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Colonel Georges DELMAS
Georges Delmas est un colonel de gendarmerie, héros des deux guerres mondiales et résistant français, né le 29 mars 1890 à CAHORS (46) et mort le 24 août 1967 dans sa ville natale.

Biographie¹[modifier | modifier le code]

Georges Delmas est né en 1890 au sein d'une famille rurale à CAHORS (46). Précocement, il s'engage comme volontaire pour 3 ans le 21 juillet 1911 au sein du régiment de sapeurs-pompiers de CAHORS.

Rapidement, Georges Delmas sera happé par l'Histoire et est nommé sergent au 7e régiment d'infanterie le 2 août 1914 alors que l'Allemagne déclare la guerre à la France. Dès lors, s'en suit un engagement sans faille de la part de ce militaire qqui va successivement être promu au grade de sous-lieutenant en octobre 1915, de lieutenant en octobre 1917 puis de capitaine le 7 novembre 1917. Cette ascension dans l'échelle des grades, Georges DELMAS le doit à ses actes de bravoures qui furent reconnus et soulignés par ses chefs, en atteste sa citation à l'ordre du régiment accompagnant sa Légion d'honneur le 29 août 1916 signé du maréchal JOFFRE : « Officier d'une bravoure remarquable, 4 fois blessé, est revenu sur le front à peine guéri, s'est fait remarquer le 4 juillet 1916 en portant vigoureusement sa compagnie à l'attaque des positions ennemies. Le 5 juillet a contribué à l'enlèvement d'une tranchée et d'un village fortement défendu. A repoussé la nuit suivante, une contre-attaque ennemie ». Ses actions au feu et son sens du commandement ont été récompensés par 11 citations, la Croix de guerre 14-18 avec 8 palmes, 2 étoiles d'argent et 1 étoile de Bronze. Au cours de ce conflit, Georges DELMAS fut blessé à 9 reprises dont une par balle à la tête et une autre au thorax.

Après deux années au sein des troupes d'occupation en Rhénanie, Georges DELMAS rejoint le 16ème régiment des tirailleurs Algériens le 28 août 1921 et participe à la campagne du Levant. Après les tranchées et la boue, DELMAS s'illustre au sein de la 1ère Armée du Levant dans les combats de Cilicie, qui lui valent 4 citations dont 2 à l'ordre de l'armée. Il est par ailleurs blessé une 10e fois.

Il se marie le 22 septembre 1922 à Mlle BOUSSAC Marguerite et auront un fils unique, Henri DELMAS, né le 26 décembre 1923 et mort célibataire et sans enfant le 27 septembre 1995. Fidèle à son premier engagement, il est muté à la brigade des sapeurs-pompiers de PARIS en 1923. En 1925, il choisit de servir au grade et à l'emploi de capitaine de Gendarmerie. Le 24 décembre 1925, il est élevé au rang de Commandeur de la Légion d'Honneur et décoré dans la cour des Invalides. Le 18 septembre 1927, il est affecté à Légion de Gendarmerie de PARIS. Après un passage sur ses terres à la compagnie de VILLENEUVE SUR LOT (47), il est promu au grade de Chef d'escadron et affecté à la 7ème légion de gendarmerie, compagnie de CHAUMONT (52) le 25 mars 1936. Démontrant de grandes qualités dans ses fonctions, il est félicité à plusieurs reprises notamment dans son action de formation auprès des cadres de la Gendarmerie nationale, en témoigne une lettre de félicitations du Ministre de la Défense et de la Guerre en date du 10 février 1937.

Une nouvelle fois, le chef d'escadron Georges Delmas va une nouvelle fois être rattrapé par l'Histoire et se retrouve au cœur de la « Drôle de guerre ». En 1940, il organise la défense des ponts de Saône à GRAY (70) face à l'avancée de l'armée allemande. Blessé une 11e fois, il reçoit une 16e citation.

