Utilisateur:Malosse/Climat des Alpes de Haute Provence

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Le climat des Alpes-de-Haute-Provence est un climat méditerranéen d'abri, dégradé par l'altitude, la latitude et une continentalité significative. Dans tout le département se retrouvent un ensoleillement élevé, une humidité faible, et des précipitations irrégulières en été.

Zones climatiques[modifier | modifier le code]

Le relief très varié dans le territoire des Alpes-de-Haute-Provence implique des climats très différents d'un bout à l'autre du département. Il est possible de diviser le département en trois zones climatiques.
  1. Une zone de collines et de plateaux à basse altitude (moins de 900 m) au sud-ouest, où domine l'influence méditerranéenne. La dégradation par rapport à la plaine provençale est sensible : les nuits sont plus froides, et les orages estivaux atténuent la sécheresse estivale. L'effet d'abri est significatif : l'ensoleillement hivernal est plus élevé qu'en plaine et le cumul hivernal de précipitations est comparable au cumul estival.
  2. Une zone de moyenne montagne correspondant aux Préalpes de Digne, de Sisteron et de Castellane, où la dégradation du climat méditerranéen est encore plus sensible. Les vallées connaissent à un climat d'abri avec une relative sécheresse estivale, des précipitations plus élevées du fait de leur situation en avant des crêtes du massif des Trois-Évêchés et une amplitude thermique diurne très élevée (plus de 15 °C dans certains vallées).
  3. Le nord-est du département est soumis à un climat montagnard, mais avec une influence méditerranéenne sensible. L'ensoleillement est élevé, et l'effet d'abri est fort dans la vallée de l'Ubaye, où le cumul hivernal est inférieur au cumul estival et où les températures hivernales nocturnes sont très basses (de l'ordre de −10 °C), mais les températures estivales diurnes élevées (de l'ordre de 25 °C)

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Températures[modifier | modifier le code]

Plus on s'éloigne du val de Durance, partie la plus basse du département, plus les températures moyennes diminuent.

En vallée de Durance, zone la plus douce, dans un triangle Manosque-Quinson-Saint Auban (températures moyennes annuelles de 12 à 13 °C dans cette zone, moyennes de l'hiver 4 à 5°C, moyenne de l'été 21 à 23 °C .

Plus on s'éloigne de cette zone, plus on prend de l'altitude et de fait les températures diminuent.

En montagne, à 1000 m d'altitude, moyenne annuelle: 8 à °C, 0 °C en hiver, 18 à 19 °C l'été.

Sur les sommets supérieurs à 2500 m, températures moyennes annuelles de 0°C .

L'amplitude thermique diurne moyenne est élevée pour une région d’Europe de l'ouest au climat tempéré : 10 °C l'hiver, 15 °C l'été, plus encore au fond des vallées. D'où des gelées fréquentes en hiver et des journées d'été très chaudes dans les vallées.

La faible humidité de l'air explique les fortes variations diurnes et annuelles de la température

Il gèle plus de 50 nuits par an dans les vallées les plus basses, et plus de 100 jours en montagne. La température peut baisser à −30 °C en montagne lors d'hivers très rigoureux.

Il n'est pas rare que les températures minimales de villes comme Digne, Sisteron ou Dauphin soient parmi les plus basses de France en hiver (comparativement aux villes situées en dessous de 800 m d'altitude) alors que les températures maximales des villes de la vallée de la Durance sont parmi les plus élevées en été ( 42 °C sous abri à Manosque en juillet 1967) .

Carte des températures moyennes des mois de janvier [(http://www.meteopassion.com/moyennes-daout.php) Carte des températures moyennes des mois d'août] Carte du nombre de jours de gel par an

Si vous souhaitez obtenir les températures minimales et maximales quotidiennes de votre ville dans le 04, le meilleur moyen est d'aller tous les soirs à partir de 20h00 sur Météo France où le site affiche sur votre commune les températures de la journée écoulée. Bien entendu, pas toutes les villes du 04 ont des stations météo et dans ce cas là, les températures affichées correspondent aux données de la station la plus proche géographiquement et d'altitude à peu près égale.

