Utilisateur:Leonard Fibonacci/Arabarque ou Alabarque
L'alabarque ou arabarque était un magistrat Romain dans la province d'Égypte. Attestée du Ier au VIe siècle sa fonction exacte est en débat.
Comme Flavius Josèphe mentionne deux alabarques qui sont des Juifs très riches, certains critiques en ont conclu qu'il s'agissait d'une sorte d'ethnarque de la communauté juive d'Alexandrie.
Voir
[modifier | modifier le code]Étymologie et signification
[modifier | modifier le code]Le terme alabarque vient du grec αλαβαρχης « préposé aux écritures, d'où intendant; par suite, magistrat suprême chez les Juifs d'Alexandrie » attesté dans Antiquités judaïques, 18, 8, 1[1] de Flavius Josèphe[2]. Le mot est peut-être dérivé de Ἀραβάρχης (arabarque), que veut dire dirigeant arabe[3].
La signification exacte de ce terme est débattue, mais il peut faire référence à un représentant de la communauté juive auprès des autorités romaines. Les historiens modernes l'interprètent comme contrôleur des droits de douanes[4]. C'est le sens que retient le Larousse tout en lui conférant un caractère plus général : Préposé des douanes et percepteur d'impôts dans certains états grecs de l'Orient et notamment dans l'Égypte des Ptolémées[2].
Pour Fabienne Burkhalter, « les termes alabarque et arabarque sont équivalents et désignent la même fonction, comme U. Wilcken l'a démontré depuis longtemps dans Griechische Ostraka, I, Leipzig-Berlin, 1899 (réimpr. New York, 1979), p. 350. » De même pour Joseph Mélèze-Modrzejewski c'est un « contrôleur général des douanes de la frontière arabique[5] ».}} Pour le Bulletin de Correspondance Hellénistique, il apparaît comme « un officier financier chargé de lever les taxes sur les transports[6]. »
En Égypte, les alabarques ou arabarques étaient des fermiers généraux chargés d'administrer et de superviser tout ce qui touchait les douanes orientales de l'Égypte[7].
Ainsi, en Égypte, soumise à un régime fiscal particulier, les taxes intérieures et les douanes du nomos Arabiae, du Nil à la Mer Rouge, étaient levées par l'intermédiaire d'un fermier général, l'alabarque ou arabarque[8]
Un papyrus révèle l'activité simultanée de plusieurs arabarques[9]
Tout comme Mireille Hadas-Lebel[10], Georges Albert Radet estime qu'Alexandre Lisymaque était lui aussi alabarque :
Il exerçait les fonctions d'alabarque, c'est-à-dire de fermier de la taxe de 25 % perçue sur toutes les marchandises qui transitaient par la mer Rouge73. On sait qu'il fut procurateur des biens d'Antonia en Egypte et qu'il était très lié à Agrippa[11]...
