Utilisateur:Isaure de Grosourdy de Saint Pierre/Brouillon

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MAISON de GROSOURDY de SAINT PIERRE du CHASTEL DU SANG ROYAL DE FRANCE BRETAGNE ET NORMANDIE

Extraits de l’Armorial général d’Hozier et autres généalogistes du roi, dressé et mis à jour par l’Institut Héraldique dirigé par Alexis Daigre en 1909.

Maison de Grosourdy de Saint Pierre portant « De gueules à la fasce d’argent, accompagné d’un croissant en chef et de deux roses en pointe du même. »

Cette maison de race féodale, issue des sires du Chastel en Bretagne, dont on retrouve des traces jusqu’au IX è siècle, établit sa filiation depuis Tanneguy, sire du Chastel, père de Bernard qui se croisa en 1248 avec Pierre de Dreux et le roi Saint Louis et épousa Constance de Léon. Tanneguy III du Chastel fut l’un des chefs du parti Armagnac durant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Devenu l’un des plus proches conseillers du dauphin, futur Charles VIII, il fut l’instigateur de sa rencontre avec Jean sans Peur, duc de Bourgogne, au pont de Montereau le 10 septembre 1419, qui se solda par la mort du duc. Ce fut lui qui conseilla à Charles VII de recevoir Jeanne d’Arc et de l’appuyer. Devenu sénéchal de Provence en 1446, il y meurt trois ans plus tard sans héritier de sa femme Sibylle Le Voyer. Son neveu Tanneguy IV fut l’un des principaux conseillers de Louis XI.

Les Grosourdy ont pour auteur Guillaume, appelé Gros-Ourdy (du verbe ourdir) à cause de sa corpulence. Quatrième fils d’Olivier, sire du Chastel et de Marie, dame de Poulmic, elle-même fille d’une Beaumanoir qui se fixa en Normandie après 1500. Guillaume de Grosourdy du Chastel mit son épée au service du roi Charles VIII et s’illustra à la bataille de Fournoue en 1495, puis servit le roi Louis XII. Pour le récompenser, ce dernier lui donna pour épouse en 1511 Raouline Hervieu, héritière du fief de Saint Pierre. Guillaume fut maintenu dans son ancienne noblesse par Lettres patentes du roi en mai 1514. Cette maison a été depuis maintenue dans son « ancienne extraction de noblesse de race » aux francs fiefs de Normandie en 1629, 1641 et 1655 et aux Réformations de 1523, 1599 et 1669. Ses membres ont fait leurs preuves à l’ordre de Malte en 1728, 1750, 1786 et 1789, avec preuves de sang capétien par les femmes. Ils ont figuré à l’arrière-ban de la noblesse normande en 1635 et ont siégé aux assemblées de la noblesse des généralités de Rouen et de Caen. La famille a fait ses preuves en 1786 pour les honneurs de la Cour.

La branche de Grosourdy de Saint Pierre du Chastel établit sa filiation par alliances comme suit :