Précipitations et humidité[modifier | modifier le code]

Caractéristiques et répartition des précipitations[modifier | modifier le code]

Les précipitations en Haute-Provence présentent deux caractéristiques, propres au climat méditerranéen de montagne : leur brutalité et leur relative irrégularité, surtout en été.

Sur une année, le cumul de précipitations se situe dans la moyenne par rapport à ce qu'on peut trouver en France et en Europe:

-De 650 mm vers Gréoux-les-Bains à 800 mm vers Digne, sur les collines et les plateaux du sud, du centre et de l'ouest du département ainsi que dans la basse vallée de l'Ubaye très abritée.

-De 900 à 1 300 mm sur les sommets des reliefs (Lubéron, Préalpes, Alpes internes).

Le nombre annuel de jours de précipitations significatives (plus d'un millimètre) est compris entre 70 et 100, alors que la moyenne nationale est de 110 jours[1]. (Valeurs extrêmes en France: Moins de 55 jours à Marseille et plus de 159 jours à Brest)

Les précipitations tombent toute l'année, avec un maximum important en automne (250 à 600 mm) et un maximum plus réduit au printemps (150 à 400 mm).

La sécheresse estivale, à la lecture des histogrammes de précipitations, semble se limiter à juillet et aux plateaux du sud et de l'ouest du département. En réalité, de mi-juin à mi-août, les précipitations tombent presque uniquement sous forme d'orages, et sont donc très irrégulières avec des cumuls très variables d'un endroit à l'autre et d'une année sur l'autre.

Les précipitations sont un peu moins abondantes en hiver.

La pluie en Haute-Provence est principalement due à des dépressions méditerranéennes qui ramènent de l'air doux et humide de la mer, possible en toute saison mais rare entre début juin et fin août. Ce à quoi les orages d'origine convective doivent être ajoutés. Ces orages se produisent de fin avril à fin août, se développent sur les massifs montagneux très élevés (Nord et Est du département) et quelquefois sur l'intégralité du département.

On entend le tonnerre en moyenne 30 à 40 jours par an, ce qui fait des Alpes-de-Haute-Provence un des départements les plus orageux de France.

Les perturbations atlantiques, quand elles arrivent sur le bassin méditerranéen, sont très affaiblies par les centaines de kilomètres de terres traversées et l'ombre pluviométrique du Massif central et des Préalpes du nord, et n'amènent que quelques nuages, mais le flux de sud à l'approche de la perturbation peut faire remonter l'air doux et humide de la Méditerranée sur la Provence, ce qui, à l'automne, peut déclencher des épisodes pluvieux brefs et intenses.

Bien que situé dans le bassin méditerranéen, le département est rarement touché par les épisodes cévenols[2], à la différence de presque tous les départements limitrophes. Les précipitations tombées sur la région Paca( DREAL PACA)

Neige[modifier | modifier le code]

La neige tombe sur les montagnes de novembre à mai, plus rarement en octobre et juin.

Le nombre de jours de neige par an (même quelques flocons) varie de 7 aux alentours de Gréoux les bains à 40 sur les hautes montagnes du nord-est du département.

En raison d'un bon ensoleillement en toute saison, même en hiver, la neige fond rapidement sur les adrets de basse altitude, mais tient très bien dans les ubacs abrités et froids. La limite d'enneigement continu pour le mois de janvier se situe en moyenne à 1000-1 200 m d'altitude à l'ubac et à 1300-1 600 m à l'adret. Cependant, lors d'hivers froids, les limites d'enneigement continu descendent à 600-700 m en versant nord et 1000-1100 m en versant sud. Les limites d'enneigement sont en général légèrement plus basses sur les massifs de l'ouest et du nord du département.

