3-XII 1999. Madrid, ICCMU 2001-2002 (OCLC 963934483).
  • (es) Emilio Cotarelo y Mori, Orígenes y establecimiento de la ópera en España hasta 1800; introducción Juan José Carreras. Madrid, Instituto Complutense de Ciencias Musicales, 2004 (OCLC 491627651).
  • (es) R. Kleinerzt (ed.), Teatro y música en España (s. XVIII). Actas del Simposio Internacional Salamanca 1994. Cassel, Reichenberger, 1996.
  • (es) Álvaro Torrente (éd.), Fiesta de navidad en la Capilla Real de Felipe V : villancicos de Francisco Corselli de 1743, Madrid, Fundación Caja Madrid, coll. « Patrimonio musical español » (no 9), , 347 p. (ISBN 84-381-0377-4, OCLC 658939640, BNF 39060885)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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