Utilisateur:Marieb32/Sandbox

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Rôle des émotions[modifier | modifier le code]

Plusieurs études ont également été menées sur l'impact de l'intensité émotionnelle sur les croyances aux théories du complot. En effet, il semblerait que l'intensité émotionnelle allouée à certains événements augmente les pensées conspirationnistes. Les croyances aux théories du complot se proliféreront considérablement suite à des événements sociétaux angoissants amenant des sentiments de peur et d'incertitude chez les individus [1].

La plupart des études menées à ce sujet ont tendance à mettre en évidence des relations entre les théories du complot et des émotions négatives telles que l'anxiété [2], le manque de contrôle [3] et l'incertitude [4]. Whitson, Galinsky & Kay s'intéressent plus particulièrement à l'influence causale de la valence émotionnelle et de l'incertitude émotionnelle. Leur étude révèle que l'incertitude émotionnelle augmente les croyances aux théories du complot, peu importe si cette incertitude provient d'émotions positives (par exemple, la surprise) ou d'émotions négatives (par exemple, l'inquiétude)[5].





Proposition de structure pour partie "Facteurs cognitifs"[modifier | modifier le code]

Facteurs cognitifs[modifier | modifier le code]

Racines cognitives[modifier | modifier le code]

Cette partie va faire état de la cognition sociale qui permet à l'esprit humain de traiter l'information sur les théories du complot.

L'esprit humain dispose de deux systèmes fonctionnels de pensée [6]. Ces systèmes sont complémentaires, c'est-à-dire que combinés, ils permettent à l'être humain de comprendre l'environnement qui l'entoure et de prendre les décisions nécessaires. Il s'agit du modèle à double processus du raisonnement [7]. Le premier système traite les informations rapidement et se base sur un mécanisme intuitif. Le second système, quant-à-lui, évalue les informations plus lentement via un traitement analytique de celles-ci. La plupart des croyances subjectives auxquelles les gens adhèrent sont issues de la pensée du premier système [8]. Les croyances des individus sur le monde dépendent de ce qu'ils croient intuitivement comme étant vrai [9] [10]. Ainsi, les croyances sont dans un premier temps, abordées via le système intuitif de raisonnement. Les croyances en théories du complot font partie du lot et leur principe de base peuvent être rapidement acceptés via la pensée intuitive. Une expérience des années 90 a illustré ces propos en montrant que la première impulsion d'un individu face à une information est de la croire, alors qu'il doit fournir un effort cognitif pour la réfuter [8].

De manière générale, le second système, dit analytique, aide l'être humain à trouver des explications, des preuves aux faits et aux événements. Cette manière de pensée peut amener certains individus à ne pas croire en une théorie du complot [11]. Les individus préfèrent rester dans une vision du monde cohérente où leurs croyances correspondent à leurs connaissances du monde [12]. Cette optique est également vraie dans l'autre sens. Aussi, les individus croyants à une théorie du complot auront tendance à vouloir trouver des preuves qui permettent d'expliquer ce complot potentiel. Cela permet aux gens d'appréhender l'information de manière sélective pour en arriver à une conclusion donnée [13].

Plusieurs études ont également été menées sur l'impact de l'intensité émotionnelle sur les croyances en théorie du complot. L'une d'elle s'est intéressée à l'influence causale de la valence émotionnelle et de l'incertitude émotionnelle [14]. Les résultats ont montré que l'incertitude émotionnelle augmentait les croyances au complot, peu importe si elle provient d'émotions positives (la surprise, par exemple) ou d'émotions négatives (l'inquiétude, par exemple). Marieb32 (discuter) 11 mars 2019 à 18:13 (CET)

Biais cognitifs[modifier | modifier le code]

Des analyses cognitives récentes montrent que les mécanismes d'adhésion aux théories du complot relèvent davantage de processus cognitifs ordinaires que de pathologies mentales[15],[16],[17],[18],[19],[6]. La théorie du complot est définie comme telle : « Une théorie du complot est une explication d’un évènement historique (ou d’évènements historiques) fondée sur le rôle causal d’un petit groupe d’individus agissant en secret »[16]. Cette définition révèle trois attributs d'une théorie du complot que sont le raisonnement causal, le processus de catégorisation sociale et l'intentionnalité[15]. Aussi, trois processus cognitifs de raisonnement peuvent y être attitrés : le biais d'intentionnalité, l'erreur de conjonction et la force des stéréotypes. De récentes recherches ont permis de mettre en évidence d'autres processus cognitifs incitant à l'adhésion à une théorie du complot tels que la perception des formes [20] ou le biais de simples expositions [8].