Cependant les précipitations peuvent être irrégulières en hiver.

Des chutes de neige importantes peuvent se produire en dessous de 500 m d'altitude (ex. 40 cm à Manosque en fin février 2001). Carte du nombre de jours de neige par an en France

Hygrométrie[modifier | modifier le code]

L'hygrométrie moyenne annuelle est comprise entre 60 et 70 %, mais est plus faible en été et plus élevée en automne. La particularité des Alpes-de-Haute-Provence est d'avoir une hygrométrie hivernale relativement faible (entre 60 et 70 %) par rapport aux régions plus proches de la côte. Le brouillard et les phénomènes de basses couches (couverture uniforme de stratus) sont rares : moins de 10 jours par an. De plus, l'air très limpide, même à basse altitude, permet de voir très souvent des montagnes distantes de plus de 50 km. Carte du nombre de jours de brouillards annuels

Vent[modifier | modifier le code]

Entre vallée du Rhône, Alpes et Côte d'Azur, le département est très diversement exposé au vent. Dans l'ouest du département, frontalier avec le Vaucluse et la Drôme, le mistral, qui souffle de nord à nord-ouest, est le vent dominant. Il apporte un temps clair, sec, et plus frais, à altitude égale, que sur l'ensemble du département car la vitesse du vent diminue rapidement de l'ouest vers l'est, plus abrité par le relief. Le vent d'est à sud, ou marin, arrive en second. C'est un vent qui apporte de l'air doux et humide sur tout le département, souvent accompagné de nuages bas voire de pluie.

Le vent fort (plus de 60 km/h) est surtout présent dans l'ouest de département, exposé au mistral, tandis que l'est est peu venteux. On enregistre en moyenne 50 à 90 jours de vent fort par an, en allant de l'est vers l'ouest. Le relief joue un rôle important dans la force et la direction du vent, qui peut fortement varier sur quelques kilomètres, les vallées le guidant. De manière générale, l'agencement chaotique du relief en Haute-Provence tend à diminuer le vent sauf sur les crêtes.

Ensoleillement[modifier | modifier le code]

L'ensoleillement moyen sur une année est de 2550 à 2650 heures au nord du département, de 2700 à plus de 2800 heures au sud-ouest du département. Le soleil brille en moyenne 5 heures par jour en hiver et 11 en été.

L'abri contre les perturbations océaniques créé par les Préalpes et le Massif central y est pour beaucoup, la relative sécheresse de l'air également, d'où très peu de phénomènes de basses couches comme le brouillard ou les nuages bas. Peu touchée par les entrées maritimes, la Haute-Provence est la région de France la plus ensoleillée en automne et en hiver. Au printemps et en été, l'évolution diurne et les bourgeonnements qui la caractérisent réduisent significativement le nombre d'heures d'ensoleillement par rapport à la plaine et à la côte provençales.

Le réseau de stations Météo-France[modifier | modifier le code]

Le département est couvert par un réseau de treize stations météorologiques basées à :

Allos, Barcelonnette, Château-Arnoux-Saint-Auban, Dauphin, Digne-les-Bains, Forcalquier, Méailles, Montclar, La Motte-du-Caire, La Mure-Argens, Sisteron, Thorame-Haute et Valensole[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Météo Sud-Est, site de météorologues amateurs sur tout le sud-est de la France. Données climatiques complètes pour la station de Saint-Auban, et journalières pour deux communes du département.
  • Climat de Saint-Auban

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Christophe Vincendon, La Météo du Sud, éd. Loubatières. Ouvrage s'intéressant peu au climat des Alpes de Haute-Provence, mais permettant de comprendre les éléments de ce climat + quelques données climatiques minimes.
  • [Météo de la France] Jacques Kessler et André Chambraud, La meteo [sic] de la France, JC Lattès, (ISBN 9-782709-604918)