Ébranlé par la défaite, le Chef d'escadron Delmas, peu enclin à servir le gouvernement de Vichy, fait valoir ses droits à la retraite en 1942. En 1943, il devient chef puis Inspecteur de l'Armée Secrète pour la « Région Toulouse ». Organisant la résistance au sein de son secteur, DELMAS, dit DROUOT, est activement recherché par la Gestapo, ce qui l'oblige à gagner le maquis. Il prend la tête du groupe de résistants VENY² près de CAHORS (46) et commande une soixantaine d'hommes. Conformément aux ordres reçus, DELMAS et son groupe se préparent à passer à l'action dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Le 30 juin 1944, avec ses 60 hommes, il se distingue en se défendant contre une colonne de la Waffen SS à GIGOUZAC (46) (Les combats de GIGOUZAC). Ce coup d'éclat causant la perte d'une centaine d 'Allemands et autant de blessés, vaut à Georges Delmas, dit « Drouot » et à son groupe une citation à l'ordre de la Division FFI en date du 19 juillet 1944, sa 17e : «  Brillant officier déjà titulaire de 11 citations de la guerre 14-18, s'est distingué à nouveau dans le Maquis au cours d'un combat inégal avec les forces de l'ennemi supérieures en nombre dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 1944 » De plus, il mène une embuscade d'ampleur le 29 juillet 1944 infligeant encore de lourdes pertes à l'ennemi. Au cours de ce conflit, blessé une onzième fois, il reçoit 2 citations dont une à l'ordre de l'armée ainsi que la médaille de la Résistance par décret du 5 juin 1945.

Nommé lieutenant-colonel en 1945, il est promu colonel de réserve en 1946. A son grand désarroi, en 1947, il se voit refuser de partir en campagne en Indochine. Élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d'Honneur en 1948, le Colonel Georges Delmas est rayé des cadres en 1951 et se retire à CAHORS (46) où il meurt en 1967. Sa carrière militaire caractérisée par un engagement total et constant lui a valu 11 blessures de guerre, 17 citations dont 11 à l'ordre de l'armée et 22 décorations françaises et étrangères.

Décorations[modifier | modifier le code]

Le colonel Georges Delmas totalise 22 décorations françaises et étrangères dont les principales sont: - grand officier de la légion d'honneur,
- croix de guerre 14-18 avec 8 palmes, 2 étoiles d'argent et 1 étoile de bronze,
- croix de guerre 39-45 avec 1 palme et 1 étoile d'argent,
- croix de guerre des TOE avec 2 palmes, 1 étoile de vermeil et 1 étoile d'argent,
- médaille de la résistance,
- croix du combattant,
- officier d'académie,
- médaille inter-alliée de la victoire,
- médaille commémorative de la grande guerre,
- médaille commémorative de Syrie-Cilicie,
- Médaille d'honneur courage et dévouement avec barrette d'argent de 1ère Classe,
- commandeur de l'étoile noire du Bénin,
- médaille militaire anglaise,
- officier du Hicham-Iftikhar

Témoignages du colonel Delmas²[modifier | modifier le code]

Compte-rendu de l'attaque de GIGOUZAC du 30 juin 1944[modifier | modifier le code]

