Utilisateur:HaguardDuNord/Médias en Basse-Normandie

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Presse[modifier | modifier le code]

La Gazette de Caen qui aurait paru dans les années 1732-1733, mais surtout Affiches, annonces et avis divers de la Basse-Normandie paru en 1786, sont les premiers titres d'une presse bas-normande.

Avec la Révolution française, et sa liberté d'opinion, le nombre de titres grimpe à une vingtaine, jusqu'à ce que les mesures impériales contre la liberté de presse, notamment la limitation à un journal politique par département, le réduise à 12.

Quand s'annonce la Restauration, la presse bas-normande se limite aux feuilles d’annonces, certains titres abandonnant leur étiquette politique, comme le Journal de l’Orne de Malassis en 1819.

La Monarchie de Juillet marque la croissance de la presse d'arrondissement, qui fait grimper le nombre de titres de presse en Basse-Normandie à 32 en 1847. Puis, après la répression suite à son coup d'État, Napoléon III permet un redéploiement de la presse par la Loi de 1868. Ainsi on compte 23 communes bas-normandes disposant au moins d’un journal, 13 en possédant deux.

La Loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 puis la généralisation progressive de la lecture grâce aux lois sur l'école, provoque une explosion de la presse, pour atteindre un record en 1908 de 176 titres bas normands (65 dans le Calvados, 61 dans l’Orne et 50 dans la Manche). Les chefs-lieux modestes ont désormais leurs journaux, comme Dozulé qui peut en lire deux entre 1898 et 1914, ou Orbec qui en possède 3 en 1910, et de petites communes ont leur titre : L’Avenir de Grancamp, Le Réveil de Touques, L’Écho de la Muance. On recense alors 55 villes avec au moins un journal dont les 2/3 d'entre elles ont au moins deux. Les feuilles d’arrondissement se politisent et croissent à la fin du XIXe siècle au détriment de la presse d’opinion, la presse catholique s'installe localement. La presse suit également les changements économiques à travers l'apparition de la presse agricole et de la presse touristique.

On trouve ans les journaux de l'époque les ancêtres de titres encore édités : Le Journal de l'Orne à partir de 1852, La Croix de l’Orne (1873, ancêtre de L'Orne combattante), Le Glaneur de la Manche (1878-1944, ancêtre de La Gazette de la Manche), Le Bocage (1880-1941, ancêtre de La Voix - Le Bocage), Le Progrès bayeusain (1881, ancêtre de La Renaissance - Le Bessin), Le Perche (1883)...

Durant l'entre-deux-guerres, de nouveaux titres apparaissent, en particulier spécialisés dans le sport, ou émanant de groupes politiques ou syndicaux, mais globalement, le nombre de journaux baissent en Basse-Normandie à partir de 1930. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, la région possède 90 journaux, contre 142 en 1929 et 176 en 1908.

D'autres parutions cessent durant l'Occupation, et la plupart des 48 titres diffusés durant cette période, même si d'aucuns l'ont fait pour ne pas privé leur lectorat d'informations, et en évitant de commenter les articles imposés par l'Occupant, sont interdits de parution pour faits de collaboration, et changent de noms, sinon de propriétaires. Exceptions sont faites pour Le Perche et la Croix de Flers, du fait des activités de résistance de leurs directeurs respectifs, Raymond Danguy et Émile Sauvegrain. Dans la France libérée, La Renaissance - Le Bessin le , est le premier journal à paraître, et La Presse cherbourgeoise, le , le premier quotidien. L'édition du Calvados de Ouest-France est relancée le .

A partir des années 1970, le nombre de titres baissent encore et une vague de concentration frappe les médias locaux au sein des groupes Hersant (Les Nouvelles de Falaise, Le Pays d'Auge - Lisieux et Le Pays d'Auge - Côte Fleurie, La Renaissance Le Bessin, La Voix Le Bocage, L'Orne combattante et Le Publicateur Libre), Ouest-France (Le Perche, La Gazette de la Manche et Liberté de Normandie) et Méaulle (L'Éveil de Lisieux, L'Éveil Côte normande, L'Orne hebdo, Le Réveil normand, Le Journal de l'Orne). Le nombre de titres en Basse-Normandie retrouve aujourd'hui son étiage de sous la Restauration.