. XIè génération. GUILLAUME épouse en 1511 Raouline Hervieu, dame de Saint Pierre, fille de Guillaume Hervieu, seigneur dudit lieu. . XIIè. THOMAS épouse vers 1535 la dame de Sainte Marie Eglise. . XIIIè. JEAN épouse le 7 mai 1559 Fleurence, dame d’Equimbosc, fille de François d’Equimbosc et de Marguerite de Bacqueler. . XIVè. PIERRE épouse le 30 décembre 1588 Marie Thirel, fille de Jean Thirel seigneur de la Rallerie et autres lieux et de Jeanne Hesbert. . XVè. HERCULE épouse le 22 octobre 1625 Marie de Malortie, fille de Claude de Malortie, chevalier de l’Ordre du Roi, gentilhomme ordinaire de sa chambe, seigneur de Campigny et autres lieux et de Marie de Courcy. . XVIè. CLAUDE épouse le 10 janvier 1649 Charlotte de Houël, fille de Charles de Houël seigneur de la Pommeraye et autres lieux et de Charlotte de Tournebu, dame de Livet et arrière-petite-fille d’Yvonne de France dite de Dreux, descendante par les mâles du roi Louis VI le Gros et héritière de l’illustre Maison capétienne de Dreux. . XVIIè. CHARLES-CESAR épouse le 6 mars 1682 Marie de Mainteternes, dame de Conteville, fille d’André de Mainteternes vicomte de Menneval, et de Marie de Harden, dame de Conteville et également descendante par sa mère de la maison capétienne de Dreux. . XIIIè. CHARLES-CESAR II épouse le 31 juillet 1720 Anne-Marie des Champs, dame de Gaudreville, fille de Jean des Champs et de Marie Le Monguier de Fiquainville. . XIXè. CHARLES-CESAR III premier marquis épouse le 29 septembre 1762 Marie-Charlotte de Bardoul, dame de Fel et Tournay, dernière descendante d’Oliver de Bardoul, l’un des premiers compagnons de Guillaume le Conquérant cité dans la Chronique de Guillaume de Poitiers, fille de Jacques de Bardoul et de Marie-Angélique Bruslé des Jouis. . XXè. CHARLES-CELESTE-STANISLAS deuxième marquis de Saint Pierre épouse le 23 juin 1812 Artémise Le Roy de Livet de Theil, dame de Lillebec, dernière du nom, fille de Jean-Louis Le Roy de Livet (les Le roy ont pris alliance dans les Maisons de France, Bretagne et Hollande) et de Claire-Emélie Blondel de Lillebec. . XXIè. LOUIS-ADOLPHE-ANATOLE troisième marquis de Saint Pierre épouse le 15 décembre 1846 Claire-Marie Le Guillou de Stangalen, fille de Jean-François Le Guillou de Stangalen, seigneur de Trovern et sénéchal héréditaire et de Hortense de Boisguéhenneuc, dame de Kerguern, elle-même fille de Charlotte de lantivy-Kervéno qui s’illustra lors de la chouannerie. . XXIIè. HENRI quatrième marquis épouse le 12 juillet 1883 Louise-Marie Potier de Courcy, fille d’Alfred Potier de Courcy et de Louise-Marie de Maistre. . XXIIIè. LOUIS-CESAR-ALFRED cinquième marquis, historien, épouse le 17 avril 1911 Antoinette de Peychyperou Comminges de Guitaut, fille de Athanase de Comminges de Guitaut et de Louise Soult de Dalmatie. . XXIVè. MICHEL-ERKEMBOLD-MARIE sixième marquis, écrivain, épouse le 27 janvier 1944 Jacqueline-Marie-Solange de Chavagnac, fille de Jean-Léon-Calixte de Chavagnac et d’Isaure-Jeanne-Marie Le Caron de Fleury. . XXVè, GUILLAUME, septième et actuel marquis, artiste peintre, épouse le 8 décembre 1975 Régine Plessy fille de Léon Plessy et de Raymonde Carré, puis le 23 septembre 2019 Christiane Cholet, fille de Robert Cholet et de Marie-Noélie Bayen-Saumères. Ils habitent l’ancienne forge du domaine.