"Le 30 juin 1944 vers 21 heures, les Allemands ont attaqué la position de Résistance « Blazy » située au sud-est de Gigouzac et à environ 1 500 m de cette localité. Le centre était composé de 67 hommes venant de Cahors dont la majeure partie provenait de la formation primitive c'est-à-dire celle du 8 juin au Montiés. Depuis quelques heures déjà, je m'attendais non pas à une attaque mais je sentais parfaitement qu'il y avait quelque chose de grave qui se préparait. A 13 heurs, j'apprends que le village de Montainel situé au nord de ma position est attaqué ; à l'écoute j'entends parfaitement les détonations, la fusillade et la riposte. Un peu plus tard, c'est le tour du Mas de Bris, situé à l'ouest de Gigouzac et à environ 1 km de cette localité où est cantonnée une compagnie de l'A.R. Là, la lutte m'a semblé sévère si j'en juge par le bruit des détonations et la fusillade échangée. Je n'ai pas encore beaucoup de renseignements sur le combat, mais je sais de source sûre que le capitaine commandant la compagnie a été fait prisonnier avec toute sa liaison. Puis enfin, c'est le tour de Blazy. Depuis déjà quelques heures je suis en alerte ; tout le monde est à son poste de combat. A 21 heures exactement, se présentent les premiers éléments blindés venant de Gigouzac, suivis de plusieurs chenillettes, camions chargés de troupes et enfin pour clôturer deux chars-canons, en tout 39 véhicules d'attaque proprement dite commence par une attaque frontale de blindés montant par le petit chemin reliant Blazy à la route de Gigouzac. Notre lance-roquettes armé des obus à ailettes placé à l'intersection de la route de Gigouzac et du petit chemin reliant Blazy a pu faire feu par deux fois, mais submergé par le nombre, le canon a été pris et le chef de pièce tué. Puis enfin, se dessine une attaque de flanc par la droite à l'est. Je suis assez surpris de vois les Allemands déployés dans les blés sur mon flanc droit. Ce n'est pas douteux. Le sens de la manœuvre se dessine très bien : c'est un débordement par la droite que les Allemands tentent. De notre côté, le feu est ouvert ; le fusil mitrailleur placé face à l'est fait du bon travail ; un instant la poussée se ralentit, mais pas pour longtemps. Profitant de la hauteur des blés, les Allemands se glissent jusqu'au bord des vergers entourant les maisons de Blazy. Le feu se rapproche et de plus en plus, je sens la fermeture qui se précise sur mon flanc droit. Sur ma gauche, je ne suis pas plus heureux. C'est par le bois, à l'ouest, que débouche l'attaque allemande et enfin les blindés au centre. Les chars-cannons ennemis placés à l'est de la position et sur le chemin de Gigouzac donnent et tirent de préférence sur les armes automatiques. La mitrailleuse placée au centre de mon dispositif fait du bon travail mais est particulièrement visée. Ca ne fait rien, le tireur et les servants vident toutes leurs bandes. Sous la pression et le feu des engins blindés qui les abordent de face, la mitrailleuse est annihilée, le tireur est blessé sur sa pièce. La situation me semblait quelque peu compromise ; je voyais très nettement la fermeture de la tenaille et peu s'en fallait que nous soyons tous bloqués dans l'étau. Je donne l'ordre de repli ; l'opération s'opère parfaitement et quoi que le repli est donné, le feu de notre côté ne se ralentit point étant donné que l'ordre avait été ainsi donné : le repli par demi-groupe sous le feu de l'un et de l'autre et ainsi de suite. J'avais donné comme point de ralliement le Sotoul en passant par le Mas de Camp où était cantonné l'A.R. Le détachement a fait bonne figure au feu. Il s'est bien tenu dans l'ensemble ; il y a eu des actes de bravoure magnifiques, d'autres ont été plus tièdes. De notre côté, nous avons 7 tués et quelques blessés. Je signale entre parenthèse que tous nos morts ont été achevés à coup de baïonnette et j'insiste sur le fait que tous ont été lardés à l'arme blanche. J'ai présidé à l'inhumation de nos morts, j'ai pu constater le fait. Du côté allemand, je ne connais pas leurs pertes, mais je suis certains qu'elles ont été lourdes. Il n'est pas douteux que la mitrailleuse du centre de mon dispositif qui a tiré à vue dans les camions allemands chargés de troupe a fait du bon travail. Sur l'ensemble du dispositif, les fusils et mitraillettes ne sont pas restés inactifs et individuellement il y a eu des actes admirables ; par exemple le résistant Bibé qui voyant à portée de sa main deux Allemands qui venaient sur lui, jette sa grenade au milieu d'eux et c'en ai fait de ces deux hommes. Il y en a eu à bien d'autres. L'infirmier du détachement a parcouru le terrain de combat, il n'a pas trouvé de blessés ou de morts allemands étant donné qu'ils les ont emportés. Mais il a constaté beaucoup d'enveloppes de paquets de pansement et des enveloppes d'ampoule de sérum antitétanique, ce qui indique que de leur côté il y a eu pas mal de casse. A l'heure actuelle, je cherche à rassembler mon détachement qui est quelque peu épars. J'ai une quarantaine d'hommes sous la main ; quelques uns sont dans les bois, d'autres sont un peu plus loin et ont dépassé le point de ralliement que j'avais fixé. Je ne désespère pas de les rassembler : peu à peu ça vient. A la suite de cette opération, les Allemands ont incendié et détruit tout mon parc auto que j'avais eu tant de mal à former ; une dizaine de voitures etd e camions sont brûlés. La ferme et la grange de M. Besse à Blazy sont incendiées ; la maison de M. Bertrand au Mas de Guinet l'est également. En dernière heure, j'apprends que les Allemands auraient eu dans cette affaire au moins 60 tués et un nombre de blessés au moins supérieur. Je tiens à signaler que le poste radio a été pris par les Allemands ainsi que l'indicatif ; il y aura lieu de le changer de toute urgence. Depuis hier matin, je suis installé à la ferme du Ruffet, au sud et sur le petit chemin qui relie le mas du Camp. Par ailleurs, je signale que toutes les notes et archives du détachement ont été brûlées : il ne me reste plus rien. En dernière heure, j'apprends que l'A.R. Qui stationnait dans les environs vient de partir pour se porter en cantonnement dans la région de Cazals qui d'une part est plus éloignée du centre que nous occupons et d'autre part la région en question est une zone boisée et neuve pour ce genre de camouflage. Il n'est pas douteux, en effet, qu'ici nous sommes très nettement l'objet de l'attention des Allemands : c'est ainsi qu'aujourd'hui ceux-ci occupent en force Mercuès et Calamane après avoir fusillé ces jours derniers 22 otages à Boissières. Je ne pense pas pouvoir rester ici bien longtemps et dès que je le pourrai, j'envisage la possibilité de me porter dans la région de Cènevières ; le malheur veut que je ne dispose plus de mes moyens de transport : comme je le disais plus haut tout a été détruit par les Allemands à la suite du combat dont il est question dans ce rapport."


