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Abderrahman Kazzoul

Entre les Telecom à Paris et le chant, Abderrahman Kazzoul organise sa vie. Tout a commencé pour le jeune homme à Beni Mellal au pied du Moyen Atlas. Pourtant aucune structure dans cette région n’était présente pour encourager les vocations artistiques. Pour pouvoir se former, le petit Abderrahman flâne dans les rues c’est là qu’il écoute la musique diffusée par les radios dans les cafés. C’est l’époque de Mohamed Abdelwahab et d’Oum Koulthoum. Le petit garçon est émerveillé par ces voix mythiques de la chanson arabe. C’est ainsi qu’il devient vite un mélomane affirmé et il découvre sa vocation pour le chant. Au Mçid déjà, c’est-à-dire à l’école coranique, alors que la plupart de ses camarades récitait des versets du Coran, Abderrahman était frappé par l’harmonie des paroles et par leur musicalité.


Pendant les fêtes religieuses, il offrit donc volontiers ses services. Mais c’est seulement à la fin de la scolarité primaire qu’il prend conscience de son talent grâce à l’un de ses maîtres. Ce dernier est sensible au charme de la voix de son élève. Le maître avait demandé à tous ses élèves de psalmodier les uns après les autres des versets du livre sacré. Sous les applaudissements de la classe, le petit garçon de 10 ans recommence son tour. Il comprend alors que cette expérience grisante n’est qu’un premier essai. Le chant fait désormais partie de sa vie. Et son maître l’a aussi bien compris. Abderrahman le remercie aujourd’hui de lui avoir communiqué l’envie du public en lui réservant le premier rôle dans une pièce théâtrale tirée de la sourate Youssouf, celle qui narre l’histoire de Joseph.


Par la suite, l’adolescent fit entendre sa voix à quelques amis qui l’écoutaient durant les récréations et avant les cours. Le chanteur en herbe souffrit néanmoins du manque d’encadrement. Pour améliorer son art, il retient les conseils de ses proches et glane les avis des gens qui travaillent dans les mosquées. L’un des cheikhs de sa ville lui apprend alors que les règles du chant coranique sont bien plus complexes que celles qu’on observe dans les autres chants. La cantillation nécessite une parfaite élocution et surtout beaucoup de souffle. Il ne s’agit pas de s’arrêter au milieu d’une phrase au risque de modifier le sens de la parole divine. Grâce à de rares, mais précieux conseils, Abderrahman remporte, à l’âge de 15 ans, le concours de cantillation de la ville de Beni Mellal. Après ce premier prix, l’adolescent est de plus en plus sollicité. Il participe de nouveau aux fêtes religieuses de la ville et anime tous les spectacles de fin d’année dans son école. Mais comme le lycéen Abderrahman doit donner de plus en plus de temps à ses études qu’il mène dans la filière de sciences naturelles, son temps libre se raréfie. Le jeune homme tente de retarder l’échéance du choix. Il crée un groupe musical, inspiré des Nass el-Ghiwane, avec l’un de ses frères et des amis. Sa voix aiguë et peu commune est particulièrement remarquée. Après son Baccalauréat, Abderrahman est pourtant obligé de faire prévaloir la raison. Les études remplacent le chant. L’étudiant devient interne au Lycée Poincaré de Nancy. Il est obligé de s’enfermer pendant deux ans afin de réussir les concours des classes préparatoires. Pour mieux résister à l’envie de céder à sa passion, il désaccorde son luth. Il se souvient encore des soirées passées à pleurer en contemplant son instrument devenu inutile.

Deux ans plus tard, Abderrahman éprouve toujours de la tendresse pour la musique. Après avoir intégré une école d’ingénieurs, il revient à la pratique musicale. Il crée le groupe « Amal » dans la continuation de celui de Beni Mellal. Par le biais de la musique, le jeune homme timide arrive à multiplier les connaissances et à s’intégrer socialement. Le groupe « Amal » anime à Nancy de nombreuses soirées culturelles de la communauté marocaine. Le succès du groupe ne satisfait pas pour autant Abderrahman. Car son souhait est d’innover. Il remplace son vieil oud, son luth, et il commence à pratiquer un autre genre musical. Il découvre la voix du Cheikh Imam qu’il commence à imiter. Ce nouveau style draine un public grandissant qui encourage le chanteur à élargir son répertoire. Il interprète alors des Mouwachahat de Sabah Fakhri tout en continuant à s’inspirer de Cheikh Imam et de Marcel Khalifa.

Mais une fois encore, Abderrahman est obligé de marquer une pause pour préparer sa thèse. Après sa soutenance, il rejoint le groupe industriel Alcatel à Paris avec le titre d’ingénieur d’État des Télécoms. Son nouveau métier le passionne. Il lui fait tous les jours découvrir les secrets des nouvelles technologies de pointe. Abderrahman décide toutefois de mener une double carrière. Il consacre ses journées à son métier et ses soirées et ses week-ends à la musique. Dans la capitale française, il a enfin l’occasion de parfaire sa formation. Alors qu’il s’apprêtait à prendre des cours de Kanoun, il assiste, un soir, à un spectacle à l’Institut du Monde Arabe.


