Aller au contenu

Utilisateur:Logret de Carlin/Jean de Nostredame

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jean de Nostredame, né à Saint-Rémy-de-Provence en et mort probablement à Aix-en-Provence en , est un écrivain provençal. Il est le frère cadet de Michel de Nostredame. Il est connu pour son ouvrage sur les troubadours provençaux qui a longtemps servi de référence mais qui contient de nombreuses erreurs factuelles historiques, sans compter des inventions totales[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Une famille ancrée en Provence[modifier | modifier le code]

Jean de Nostredame est le fils de Jacques de Nostredame (1470-1536) et de Renée de Saint-Rémy. Jacques était l'aîné des six (certains disent dix-huit) enfants du couple Pierre de Nostredame[note 1] et Blanche de Sainte-Marie. Son épouse, Renée de Saint-Rémy, était la fille de René de Saint-Rémy et de Béatrice Torrelli ; elle était la petite-fille de Jean de Saint-Rémy (1428-1504), médecin et trésorier de la cour royale de Saint-Rémy entre 1481 et 1504, date probable de sa mort[note 2]. Jean de Saint-Rémy a confortablement doté sa petite-fille et a aidé son mari, initialement marchand de céréales et copiste, à devenir notaire, ce dernier étant occasionnellement prêteur sur gages[3].

Le nom des Nostredame vient de son grand-père juif, Guy de Gassonet (fils d'Arnauton de Velorges), qui choisit le nom de Pierre de Nostredame lors de sa conversion au catholicisme, probablement vers 1455[note 3]. Selon les archives d'Avignon, et selon les archives de Carpentras qui parlent souvent de juifs des autres régions, il est suggéré que l'origine du nom Nostredame fut imposée[4] par le cardinal-archevêque d'Arles, Pierre de Foix. Le grand-père de Nostredame, Pierre de Nostredame, était si convaincu de sa foi qu'il a répudié sa femme d'alors (Benastruge Gassonet) qui ne voulait pas quitter le judaïsme. La dissolution du mariage fut prononcée en vertu du privilège paulin à Orange le , ce qui lui a permis finalement d'épouser Blanche, fille de Pierre de Sainte-Marie, médecin, savant hébraïsant et helléniste[5].

Une jeunesse aixoise[modifier | modifier le code]

Jean de Nostredame est baptisé à Saint-Rémy-de-Provence le . Il suit les traces de son père comme notaire et exerce les fonctions de procureur de la cour du Parlement de Provence dans la ville d'Aix, où il a été élevé dans la maison de François de Rascas de Bagarris, conseiller au Parlement[1]. Jean aurait été secrétaire du seigneur de Vauvenargues, Boniface de Seguiran. Il aurait alors acquit une bonne connaissance de l'histoire de Provence aux côtés de l'un des premiers historiens provençaux. Il affirme posséder une bibliothèque importante (détruite lors des troubles de 1562) et avait connaissance de nombreux documents historiques. Il connaissait différents auteurs tels que Dante, Pétrarque, Boccace, etc.[1].

Il était ami notamment avec Jules-Raymond de Soliers, qu'il immortalise sous le costume du Moine des îles d'Or ; Jean était aussi ardent catholique que Jules-Raymond réformé[1].

Analyse de l’œuvre[modifier | modifier le code]

Son ouvrage le plus connu est Les vies des plus célèbres et anciens Poètes provensaux, qui ont fary du temps des comtes de Provence , publié à Lyon par Alexandre Marsilij en . Il présente ce livre comme une histoire des troubadours. Aujourd'hui, son travail est considéré comme largement fantaisiste, même si des éléments historiquement vrais y existent.

Nostredame affirme s'être fondé sur trois sources différentes pour écrire ses comptes, mais aucune de celles-ci n'est parvenue jusqu'à nous. Elles ne sont connues que par lui. Au XVIIIe siècle, Giovanni Mario Crescimbeni fut influencé par Nostredame, mais au début du XXe siècle, plusieurs auteurs, dont Paul Meyer, Camille Chabaneau et Joseph Anglade démontrent définitivement que l'essentiel des affirmations de Nostredame ne peut être corroboré.

Il est qualifié de faussaire par l'historien Marc Varenne[2] et très mal jugé au moment où sont révélées ses fraudes.

.