Ordres du 29 juillet 1944 pour l'attaque de SOUILLAC[modifier | modifier le code]

"En exécution du plan de harcèlement prévu, les éléments partie du secteur II, des secteurs IV et éventuellement Gourdon, prendront, dès la parution de cet ordre, place dans le dispositif qui leur est assigné et qui a pour but d'interdire la route nationale n° 20, de harceler l'ennemi qui s'engagerait sur cette voie, de lui infliger des pertes par un engagement vif rapide et violent, au moyen de grenades, fusils et fusils mitrailleurs, éventuellement avec le P.I.A.T.

A cet effet le groupe de Cahors prendra position entre Cressensac et le nord de La Chapelle‑Auzac, exactement à partir de « Le Maure »jusqu'à Leygonie inclus. Le groupe de Cahors étant placé dans une position désavantageuse, la topographie du terrain ne se prêtant pas à une action de ce genre et ne disposant pas dans la partie de son secteur de falaises surplombant la route, il lui sera bien difficile d'attaquer une colonne blindée venant par la route nationale. Ce groupe aura pour mission de couvrir le dispositif sud, surveillera la fraction de route N 20 de « Le Maure » à Leygonie, au sud de la portion de la route nationale n° 703, de Martel à Souillac et enfin, à l'est, la fraction de la route nationale n° 681, de Martel à Cressenssac. Étant donné que la route nationale 20 dans la partie de ce secteur manque de couverts, de falaises et sites naturels propices à une embuscade, le groupe de Cahors s'installera et se déploiera à quelques centaines de mètres de la route, dans la nature, sous les couverts, prêt à agir et infliger des pertes à l'ennemi si l'occasion se présente. Je répète que l'engagement doit être vif, violent et rapide. Éviter de se laisser accrocher. Rompre le combat après une vive action, se replier, faire face un instant, engager l'action vivement, rompre encore et ainsi de suite. Le secteur II prendra position face à la route nationale n°20 à l'ouest dans le secteur compris entre le pont de Lanzac inclus et Saint-Projet. Un noyau solide avec mitrailleuse tiendra le pont de Lanzac, un autre avec deux fusils mitrailleurs au lieu-dit « a cuve à goudron », sur la falaise, un troisième, avec deux fusils mitrailleurs également, sera placé à Grézelade, sur la falaise surplombant la route.

