Utilisateur:Kadie.sy/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les thématiques de l'œuvre[modifier | modifier le code]

La Représentation[modifier | modifier le code]

L'iconographie nazie est aisément reconnue dans Maus. En effet, Spiegelman s'approprie les éléments graphiques du parti à des fins critiques. Par l’emploi à la fois mimétique et métaphorique des éléments de ce système de signes, Maus parvient à illustrer la façon dont la menace nazie envahissait tout la réalité de l'époque de la Deuxième Guerre mondiale dans les pays concernés, mais aussi l’impact psychologique de cet événement historique dans la vie des survivants après la fin de la guerre, ainsi que dans celle des enfants de ces survivants[1].

La Déshumanisation[modifier | modifier le code]

Dès les premières pages, Spiegelman aborde un thème majeur de la littérature de la Shoah : la déshumanisation entraînant un total manque de solidarité entre les déportés. Le père dit à son jeune fils qui pleure parce que ses amis sont partis sans lui : « Des amis ? Tes amis ? Enfermez-vous tous une semaine dans une seule pièce sans rien à manger... Alors tu verras ce que c'est, les amis... »[2]. Lorsque l'étau nazi se referme sur les Juifs, Vladek, le père, montre l'effritement des solidarités traditionnelles. Même l'argent ne peut plus sauver ceux qui ont été sélectionnés pour Auschwitz.

La Mémoire[modifier | modifier le code]

Selon Marianne Hirsch, la vie d'Art Spiegelman est hanté par des souvenirs qui ne sont pas les siens.[3] Ce n'est pas un travail de mémoire, mais post-mémoire, un terme qu'elle a inventé après avoir lu Maus. L'oeuvre décrit les relations difficiles entre les survivants de l'holocauste et leurs enfants. Alors que les enfants n'ont pas vécu l'expérience de la Shoah, ils grandissent avec les souvenirs de leurs parents. La proximité entre survivants et leurs enfants crée une profonde connexion personnelle, que les enfants héritent de leurs souvenirs.[4] Art Spiegelman a essayé de retranscrire l'histoire de son père de manière chronologique, sinon l'histoire n'aurait pas été cohérente.[5] Les souvenirs de sa mère Anja sont absents de la narration (dû à son suicide et à la destruction de son journal intime par Vladek) . Marianne Hisrch voit alors Maus comme un moyen de reconstituer également la mémoire de la mère de l'auteur. Le seul souvenir matériel d'Anja est la photo que Vladek garde précieusement photo sur son bureau (comme un sanctuaire selon Mala)

La Culpabilité[modifier | modifier le code]

Comme beaucoup d'enfants de survivants, Spiegelman ne peut s'empêcher d'exprimer sa culpabilité d'avoir une meilleure vie que ses parents[6]. Par ailleurs, on remarque qu'il considère son frère Richieu, mort durant la guerre, comme un « rival ». Il est persuadé qu'il ne sera jamais à la hauteur et semble développer un complexe d'infériorité vis à vis de ce dernier. Après la publication et le succès inattendu du premier volume, le chapitre 8 débute avec Art Spielgman en forme humaine avec un masque de souris rongé par la culpabilité au dessus d'une pile de corps - les corps des 6 millions de Juifs victime de l'Holocauste. Une pile sur laquelle le succès de Maus repose.[7] Son psychiatre lui dit que son père Vladek se sent coupable pour avoir survécu à son premier fils, et que la culpabilité d'art vient de son portrait peu flatteur de son père.

Le Racisme[modifier | modifier le code]

Spiegelman traite de l'idéologie nazie sur la théorie des races, mais affiche également le racisme de son père. Vladek est furieux quand Françoise décide de prendre un autostoppeur noir. Elle le réprimande alors sur son attitude raciste qu'elle considère incompréhensible pour une victime de l'antisémite. C'est alors qu'il réplique que les juifs et les noirs sont différents il ne faut pas les comparer.[8]

Le Langage[modifier | modifier le code]

Tout comme dans la version originale en anglais, le français de Vladek est fragile ( il fait notamment de nombreuses erreurs de grammaire ) en comparaison avec Art qui s'exprime clairement. Les connaissances de Vladek dans différents langages, l'ont aidé plusieurs fois durant l'histoire. Pendant la période où il fréquentait Anja mais également avec un français avec qui il se lie d'amitié ( il continue de lui écrire en anglais après la guerre). Son récit de l'holocauste qui raconte d'abord à des soldats américains puis à son fils a toujours été en français et pas une fois dans sa langue maternelle.[9]

Le mot allemand Maus s'apparente à l'anglais Mouse qui signifie souris. Mais il évoque aussi le mot allemand Mauscheln qui signifie parler comme un juif et fait référence aux juifs de l'Europe de l'Est qui parlaient allemand, un mot non étymologiquement relié à maus mais plutôt à Moïse.

  1. Julie Stéphanie NORMANDIN, « Inscriptions des symboles et icônes du Troisième Reich dans Maus d’Art Spiegelman », Cygne noir, no 1,‎ (ISSN 1929-090X, lire en ligne)
  2. Art Spiegelman, p. 6
  3. Hirsch 1997, p. 26.
  4. [[#|]].
  5. [[#|]].
  6. Spiegelman, p. 176
  7. Kannenberg 2001, p. 86.
  8. Loman 2010, p. 224.
  9. Rosen 2005, p. 165.