Ces processus sont considérés comme des biais cognitifs mobilisés dans l'adhésion à une théorie du complot. Ils sont considérés comme des procédés heuristiques, c'est-à-dire des raccourcis mentaux permettant d'évaluer rapidement et efficacement des informations complexes [6]. Ces biais rejoignent donc les principes du système intuitif amenant un effort mental minimal.

Les biais cognitifs les plus populaires sont les suivants : Marieb32 (discuter) 11 mars 2019 à 19:21 (CET)

  • Biais d'intentionnalité

Alexandre & Ronan

  • Erreur de conjonction

Alexandre & Ronan

  • Force des stéréotypes

Il s'agit de croyances généralisées à propos d'un groupe de personnes. Cette force illustre le processus de catégorisation sociale, deuxième attribut de la définition d'une théorie du complot [16]. Le processus de catégorisation sociale est le mécanisme cognitif qui consiste à placer mentalement un individu dans un groupe social, sur la base d'une information à propos de cet individu. Un exemple de catégorisation sociale serait de considérer qu'une personne fait partie du groupe social « les Juifs » sur base de la kippa qu'elle porte sur la tête, ou sur la base de caractéristiques physiques, ou d'une consonance patronymique, ou sur base de sa personnalité. Dans le dernier cas, on se base sur un stéréotype (par exemple, « les Juifs sont riches et radins ») pour effectuer une catégorisation sociale. Le petit groupe d'individus agissant en secret qui est mis en cause dans une théorie du complot doit faire l'objet d'une catégorisation sociale sur base de stéréotypes compatibles avec une personnalité complotisteErreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.

  • Perception des formes

Il s'agit d'un processus cognitif automatique sous-jacent aux croyances du complot [21]. Globalement, l'être humain a tendance à assimiler les informations en percevant un lien de causalité et des connexions entre les stimulis. Certaines personnes développent cependant une perception de modèle illusoire. Cela consiste en la perception de modèles de stimulis aléatoires avec des liens de cause à effet inexistants. La tendance à trop percevoir ces modèles prédit la croyance aux théories du complot [22],[23]. Marieb32 (discuter) 11 mars 2019 à 18:37 (CET)


  • Biais de simple exposition :

Par ailleurs, d'autres psychologues sociaux[8],[24] ont mis en avant un cinquième biais cognitif facteur d'adhésion aux théories du complot : il s'agit du biais de simple exposition à une théorie. Bien qu'il soit différent, il s'apparente à l'effet de simple exposition mis en avant par Robert Zajonc[25], qui augmente la probabilité d'avoir un sentiment positif envers quelqu'un ou quelque chose par la simple exposition répétée à cette personne ou cet objet. Le biais de simple exposition à une théorie, quant à lui, augmente la probabilité d'adhérer à une théorie par la simple exposition à cette théorie.