La famille de Grosourdy de Saint Pierre



A la fin du XV è siècle, Guillaume du Chastel de Trémazan – on peut encore voir les ruines de cette grosse forteresse non loin de Brest – était un cadet de famille désargenté, le droit d’aînesse prévalant alors dans le royaume de France. Bien qu’issu de la puissante famille du Chastel, il n’avait guère le choix. Il pouvait entrer dans les ordres ou devenir condottiere. Son grand-oncle, Tanneguy III du Chastel, avait été le chambellan et proche conseiller du dauphin, futur Charles VII. Il avait protégé Jeanne d’Arc et fut sans doute l’instigateur de l’assassinat du duc de Bourgogne, Jean sans Peur, sur le pont de Montereau le 10 septembre 1410. Ensuite il devint prévot de Paris et sénéchal de Provence. Son neveu Tanneguy IV entra d’abord au service du duc de Bretagne François II avant de devenir le conseiller privilégié du roi louis XI. Quant à Guillaume, s’il n’avait pas la vocation, il était jeune et vigoureux et choisit le métier des armes. Le roi Charles VIII, après avoir occupé Naples, avait contre lui la puissante Ligue de Venise. Il recrutait des mercenaires et Guillaume s’engagea. Il s’illustra lors de la bataille de Fornoue, non loin de Parme, le 6 juillet 1495, et y gagna le sobriquet de guerre de Grosourdy, bien baraqué ! Pour le récompenser, le roi lui fit épouser l’héritière de l’important fief de Saint Pierre, « tombé en quenouille », ce qui signifiait qu’il n’y avait plus d’héritier mâle, la demoiselle Hervieu. Pour cette raison, notre village de Saint Pierre du Val se nomma longtemps Saint Pierre du Chastel. En 1762, Charles-César, comte de Grosourdy de Saint Pierre du Chastel, épousa Marie-Charlotte de Bardoul, dernière descendante d’Olivier de Bardoul, l’un des premiers compagnons d’armes de notre duc Guillaume, mentionné dans les chroniques de Guillaume de Poitiers, lui-même ancien compagnon d’armes du duc. Ce dernier fut d’ailleurs caché dans le fief de Conteville durant la Révolte des Hauts Hommes, quand il n’était encore qu’un enfant, son père, le duc Robert le Magnifique, venant de mourir à Nicée. Son beau-père et protecteur, Erluin de Conteville, avait en effet épousé selon les désirs du duc sa mère, la belle Erlève de la légende. Le fief englobait Saint Pierre et le petit Guillaume chassa maintes fois dans ce vallon avec Erluin. Le comté de Saint Pierre fut érigé en marquisat par Louis XVI en 1791. Quand éclata la Révolution, César et ses deux fils aînés chouannèrent avec Louis de Frotté. Lors d’une embuscade, César fut gravement blessé et s’exila en Angleterre pour ne pas compromettre sa famille. Lorsque la chouannerie normande, à bout d’armes et de ressources, voulut négocier une paix honorable avec le premier consul Napoléon Bonaparte, celui-ci lui délivra un sauf-conduit. Frotté et ses lieutenants, dont les deux fils Grosourdy de Saint Pierre du Chastel, se rendirent alors à Alençon comme convenu avec le premier consul. Au mépris de la parole donnée, ils furent tous arrêtés et fusillés à Verneuil-sur-Avre le 18 février 1800. Réfugiée avec sa fille et son dernier fils en son hôtel de la rue aux Juifs, à Pont-Audemer, la marquise de Saint Pierre, qui avait ouvert ses greniers à tous lors de la terrible disette de 1791, était très aimée dans le pays. Aussi, lorsque les conventionnels d’Evreux vinrent la chercher pour la mener à la guillotine, les habitants de Pont-Audemer se soulevèrent-ils pour protéger leur « bonne marquise » sur laquelle ils veillèrent durant tout le temps de la Révolution. La blessure de César, mal soignée, s’était aggravée. Quand la loi sur le retour des émigrés, promulguée en juillet 1815, lui permit de rentrer, il ne retrouva Saint Pierre que pour y mourir. Le domaine passa alors à son gendre, le comte de Boisguilbert, qui reconstruisit le château incendié. Cette famille dont on peut encore voir les pierres tombales dans notre petit cimetière y demeura durant trois générations. Faute d’héritier, le domaine échut à un marchand de biens avant d’être racheté par mon grand-père, l’historien Louis de Saint Pierre, en 1921. A sa mort en 1966, il devint la propriété de mon père, l’écrivain Michel de Saint Pierre, qui détruisit le château « troubadour » que ma mère, Jacqueline de Chavagnac, n’aimait pas. Elle le trouvait trop vaste et inconfortable. Mes parents aménagèrent « l’orangerie ». Après la mort de ma mère, ne pouvant partager cette orangerie en quatre, nous la vendîmes ainsi qu’une partie des bois. Mon frère Guillaume, l’actuel marquis, et son épouse Christiane habitent à présent l’ancienne forge du domaine et mon fils Aymeric de Chasteigner, qui est médecin, restaure le vieux pressoir.