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Utilisateur:Molimo Mossanto/Brouillon

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Sac Tati[modifier | modifier le code]

Le sac Tati a été créé en 1962 par le fondateur de la marque Tati, Jules Ouaki.

Il s’agit d’un grand et large sac à motif style vichy rose et blanc, avec de longues anses et fait en polyéthylène.

Ce sac a été rendu célèbre et populaire par des artistes français tels que Brigitte Bardot ou Rim’K. Il a également été une source d’inspiration pour divers créateurs comme le couturier Azzedine Alaïa.

L'histoire du sac[modifier | modifier le code]

Jules Ouaki, le créateur du sac[modifier | modifier le code]

Le sac Tati ou sac Barbès est un sac plastique ; assez grand et solide, en plastique avec des motifs vichy rose/ blanc et le logo de la marque au centre ; créé en 1962 par Jules Ouaki; le fondateur franco-tunisien de l'enseigne discount Tati.[1]

Le nom “Tati” provient du prénom de la grand-mère de Jules Ouaki qui est Tita.[2]

Le premier magasin Tati, aussi appelé "bazar de hard discount" est mis en place dans le quartier de Barbès c'est à dire dans le 18 -ème arrondissement de Paris. En 1975, Jules Ouaki inaugure deux autres magasins dans Paris et ensuite à partir de 1980 un peu partout en France, jusqu'aux DOM TOM.[3]

En ouvrant cette enseigne, Jules Ouaki invite le client à être indépendant et autonome en se servant seul dans la marchandise sans être sous l’influence d’un vendeur comme dans de nombreuses autre boutiques.  

L’Express a donné pour titre « Le prince de Rochechouart » à un article qui décrivait Jules Ouaki « comme une sorte de chef coutumier, régnant sur un véritable territoire ».[4]

Le sac et l'immigration[modifier | modifier le code]

Le cabas Barbès qui sert à la fois de sac de courses, de valise et de rangement est aujourd’hui un symbole mondial du quartier du 18 -ème arrondissement mais aussi de l’immigration et aux pratiques de mobilité des populations d’origine immigrée qui font circuler des marchandises de toutes sortes entre leurs pays d’origine et d’accueil. Le cabas Barbès est aujourd’hui présent partout dans le monde de Paris à l'Afrique, ou encore en Russie mais aussi en Chine ; “Il arrive dans le hall avec un gros sac Tati qu’il a du mal à traîner ; puis, quand vient son tour, il entre dans le petit bureau que j’occupe et s’installe. Il vient pour remplir un dossier « retraite » et m’explique que, dans le sac, il y a tous les documents qu’il faut …Une vie dans un sac Tati ; Catherine Lévy, dans Plein droit 2012/2 (n° 93), pages 12 à 13 [5]

Le quartier de Barbès et les cabas vichy représentent donc la rencontre entre la culture populaire et le métissage vestimentaire.  

Ce sac devient très rapidement un emblème de l'immigration et de la classe populaire. [6]

Dérivés du sac[modifier | modifier le code]

Quand la mode s'inspire[modifier | modifier le code]

Les motifs Vichy ont inspiré plus d’un créateur. Ces derniers ont été attentifs et illuminés par la classe populaire, autrement appelée la rue. Le terme « Popu-chic » a alors été utilisé pour qualifier la présence du sac Barbès associé au 18e arrondissement de Paris dans le monde de la mode.[7] Au fur et à mesure de la popularité de son histoire, les premières inspirations sont apparues.