Une expérience a été réalisée [8] dans laquelle des étudiants tenaient le rôle d'un juge et devaient attribuer une peine à un condamné fictif. Pour ce faire, chaque participant disposait d'une liste de faits sur laquelle se baser pour juger le condamné. Sur cette liste, certains faits étaient notés en rouge et il était demandé de ne pas tenir compte de ces informations car elles étaient erronées ; pour la moitié des participants, il s'agissait de circonstances atténuantes, et pour l'autre moitié de circonstances aggravantes. De plus, certains participants devaient effectuer simultanément une autre tâche (repérer un chiffre sur un écran), afin d'occuper leurs ressources cognitives. Dans ce dispositif, les résultats ont montré que les participants jugeaient plus sévèrement le condamné lorsque les fausses informations auxquelles ils étaient exposés étaient des circonstances aggravantes que lorsqu'elles étaient des circonstances atténuantes, alors même qu'ils étaient conscients de l'inexactitude de ces informations. Les auteurs peuvent donc conclure qu'en dépit de ressources cognitives suffisantes (ou de volonté) pour se détacher d'informations que nous savons erronées, nous les intégrons de façon automatique dans notre raisonnement. Ainsi, lorsque nous sommes exposés à une théorie, celle-ci nous apparait comme vraie en tout premier lieu (donc par défaut). Ce biais de simple exposition suffit à induire une adhésion à la théorie exposée[24]. Dans leur expérience, les sujets devaient indiquer leur degré d'adhésion à des théories du complot concernant l’assassinat de Lady Diana. Dans la moitié des cas, les auteurs exposaient les sujets à des informations étayant ces théories, puis leur demandaient leur degré d'adhésion initial à ces théories. C'est-à-dire qu'il leur était demandé de donner l'avis qu'ils avaient eu a priori, donc avant qu'on leur expose les informations étayant les théories. Les résultats montrent que dans ce dispositif, les sujets expriment un plus haut degré d'adhésion a priori que les sujets qui n'ont pas été exposés aux informations supplémentaires — ceci bien qu'il ait été demandé aux premiers de ne pas en tenir compte pour donner leur réponse. Enfin, il est intéressant de noter que la plupart des sujets affirmaient ne pas avoir été influencés par ces informations, tandis que selon eux les autres participants l'avaient certainement été.

  • Autres

D'autres biais cognitifs peuvent favoriser les interprétations conspirationnistes[réf. souhaitée] :

  • biais de confirmation d'hypothèse : accorder plus de poids aux preuves qui confirment les croyances de départ[26] ;
  • biais de disponibilité : ne pas chercher d'autres informations que celles immédiatement disponibles ;
  • biais sur le négatif : tendance à prêter davantage attention aux éléments négatifs ;
  • dissonance cognitive : réinterpréter et éliminer les faits en contradiction ;
  • effet focus : donner trop d'importance à l'aspect d'un événement modifie les perceptions suivantes ;
  • effet de récence : tendance à mieux se souvenir des dernières informations auxquelles on a été confronté ;
  • grégarisme : acceptation plus facile quand un grand nombre de personnes croient une information ou pratiquent un comportement donné ;
  • illusion des séries : percevoir à tort des coïncidences dans des données aléatoires ;
  • oubli de la fréquence de base : oublier de considérer la probabilité statistique lorsque survient un évènement ;

Une trentaine de biais cognitifs ont été répertoriés (Voir aussi liste de biais cognitifs (en)).

Pour ce qui est des théories du complot elles-mêmes, certains psychologues[Qui ?] en font le symptôme d'une forme de paranoïa, en particulier du délire d’interprétation de Sérieux et Capgras, trouble psychiatrique dont le thème délirant du complot est constitutif[réf. nécessaire]. Cependant, cette interprétation est majoritairement considérée comme insuffisante, dans la mesure où elle ne prend pas la peine de s'intéresser à la théorie du complot sur le plan de la finalité, de sa « fonction ».

Persistance à l'adhésion[modifier | modifier le code]

Des psychologues sociaux [15] ont mis en avant deux biais cognitifs pouvant favoriser la persistance de l'adhésion. Il s'agit de l'hyperphagie assimilatrice et de la persistance des croyances.