Ces groupes auront pour mission d'attaquer les colonnes allemandes passant sur la route par tous les moyens mis à leur disposition : fusils mitrailleurs, mitraillettes, fusils et grenades. Les troupes n'ouvriront le feu que sur l'ordre formel de leur chef qui conviendra d'un coup de sifflet pour l'ouverture et d'une série prolongée et alternative pour la cessation du feu et le repliement.

Il est bien entendu et j'insiste là-dessus et je le répète, les groupes n'ouvriront le feu que l'ordre de leur chef, c'est une question de discipline du feu et aussi une question de sécurité et de certitude du succès. Le feu ne sera ouvert que sur les camions transportant des troupes, les chars seront négligés. En principe, chaque colonne allemande est précédée d'une série de chars et chenillettes, les laisser passer et ouvrir le feu ensuite sur les camions qui suivent. Comme il a été dit plus haut en ce qui concerne le groupe de Cahors, ne pas se laisser accrocher, se replier rapidement, faire face et ainsi de suite. En cas d'attaque massive et au cours de laquelle un repli pourrait être envisagé, le premier repli pour le secteur II s'exécutera sur Nadaillac le Rouge. Enfin, un deuxième repli et le regroupement définitif à Masclat.

En ce qui concerne le placement des groupes, il y a lieu de prévoir la mise en place dès l'aube jusqu'au crépuscule et j'estime qu'il est inutile de laisser les hommes sur la position la nuit, étant donné que les Allemands évitent tout déplacement dès la chute du jour. En conséquence, et sur le territoire comprise dans le dispositif, une ferme ou grange sera reconnue et utilisée comme cantonnement de nuit et d'alerte. Pendant la durée des opérations, cette ferme ou grange servira de centre de ravitaillement. Dès que les groupes seront en place dans la journée il ne doit plus y avoir de mouvements : les hommes devront être pourvus de vivres pour le jour ; le repas du soir sera consommé dans la ferme. Pour le groupe de Cahors, le premier repli envisagé en cas d'attaque massive sera Rignac, le deuxième Bournissar et enfin éventuellement Strenquels. A partir de demain, le groupe de Strenquels se tiendra prêt à être en mesure d'opérer dansles mêmes conditions qu'il est indiqué ci-dessus pour les groupes du secteur II et se placera sur le chemin de Meyronne exactement entre Meyronne et Les Vaches au lieu-dit « Le Linon » avec mission d'interdire la route.

P.C. Du commandant : P.C. Martin ferme de l'Espellit, avec un groupe de corps franc. Chaque chef de groupe, sauf pour le groupe de Cahors qui l'a déjà fait, enverra au P.C. Du commandant un agent de liaison.


Destinataires : P.C. Le 24 juillet 1944 chefs de groupe Le commandant Drouot, commandant départemental Commandant le dispositif colonel. Signé : Drouot"


Compte-rendu du 30 juillet 1944 sur l'attaque de SOUILLAC[modifier | modifier le code]

"P.C. Secteur II, le 30 juillet 1944 F.F.I

Le 19 juillet 1944, vers midi trente, un convoi allemand composé de 30 véhicules (voitures, camions) précédé et suivi d’engins blindés, s’est présenté sur la route nationale 20 dans le dispositif de harcèlement des groupes Vény. Immé diatement prévenu, je vois devant moi défiler à vive allure les camions allemands. L'intervalle de sécurité n'est pas respecté. Il y a des à-coups dans la colonne et l'on a l'impression très nette que ce détachement veut franchir de l'espace, s'en aller, gagner le Nord à toute vitesse. Il y a du silence, il n'y a pas un coup de feu. Depuis Montauban, ce détachement a pu venir jusqu'ici sans entraves. Tout en somme pouvait paraître parfait au chef de détachement. La colonne continue mais, arrivée à la auteur de Loupiac, les choses changent et se gâtent.