Il est probablement l'individu qui a falsifié des manuscrits originaux médiévaux, tels que le manuscrit Giraud[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Pierre de Nostradamus, est un marchand d'Avignon, mort vers 1477. Il ne faut pas le confondre avec Pierre de Nostredame, marchand à Carpentras, mort en 1456 (Edgar Leroy, Pierre de Notredame de Carpentras, p. 24-28, dans Provence historique, tome 12, fascicule 51, 1963 lire en ligne)
  2. Archives dep. des Bouches du Rhône B. 2.607.
  3. Il existe un acte notarié de mai 1455 entre Pierre de Nostredame et Hugues Véran - Dr Edgar Leroy, Nostradamus, ses origines, sa vie, son œuvre, Bergerac, 1972, p. 14.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Jean de (1507?-1577) Auteur du texte Nostredame, Les vies des plus célèbres et anciens poètes provençaux ([Reprod. en fac-sim.]) / Jehan de Nostredame ; nouvelle édition... préparée par Camille Chabaneau ; et publiée avec une introduction et commentaire par Joseph Anglade, (lire en ligne)
  2. a et b Marc Varenne, « Jehan Nostredame et les troubadours », Revue de la Renaissance : organe international mensuel des Amis du XVIe siècle et de la Pléiade, vol. 14,‎ , p. 150-156 (lire en ligne)
  3. Stéphane Gerson, Nostradamus : le prophète de nos malheurs. XVIe – XXIe siècle, Tallandier, , p. 2012.
  4. Dr Edgard Leroy, Nostradamus, ses origines, sa vie, son œuvre, p. 24.
  5. Rémi Soulié, Michel de Nostredame, un médecin des âmes, La Nouvelle Revue d'histoire, no 70, janvier-février 2014, p. 18-20.
  6. Paul Meyer, Les derniers troubadours de la Provence, Marseille, Laffitte, , 207 p., 23 cm (lire en ligne)

Sources[modifier | modifier le code]

  • Joseph Anglade, « Notes complémentaires à la Vie de Saint Hermentaire », Revue de langues romanes,‎ , p. 202-209
  • (en) Roger Boase, The origin and meaning of courtly love : a critical study of European scholarship, Manchester University Press, (ISBN 0-87471-950-X, 978-0-87471-950-5 et 0-7190-0656-2, OCLC 3122133, lire en ligne)
  • (it) Emilio Cecchi et Natalino Sapegno, Storia della letteratura italiana, Milano, Garzanti,
  • Camille Chabaneau, « La vie de saint-Hermentaire », Revue de langues romanes, vol. XXIX,‎ , p. 157-174
  • Camille Chabaneau, Le moine des Isles d'Or, Toulouse, Privat,
  • Sébastien Douchet, « L'Hystoire de la guerre d'Arles. L'épisode de Tersin dans la Chronique de Provence de Jean de Nostredame (vers 1575) », dans Marie-Pascale Halary, Sylvie Lefèvre, Patrick Moran, Jean-René Valette, De la pensée de l'histoire au jeu littéraire : Études médiévales en l'honneur de Dominique Boutet, Paris, Champion Honoré, , 926 p. (ISBN 9782745351456), p. 870-881
  • Antoine Fabre d'Olivet, Le Troubadour,
  • (it) Guido Favati, Il Novellino, Genova, Bozzi
  • Robert Lafont, Renaissance du Sud. Essai sur la littérature occitane au temps de Henri IV, Paris, Gallimard,
  • Paul Meyer, Les derniers troubadours de la Provence, Marseille, Laffitte, , 207 p., 23 cm (lire en ligne)
  • Jehan de Nostredame, Camille Chabaneau et Joseph Anglade, Les vies des plus célèbres et anciens poètes provençaux, nouvelle édition accompagnée d'extraits d’œuvres inédites du même auteur préparée par Camille Chabaneau, et publiée avec introduction et commentaire par Joseph Anglade, Journal des savants, (lire en ligne)
  • Josef Prokop, « Jehan de Nostredame, Vies des troubadours ou nouvelles de la vie ? », Métamorphoses du texte, Écho des études Romanes, revue semestrielle de linguistique et littératures romanes", Institut d’études romanes de la Faculté des Lettres de l’Université de Bohême du Sud, vol. VII, no 2,‎ , p. 21-30 (ISSN 1801-0865, e-ISSN 1804-8358, lire en ligne)
  • Marc Varenne, « Jehan Nostredame et les troubadours », Revue de la Renaissance : organe international mensuel des Amis du XVIe siècle et de la Pléiade, vol. 14,‎ , p. 150-156 (lire en ligne)


Voir aussi[modifier | modifier le code]

Nostradamus

[[Catégorie:Écrivain français du XVIe siècle]] [[Catégorie:Personnalité provençale du XVIe siècle]] [[Catégorie:Naissance en 1507]] [[Catégorie:Décès en 1577]] [[Catégorie:Naissance à Saint-Rémy-de-Provence]]