  • L'hyperphagie assimilatrice : Ce mécanisme cognitif consiste à intégrer dans la justification d'une théorie tout ce qui nous est présenté, que ce soit compatible ou non avec cette théorie. L'étude de Rhedelmeier et Tversky sur la croyance, non fondée, en une relation entre le temps qu'il fait et les rhumatismes, illustre ce biais[27]. Ils ont présenté à leurs sujets des graphiques montrant l'évolution des rhumatismes d'une personne fictive en fonction du temps qu'il fait. Or, sous l'effet de la popularité de cette croyance, les sujets ont dit voir sur le graphique une relation entre les deux variables lorsqu'il n'y en avait aucune. Leur croyance est restée intacte et a même pu être renforcée. Ils ont donc assimilé cette nouvelle information empirique dans le schéma de leur croyance, bien qu'elle soit contraire à cette croyance. Ce biais est en effet observé dans le contexte des théories du complot, où chaque nouveau fait qu'un sceptique pourrait fournir à un adhérent pour réfuter une théorie du complot est interprété par ce dernier comme allant dans le sens de cette théorie. L'exemple d'interprétation en termes de « tentative de camouflage » illustre bien le phénomène. Selon les auteurs[15], c'est ce qu'il s'est passé lorsque l'équipe du président américain Barack Obama a tenté de démentir la théorie selon laquelle il était kényan et musulman en publiant une photo de sa carte d'identité. Ce type de tentative de réfutation n'a souvent pas pour effet d'affaiblir les croyances, mais au contraire d'alimenter les récits explicatifs des adhérents.
  • La persistance des croyances : Ce facteur cognitif concerne le fait que la croyance en une information persiste même lorsque celle-ci s'est révélée fausse. Certaines études [28] utilisent le paradigme du débriefing pour mettre ce biais en lumière. Ici, les auteurs ont présenté à leurs sujets la personnalité d'un pompier censé être réel, associée à la réussite ou à l'échec de sa carrière. Les participants étaient répartis entre quatre dispositifs. Dans le cas où le pompier avait réussi sa carrière, soit il était du genre à prendre des risques soit il était prudent, et pareillement dans le cas où il avait échoué. Il leur était demandé d'expliquer en quoi la personnalité du pompier avait été la cause de l'échec ou de la réussite de sa carrière. Deux types d'explication ont donc été utilisés : soit prendre des risques était un atout, soit pas. Les auteurs ont ensuite débriefé les participants en leur avouant que le pompier était fictif, que deux récits contradictoires avaient été distribués, et que donc deux types d'explication causale avaient été donnés. Enfin, leurs croyances en l'influence de l'un ou l'autre type de personnalité d'un pompier sur la réussite de sa carrière ont été mesurées. Les résultats montrent que malgré le débriefing qu'ils avaient reçu, les croyances des participants correspondaient respectivement au type d'explication qu'ils avaient dû fournir. Ainsi, l'acte d'explication du mécanisme causal d'une théorie fige la croyance en cette théorie, au-delà de la réfutation des faits sur lesquels cette explication est basée.

Proposition d'intégration de la partie "facteurs psychologiques" dans 5.6. Personnalité et complotisme[modifier | modifier le code]

Personnalité et complotisme[modifier | modifier le code]

Traits de personnalité caractérisant les théoriciens du complot

Malgré la grande variabilité des théories du complot (qui concernent des domaines très différents), la recherche démontre que des processus psychologiques largement similaires incitent les gens à croire à ces différentes théories .

  • Style analytique.

Les théories du complot sont soutenues par des arguments élaborés, suggérant que la croyance aux théories du complot est basée sur des processus de pensée analytiques et persuasifs. Effectivement, les adhérents ont une grande ouverture d’esprit et sont donc réceptifs aux idées nouvelles, comme la croyance aux phénomènes paranormaux. Par ailleurs, Wagner-Egger et Bangerter montrent que l'irrationalité est fortement corrélée avec l'adhésion aux complots de type « Système ». Ce que les auteurs qualifient ici d'irrationalité fait référence à la « croyance dans certains phénomènes ésotériques et le degré de croyance religieuse ». De plus, l'anxiété générée par les phénomènes sociaux actuels favorise également l'adhésion aux théories de type « Système ». Aussi, les théories du complot de type « Minorités » sont liées à une personnalité autoritaire qui se traduit, selon les auteurs[29],[30], par de la discrimination envers les étrangers et une tendance à se positionner à droite politiquement parlant. Ceci fait référence au conservatisme politique qui se traduit également par une plus forte anxiété personnelle. De même, la paranoïa serait un trait de personnalité fréquemment associé aux théories du complot, mais les auteurs[29] ne trouvent cependant qu'un faible impact de celle-ci sur les croyances aux théories du complot. -- Marieb32 (discuter) 8 mars 2019 à 11:20 (CET)

Abalakina-Paap, M., Stephan, W. G., Craig, T., & Gregory, L. (1999). Beliefs in conspiracies. Political Psychology, 20, 637–647. Swami: plein de trucs.

