Utilisateur:Cangadoba/Brouillon/Guerre chez les celtes

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Musée KeltenKeller, Rodheim-Bieber, Allemagne.

La société celtique s'organisait autour de groupes tribaux conduits par une élite aristocratique de guerriers. En conséquence, le fait guerrier tenait une place importante, touchant aux sphères politique, sociale, religieuse et économique. La guerre chez les Celtes était une institution de la société celtique et présentait des traits particuliers que les études historiques et archéologiques permettent aujourd'hui de mieux cerner et comprendre. L'omniprésence du fait guerrier transparaît dans l'onomastique des peuples, des gens, ou des lieux.

Armes et armures celtes[modifier | modifier le code]

Armement celtique antique[modifier | modifier le code]

Armement défensif[modifier | modifier le code]

Un bouclier celtique découvert à Battersea, dans la banlieue de Londres.

L'armement principal de la panoplie défensive celtique, à la fois le plus utilisé et le plus emblématique, est le bouclier. Plat, de forme plus ou moins ovalaire, il mesure approximativement 1m20 dans sa plus grande longueur. Il est généralement fabriqué en bois, le bouclier retrouvé sur le site de la Tène est en chêne, l'aulne pouvaient aussi être utilisé[1]. César mentionne pour sa part des boucliers fabriqués en écorce ou en osier tressés recouvert de cuir[2]. Parfois pourvu d'orles en métal, recouvert de cuir ou de tissus, renforcé par une pièce de bois, la spina, elle-même maintenue par un umbo métallique et pouvant être décoré d'appliques de bronze, ce bouclier se caractérise par une utilisation très dynamique, ce qui en fait une arme tant offensive que défensive[3]. Les peuples celtes de la Grande-Bretagne actuelle ont fabriqué des boucliers recouverts de feuilles de bronze très ornementées. Les celtibères pour leur part, se singularisent par l'usage d'un bouclier rond nommé caetra.

Les protections pectorales sont à la fois plus rares et plus variées dans le temps. Les textes antiques rapportent la présence aux premiers rangs des armées, de guerriers nus jusqu'à la ceinture, d'autres auteurs évoquent la coutume de rouler son manteau, le sagum ou saie, autour de la poitrine. Les cuirasses de bronze que l'on peut voir utilisées au premier âge du fer sont abandonnée au Ve siècle av. J.-C., au profit de protections de cuir, versions antiques de la broigne médiévale. Ces protections de cuir, que l'on peut voir sur les statues accroupies d'Entremont ou de Roquepertuse, sont pourvues de ptéruges destinées à protéger le bas-ventre et les cuisses et d'un dosseret qui remonte sur la nuque. Ce dernier trait est une particularité qui différencie nettement la broigne celtique de ses homologues romaines ou grecques[4]. Les celtes sont également considéré comme les inventeurs de la cotte de mailles ultérieurement adoptée par les soldats romains. Celle-ci reste assez rare, elle nécessite pour sa fabrication du temps et des compétences très spécifique, ce qui en fait certainement un objet de grand prix.

Au vu des découvertes archéologiques et des contextes funéraires, le casque semble être encore moins utilisé que la protection pectorale. Il revêt également fréquemment une fonction d'apparat, certains casques, comme ceux découverts à Agris, Tintignac ou Ciumesti, sont particulièrement remarquables.

D'une manière générale, l'armement défensif celtique privilégie la légèreté et la capacité de mouvement[4].

Armement offensif[modifier | modifier le code]

Durant l'antiquité, chez les peuples celtiques comme chez les autres peuples européens, l'arme offensive principale est la lance. Celle-ci diffère peu chez les celtes, du modèle utilisée par les autres peuples. Il s'agit d'une arme d'hast doté d'une hampe en bois et d'un fer pourvu de deux tranchants. Ces derniers sont parfois ondulés ou flammés[4]. Le talon de la lance peut, lui aussi, être pourvu d'une pointe. Au cours du combat, la lance est utilisée conjointement avec différent types de javelot et d'armes de jet. L'épée, bien qu'étant une arme prestigieuse, est davantage une arme d'appoint, utilisée après après que la lance ait été rendue inutilisable.

L'épée celtique utilisée dans l'antiquité, nommée cladios, qui donnera le nom de gladius en latin[5], présente un certain nombre de particularité. Apparue au VIe siècle av J.C.[4], Il s'agit d'une épée droite, à tranchants parallèles. Cette morphologie est induite par son fourreau métallique, marque distinctive des celtes. Elle est portée sur la droite du corps. Relativement courte et acérée à ses débuts, le développement du combat de cavalerie au IIIe s. av. J.C. entraîne l'apparition d'un modèle plus long, plus spécifiquement dédié à un usage de taille, sans que ne disparaissent pour autant les types d'épées courtes et pointues. Un autre type d'épée a été utilisée par les peuples celtiques antérieurement à la cladio, en particulier à la période du Halstatt. Il s'agit de l'épée à antenne. Les poignards à manche anthropomorphe laténien sont un troisième type d'arme offensive, peut-être apparenté à la forme précédente. Les celtibères utilisaient également une arme d'origine ibère connue aujourd'hui sous le nom de Falcata.

