Utilisateur:Leonard Fibonacci/Mort de Jacques le Juste

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L'exécution de Jacques le Juste à Jérusalem[modifier | modifier le code]

« Jacques a été exécuté par lapidation en 62 sur ordre du grand prêtre Ananius ben Anân (le frère de Joseph Caïphe) pendant la période d'anarchie qui a régné à Jérusalem après la mort du procurateur romain Festus (60 – 62) et avant l'arrivée de son successeur Albinus (62 – 64)[1]. »

S. C. Mimouni fait observer que ce n'est pas le premier chrétien d'origine juive à être exécuté à Jérusalem, les Actes des Apôtres parlent en effet de la mort d'Étienne, mais qui ressemble plus à un lynchage auxquels des grand-prêtres se prêtent. Le même livre mentionne aussi « le meurtre de Jacques, frère de Jean, par le glaive » sur l'ordre d'Hérode, probablement un des deux Hérode Agrippa.

L'exécution de « Jacques, frère de Jésus, appelé Christ » est mentionnée « par Flavius Josèphe[2], mais aussi par de nombreuses sources chrétiennes transmises par Eusèbe de Césarée[S 1] ou indépendantes de lui, notamment les Ascensions de Jacques — texte de provenance ébionite transmis dans les Reconnaissances[S 2] — , où Paul, désigné par l'expression « homme ennemi », joue un rôle important dans la mort de Jacques[1]. »

« Ananius, qui appartient au courant Sadducéen, a sans doute pensé rendre service à Rome en supprimant Jacques, car il a dû estimer qu'il est alors sous influence des Zélotes — son initiative a été mal appréciée, et lui a valu d'être destitué de sa charge de grand prêtre[3] » à la demande du nouveau procurateur romain sitôt entré en fonction[3]. Pierre-Antoine Bernheim se pose la question: « Qui était donc Jacques », dans la société de Jérusalem ? En effet, pour que cette exécution provoque le renvoi du Grand-Prêtre qui venait à peine d'être nommé, il faut que Jacques ait été un personnage considérable[4].

« L'exécution de Jacques montre l'influence du mouvement nazôréen à cette époque, et sa perception comme un danger par les autorités du Temple de Jérusalem qui sont saducéennes[3]. »

« La figure de Jacques a été diversement exploitée, aussi bien par les chrétiens d'origine juive que d'origine païenne. On la retrouve dans des écrits nazôréens et ébionites, mais aussi dans des écrits gnostiques de Nag Hammadi — ce qui montre son emploi polysémique[3]. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 137.
  2. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques XX, § 197-203.
  3. a b c et d Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 138.
  4. Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus,  éd. Noêsis-Agnès Viénot, 1996.

Sources antiques[modifier | modifier le code]

  1. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, II, 1, 4-5 ; [témoignage originaire de Clément d'Alexandrie ; II, 23, 4-18 [témoignage originaire d'Hégésippe]
  2. Ascensions de Jacques, Littérature pseudo-clémentine, Reconnaissances, I, 70, 1-8 ; 71, 1.