Bien que certains avancent que leurs bonnes connaissances justifient leur méfiance, cela ne s’avère pas nécessairement vrai. En effet, l’une des caractéristiques d’un complotiste est aussi la méfiance généralisée. Elle consiste en une vision négative des relations humaines tant envers les individus qu’envers les institutions. Le monde est perçu comme dangereux et hostile et les théoriciens du complot soutiennent également que la politique a la première place dans la société dans laquelle ils vivent.

Les autres caractéristiques mises en avant sont le sentiment de marginalisation et l’impuissance politique. Les théories du complot séduisent les personnes se percevant en marge de la société de par le fait qu’ils se sentent plus exclus que les autres personnes occupant une position autre que la leur. Elles seront également plus sensibles au stress, au sentiment d’impuissance et de dépossession. Pour ce qui est de l’impuissance politique, il s’agit ici de ressentir un sentiment d’asymétrie avec les politiques, que les personnes jugent comme possédant trop de pouvoir. Celles-ci peuvent même éprouver le besoin de posséder des armes qui leur redonneront plus de pouvoir.

--Charlene Cicero (discuter) 6 mars 2019 à 15:19 (CET)

Brotherton, R., & Eser, S. (2015). Bored to fears: Boredom proneness, paranoia, and conspiracy theories. Personality and Individual Differences, 80, 1-5.

Nous parlons également de mentalité complotiste [31], qui selon Taguieff, « il s’agirait d’une conséquence de la tentative rationaliste de la pensée des Lumières, qui a conduit à la suppression du mystère, à un désir de compréhension, au développement de l’esprit critique, attitude qui, si elle est trop systématisée, peut verser dans le soupçon et la mystification. On constate ainsi une tendance de ce courant démystificateur et visant au désenchantement du monde à se retourner en réenchantement »[32]. Ainsi, la mentalité complotiste permet à chacun de se retrouver dans ce nouvel ordre mondial, et de faire face à l'angoisse que celui-ci procure. -- Marieb32 (discuter) 8 mars 2019 à 11:20 (CET)


Traits psychopathologiques des théoriciens du complot

Paranoïa et théorie du complot

Les personnes ayant une santé psychique plus fragile et un niveau d’angoisse élevé sont plus susceptibles d’adhérer aux théories du complot. En effet, elles développent un état d’hypervigilance, ont plus d’idées paranoïaques que la population moyenne et commettent certaines erreurs de jugement. Certaines personnes pensent que ces théories ne sont que des productions délirantes d’individus atteints de troubles psychologiques, telles que la paranoïa et la schizotypie, mais cette généralisation est inexacte. En effet, des recherches empiriques nous démontre qu’il y a une distinction entre paranoïa/schizotypie et les croyances aux théories du complot. La paranoïa et la schizotypie sont des idées de conspiration envers soi-même, tandis que les croyances aux complots renvoient vers des idées de conspiration envers le groupe d’appartenance. L’adhésion aux théories du complot est une forme de narcissisme collectif de personne voulant se différencier des autres. --Marine.gaillet (discuter) 6 mars 2019 à 15:17 (CET)

