Utilisateur:Caroube/Wilhelm Reich : Brouillon

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Biographie[modifier | modifier le code]

Premières années[modifier | modifier le code]

Wilhelm Reich naît en 1897 ; ses parents, Leon Reich, un fermier aisé, et Cecilia Roniger, sont juifs non-pratiquants. Peu après sa naissance, sa famille s'installe plus au sud dans une ferme de Jujinetz, près de Tchernivtsi, Bucovine. Il attribuera plus tard son intérêt pour l'étude des relations sexuelles et des bases biologiques des émotions à son éducation dans la ferme parentale, où les fonctions naturelles de la vie ne lui furent jamais été cachées.

Vers l'âge de 13 ans, sa mère se suicida après la découverte par son mari de sa liaison avec le précepteur qui procurait à Reich un enseignement à domicile : ce suicide sera une grande douleur pour lui qui l’avait dénoncée à son père et à son père qui mourut de tristesse. Pris dans les feux de la guerre, Reich dut fuir son domicile peu après la mort de son père en 1914, lors de l'arrivée de l'Armée russe. Dans sa Passion de jeunesse il écrivit : « Je ne revis jamais ni ma terre natale, ni mes biens. De ma vie passée aisée, il ne m'est rien resté. ».

Vie en Europe[modifier | modifier le code]

Après la fin de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il combat sur le front italien comme officier, il devient médecin en quatre ans, puis psychiatre en s'intéressant à la philosophie, aux sciences naturelles, et à la sexologie alors naissante. Après des conférences sur la psychanalyse données en marge de ses études de médecine, il rencontre Freud à l'Université de Vienne qui lui offre deux de ses livres et l'encourage. Il participe activement au séminaire de psychanalyse dont il devient rapidement le sous-directeur ; il est notamment avec Sandor Ferenczi l'initiateur d'un nouveau séminaire : le « séminaire technique », et publie plusieurs ouvrages, dont l'un sur la « Fonction de l'orgasme (1927) » qu'il dédicace à [son] Maître, (cf. bibliographie) où est clarifié les concepts « d'économie sexuelle » et de caractère génital.

Reich se rend compte que, pour une grande part, la cause des névroses est d'origine socio-économique (problèmes de logement, de dépendance économique de la femme, de difficultés de contraception). Il forme un groupe de médecins et d'infirmiers pour venir en aide aux personnes logeant dans les quartiers pauvres de Vienne. Il crée un dispensaire psychanalytique gratuit pour les plus démunis. Du fait de cette implication sociale, son entourage psychanalytique le force à déménager en Allemagne en 1930 à Berlin. Il adhère au Parti communiste pour accéder plus facilement à la jeunesse en révolte afin de lui dispenser des conseils en matière de sexologie, ainsi que des brochures. Il est en désaccord avec l'apolitisme de la Société de psychanalyse.

Son engagement se poursuivant auprès des masses, il crée SEXPOL, un centre public de recherches et de discussion sur les conditions de vie contemporaines et les conditions d'épanouissement de la satisfaction sexuelle dans les masses populaires. Sexpol attira de nombreuses associations, plus de cent mille adhérents, et fut interdite lors de la montée du nazisme. Il en reste son journal "Zeitschrift für Politische Psychologie und Sexualökonomie".

Ses relations avec Sigmund Freud sont amicales tant que Reich « s'en tient à la psychanalyse », et il fait partie du cercle de ses intimes. Mais un désaccord survient à propos de la théorie de Freud sur Thanatos et Éros : selon Reich, Thanatos ("l'instinct de mort") n'est qu'une pulsion secondaire, acquise au cours de la vie du souffrant, et non pas primaire (Freud). Avec le risque consécutif à la persécution des communistes par le nouveau régime nazi, leurs relations se détériorent.

Il est exclus, selon une formalité douteuse de l’International psychanalystique pour son action politique, et peut après du Parti communiste allemand du fait de son action prophylactique auprès de la jeunesse qu’il « dévoyait des vues du Parti en faisant passer la santé amoureuse avant la lutte des classes».

En 1933, considéré et comme juif et comme communiste, il doit fuir l'Allemagne nazie. Il s'exile au Danemark, puis en Norvège, où il entreprend des recherches sur la « fonction biologique de la sexualité et de l'angoisse » (Biological function of sexuality and anxiety) avec l'aide d'une nouvelle équipe, formée de médecins, de psychanalystes, d'un ingénieur en électricité, étude qui le conduit à s'intéresser à la biogénèse qui l'amènera à la découverte des bions. Alexander Sutherland Neill, le fondateur de Summerhill, sera son patient durant cette période ; ils entretiendront une longue correspondance qui s’achèvera avec la mort de Reich.

En 1939, il fera un passage en Angleterre pour rencontrer l'ethnographe Bronislaw Malinowski (c'est à partir d'un des livres de Malinowsky qu'il a élaboré une théorie de l'évolution du matriarcat au patriarcat - L'irruption de la morale sexuelle), qui l'invite à le rejoindre aux États-Unis, pour occuper un poste de maître de conférence.