La fonction d'alabarque ou d'arabarque
[modifier | modifier le code]Il est difficile de préciser en quoi consistait la fonction d'un arabarque. « Les définitions que l'on trouve dans les ouvrages récents sont plutôt concises et ne s'accordent guère entre elles ; on les présente tantôt comme « des fermiers généraux d'Egypte » 16, « des fermiers des douanes terrestres de l'Egypte » 17, « des sortes de contrôleurs généraux des douanes de la frontière arabique » 18, ou encore « des personnages qui s'occupaient des nomades, des routes à péages et de la migration des troupeaux à la limite du désert » 19. Ces définitions reposent en fait sur trois documents connus depuis longtemps : le premier est un tarif douanier de l'époque de Domitien, découvert à proximité de Coptos, à l'emplacement où devait se trouver le poste de péage de la piste caravanière qui conduisait au port de Bérénice, sur la mer Rouge. Cette inscription, qui énumère de façon très précise la taxe — intitulée apostolion — que Mais qu'est-ce que le titre d'arabarque signifiait, et en quoi consistait la fonction d'un arabarque ? C'est ce que nous allons tenter de préciser maintenant. Les définitions que l'on trouve dans les ouvrages récents sont plutôt concises et ne s'accordent guère entre elles ; on les présente tantôt comme « des fermiers généraux d'Egypte » 16, « des fermiers des douanes terrestres de l'Egypte » 17, « des sortes de contrôleurs généraux des douanes de la frontière arabique » 18, ou encore « des personnages qui s'occupaient des nomades, des routes à péages et de la migration des troupeaux à la limite du désert » 19. Ces définitions reposent en fait sur trois documents connus depuis longtemps : le premier est un tarif douanier de l'époque de Domitien, découvert à proximité de Coptos, à l'emplacement où devait se trouver le poste de péage de la piste caravanière qui conduisait au port de Bérénice, sur la mer Rouge. Cette inscription, qui énumère de façon très précise la taxe — intitulée apostolion — que les fermiers percevaient sur les personnes qui s'engageaient sur la piste, précise que cette taxe, qui variait suivant le statut et la profession des usagers, dépendait de l'arabarchie. Le deuxième document est une loi du Code Justinien rappelant aux fermier de l'arabarchie qu'ils ne pouvaient sous aucun prétexte autoriser le passage d'autres animaux que ceux qui servaient au transport du ravitaillement. Le troisième est une facture datée de 568 ap. J.-C, qui mentionne une station de l'arabarchie à Antinoé 20. Ces documents sont éloignés dans l'espace et le temps, et livrent des données décousues qui ne permettent pas de donner une définition cohérente de l'arabarchie.
Le premier document qui nous apporte des informations nouvelles sur l'arabarchie est un papyrus du ne s. ap. J.-C. conservé à la bibliothèque de Vienne, qui présente au recto un contrat entre un homme d'affaires et un marchand, stipulant les conditions d'un voyage à Mouziris (sur la côte occidentale de l'Inde) financé par le premier sous forme de prêt hypothécaire 21. Cet hommes d'affaires ne voyage pas, mais finance l'expédition commerciale, et garantit un soutien logistique au marchand à travers ses procurateurs et ses agents installés à Alexandrie, à Coptos et sur le port de la mer Rouge 22. Le papyrus présente au verso la déclaration de douane dressée par le marchand à son retour en Egypte. Le bateau, qui s'appelait Hermapollon, transportait six lots de marchandises, dont la valeur globale était évaluée à 6' 926' 852 drachmes. Ce document confirme que l'État percevait une taxe de 25 % (la taxe dite du quart) sur les marchandises importées dans le pays 23. Cette taxe était calculée par les douaniers lors du débarquement des marchandises sur le sol égyptien. Dans le cas de l'Hermapollon, les taxes allaient donc s'élever à Γ 700' 000 drachmes environ. Il est clair que les marchands qui revenaient de l'Inde ne pouvaient pas disposer de telles sommes en rentrant en Egypte, et que les taxes étaient payées à Alexandrie. Les marchandises étaient acheminées sous scellés, et aux frais des particuliers, jusqu'à leur destination finale. Dans le cas du papyrus de Vienne, il est spécifié que les marchandises seraient transportées à dos de chameau à travers le désert jusqu'aux entrepôts publics de la douane à Coptos, puis par bateau jusqu'aux entrepôts douaniers de la taxe du quart à Alexandrie 24.