Une autre particularité du fourreau celtique est son système de fixation via des chaines autobloquantes. Ce système apparaît au IVe siècle avant J.C. et perdure pendant plus d'un siècle avant d'être abandonné pour des systèmes de fixation en matériaux périssables. La raison en est probablement, que ce système de fixation du fourreau métallique, lors des mouvements du guerrier, induit énormément de tension sur le pontet, le point de fixation des chaînes sur le fourreau. Cette tension est susceptible d'entraîner l'arrachage de la pièce et la perte de l'arme[6].

Les peuples celtiques font usages de nombreuses armes de jet parmi lesquelles différents types de javelots. le gaesum, le soliferreum, la matara, la teutona, la tragula, ce dernier pourvu d'un amentum, une courroie faisant office de propulseur.

Ils font aussi usage d'arcs. On ignore cependant s'ils disposent de différents type de cette arme ou non, arc de chasse, de guerre, long, composite, ou arc de pied. Enfin, parmi les armes de jets, l'usage de fronde à la guerre est documenté, tant par les textes antiques que par l'archéologie. L'usage de bâton de jets est documenté pour la chasse, mais l'usage guerrier de ceux-ci est incertain.

Armement tactique, unités, formations et insignia[modifier | modifier le code]

Loin de l'image d'Epinal voulant que les celtes ne fassent preuve d'aucun ordre et d'aucune discipline au combat, chargeant inconsidérément au mépris de la moindre conception stratégique ou tactique, les celtes antiques ont au contraire développé un art du combat performant et une connaissance approfondie du fait militaire.

Les témoignages antiques montrent que les celtes avaient adopté, pour leur infanterie, l'usage de la phalange[7], alors même que les reconstitutions suggèrent que cette formation n'est pas la plus adaptée à leur armement[8], [9]. Il est possible que cette évolution soit une conséquence du mercenariat celtique en méditerranée[10]. D'autres témoignages indiquent l'excellence de leur cavalerie, qui a remplacé les chars de guerre dans le courant du IInd siècle avant J.C.[11]. La charrerie reste cependant en vigueur dans les îles britanniques au moins jusqu'à la guerre des Gaules. Enfin, la forte augmentation de la proportion d'armes de jet dans les artefacts archéologiques du premier siècle avant J.C. pourrait impliquer le développement d'unités d'infanteries destinées au harcèlement, à l'image des peltastes grecs ou des velites romains. Ce type de troupe est utilisé au cours de la guerre des Gaules[12]. On connait par ailleurs l'usage d'une formation de cavalerie particulière aux celtes. Cette formation, qui reste particulièrement hermétiques aux peuples méditerranéens, est utilisée au IIIe siècle avant J.C. par les Galates, et est rapportée par Pausanias sous le nom de Trimarcisia[13].

Les celtes pouvaient mettre en œuvre de grands ensembles de combattants. Ainsi Bituitos commande 200 000 hommes à la bataille du confluent, (voir aussi Brennos, l'armée de secours de Vercingétorix, les galates (152000 fantassins et 20400 cavaliers rapportés par Pausanias, Description de la Grèce, X, 19 ...). Néanmoins, ces troupes étant articulées selon un ordre ethnique, par nations, par cité ou par pagus, elle étaient susceptible de faire preuve d'une mauvaise coordination. (vérifier). De plus les chiffres peuvent également être parfois surévalués par leurs adversaires romains ou grecs.

Les gaulois avaient une grande pratique de la bataille rangée. C'est un type d'affrontement qu'ils semblent avoir recherché préférentiellement. Ils y paraissent y présenter cependant la particularité de ne pas prévoir de troupes de réserve, troupes pouvant relayer les combattants fatigués, ou protéger la fuite de combattants vaincu[14]. Cette particularité renforce chez eux, l'importance du premier choc. Toutefois, le témoignage de César montre qu'ils maîtrisent également les principes de la guérilla, s'y montrant particulièrement retors.

à contrario, la poliorcétique et la castramétation restent peu développées. Si les peuples celtes antiques les connaissent, entre autre pour avoir servi comme mercenaires au sein des armées hellénistiques, ces aspects du fait militaire demeurent peu explorés par les tacticiens celtiques.

Les unités étaient regroupés sous des enseignes animales, qui, à l'image des aigles de l'armée romaine possédait une forte valeur religieuse et sacrée. Les rapports des décomptes des dépouilles adverses lors des victoires romaines permettent d'estimer que les unités regroupaient 500 guerriers par enseignes.