La cognition paranoïde

Certains auteurs citent également la cognition paranoïde [33] comme facteur pouvant favoriser l'adhésion à une théorie du complot. Elle se différencie de la paranoïa puisqu'elle n'est pas pathologique mais serait une forme de paranoïa « normale »[29]. Ainsi, pour défendre ses croyances aux théories du complot, l'individu utilise la cognition paranoïde[33] ou le style paranoïde[34], qui consiste à s'accrocher à certaines preuves qu'un complot pourrait exister et les défend coûte que coûte, réfutant tout argument contradictoire et s'appuyant même sur ceux-ci pour valider ses croyances. Dans son modèle de cognition paranoïde, Roderick M. Kramer[33] explique qu'elle reposerait sur un sentiment de mal-être et d'anxiété généré par diverses situations présidant à cette cognition. Cette dysphorie entraîne de l’hyper-vigilance et de la rumination qui vont à leur tour biaiser les jugements portés sur la situation pour aboutir finalement à une cognition paranoïde. La cognition paranoïde ne s'applique pas uniquement aux théories du complot mais à d'autres situations.-- Marieb32 (discuter) 8 mars 2019 à 11:20 (CET)

Imhoff, R., & Lamberty, P. (2018). How paranoid are conspiracy believers? Toward a more fine‐grained understanding of the connect and disconnect between paranoia and belief in conspiracy theories. European Journal of Social Psychology, 48(7), 909-926.


LANTIAN A. (2018), Croyez-vous aux théories du complot ? Psychologie sociale croyances conspirationnisme. PUG.

Les inverventions[modifier | modifier le code]

Comment pouvons-nous nous protéger face aux « Fake News » ?[modifier | modifier le code]

Nous venons d’apprendre beaucoup d’éléments au sujet des « fake news » et de leurs implications dans le monde actuel. Il importe à présent d’examiner certaines stratégies capables de contrer ce phénomène.

Portait photographs

En effet, la dangerosité des fake news peut varier tant en fonction des différences individuelles des lecteurs qu’en fonction de l’ampleur de leur propagande. D’ailleurs, la problématique des fake news prend tellement d’ampleur qu’elle est devenue une préoccupation de l’Etat, leur domaine de prédilection restant la politique.

C’est pourquoi, lors de ses vœux faits à la presse, Emmanuel Macron [[1]], lui-même victime de fake news, s’est engagé dans la lutte contre ces dernières. A cette annonce, plusieurs acteurs du droit ont rappelé la loi française de 1881 sur la liberté de presse qui prévoit, à l’art 27, une amende fixée à 45 000 euros lorsque la fake news/fausse information trouble l’ordre public ainsi qu’à l’art 31, qui condamne la diffamation. De même le géant Facebook, en la personne de son créateur Mark Zuckerberg[[2]], a récemment lancé une chasse aux fake news pour 2018 et a changé les algorithmes de son site afin de favoriser les sources d’informations jugées fiables par les utilisateurs. Si certains sites ne cachent pas leur caractère satirique, d’autres se prétendent fiables de contenu mais ne manquent pas à la règle de la déformation de l’information pour générer plus de clics. Le dessein funeste des fake news s’inscrit donc dans une société où la réalité côtoie la fiction et où le sens critique des individus s’emploie à discerner le vrai du faux. Même s’il n’existe pas de radars à proprement parler pour dépister les fausses informations, il est néanmoins possible d’affiner son regard critique ainsi que, pour les spécialistes, d’user de certaines méthodes d’analyse du contenu des fake news.

Existerait-il un outil de traçabilité ?[modifier | modifier le code]

Plusieurs études se sont d’ailleurs penchées sur la création de méthodes de dépistage du mensonge dans des textes écrits, informatisés ou non. Une approche méthodologique qui s’est dégagée est celle de la méthode d’analyse linguistique. Cette méthode sous-tend une analyse approfondie du vocabulaire employé, de la syntaxe profonde, de la sémantique, de la structure rhétorique, du discours et enfin de la classification. Selon cette logique, les mensonges trahiraient un usage langagier propre pouvant être dépisté. Cet outil permettrait, par exemple, de retrouver certaines personnes à l’origine d’informations fausses en cherchant certains « repères de tromperie prédictive » utilisés par erreur par l’auteur. Cette méthode qui a été créée dans le but de mettre fin aux informations fausses n’a pas encore fait ses preuves chez nous, mais reste une piste intéressante.