Vie aux États-Unis[modifier | modifier le code]

Reich est accueilli aux États-Unis par Théodore Wolfe. Il s'établit à New York où il enseigne la psychiatrie et l'analyse caractérielle à la New School for Social Research, où il exerce également comme psychiatre-psychanalyste dans son cabinet privé et poursuit son étude de l’orgone, nom qu’il donne à une forme de la vie qu’il a perçue d’abord sous son aspect énergétique. Après quelques années, il achète, dans le Maine, une grande propriété proche de Rangeley, qu'il baptise Orgonon, où il crée l' « Orgone Energy Clinic », destinée au dépistage des maladies énergétiques (biopathies), et l' « Orgonomic Infant Research Center », dédié à l'étude de l'enfance depuis le stade prénatal jusqu'à l'adolescence, et afin d'y poursuivre ses travaux, à l'aide de ses assistants, dans le domaine de la biologie et la biophysique de l’orgone. Y ont eu lieu des conférences sur ses découvertes, inventions et sur l'évolution de ses recherches. Il publia sans cesse ses découvertes dans un journal qui changea de nom suivant les circonstances (disponible en microfilms à la bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris). À Orgonon, venaient le visiter ses collaborateurs. Ce lieu est actuellement le musée Wilhelm Reich.

ORANUR[modifier | modifier le code]

Le 15 décembre 1950 commence l'expérience ORANUR (Orgonotic Anti-Nuclear Radiation). Reich enferme une aiguille de 1 gr de radium radioactif dans une succession de ses accumulateurs. Le but de Reich est de vérifier si l'orgone concentré peut servir à contrer les effets mortifères des radiations atomiques. En février de l'année suivante, l'expérience aboutissant à une désordre énergétique, le lieu est devenu inhabitable.

L’accumulateur d’orgone[modifier | modifier le code]

Par ailleurs, Reich propose à des patients volontaires un traitement expérimental pouvant les aider à surmonter leur cancer, ses patients s'irradiant dans un « accumulateur d'orgone » et bénéficiant parallèlement d'une « végétothérapie caractério-analytique ». Des prélèvements sanguins (quelques gouttes de sang) sont réalisés (blood test) pour évaluer les effets de l'irradiation sur l'organisme : sur ces questions, consulter le livre "La biopathie du cancer" ed. Payot.

Reich suscite l'hostilité de la communauté psychanalytique et médicale américaine et les critiques des conservateurs. Ces expériences sont jugées comme privant les malades de leur thérapie ce qui seraient succeptible de les mettre en danger. À cette époque, comme souvent au cours de son existence, des rumeurs le qualifient de fou et de lubrique.

Cloudbuster (têteur d’éther)[modifier | modifier le code]

Parmi ses inventions, citons le Cloudbuster (téteur d'éther ou brise-nuage) à l'aide duquel il prétendit faire pleuvoir, d'abord au cours de sécheresses dans le Maine, et ensuite dans les régions arides (essais en Arizona en 1955-57 : Contact with space) ; il s'en sert aussi pour repousser les tempêtes. Plusieurs versions du cloudbuster ont existé, le principe demeurant le même : drainer l’énergie vitale vers l’eau courante.

Problèmes judiciaires[modifier | modifier le code]

D'après des vérifications entreprises par la Food and Drug Administration, organisme public qui réglemente les fraudes, un tribunal lui interdit la location des accumulateurs d'orgone aux États-Unis. Outrepassant ces injonctions, il est arrêté deux fois. Jugé une première fois, à l’appel il refuse de se présenter au tribunal une seconde fois, car il estime qu'il n'est pas de la compétence d'un tribunal civil de juger d'une découverte scientifique. Il sera condamné pour « outrage à la cour » à deux années d'emprisonnement en 1956 ; il meurt en prison en 1957, le tribunal ayant décrété dans son jugement que « l’orgone n’existe pas ».

Le verdict est toujours aujourd'hui objet de controverse pour certains : n’ayant pas eu de « vente de marchandises » il ne pouvait y avoir fraude ou contrefaçon. Les tenants de la théorie du complot continuent d'utiliser ces travaux. Certains prétendent, sans nommer de source et sans préciser lesquels, que parmi ses projets, plusieurs ont été partiellement financés par un organisme directement dépendant du FBI ou de la CIA. Dans le contexte politique américain de la fin des années 50, marqué par la chasse aux sorcières, son ancienne appartenance au Parti communiste avait été à l'origine de certains de ses déboires lors de son entrée aux États-Unis. Mais surtout ce verdict de justice concernant l'orgone semble étrange (« l'orgone n'existe pas »), car ce jugement semble leur prouver que Reich était un savant persécuté pour ses découvertes extraordinaires, qui l’ont par ailleurs condamner indirectement à deux ans d’emprisonnement, où il finira par mourir pour quelque chose qui... « n’existe pas ».


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