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Utilisateur:Meunier Res42/Brouillon

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Elie VIEUX (1897-1958) naquit le 20 juillet 1897 à St Quentin sur Sauxillanges, Puy de Dôme, dans une famille modeste. La famille vint s'installer dans la région roannaise alors qu'Elie était encore petit. Elie fit ses études secondaires à Roanne jusqu'au jour, où avec son meilleur ami, ils décidèrent de devancer l'appel le 10 juin 1916.

Première Guerre Mondiale

Engagé volontaire pour quatre ans au 13éme RAC (Régiment d'Artillerie de Campagne de Vincennes), il passa son Brevet Supérieur, pendant ses classes en Juillet et le Brevet de Capacité pour l'Enseignement Primaire le 25 Septembre. Il se porta volontaire au front le 16 octobre de la même année.

Il vécut la vie de tous les "poilus" de la Grande Guerre, souvent "téléphoniste" c'est à dire aux cotés des fantassins pour le réglage des tirs d'artillerie, Il participa dès son arrivée au front à la fin de la grande offensive de la Somme et en avril 17 à celle du Chemin des Dames. Il fut blessé deux fois, la première légèrement le 7 avril 1918, lors d'un bombardement de la gare de Crépy en Valois dans l'Aisne où son unité était en transit et la deuxième le 23 Aout 1918 au mont Grenet près de Grugny dans la Marne où il fut gazé ; Il en gardera un net déficit respiratoire reconnu par 30% d'invalidité. De retour au front, il servit au 22éme RAC jusqu'à la fin des hostilités. Il termina son engagement au GQG de Metz puis à celui de Chantilly avant de rejoindre le Service Historique des Armées à Paris. Il fut démobilisé en mars 1920.

Après-Guerre

De retour auprès de ses parents et de sa sœur, son BCEP lui permit d'entrer dans l'Enseignement Public comme suppléant. Il occupa différents postes et obtint le Certificat d'Aptitude Professionnel à l'enseignement le 10 juillet 1923. Il enseigna à St Symphorien de Lay, puis à l'école de l'Arsenal à Roanne avant son arrivée au faubourg Mulsant à l'école de garçons de la rue des Ecoles (Rentrée 1929).

Passionné par son métier, il se spécialisa au fil des années dans l'enseignement en Cours Préparatoire. Il avait deux autres passions, la musique et l'engagement politique et syndical.

Il jouait très bien du violon et emportait son instrument partout. Ses camarades de tranchées l'avaient surnommé "le violon". Il donna des cours de cet instrument jusqu'en 1944. Il participa de nombreuses années à la Philharmonie roannaise parmi les premiers violons. Avec son collègue ROLLE, ils fondèrent la Chorale Mulsant, qui devait devenir célèbre plus tard dans le monde du basket. Il faisait partie de maintes associations sportives ou culturelles.

Fils d'un père passionnément républicain, il s'intéressa très vite aux luttes syndicales. Il fut membre du syndicat des Instituteurs où il eut des responsabilités locales et parfois départementales. Il adhéra au parti socialiste en 1928, il y restera jusqu'en 1951.

Seconde Guerre Mondiale

Elie VIEUX prit tout de suite une position résistante, comme le prouve la lecture de ses carnets, toujours secondé par son épouse (Claudine-Marie Gougot épousé le 17 septembre 1938). C'est avec un petit groupe d'amis qu'ils commencèrent à inscrire les V de la victoire, avant de diffuser des tracts et des journaux clandestins, puis de réceptionner des courriers.

Membre du réseau NAP "Noyautage des Administrations Publiques, il devint le quatrième chef MUR de l'arrondissement en 1943.

En mai 1944, Élie Vieux rencontre, dans la clandestinité, au stade Malleval, le représentant du PC et du FN, Bénédicte Boiteux. Ils signent un accord qui crée le comité roannais de la Libération nationale (CLR).

L'occupant est nerveux et multiplie les exactions (Renaison le 10 août 44, Neaux et Roanne le 18 août). Les Allemands quittent Roanne le 21 août.

Le CLR est réuni chez Élie Vieux, place Victor Hugo. Le Comité décide de se rendre à l'Hôtel-de-Ville.

Élie Vieux assure par intérim les fonctions de sous-préfet, Auguste Dourdein préside la délégation municipale provisoire.

Le lendemain, les Roannais célèbrent leur premier jour de liberté. 10.000 personnes chantent La Marseillaise et crient « Vive de Gaulle ».

Élie Vieux prend la parole : « L'heure que nous attendions a enfin sonné… Les mouvements de Résistance qui n'ont jamais désespéré de la Patrie et qui n'ont jamais voulu pactiser avec l'ennemi, prennent en main l'administration de la ville… »

Le 7 septembre, Élie Vieux, accompagné du commandant Antoine, accueillent au Coteau, les libérateurs qui remontent sur Paris.

Il doit gérer, au nom du Gouvernement provisoire, une situation qui n'a rien d'idyllique : revalorisation des salaires, amélioration des approvisionnements, rétablissement des transports, épuration de l'administration.

Il eut la tâche délicate, d'une part d'éviter les vengeances sommaires à la Libération, il y réussit, d'autre part de remettre en route les institutions républicaines et les rouages économiques, ce qu'il fit sans démériter.

Il servit dans les fonctions de Sous-Préfet jusqu'à la fin de sa délégation en novembre 1946. Il reprit son métier d'enseignant en janvier 1947 et l'exerça jusqu’à sa retraite en 1952.

Il se consacra en parallèle à l'écriture de son livre dont il publia le premier tome en 1950.


Avec d'autres collègues, qui comme lui n'acceptaient pas leur éviction qu'ils considéraient comme une injustice, il fonda l'Association des Préfets et des Sous-Préfets de la Résistance dont il fut élu Président. Après plusieurs années de bataille parlementaire ils obtinrent le vote d'une loi promulguée le 4 avril 1955 qui permettait leur réintégration. En raison de son âge, il demanda sa mise en disponibilité et prit officiellement sa retraite de la Préfectorale à la fin du premier trimestre 1958. Il décéda brutalement dans la nuit du 25 au 26 mai 1958.

Une école et une place à son nom à Roanne ainsi qu'une plaque sur la maison qu'il habitait à Roanne

L'école du faubourg Mulsant porte son nom en 1978 et en 2011, le square « Élie Vieux », place Victor-Hugo à Roanne, lui rend hommage.

Distinctions

Croix de Guerre 14-18

Chevalier de la Légion d'Honneur

Médaillé de la Résistance

Chevalier des Palmes Académiques

Claudine VIEUX-GOUGOT sa femme, était Médaillée de la Reconnaissance Française et Médaillée de la Résistance.

Publications

"Oppression et Résistance, l'invasion" premier tome de son livre publié en 1950 "Oppression et Résistance

"Oppression et Résistance, les étapes d'une libération" deuxième tome écrit par sa fille Edith VIEUX-PILICHOWSKI en 2017 reprenant le travail éffectué par son père