Le fusil mitrailleur du groupe avancé du secteur II, placé sur la falaise de la route ouvre le feu sur les camions et prend tout le convoi d'enfilade. Les balles pleuvent un peu partout sur les camions. D'un seul coup, c'est la panique. Si, auparavant, le convoi marchait à vive allure et allègrement, il n'en est plus de même maintenant : c'est l'arrêt brusque. Toutes les voitures s'arrêtent : on voit par la pensée le geste des conducteurs cherchant à arrêter rapidement leur véhicule. Le fusil mitrailleur continue son tir : j'entends parfaitement la détonation de trois ou quatre grenades, quelques coups de fusil complètent le tout et le petit groupe décroche pour se porter dans les bois voisins. Il avait raison : des premières voitures, les Allemands ont mis pieds à terre et cherchent à prendre de revers le petit noyau de résistance. Trop tard, ils sont déjà partis. Le temps de fouiller autour de cet endroit maudit et c'en est fini. Sur l'ordre du chef de convoi, tout le monde monte en voiture et en route direction le Nord. Ils pensaient peut-être que c'était fini : un petit accroc sur la route. Cela ne faisait que commencer. Arrivés au lieu-dit « Crézelade » la situation change. Si, à la hauteur de Loupiac, ils ont été reçu par un fusil mitrailleur, ici c'est deux qui leur souhaitent la bienvenue et, lorsque la colonne arrivé, ces deux armes entrent en jeu. La première vide tous ses chargeurs. La deuxième la moitié. Tout le groupe ouvre le feu. C'est un beau vacarme et, pour compléter le jeu, des grenades sont déversées sur les véhicules. Malheureusement je crois que les grenades n'ont pas fait tout le mal qu'elles auraient dû faire en raison de ce que tous les camions étaient couverts. Nos hommes ont bien jeté les grenades sur les camions mais elle ont glissé et explosé par terre.