Les calculs des douaniers sont relativement compliqués. Ils contiennent des conversions entre divers systèmes metrologiques, des rabais spéciaux en faveur des marchands, et d'autres opérations encore qu'il n'est pas toujours facile d'interpréter 25. On note la retenue d'un très petit pourcentage de certaines marchandises (le 0,25 % dans le cas de l'ivoire, et le 2,88 % dans celui du drap) en faveur de la tétartologia, en plus de la part retenue pour la taxe du quart elle-même, c'est-à-dire la tétarté. Or, le papyrus mentionne explicitement les arabarques comme les auteurs de cette taxe additionnelle. Le texte est difficile à traduire, mais son sens est clair : il s'agit d'une taxe qui réduit encore de 0,25 % la quantité d'ivoire et de 2,88 % la quantité de drap dont le marchand — et avec lui l'homme d'affaires qui a financé son voyage — disposera à son arrivée à Alexandrie : « reste de l'ivoire prélevé sur le nombre par les arabarques pour la tétartologia (" l'administration de la tétarté " ?), en plus de ce qu'ils prélèvent comme ivoire soumis à la taxe du quart. » 26
Il est sûr que les douanes de la mer Rouge étaient affermées. Nous en avons la confirmation, s'il le fallait, chez Pline l'Ancien, qui cite explicitement un fermier, Annius Plocamus, qui maris Rubri vectigala fisco redemerat, « qui avait affermé du trésor impérial les taxes de la mer Rouge » 28. Si les arabarques ne percevaient qu'un tout petit pourcentage de 0,25 % ou 2,88 % sur les marchandises importées en Egypte, il faudrait imaginer qu'il existait d'autres fermiers, cent fois plus riches qu'eux, qui se chargeaient de garantir les revenus de la taxe du 25 %. Ce que nous avons vu de la fortune et de la famille de l'arabarque Alexandre [confirme totalement cette hypothèse].
Le second document publié récemment — une inscription funéraire découverte aux environs de Rome, à Zagarolo — permet de préciser les limites géographiques du territoire sur lequel s'exerçait l'arabarchie 29. De même que le limenarchès était le fermier général de la douane de Memphis, que les Grecs désignaient sous le nom de limen Mempheôs 30, les arabarchai exerçaient leur fonction sur tout le territoire égyptien qu'on appelait Arabia. Strabon dit explicitement qu'il s'agissait de l'ensemble du territoire qui s'étendait à l'est du Nil. Placé dans la perspective d'un voyageur qui remonte le Nil, il déclare : « C'est à partir d'Héliopolis que commence la partie du Nil située après le Delta. On appelle Libye, en remontant depuis là, les régions à sa droite, y compris les environs d'Alexandrie et le lac Maréôtis, tandis que l'on nomme Arabie ce qui se trouve à sa gauche. » 31 II précise ailleurs que Péluse faisait partie des territoires désignés sous le nom d'Arabie (« Le pays compris entre le Nil et le golfe Arabique est l'Arabie, à l'extrémité de laquelle se trouve Péluse 32 »), et appelle même la ville « Péluse en Arabie » 33 Or l'inscription de Zagarolo, dédiée aux dieux mânes d'un certain Basus, fils de Marcus, rapporte que le défunt avait appartenu à la corporation des adiutores de la procuratio alabarchiae Pelusi 34. Cela signifie, et confirme, que les arabarques contrôlaient également la place forte de Péluse, par où passaient les marchandises et les hommes qui entraient en Egypte en provenance de l'Orient, ou la quittaient en direction de l'Orient.
Les arabarques étaient donc bien les fermiers généraux chargés de l'administration et de la supervision de tout ce qui touchait aux douanes orientales de l'Egypte : calcul des taxes dans les telônia de Péluse et de la mer Rouge, entretien des pistes que les caravanes empruntaient et des stations du désert où elles faisaient halte pour se restaurer, protection des hommes et des marchandises, surveillance des entrepôts publics de la taxe du quart à Coptos et à Alexandrie, etc. Il est évident que l'État mettait du personnel administratif et militaire au service de cette administration ; on connaît grâce à une inscription de Coptos les effectifs de l'armée affectés par Auguste à la restauration des pistes caravanières entre Coptos et les deux ports de la mer Rouge, Myos Hormos et Bérénice 35, et une autre inscription, gravée sur le socle d'une statue à Antinoé, célèbre l'ouverture officielle de la Via Hadriana qui reliait Bérénice et Antinoé 36 ; on connaît de même les détachements militaires, aux ordres d'un centurion, qui assuraient la sécurité des caravanes 37 ; mais les fermiers veillaient avec leur personnel — en général des affranchis — au bon fonctionnement de l'ensemble du système 38.