Durant ces deux siècles, les titres bas-normands n'ont jamais acquis de dimension régionale, laissant un marché au rennais Ouest-Éclair, qui s'installe dans le Sud-Manche en 1901 puis propose des éditions locales dans le Calvados, la Manche et l'Orne à partir de 1912, l'édition caennaise représentant plus d'un quart du lectorat bas-normand de Ouest-France en 1998. De même, le Journal de Rouen lance le Journal de Normandie en Basse-Normandie en 1940, rebaptisée Normandie en 1944 puis 'Paris Normandie en 1947, retrouvant une spécificité haut-normande après son rachat par Hersant. Le projet de quotidien régional Ouest-Normandie lancé le ne dépassera pas le 2 décembre suivant.

Aussi, à la fin des années 1990, le paysage de la presse bas-normande reste dominé, plus que dans toute autre région, par les hebdomadaires locaux d’information générale et politique, qui sont 14 en 1999 (hors éditions locales Pays d’Auge de Lisieux / Pays d’Auge-Littoral et L'Éveil de Lisieux / L'Éveil Côte Normande) avec une diffusion totale moyenne de 210 177 exemplaires. En l'absence d'un grand quotidien régional bas-normand, cette presse, survivance selon Jean Quellien de la presse d'arrondissement très implantée dans la région à la fin du XIXe siècle, correspondrait davantage à la géographie bas-normande, composée de nombreux pays aux identités encore fortes, centrés autour de chefs-lieux commerçants. Elle bénéficierait aussi d'un accès de la population à la lecture historiquement plus précoce en Normandie qu'ailleurs, et à des pratiques de lectures qui seraient moins développée en Basse-Normandie qu’en Bretagne par exemple, et plus épisodique (étude IPSOS pour le SPQR, 1993-94). En revanche, seuls 3 titres dépassent la moyenne nationale : La Manche Libre, premier hebdo de France (68 056 exemplaires, soit 32 % de la diffusion totale des hebdomadaires bas-normands), Liberté de Normandie (18 009 exemplaires) et de L'Orne Combattante (17 511 exemplaires), couvrant à eux trois titres 57 % de la diffusion hebdomadaire régionale.

La presse quotidienne locale d’information générale et politique se limite à deux titres, Ouest-France, qui diffuse dans tous le Grand Ouest et propose 9 éditions locales en Basse-Normandie (115 362 exemplaires diffusés[1] et 378 387 lecteurs quotidiens en moyenne en Basse-Normandie pour l'année 1998), sans parvenir à s'imposer dans le Cotentin, le Perche et le pays augeron oriental, et La Presse de la Manche, seul quotidien purement local, quoique propriété du groupe Ouest-France. Ces deux titres sont également les seuls représentants de la presse locale du 7e jour.

Concernant les gratuits d’annonces, SPIR Communication (acheté par Ouest-France en 1991) édite en Basse-Normandie plusieurs titres en Basse-Normandie comme le "14 annonces" dans le Calvados, le "50 annonces" dans la Manche et le "61 annonces" dans l’Orne (sur Alençon) qui totalisaient en 1997 plus de 354 000 exemplaires diffusés selon Diffusion-Contrôle.

Avec le rachat le 1er octobre 2007 du groupe Méaulle par Ouest-France via Publihebdos, le groupe de presse rennais assoit sa suprématie sur la presse bas-normande. La Manche libre demeure le seul journal d'information générale et politique qui ne soit pas adossé à Ouest-France et donc le seul à être indépendant.

La presse magazine revendique davantage la couverture d'une Normandie unique. Normandie-Magazine, magazine d'information créé en 1982 à Caen couvre les 5 départements normands mais aussi le sud de l'Angleterre, Pays de Normandie et Patrimoine Normand axés davantage sur la culture et le tourisme régional, Maisons normandes... Alors que les hebdomadaires s'appuient sur un territoire morcelés de pays culturellement très ancrés, jouant un rôle de lien social hyper-local, la presse magazine ambitionne davantage de participer à la difficile émergence d'une identité normande unique.