Maître Georges Abiad Abderrahman est fasciné. Il découvre, incrédule, qu’au cœur de la ville de Paris, il pouvait exister un « Takht », c’est-à-dire un ensemble de solistes avec un « Kanoun », un « Oud », un violon, un « riq » (percussion), parfois un « Nay » et un chanteur. Il décide alors d’aborder l’organisateur du spectacle, Nidaa Abou Mrad, célèbre violoniste et compositeur libanais auquel on doit une dizaine de disques sur le thème de musique profane et sacrée de la « Nahda ». Le musicien lui propose alors une audition qu’Abderrahman réussit avec brio en interprétant une chanson d’Oum Koulthoum. Il est aussitôt admis dans le groupe. Le chanteur commence enfin une véritable carrière musicale. Il se souvient de son premier concert à l’Institut du Monde Arabe avec un « Takht » et de son premier opéra à Notre-Dame du Liban à Paris. Le spectacle est réalisé à partir de textes tirés de la bible ainsi que des poèmes des célèbres soufis Hallaj et Ibn Al-Farîd. Cet opéra fut accompagné au « Kanoun » par le Palestinien Georges Abyad, ancien musicien de Mohamed Abdelwahab. Il sera ensuite donné à travers la France. Après le départ de l’un des musiciens du groupe et l’envie de renouvellement manifesté par les autres membres, Abderrahman se retrouve seul. Afin de pouvoir continuer à interpréter les chants de la « Nahda », cette période de renaissance de la musique arabe qui s’est développée au XIXe siècle avec Abdou Al-Hamouli et Mohamed Othmane, il crée un nouveau groupe. Pour fêter son 60e anniversaire, la BBC le sélectionne. Le spectacle, composé de textes anciens et de pièces instrumentales, est un véritable succès.

Depuis, Takht Attourath a participé à plusieurs concerts et festivals à travers le monde dont celui de la quatrième édition de la musique arabe à Jérusalem, le Festival des musiques sacrées à Fès, le festival de Musique sacrée à Uppsala en Suède.


Abderrahman ne cesse, depuis, de multiplier ses rencontres et il est désormais en contact avec les plus grands maîtres de musique du monde arabe, tels que le Maître des Koudoud Aleppins (chant d’Alep) Lhaj Sabri Moudallal, le luthiste Said Chraibi, Le Maître du Maquam Iraqui Housseine Al Aadami, le tunisien Lotfi Bouchnak, le Maestro de la troupe de Abdelhalim Nouira de l’Opéra du Caire Salah Ghoubachi…..

Abderrahman KAZZOUL est né au Maroc, au pied de l’Atlas, à Beni-Mellal, où, enfant, il est initié à l’art de la cantillation du Coran. Ses dons et son goût naturel pour cette forme d’art très prisée dans le monde arabo-musulman lui font remporter, en 1979, le Concours de cantillation du Maroc.

C’est la découverte de la musique de la Renaissance arabe, période qui prit son essor en Égypte, plus précisément au Caire au XIXe siècle, qui va donner une impulsion décisive à son inspiration. Participant aux activités du Centre de Musique Arabe de Paris, sa collaboration avec le violoniste Nidaa ABOU MRAD va être un moment important de sa carrière. Il joue dans  » La Fille de Jérusalem « , un opéra issu des musiques du XIXe siècle sur des textes du Cantique des Cantiques et du mystique égyptien Ibn al-Farid. Il apprendra aussi son art auprès du Maître Georges ABIAD, professeur au Conservatoire de Beyrouth, musicien de Mohamed ABDELWAHAB et de FAIROUZ, et il donnera, avec lui, plusieurs concerts.

Abderrahman KAZZOUL ne cesse de nouer des contacts avec les musiciens du monde entier comme avec le Maître marocain du luth, Saïd CHRAIBI, mais aussi avec le Maître irakien du Maqâm, Houssine AL ADHAZMY, et cette année avec la troupe de l’Opéra du Caire avec qui un CD est en cours de préparation.

Son amour pour le style musical de la nahda n’a cessé d’évoluer et de s’enrichir. Il crée, avec la Ainsi, pour la première fois en Europe une chorale est née et est capable de chanter les meilleurs œuvres du monde arabe, œuvres connues comme étant les plus complexes aussi bien pour leurs rythmes que pour leurs mélodies.

Fort de ce vécu, et au fil de ses rencontres artistiques, Abderrahman KAZZOUL a réuni autour de lui plusieurs musiciens et chanteurs français de culture différentes.

En 2005, il décide de créer une chorale et ainsi élargir son cercle de mélomane.


Cette chorale et ce Takht ainsi créés ont accompagné les plus grands artistes du Monde Arabes:

Mohamed Tharwat (Egype) Chekh Said Hafez (Egype) La troupe Abdelhalim Nouira de l’Opera du Caire Hamam KHairy (Syrie) Omar Sarmini (Syrie) Abou Lhassan (Syrie) Badr Rami (Syrie) Jahida Wahbé (Liban) Sara El Hani (Liban) Saad Ramdan (Liban)