Et vous, que pouvez-vous faire concrètement ?[modifier | modifier le code]

À une échelle plus personnelle, la lutte commence par l’augmentation de sa vigilance et de sa critique pour éviter de tomber dans l’ingestion constante de fausses informations. Une solution pour permettre de lutter contre les fake news et leur propagation serait d’éduquer les plus jeunes face aux médias. Parmi les médias les plus connus, internet reste la bête noire dans la diffusion de fake news. Cependant, les fake news n’existent pas « à cause » d’internet, mais résultent plutôt de sa mauvaise utilisation et du traitement erroné de l’information par les internautes.

The Church of the Savior on Spilled Blood.jpg
The Church of the Savior on Spilled Blood

Une autre solution pour lutter contre les fake news serait d’arriver à se rappeler de nos connaissances relatives au sujet des fake news stockées en mémoire à long terme. Concrètement, si un texte affirme que Saint-Pétersbourg est la capitale de la Russie, nous devons essayer de nous remémorer nos cours de géographie, quand notre professeur insistait sur le fait que la capitale de la Russie est Moscou. Mais cet exercice est difficile, d’autant plus que Saint-Pétersbourg est une ville russe très connue. Utiliser nos connaissances antérieures pour juger de la véracité d’une information ne s’avère-t-il pas souvent payant ?

Baddeley et Hitch (1993), deux auteurs ayant étudié la mémoire, expliquent ce phénomène de rétention en précisant que les informations récentes auxquelles une personne peut être exposée laissent une trace en mémoire à court terme qui entre en concurrence avec nos connaissances en mémoire à long terme. Autrement dit, les nouvelles informations qui nous sont présentées ont tendance à primer dans notre réflexion immédiate compte tenu de leur caractère récent et ce, indépendamment de leur véracité. Pour contrer cela, il faut aider les gens à éviter d’encoder des erreurs et/ou à les encourager à remarquer que certaines traces sont problématiques. Dans la vie de tous les jours, il est difficile d’empêcher que ce « mécanisme réflexif » se produise mais il est possible d’acquérir davantage de connaissances dans un domaine ou sujet avant de lire des articles qui y sont associés. En effet, c’est le manque de connaissances d’un sujet et donc de confiance en nos savoirs qui encourage la crédulité envers les premières informations erronées qui nous sont présentées. En conséquence, avant d’émettre un jugement sur la véracité d’une information, renseignez-vous sur le sujet.

Notre conseil suivant pour réduire l’effet « fake news » est d’analyser le contexte donné. Effectivement, certains auteurs suggèrent que les informations inexactes sont moins susceptibles d’être utilisées si elles sont comparées à des connaissances antérieures [[3]]. De fait, les individus sont moins enclins à croire les « fake news » si l’information se réfère à un contexte fantaisiste (le monde d’Harry Potter) plutôt qu’à un contexte réel. Dès lors, le contexte qui entoure une information peut servir de piste à son interprétation. La comparaison avec nos connaissances antérieures pourra donc permettre de jauger la crédibilité et la probabilité qu’une information soit vraie.

Un autre point à souligner est que certaines informations sont pertinentes pour diverses situations, mais que d’autres informations sont particulièrement pertinentes dans un contexte particulier. Par exemple, le fait d’intégrer et d’imaginer qu’un homme puisse tisser des toiles grâce à ses mains pour protéger la ville des méchants (rôle de Spiderman) est utile pour lire des bandes dessinées. Mais cette annonce est moins utile pour considérer la façon dont les policiers exécutent leurs tâches.