Enfin, la Basse-Normandie compte de nombreux périodiques, portés par des associations, comme Le Pays d'Auge et Le Viquet, par des structures universitaires, telles Etudes normandes, Annales de Normandie et Archéologie médiévale, Art de Basse-Normandie,

L'Orne est aussi le siège de deux périodiques nationaux consacrés au monde rural : le cahier bi-mensuel La Lettre de l'Acteur Rural, et le magazine bimestriel Village.

Cartel constate également en 2000, la concurrence accrue de la presse intégrée à une collectivité ou une structure locale (commune, département, région, chambre consulaire...) dont le contenu rédactionnel se rapproche de plus en plus d'un magazine, et dont le financement repose pour certains en partie sur les annonceurs.

Radio[modifier | modifier le code]

Caen est le siège de l'un des Comités techniques radiophoniques, émanations régionales du Conseil supérieur de l'Audiovisuel, dont la compétence couvre la Normandie, la Sarthe, la Mayenne et l'Eure-et-Loir. En 1998, il gérait 238 fréquences pour 94 opérateurs, occupant ainsi le 7ème rang, en terme d’offre radiophonique, sur les 12 CTR métropolitaines.

Longtemps, la diffusion sur les ondes a été monopole d'Etat, les radios généralistes privées devant diffuser en grandes ondes depuis l'étranger (Allemagne pour Europe 1, Luxembourg pour RTL, Monaco pour RMC, Andorre pour Sud Radio). Après l'éclatement de l'ORTF et la prise en charge des radios en régions par FR3, Radio Normandie, décrochage matinal de France Inter sur les 5 départements normands, est créée en 1978, sur une péniche amarrée dans le bassin Saint-Pierre à Caen.

En 1982, Radio France reprend les radios de FR3 et créé l'année suivante "Radio Basse-Normandie" qui se voit attribuer en 1985 une fréquence propre, le 102.6, et étendre ses horaires de 3 à 6 heures de diffusion quotidienne, puis 13 heures en 1986 en devenant Radio France Basse Normandie. La même année, Radio-France Cherbourg, initialement décrochage de l'antenne caennaise devient une Locale à part entière.

La libéralisation des ondes en 1981 a engendré de nombreuses radios dites « libres », indépendantes. A l'été 1982, 8 radios libres diffusaient sur l'agglomération caennaise ; en novembre 1984, elles sont 22, dont 13 implantés administrativement dans l'arrondissement : "Radio Fréquence-Normandie", "Radio Vision Ouest", "99 FM", "TSF 98", "Radio Sème Nord", "Caen FM", "Radio Mathilde", "Radio Star", "Radio UHT", "Radio Conquérant", "Radio Viking", "Radio Adel", et "Radio Vésuve.

Puis, on a assisté à une nouvelle concentration du secteur, largement au détriment des médias locaux. Au cours de la décennie 1990, les radios locales de catégorie B perdent 10 opérateurs et 12 fréquences, alors que le nombre de radios thématiques nationales doublent sur la région et obtiennent 13 fréquences supplémentaires.

Ainsi, en 1999, sur 15 fréquences à Caen, il n'en demeure plus que 8 avec un programme local. Sur Lisieux, les 2 radios libres qui émettaient en 1984 (Radio Silex et Radio Céline) ont disparue, comme "Radio Bessin" à Bayeux, Normandie FM a Cabourg et "Radio Deauville-Trouville" à Deauville. En revanche, "Radio Manche", déjà diffusé en 1984 sur Caen, subsiste.

La Basse-Normandie dispose de deux "locales" de Radio France : France Bleu Basse-Normandie (anciennement Radio France Normandie-Caen) et France Bleu Cotentin (anciennement Radio-France Cherbourg) qui diffuse au nord d’une ligne Lessay-Sainte- Marie-du-Mont, l'Avranchin et l'est de l'Orne étant hors couverture régionale.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. répartis comme suit : 56390 pour les 4 éditions calvadosiennes, 35042 pour les 3 éditions manchoises, 23930 pour les 2 éditions ornaises

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