Les sommes que les arabarques avaient à gérer étaient donc gigantesques. Que l'on pense que la flotte commerciale qui partait chaque année à destination de l'Inde depuis le seul port de Myos Hormos se composait de 120 bateaux à l'époque de Strabon, et que chacun, comme l'Hermapollon, pouvait rapporter plus d'un million et demi de drachmes au trésor impérial 39. Certes, les arabarques ne garantissaient pas sur leur seule fortune la totalité de ces revenus : ils sous-louaient à des tiers les taxes locales qui dépendaient de l'arabachie (par exemple L'apostolion de la piste caravanière entre Coptos et la mer Rouge) 40. Il n'en reste pas moins vrai que l'arabarchie était pour tout le monde synonyme de richesse et d'opulence. Quand Palladas, un poète alexandrin des années 400, veut évoquer dans une épigramme la frugalité et la pauvreté de sa condition de lettré, il ne trouve rien de mieux, précisément, que de plaindre le revers de fortune de son âne, qui avait appartenu à l'arabarchie avant de devenir sien. « Prends ton mal en patience et continue à porter ton fardeau, lui dit-il, car krithès (l'orge) n'a pas de telos non plus pour les poètes (jeu de mot sur telos, à la fois taxe et fin) ; on dit kri, tout simplement » (kri est la forme poétique de krithès qu'on rencontre chez Homère) 41. »
Le PdV d'Emil Shürer
[modifier | modifier le code]Emil Schürer écrit dans le Dictionnaire de la Bible de 1912 :
L'opinion selon laquelle l' alabarque était le chef de la communauté juive est certainement fausse. Il est probablement identique au ραβάρχης , dont le bureau était celui de surintendant principal des douanes de la frontière arabe, c'est-à-dire du côté est du Nil. Un Codex Justin mentionne une «Arabarchiæ per Ægyptum atque Augustamnicam constitutum» . IV lxi. 9; une inscription trouvée à Koptos contient une fixation tarifaire "quelle quantité doit être augmentée par ceux qui cultivent le ἀποστόλιον [?] à Koptos sous l' arabarchie "; voir le texte de cette inscription dans Bulletin de corresp. hellénique , xx. [1896] 174–176; sur le bureau de l' alabarque en général, voir la littérature dans Schürer, GJV iii. 88 f., Et ajouter Wilcken, Greichische Ostraka , i. [1899] 347–351). Peut-être est-ce la fonction de l’ alabarque qui est en vue lorsque Josèphe dit que les Romains «ont maintenu (aux Juifs d’Alexandrie) la position de confiance que leur accordaient les rois, à savoir la surveillance du fleuve» ( c. Apion. ii 5 fin .: 'maximam vero eis fidem olim un regibus datam conservaverunt, id est fluminis custodiam totiusque custodiæ' [le dernier mot est certainement corrompu]). La «surveillance du fleuve» consiste à l'observer dans l'intérêt de la perception des droits de douane. En aucun cas, l’ alabarque n’était pas un fonctionnaire de la communauté juive, mais un homme qui occupait une place importante dans la vie civile. - Tibère Alexandre, fils de l’alabarque Alexandre, atteignit même les plus hauts échelons de la carrière militaire romaine. la dépense de renoncer à sa religion ancestrale[12].
Alabarques célèbres
[modifier | modifier le code]- Les fermiers de l'arabarchie : notables et hommes d'affaires à Alexandrie, Actes du 9ème colloque de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer les 2 & 3 octobre 1998, Fabienne Burkhalter, Publications de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1999, 9 pp. 41-54
- Ptolémaios, père d'Appolonios (inscription sur le temple de Pselchis) datant de 2 apr. J.-C.
- Apollonios, fils du précédent (À noter l'Apollonios (Caïus Iulius Apollonios) qui participe à l'ambassade que les grecs d'Alexandrie envoient à Claude en 41. En +2, il portait les titres de "stratège du nome Ombite et de la région d'Éléphantine et de Philé et percepteur de la mer Érythrée". 63 ans plus tard, son fils, Tiberios Iulios Ptolemaios, ajouta sous la précédente inscription à Pselchis dans laquelle Apollonios est à son tour désigné comme arabarque.
