Le numérique va à l'école[modifier | modifier le code]

"Numérique" est un dérivé de "numéro", issu du latin numerus, nombre. L'adjectif numérique qualifie ce qui : est relatif aux nombres. Il s'oppose en ce sens à "analogique", et pour le calcul, à "algébrique". De ce fait, le numérique est une information sous la forme de nombres associés à un indication de grandeur physique qui permet d'éxecuter des calculs, statistiques ou encore des vérifications des modèles mathématiques.

On a pris l'habitude de désigner comme numériques les données informatiques. Elles sont traitées par les ordinateurs, développés depuis la seconde moitié du 20^e siècle à partir de machines à calculer programmables. Par synecdoque, on appelle numérique tout ce qui fait appel à des systèmes électroniques construits sur des fonctions logiques, auxquelles se réduisent les calculs arithmétiques.

La culture numérique désigne, par extension, les relations sociales dans les circonstances où dominent les médias reposant sur ces systèmes.

Les réseaux sociaux sont devenus un vecteur essentiel dans la socialisation des adolescents. On pourrait multiplier à l’envi les exemples de l’impact du numérique. Tous montreraient qu’ils changent profondément la société. Le monde de l’enseignement n’échappe pas à ces changements mais semble les subir plutôt que d’en tirer avantage.

Or, l’éducation est un prérequis pour affronter les défis qui sont devant nous et, à beaucoup d’égards, le numérique semble un moyen incontournable pour que l’éducation réponde à ces attentes. Pour beaucoup de pays en développement, l’écart entre le nombre de jeunes et le nombre de professeurs disponibles appelle des approches innovantes pour garantir que les futures populations actives aient pleinement les capacités de développer leur pays – de ce point de vue gardons en mémoire que près de 100 millions d’enfants n’ont pas encore accès à l’enseignement primaire.

Des établissements passent au numérique[modifier | modifier le code]

Depuis toujours, les classes se déroulent au format papier et stylo, ce qui n'est pas toujours pratique lorsqu'on veut illustrer une notion pour l'explicitation. Depuis la création de l'imprimerie par Johannes Gutenberg en 1450, au milieu du XVe siècle, à Mayence en Allemagne, il était possible de rendre des images et photocopies aux élèves. Depuis peu, cette méthode s'est développé par l'arrivée du numérique (projecteur, tablettes, ordinateurs...). D’abord, les progrès d’équipement dans les établissements d’enseignement (mesurés en termes d’accès à un ordinateur et d’accès à Internet) ont été globalement considérables, même si des différences nationales subsistent encore.

Entre 2000 et 2009, le nombre d’élèves par ordinateur dans les établissements scolaires pour les jeunes âgés de 15 ans est passé, selon l’OCDE (OCDE, 2011), en moyenne de 13 à 8. Les progrès sont différents selon les pays. Par exemple, l’Espagne a réalisé un progrès impressionnant en passant de 33 élèves par ordinateur, en 2000, à 13, neuf ans plus tard. Elle reste toutefois encore très éloignée de la Norvège ou de l’Autriche qui ont, dans les chiffres les plus récents, des taux respectifs d’un ordinateur pour 5 et 4 élèves.

L'importance du numérique à l'école[modifier | modifier le code]

Quatre grands groupes de raisons (dont la classification est parfois arbitraire) justifient chacun à eux seuls une utilisation intense et significative du numérique dans l’enseignement : les évolutions économiques et les contraintes financières, les besoins sociaux, les changements culturels et, enfin, les attentes pédagogiques, ce qui rend l’utilisation du numérique à l’école comme un objectif essentiel à la réussite des élèves.

Les bouleversements économiques et sociaux appellent au développement de nouvelles compétences que d’aucuns appellent « du 21e siècle » (Ananiadou et Claro, 2010). L’apprentissage de nombre d’entre elles, si ce n’est de toutes, peut non seulement être facilité par les solutions technologiques, mais aussi les exiger. Par ailleurs, les contraintes financières vont imposer de faire mieux en termes d’enseignement et à un moindre coût, notamment en termes de gestion.

La question des compétences qui doivent être acquises au sein des systèmes de formation regroupe plusieurs discours qui se recoupent sans se recouvrir totalement. Il s’agit d’abord de tenir compte de l’accélération des bouleversements économiques et sociaux et de sa prévisible prolongation, qui nécessite de rendre les individus adaptables au changement et aptes à être formés « tout au long de la vie ».

source: Le numérique - Joël Boissière, Simon Fau, Francesc Pedró | Cairn.info

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