Il convient également de porter une attention particulière au degré de véracité/fausseté de l’information. En effet, les informations inexactes de toutes sortes ne sollicitent pas des niveaux de confiance similaires. Certaines inexactitudes sont tellement invraisemblables que les gens les identifient facilement comme erronées. Il a d’ailleurs été mis en évidence que les informations invraisemblables, comparées à des informations plausibles, sont beaucoup moins susceptibles d'être invoquées pour des décisions ultérieures [[4]]. Si nous reprenons l’exemple de la Russie, avec un texte affirmant que la capitale de la Russie est Tokyo, le lecteur n’y aurait pas cru tant la réponse proposée s’éloigne de la vérité. La réponse de Saint-Pétersbourg est beaucoup moins évidente et porte plus à confusion, étant donné qu’il s’agit d’une grande ville russe. David N. Rapp (2016) [[5]] explique ce phénomène par la confusion naissante du mélange de caractéristiques vraisemblables avec une information fausse. Dès lors, une information fausse qui se rapproche fortement d’une information vraie de par le nombre de caractéristiques principales similaires qu’elle présente, sera plus susceptible d’induire le lecteur en erreur. Au contraire, si l’information fausse se montre d’emblée fortement différente d’une information plausible, elle sera d’office rejetée par le lecteur. Par conséquent, lorsqu’une information sème le doute dans votre esprit, il convient alors de la décortiquer et de sonder si les caractéristiques principales qu’elle laisse paraitre sont cohérentes et vraies.

Finalement, la dernière action à prendre en considération pour contrer les « fake news » est de se montrer curieux et de s’intéresser aux sources utilisées, surtout si nous avons peu de connaissances sur le sujet concerné. Pour rappel, les inexactitudes pour lesquelles les individus n’ont aucune connaissance préalable pertinente sont les plus susceptibles de les désinformer. En d’autres termes, lorsque nous avons peu de connaissances sur un sujet, il convient préférablement d’étendre nos connaissances dans le domaine afin de contrer l’effet de désinformation et notre vulnérabilité face à ce dernier. De même, tenir compte du contenu de l’information n’est pas suffisant, il faut aussi porter une attention particulière à la source. Des sources considérées comme étant fiables peuvent aussi fournir des informations inexactes, et dans ce cas les individus sont plus susceptibles de les utiliser que si elles étaient fournies par une source non fiable. Par ailleurs, d’autres auteurs démontrent que lorsque les gens savent peu de choses sur une source, ils considèrent que l’information provenant de cette source est crédible. Cela correspond aux processus normaux de cognition car les êtres humains ont tendance à accepter une nouvelle donnée plutôt qu’à la soumettre à une réanalyse ou à une critique.

Le mot de la fin[modifier | modifier le code]

En conclusion, l’infaillible n’existe pas et nous sommes tous, à des degrés différents, susceptibles d’être influencés par de la désinformation. De plus, l’enjeu de la lutte contre cette désinformation ne se réduit pas à limiter les dommages d’ordre individuel mais tente aussi d’empêcher une mise en danger de la quiétude démocratique. C’est pourquoi, tout un chacun peut s’engager à être acteur de cette lutte contre les fakes news et participer au projet de diminution de leur diffusion.

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Van Prooijen
  2. (en) Monika Grzesiak-Feldman, « The effect of high-anxiety situations on conspiracy thinking », Current Psychology: A Journal for Diverse Perspectives on Diverse Psychological Issues, vol. 32,‎ , p. 100-118
  3. (en) Jan-Willem Van Prooijen et Michele Acker, « The Influence of Control on Belief in Conspiracy Theories: Conceptual and Applied Extensions », Applied Cognitive Psychology, vol. 29,‎ , p. 753-761
  4. (en) Jan-Willem Van Prooijen, « Sometimes inclusion breeds suspicion: Self-uncertainty and belongingness predict belief in conspiracy theories », European Journal of Social Psychology, vol. 46,‎ , p. 267-279
  5. (en) Jennifer A. Whitson, Adam D. Galinsky et Aaron Kay, « The emotional roots of conspiratorial perceptions, system justification, and belief in the paranormal », Journal of Experimental Social Psychology, vol. 56,‎ , p. 89-95
  6. a b et c Kahneman, D. (2011). Thinking, fast and slow. New York, NY: Farrar, Straus and Giroux.
  7. Evans, J. S. (2008). Dual-processing accounts of reasoning, judgment, and social cognition. Annual Review of Psychology, 59, 255-278.
  8. a b c d et e Gilbert, D. T., Tafarodi, R. W., & Malone, P. S. (1993). You can’t not believe everything you read. Journal of Personality and Social Psychology, 65, 221-233.
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