Si, au premier accroc de Loupiac, c'était la panique, ici, c'est la débandade. Tous les camions s'arrêtent brusquement et rentrent les uns dans les autres. Ce n'est pas fini. L'officier met son détachement en marche et en route pour Souillac où il a semble-t-il hâte d'arriver. Malheureusement pour lui, il a le poste dit « La cuve à goudron » qu'il faut franchir. Il ne s'en doute pas. Le poste est placé à un tournant prenant d'enfilade toute la route. Le chef qui commande n'est pas homme à se laisser influencer par l'arrivée massive de ce convoi. Non seulement il dispose de deux fusils mitrailleurs mais aussi d'une mitrailleuse. Il a ses armes en position et prêtes à tirer : les hommes couchés sont invisibles. Lui observe. Le convoi arrive. Sans la moindre hésitation, le Lt Thibault laisse s'engager la colonne jusqu'à sa hauteur et, lorsque tout le convoi est dans la nasse, il commande l'ouverture du feu. A ce moment les deux fusils mitrailleurs donnent. La mitrailleuse tire, mais pendant quelques instants seulement : une bande de 250 cartouches a pu être passée. Les hommes tirent. Tout va très bien. Encore une fois le convoi est arrêté. Troisième panique. Les postes tiennent plus de 20 minutes, mais à un moment donné ils sont obligés de se replier. Les Allemands passant par la vieille route (voir croquis n°2) les prennent à revers. Quelques coups de feu sur les arrivants et c'est la guerre en rase campagne. Le calme revient. Nos hommes gagnent le repli prévu. Les Allemands ne poussent pas, ne poursuivent pas.Ils sont indolents quoique jeunes, très jeunes. Enfin, le convoi se remet en route pour Souillac mais ça ne marche pas très bien. Les moteurs sont touchés, les mises en marche difficiles et ce n'est qu'attachés les uns aux autres que les camions peuvent arriver non sans avoir encore une fois essuyé le feu au pont de Lauzac. Il était temps, le convoi n'en peut plus. Il faut à tout prix revoir les moteurs, posséder aux réparations nécessaires avant de prévoir une poussée plus en avant. Il est environ 15 heures. Le convoi est immobilisé à Souillac pendant plus de trois heures. Vers 17 heures, je décide d'exécuter une reconnaissance vers Souillac. Je savais parfaitement qu'ils étaient là. Je voulais me rendre compte. Je pars avec la voiture de mon P.C. et je me porte en direction de la ville. Je fais garer ma voiture à quelque 100 mètres avant le pont de Lanzac et pousse à pied jusqu'au pont. Je ne trouve personne, sauf une femme qui se précipite vers moi et me dit : « Monsieur, partez d'ici, vous allez vous faire tuer. Les Allemands sont là ». « Ne vous inquiétez pas, Madame, lui dis-je, j'ai une mission, je l'accomplirai. » Je redescends l'avenue qui conduit à Souillac. Arrivé à l'entrée de la place des Marronniers je tombe, sans le savoir, sur le convoi allemand à l'arrêt. Les Allemands sont là, tournant autour des voitures, vérifiant les moteurs. J'ai eu le temps de compter trente véhicules, chiffrer à 250 environ le nombre de fantassins composant le convoi et me suis retiré ma mission terminée. La colonne a quitter Souillac vers 18 heures, 18 heures 30, en passant par le secteur occupé par les F.T.P entre le nord de Souillac et La Chapelle-Auzac (voir croquis n°3). Elle a essuyé le feu de ce groupement mais avec moins de vigueur que dans le secteur II groupe Vény. En outre, les F.T.P ont eu un peu de panique. Puis, le convoi s'engage et entre dans la partie occupée par le secteur IV. Il a été quelque peu malmené et le fait le plus saillant est l'incident du char qui, avant l'ouverture du feu et sans le savoir, s'arrête face à un groupe en position sur la route pour vérifier son moteur. Très sagement, personne ne dit rien, mais le feu a été ouvert sur l'équipage en train de réparer. Dans l'ensemble, tout le monde s'est bien tenu, mais principalement les éléments du secteur II. Les Allemands ont dû avoir des pertes. Nous savons déjà qu'ils ont eu des morts dans la partie sud du dispositif. Nous savons aussi qu'ils ont fais soigner les blessés à Souillac. Mais nous ne saurons jamais le chiffre exact de leurs pertes, car, comme on le sait, les Allemands emportent toujours leurs morts et leurs blessés. A la suite de cette affaire je signale que nos hommes sont parfaitement à la hauteur de la situation. Je crois devoir signaler qu'à la suite de ce combat il est peu probable que la colonne « Hermann Goering » qui nous est signalée passe et emprunte le même trajet.

Pièces annexées : Le lt-colonel Drouot 3 croquis commandant provisoirment le secteur II 1 feuille de renseignement de l'agent de liaison de Souillac Signé : Drouot"


Postérité[modifier | modifier le code]

- Une rue à CAHORS (46) a été inaugurée en sa mémoire: "rue colonel Georges DELMAS"
- La 120e promotion (2013-2015) de l’École des officiers de la gendarmerie nationale de MELUN (77) est baptisée de son nom par le ministre de l'Intérieur le 03 juillet 2014.³⁴

Références[modifier | modifier le code]

¹Services Historique de la Défense de VINCENNES
²Ombres et espérances en Quercy, Les Éditions de La Bouriane, Gourdon - Format : 17 x 22, 5 cm - 482 pages - 1999
- les combats de Gigouzac, page 6 et 7
³ Promotion Colonel Delmas de l'EOGN
hommage de la 120ème promotion de l'EOGN à GIGOUZAC - hommage de la 120ème promotion