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Le complexe taxonomique de Tapinoma nigerrimum (NYLANDER, 1856) comporte trois autres espèces ; Tapinoma darioi, Tapinoma magnum (MAYR, 1861), Tapinoma ibericum (SANTSCHI, 1925). Le genre Tapinoma appartient à la sous-famille des Dolichoderinae caractérisée par un seul segment pétiollaire entre le thorax et le gastre généralement bas. La séparation de l’espèce anciennement appelée Tapinoma nigerrimum en quatre espèces distinctes s’est faite récemment par une étude qui a analysé des différences aux niveau de la démographie, de la distribution géographique, du potentiel invasif et des données des mtADN. Ces dernières suggèrent une divergence de ces espèces entre le Pliocène et le début du Pléistocène (3.3 à 1.5 Ma) (Seifert, B., D. D'Eustacchio, B. Kaufman, M. Centorame, P. Lorite and M. V. Modica, 2017)

Description :  [modifier | modifier le code]

La taille de ces espèces est comprise entre 2 et 5 m. Les ouvrières sont noires et luisantes avec une pubescence qui leur donne des nuances de gris. Ce groupe se différencie du groupe erraticum par une incision dans la bordure antérieure du clypeus profonde et de forme allongée ainsi que par la taille du deuxième article du funicule supérieure ou égale à celle du troisième article. Ces espèces sont aussi caractérisées par une odeur particulière de beurre rance notamment après manipulation.

Biologie :[modifier | modifier le code]

Les colonies de ces espèces sont polygynes contenant jusqu’à plusieurs milliers d’individus. Les reines peuvent fonder une colonie seule ou par bourgeonnement avec un groupe d’ouvrières.

Ces espèces sont omnivores, elles chassent de petits insectes et récoltent le miellat des hémiptères aussi bien sur les parties aériennes que sur les racines des plantes.

Les espèces du genre Tapinoma et plus généralement de la sous-famille des Dolichoderinae sont capable de produire une grande variété de composés volatiles, utilisés dans la défense, comme des signaux d’alarme et aussi dans la communication. chez deux espèces, Tapinoma magnum et Tapinoma darioi, des différences qualitatives et quantitatives des phéromones émises ont été observées (D’Eustacchio, D., Centorame, M., Fanfani, A. et al. Chemoecology, 2019).

Habitats :[modifier | modifier le code]

Ce groupe taxonomique est présent dans différents habitats de la zone méditerranéenne, de préférence des habitats ouverts et chauds. Les espèces s’adaptent à des sol humides comme secs : lieux argileux et humides de bord de rivière, surfaces cultivées arrosées régulièrement, dunes littorales, talus, jachères, lieux incultes, garrigues, trottoirs. Ces espèces dépassent rarement 1500 m d’altitude.

Répartition :[modifier | modifier le code]

Ces espèces sont très communes dans la région Méditerranéenne ; en France, elle n’est présente que sur le pourtour méditerranéen, remontant un peu dans la vallée du Rhône.

Caractère invasif :  [modifier | modifier le code]

Dans ce complexe taxonomique, trois espèces ont été identifiées comme potentiellement invasives, Tapinoma magnum, Tapinoma darioi, Tapinoma ibericum.

L’espèce Tapinoma magnum à été signalée invasive en milieu urbain, elle à été observée en Allemagne, Belgique et Pays-Bas. En France des colonies ont été observées à Bordeaux, Sauvagnon, hors de sa zone de répartition.

Les fourmilières se situent alors généralement proches des sources de chaleur d’origine humaine. On observe aussi depuis quelque temps sa prolifération en montagne ; cela pourrait être dû au réchauffement global des températures. Par ailleurs, elle a une forte capacité d’adaptation, s’accommodant aussi bien à des sols très humides que très secs.

Les dégâts sur cultures sont relevés notamment au niveau des petits maraîchers et des particuliers. Ils correspondent à une modification du sol par les fourmilières ainsi qu’une augmentation du nombre d’aphides sur les cultures. Ces espèces ont en effet la capacité d’élevage des aphides pour leur miellat, en lien avec leur forte agressivité.

En réponse à ces dégâts, de nombreux producteurs et particuliers ont opté pour des insecticides posant d’autres problèmes environnementaux.

Par ailleurs, ce caractère adaptatif et d’agressivité a été identitié aussi chez une autre espèce de ce complexe, Tapinoma nigerrimum, lui offrant une résistance face à une espèce envahissante venue d’Argentine, Linepithema humile (Blight O et al, 2010).

Bibliographie :[modifier | modifier le code]

  • Blight O et al (2010) A native ant armed to limit the spread of the Argentine ant. Biol Invasions 12(11):3785–3793
  • Claude Lebas; Christophe Galkowski; Rumsaïs Blatrix; Philippe Wegnez; et al. Fourmis d'Europe occidentale Delachaux et Niestlé, DL 2016, cop. 2016.
  • D’Eustacchio, D., Centorame, M., Fanfani, A., Senczuk, G., Jimenez-Aleman, G. H., Vasco-Vidal, A., Méndez, Y., Ehrlich, A., Wessjohann, L., Francioso, A. (2019). Iridoids and volatile pheromones of Tapinoma darioi ants: chemical differences to the closely related species Tapinoma magnum.Chemoecology, 29(2), 51-60.
  • Seifert, B., D. D'Eustacchio, B. Kaufman, M. Centorame, P. Lorite and M. V. Modica (2017). Four species within the supercolonial ants of the Tapinoma nigerrimum complex revealed by integrative taxonomy (Hymenoptera: Formicidae). Myrmecol News 24: 123-144.