- Caïus Iulius Alexander, père de Tiberius Alexander, qui est en charge sous Tibère et Caligula qui le mit en prison. Claude le libère dès son accession au pouvoir.
- Publius Annius Plocamus
- Alexandre Lysimaque, frère de Philon d'Alexandrie, alabarque à Alexandrie[1] dans les années 30 qui a soutenu financièrement Hérode Agrippa Ier. Il est aussi le père de Tiberius Julius Alexander. ??
- Démétrios, cité par Flavius Josèphe, issu de la communauté juive d'Alexandrie. Comme Marcus Iulius Alexander, le fils de Caïus Iulius Alexander, Demetrius épouse une fille d'Agrippa Ier vers 53 (Mariamne). (Flavius Josèphe Antiquités judaïques, XX, VII, 147)
- Claudius Geminus "arabarque et épistratège" de Thébaïde. On sait par ailleurs qu'il exerçait une procuratèle de rang équestre (comme l'était l'épistratège de Thébaïde) sous la préfecture de M. Mettius Rufus, à l'époque de Domitien.
- Kasanes (PSI 7.776)
- M. Aurelius Mindius Pollio, richisime importantes fonctions à Éphèse et chargé aussi du "quarantième" dans la province d'Asie.
- Mausolos (I.G.R.R. III, 608)
- Anastasios dont la femme s'appelait Petronia. (IG XII, Suppl. 673)
Marcus Iulius Alexander et Nicanor
[modifier | modifier le code]La meilleure façon d’illustrer le contenu des ostraca de Nicanor est de les laisser parler.
ο̣υ̣ς Μ̣άρκου Ἰουλίου Ἀλεξάνδρου Νικάνο-
ρι Πανῆτος χαίρειν. ἔχω παρὰ σου̑ ἐπὶ Βε-
ρενείκης εἰς τὸν Μάρκου Ἰουλίου Ἀλε-
ξάνδρου του̑ ἐμου̑ κυρίου λόγον φάλανγας
φι̣λυρίνας ἑπτὰ (ἔτους) γ Τιβερίο̣υ̣ Κλα̣υδί̣ο̣υ
Κα̣ί̣σ̣α̣ρος Σεβαστου̑ Γερμαν̣ι̣κ̣ο̣υ̑ Αὐτοκ̣ρ̣ά̣-
τ̣ο̣ρ̣ο̣ς̣ Ἐπε<ὶ>φ κ (hand 2) Κόσμος Μάρκου Ἰ̣ο̣υ̣λ̣ί̣ο̣υ̣ Ἀλεξάν̣δ̣ρ̣ο̣υ̣
ἔχω τὰ προκίμενα.
(O.Petr. Mus. 173 = O.Petr. 267 = C.Pap. Jud. 2, 419c = http://www.papyri.info/search?SERIES=o.petr.mus )
« -ous, esclave de Marcus Iulius Alexander à Nicanor fils de Panetos (Πανῆτος), salut. J’ai reçu de ta part à Bérénice sur le compte de mon maître, Marcus Iulius Alexander, 7 poutres en bois de tilleul. En l'an 3 de Tiberius Claudius César Augustus Germanicus Empereur, Epeiph 20. (2de main) Moi, Kosmos, esclave de Marcus Iulius Alexander, je détiens les produits susmentionnés ».