Carnyx, casques

le mercenariat

Armement celtique médiéval et moderne[modifier | modifier le code]

Les celtes des périodes médiévales n'ont pas un armement et des techniques de combats qui se distinguent fondamentalement du reste de l'Europe. Quelques particularités, dans l'armement notamment peuvent subsister. Claymore, Dirk, Rondache/targe écossaise Scian irlandais. Au moyen-âge, les Irlandais utilisaient aussi fréquemment des haches de guerre(cf guide national museum of Ireland de Dublin).

Le mercenariat et l'auxilliariat[modifier | modifier le code]

Les celtes ont rapidement été dotés d'une réputation d'efficacité guerrière auprès des peuples méditerranéens et ont été rapidement intégrés en tant que mercenaires au sein de leurs armées. Le phénomène du mercenariat celtique apparaît au Ve siècle et il est dû à la conjonction de deux facteurs. Le premier d'entre eux est extérieur à la société celtique, il s'agit de l'évolution de la manière de combattre des armées méditerranéennes. Le second facteur est interne, il est consécutif aux tensions générées par la concurrence politique et économique effrénée entre les élites et les différents centres de pouvoir(ref Baray).

La première mention d'un contingent mercenaire celte au sein d'une armée méditerranéenne est l'oeuvre de . Elle remonte à 480 et concerne un contigent des Elysiques, intégré en tant que mercenaire dans l'armée punique d'Amilcar lors de la guerre .

Guerre et religion celtique[modifier | modifier le code]

Dieu guerrier de 70 cm de haut, une statue en tôle de bronze a été récemment découverte dans le sanctuaire de Saint-Maur-en Chaussée. Dans les Bouches-du-Rhône, le sanctuaire de Roquepertuse, lieu de rassemblements religieux des Salyens, a été aménagé sur une petite colline avant d'être anéanti par les Romains. Les statues de guerriers héroïsés, les têtes coupées, nichées dans les piliers, rappellent les rites proprement celtiques, même si l'ambiance culturelle générale est méditerranéenne.

La tête a une place de choix dans l'art et la religion celtiques[réf. nécessaire]. La tête coupée aux yeux mi-clos, parfois sans bouche, sculptée dans la pierre, est un thème fréquent dans ces sanctuaires du Midi ; le héros la saisit par les cheveux ou pose une main sur elle : il est possible que cela représente un souvenir de ses exploits guerriers.

Le culte du héros guerrier[modifier | modifier le code]

Si les affaires religieuses étaient réservées aux druides, les guerriers constituaient l'aristocratie et tenaient le gouvernement séculier. Des chroniqueurs irlandais et gallois rapportent l'estime qu'on leur portait : ils dominaient une structure tribale semi-féodale dans laquelle la terre et le pouvoir étaient liés à la vaillance au combat. Vers le milieu du IIe siècle avant J.-C., Nicandre de Colophon note que les Celtes recueillent des oracles auprès des tombes de leurs guerriers défunts, où ils passent des nuits entières. Dans le Midi de la France, toute une statuaire en pierre retrouvée dans des sanctuaires montre le développement de l'ancien culte du héros guerrier (déjà répandu au VIe siècle av. J.-C., comme le laisse supposer la stèle de Hirschlanden).

Trophées[modifier | modifier le code]

Le trophée gaulois, Ribemont sur Ancre, le culte des crânes.

Stratégie et Tactique[modifier | modifier le code]

L'entraînement et la chasse[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. G. Reich, Un bouclier de La Tène : de la découverte à l’utilisation, Mélanges offerts à Gilbert Kaenel, 2014.
  2. J. César, Commentaires sur la guerre des Gaules, Livre II, 33.
  3. F. Matthieu, Le guerrier gaulois, du halstatt à la conquête romaine, Éditions Errance, 2007, p.26.
  4. a b c et d A. Rapin, L'armement celtique en Europe : Chronologie de son évolution technologique du Ve au ler s. av. J.-C., Gladius n°19, 1999
  5. J. Lacroix, Les noms d'origine gauloise, la Gaule des combats, éditions Errance, 2012, 2eme édition revue, augmentée et corrigée, p.71
  6. Frank Matthieu Le guerrier gaulois, du Halstatt à la conquête romaine, éditions Errance, 2007, p.70
  7. J. César, Commentaires sur la guerre des Gaules, Livre I, 24.
  8. F. Matthieu, Le guerrier gaulois, du halstatt à la conquête romaine, Éditions Errance, 2007.
  9. A. Deyber, Les Gaulois en guerre. Stratégies, tactiques et techniques, Éditions Errance, p.227, 2009.
  10. A. Deyber, Les Gaulois en guerre. Stratégies, tactiques et techniques, Éditions Errance, p.398 2009
  11. A. Deyber, Les Gaulois en guerre. Stratégies, tactiques et techniques, Éditions Errance, p.322-324, 2009.
  12. A. Deyber, Les Gaulois en guerre. Stratégies, tactiques et techniques, Éditions Errance, p.336, 2009
  13. Pausanias, Description de la Grèce, X, 19.
  14. A. Deyber, Les Gaulois en guerre. Stratégies, tactiques et techniques, Éditions Errance, 2009