Azzedine Alaïa, un styliste franco-tunisien est le premier créateur qui a associé le luxe et la mode de la rue. En 1991, il tombe sur une série d’œuvres « Tati paintings » peinte par son ami Julian Schnabel. C’est alors que certains souvenirs refont surface. Alaïa s’est souvenu de ces fameux sacs lorsqu’il se rendait à l’aéroport avec sa famille pour rejoindre son pays natal, la Tunisie. Tous les passagers les avaient aux bras. Suite à cet évènement sentimental, le styliste a eu l’idée de marier la mode et la classe populaire. Par ce fait, il a contacté l’enseigne en leur faisant une proposition : réaliser une collection en utilisant le motif Vichy qui est la signature de Tati. Ces derniers acceptent contre un échange. À partir de là est né la première collaboration entre le luxe et une enseigne populaire. Olivier Saillard, un historien de la mode française, a exposé cette collection quelques années après. Dans le célèbre magazine de mode Vogue, l’historien qualifie le travail du styliste comme très sincère et fait avec le cœur. A travers ses chefs d’œuvres, Alaïa voyageait en Tunisie. [8]

Autre fois, les collaborations entre les créateurs inconnus, non sollicités et les grandes maisons de luxe n’étaient pas associables. Depuis sa collection Tati, Azzedine Alaïa a ouvert les esprits.

Le début du XXI ème siècle a été marqué par des collections qui ont su se démarquer. En 2007, Louis Vuitton, sous la direction de Marc Jacobs, a ouvert les portes de son défilé pour une collection printemps-été. La grande maison de Luxe a proposé des sacs inspirés par les cabas Tati en cuir blanc, doré et argenté avec une fermeture à glissière pour le prix de 1200 euros. Quelques années plus tard, Balenciaga a également été la victime du succès du motif Vichy. En 2016-2017, la marque a à son tour réalisé une collection automne-hiver où elle a présenté les « Refugees Bag » qui sont des cabas XXL. Céline s’est également inspirée du célèbre imprimé pour sa collection automne-hiver 2013 ainsi que d’autres grands noms. [9]

En 1985, le créateur Jean Paul Gaultier a été inspirés des rues de Barbés pour sa nouvelle collection intitulée « Collection Barbès ». Ce dernier a porté un œil très observateur sur les passants et le style d’une femme africaine l’a séduit. Le créateur a alors conçu une collection consacrée aux princes et princesses africains en les associant au style baroque. Jean Paul Gaultier décrit ces éléments comme « le fuit d’un métissage éblouissant » [10]

Décoration[modifier | modifier le code]

Bien que la marque Tati ait su faire bon usage de ses sacs en créant une nouvelle mode, qui a même été adoptée par plusieurs stars, elle a donné par la suite naissance à de nouvelles décoration.

Ce n’est sans aucun doute que le sac Tati inspire la mode mais également le design grâce à ces fameux motifs qui le rendent unique. Grâce à ces motifs mais aussi ces couleurs qui fusionnent parfaitement avec le terme «migration» bien que la plupart des migrants maghrébins et subsahariens étaient les fidèles acheteurs de ces sacs. Cela peut être décrit comme un cliché positif puisqu’il met en avant la vente du Sac Tati mais également l’arrivée des migrants dans notre pays.[11]

Les cabas Barbès étaient également utilisés en tant que mobilier.

La mode et la décoration se sont adaptés au style de «la rue» afin de mettre en valeur les origines de la création du Sac Tati ou «caba barbès». Comme son nom l’indique, il vient de barbès, un quartier connu du 18ème arrondissement de Paris, lieu où se rassemble la majorité des migrants pour y vendre des contrefaçons.[12]

Plusieurs créateurs et designers se sont inspirés de Tati, pour créer de nouvelles décorations à leur façon:

C’est le cas par exemple du créateur de mode, Lamine Kouyaté, né le 28 décembre 1962. Il est d’origine malienne, et est à la tête de la marque « Xuly Bët » qui est une ligne de vêtement. Mis à part sa marque de vêtements, il a aussi créé de nombreux objets du quotidien, comme par exemple des trousses, des doudounes, mais également des costumes. Un totem fait aussi parti de ces créations de décoration. Il est important de préciser que tout ces objets sont créés à partir de machines à coudre et de plusieurs sacs Tati.[13]

Lamine Kouyaté fait preuve d’énormément d’originalité dans ses créations.

