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Utilisateur:Diluzion/Brouillon

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Photomaton est le nom d’une société française souvent employé comme antonomase chez les francophones, c’est à dire comme figure de style pour désigner le terme de cabine photographique.

On pourrait définir cet objet comme une cabine automatique payante pour photographies d’identité ou autres, isolées de l’extérieur par un rideau.

Histoire:

Quelques années après l’invention du premier système de machine à monnayeur en 1883 par Percival Everett, on voit arriver toutes sortes de machines automatisées comparables. Ce sera le cas de la première cabine photographique dont le brevet a été déposé le 9 janvier 1888 à Baltimore, Etats Unies, par William Pope et Edward Poole. Mais ce procédé n’aurait cependant jamais été construit. C’est en France lors de l’exposition universelle en mars 1889 qu’est présentée la première cabine photographique construite par l’inventeur français T.E. Enjalbert. Elle est cependant encore très différente de celle que nous connaissons aujourd’hui et est basée sur le procédé photographique du ferrotype.Il fallait alors quelques secondes de pose et environ cinq minutes pour l’encadrement. Le magazine « La Nature » sorti en 1895 définissait les portraits comme peu lisibles et souvent méconnaissables. On verra par la suite plusieurs tentatives d’amélioration du dispositif comme le Bosco Automat produit en Allemagne dès 1893 ou celle d’Ashton Wolff en 1913 présenté à Paris au jardin d’acclimatation. Ces automates n’étaient pas des cabines mais des boites photographiques automatiques, courantes à l’époque dans les foires et autres lieux populaires.

La cabine photographique comme nous l’entendons a été inventée par Anatol Josepho à New York, en septembre 1925. Anatol Josepho ouvre son premier studio photo à Broadway où il mit en service trois de ces dispositifs qu’il appelle « photo maton ». Pour 25 cents, on pouvait alors imprimer une série de huit photos en une dizaine de minutes. A eux seuls, durant les six premiers mois, ces trois appareils ont comptabilisé quelques 280 000 personnes photographiées, soit environ 7500 par jour, avant d’être déployés à l’échelle nationale par la Photomaton Compagnie. Anatol Josepho revends ensuite son brevet en mars 1927 pour 1.000.000 $ à Henry Morgautheu. La même année un investisseur britannique acheta les droits d’exploitation pour l’Europe. A partir de là, le Photomaton était lancé et on vit apparaitre d’autres appareils similaires des deux côtés de l’Atlantique.

Aux Etats Unis, d’autres machines sont apparues comme le Photomatic en 1940 qui propose un design art décor et un procédé plus rapide. Avant d’être dépassé et délaissé dans les années soixante par l’ Auto-photo Compagnie qui produira plusieurs modèles aujourd’hui mythiques.

En France les cabines photos ont été importées dès la fin de 1928 à Paris. Bien que ces cabines aient été initialement produites dans un but de « souvenir festif », elles prennent sous l’occupation allemande un tout autre rôle. Elles auraient été utilisées pour photographier et classer les déportés, comme on peut le lire dans cette citation extraite d’une lettre écrite par l’entreprise Photomaton en 1941 :

« Nous pensons que le rassemblement de certaines catégories d'individus de race juive dans des camps de concentration aura pour conséquence administrative la constitution d'un dossier, d'une fiche ou carte, etc. Spécialiste des questions ayant trait à l'identité, nous nous permettons d'attirer particulièrement votre attention sur l'intérêt que présentent nos machines automatiques Photomaton susceptibles de photographier un millier de personnes en six poses et ce en une journée ordinaire de travail. La qualité très spéciale du papier ne permet ni retouche, ni truquage.  »

C’est dans les années cinquante sous l’influence du mode de consommation américain, que les machines atteignent leur apogée, avant de se convertir à la couleur dans les années soixante-dix à la même époque que leurs homologues américaines.

C’est à partir des années 90 que le mécanisme se numérise et est assisté par ordinateur. En 1993, à l'initiative de la Société SPIE et de l'inventeur Michel Ducos (brevet d'invention n° WO 1994/000948*), les anciennes cabines argentiques sont progressivement remplacées par des cabines équipées d'une caméra numérique, d'un écran vidéo et d'une imprimante à sublimation thermique.

En 2006, le format des cabines photos n'ayant pratiquement pas évolué depuis leur création, la société PTA (Productions et techniques appliquées) a pris l'initiative de les modifier pour les rendre accessibles aussi bien aux personnes valides qu'aux personnes en fauteuil roulant. Jusqu'alors, celles-ci devaient quitter leur fauteuil pour s'installer dans la cabine. Désormais, avec le Fotobox© (marque déposée), la prise de vue s'effectue sans tabouret (soit debout, soit en fauteuil pour les personnes à mobilité réduite).

Aujourd’hui les cabines Photomaton ont été revisitées et redessinées par le designer Philippe Starck. Elles sont vite reconnaissables à leurs sièges lumineux de couleur orange.