Ce reçu fut remis à Nicanor par un agent du marchand Marcus Iulius Alexander. Dans ce document, l’agent, un esclave nommé Kosmos, atteste de la livraison de poutres en bois de tilleul, qui sont affectées au compte (ou logos) de son maître, Marcus Iulius Alexander. Le document est daté du 14 juillet 43 [an 3 de Claude]. Marcus Iulius Alexander est un parfait exemple de ces hauts personnages impliqués dans le commerce à travers le désert Oriental. Membre d’une famille juive de premier plan établie à Alexandrie, son frère, Tiberius Iulius Alexander, était préfet d’Égypte et son oncle était le philosophe Philon. Son père, Alexander, arabarque à Alexandrie, était chargé de la collecte des droits de douane. Marcus lui-même était marié à la fille du roi Hérode Agrippa Ier. Quelle que soit l’échelle de mesure, il s’agit de personnages de la plus haute société. [Marcus Iulius Alexander était donc encore vivant en 43. Il meurt peu après et Bérénice se retrouvant veuve est remariée à son oncle Hérode de Chalcis avec qui elle aura 2 fils (Bérénicianus et Hyrcan) avant sa mort en 48. Ce qui donnera un 3e mariage avec Polémon, le roi de Cilicie.)
Marcus Iulius Alexander n’est pas le seul marchand de haut rang qui figure dans ces reçus. On y compte au moins un autre arabarque, peut-être deux, et un personnage de rang équestre nommé Gaius Norbanus Ptolemaios, qui a cumulé les fonctions de iuridicus et d’idios logos sous le règne de l’empereur Néron (Denecker, Vandorpe 2007, p. 122 ; Cuvigny 1998). Des affranchis impériaux avaient également des intérêts commerciaux à Bérénice, dont Gaius Iulius Epaphroditos, un esclave de la maison d’Auguste. Il est mentionné dans près d’une douzaine d’ostraca de la période julio-claudienne mis au jour dans le dépotoir du Haut Empire à Bérénice (fig. 1a et 1b) et sur un bouchon de plâtre datable probablement de 18/19 après J.-C. (Denecker, Vandorpe 2007, p. 122 ; O.Berenike 1, 80 à 85 et O.Berenike 2, 184 à 188)
Termes connexes
[modifier | modifier le code]- Ethnarque, plus général car utilisé pour plusieurs peuples de l'antiquité
- Exilarque, similaire mais relatifs aux Juifs de Babylonie
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Joseph Mélèze-Modrzejewski, Un peuple de philosophes : Aux origines de la condition juive, Paris, Fayard, , 462 p. (ISBN 978-2-213-66416-3, lire en ligne).
- Fabienne Burkhalter, Les fermiers de l'arabarchie : notables et hommes d'affaires à Alexandrie, Alexandrie : une mégapole cosmopolite : Actes du 9ème colloque de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer les 2 & 3 octobre 1998, coll. « Publications de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres » (no 9), 14 p. (lire en ligne), p. 41-54.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Antiquités judaïques, 18, 8,1 »
- « Alabarque », sur CNRTL
- Emil Schürer, "Diaspora"; Hastings' Dictionary of the Bible|Dictionary of the Bible ... Extra Volume: Containing Articles, Indexes, and Maps, éd. James Hastings; New York: Charles Scribner's Sons; édition 1912; p. 106.
- Mireille Hadas-Lebel, Flavius Josèphe, le Juif de Rome, Fayard, 1989, (ISBN 2213023077)
- Joseph Mélèze-Modrzejewski, Un peuple de philosophes: Aux origines de la condition juive, Fayard, 2011, p. 81.
- Bulletin de Correspondance Hellénistique, Boccard, 1969, Vol. 70: École française d'Athènes, Études d'archeologie et d'histoire grecques, p. 175
- Katherine Blouin, Le conflit judéo-alexandrin de 38-41: l'identité juive à l'épreuve, 2005, p. 77.
- Ségolène Demougin - 1988, L'ordre Équestre Sous Les Julio-Claudiens - Page 111.
- Jehan Desanges, Jean Leclant, Toujours Afrique Apporte Fait Nouveau: Scripta Minora, De Boccard, 1999, p. 333.
- Mireille Hadas-Lebel, Philon d'Alexandrie: Un penseur en diaspora, 2003, p. 24.
- Georges Albert Radet - 2003, Revue des études anciennes - Page 454.
- Emil Schürer, "Diaspora"; Dictionary of the Bible ... Extra Volume: Containing Articles, Indexes, and Maps, ed. James Hastings; New York: Charles Scribner's Sons; 1912 edition; p. 106.