Un autre créateur se démarque, Edra, d’origine italienne, en 1998, dans le salon «Who’s next», qui est un salon où se retrouvent les jeunes avec à disposition des bars, restaurants… D’après Edra, le mobilier ainsi que la décoration n’étaient pas au top. C’est pourquoi il décide de se lancer dans la création de colonne de poufs en utilisant les sacs «Barbès». Cette collection de poufs prendra le nom de collection «Digestion». Son projet sera même présenté dans sa globalité au salon du meuble de Milan en avril 2000.[14]

L’année précédente, en 1997, Matali Crasset, une designer d’origine française née le 28 juillet 1965, avait imaginé pour ce bar, des poufs ainsi que des canapés tout en utilisant des Sacs Tati qu’elle garnira ensuite de mousse. C’est donc grâce à cela que l’édition «Digestion» vit son jour arriver l’année suivante.[15]

Développement[modifier | modifier le code]

Brigitte Bardot, en portant une robe Vichy rose et blanc lors de son mariage en 1959, a permis à l’enseigne Tati de rencontrer un succès fulgurant auprès de la population dans les années 1960.

Le « look Tati » est dès lors adopté par la gente féminine en France.

C’est en 1962 que sort le célèbre cabas Tati. Il incarnera la plus grosse réussite du magasin.

Le magasin Tati passe de 50m2 en terme de superficie  à 3000m2 vers la fin des années 70.

Par la suite, Tati, désormais géré par le fils Ouaki, diversifie ses services (mariage, optiques, sucreries).

Cependant la concurrence ne tarde pas à arriver sur le marché avec des géants comme Kiabi, H&M, Uniqlo ou Primark.[16]

Tati conservera cependant un succès populaire.

En 2000 le rappeur Rim’K et le groupe 113 tournent un clip « Tonton du bled » devant un magasin Tati. Les paroles de la chanson très explicites vont asseoir la crédibilité de l’enseigne :« Vu qu’à Paris j’ai dévalisé tout Tati / J’vais rassasier tout le village même les plus petits / Du tissu et des bijoux pour les jeunes mariés / Et des jouets en pagaille pour les nouveaux-nés ».

Tati devient bien plus qu’une chaîne de magasins. En effet, l’enseigne est complètement intégrée dans la culture française et dans l’imaginaire collectif.

Appropriation culturelle[modifier | modifier le code]

L’appropriation culturelle est le fait qu’un groupe dominant s’approprie le patrimoine culturel d’un groupe dominé par profit.

On parle d’appropriation culturelle au niveau de la mode lorsque le créateur utilise une création existante en la renommant ou en la modifiant sans prendre en compte l’histoire et la portée symbolique initiale.

Se pose alors la question de l’appropriation culturelle des motifs créés par la marque Tati par les marques de renommées mondiales.

[17]

  1. « Un jour, un objet : le sac Tati », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Utilisateur:Anaaivc/Brouillon », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  3. « Utilisateur:Anaaivc/Brouillon », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  4. « Utilisateur:Anaaivc/Brouillon », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  5. « Utilisateur:Anaaivc/Brouillon — Wikipédia », sur fr.m.wikipedia.org (consulté le )
  6. « Utilisateur:Anaaivc/Brouillon », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  7. « Utilisateur:Mimi130375/Brouillon », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  8. « Utilisateur:Mimi130375/Brouillon », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  9. « Utilisateur:Mimi130375/Brouillon », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  10. Emmanuelle Lallement, « Espaces marchands et mode à Barbès. Un fashion mix urbain et cosmopolite », Hommes & migrations. Revue française de référence sur les dynamiques migratoires, no 1310,‎ , p. 45–53 (ISSN 1142-852X, DOI 10.4000/hommesmigrations.3150, lire en ligne, consulté le )
  11. « Utilisateur:DylannMe/Brouillon », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  12. « Utilisateur:DylannMe/Brouillon », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  13. « Utilisateur:DylannMe/Brouillon », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  14. « Utilisateur:DylannMe/Brouillon », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  15. « Utilisateur:DylannMe/Brouillon », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  16. « Pourquoi Tati fascine la mode », sur Magazine Antidote, (consulté le )
  17. « L'appropriation culturelle dans la mode - The Good Goods », sur www.thegoodgoods.fr, (consulté le )