Trafic d'animaux

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Aileron de requin en vente à Hong Kong.

Le trafic d'animaux est le commerce illégal d'animaux, il pose notamment un problème pour la conservation des espèces. Si la déforestation, l'urbanisation et la pollution sont les causes premières de la disparition des espèces animales et végétales, le trafic d'animaux a lui aussi un impact non négligeable sur certaines espèces et sur l'équilibre qui en dépend.

Description

Le commerce d'une espèce, de spécimens morts ou vivants, entier ou certains organes, entraine la plupart du temps sa chasse dans la nature, et ont souvent provoqué une décroissance des populations jusqu'à un seuil critique où la survie de l'espèce est menacée.

Le commerce d'animaux est considéré comme du trafic à partir du moment où le prélèvement, le transport ou la vente des animaux ou des parties d'animaux concernées est interdit en législation internationale ou internationale, par la convention de Washington (CITES), par exemple.

Provenance de la marchandise

Les animaux ou parties d'animaux qui font l'objet d'un trafic sont souvent issue d'un prélèvement illégal, autrement nommé braconnage.

Le prélèvement peut également être légal dans la législation du pays dont il provient. Dans le cas de l'ivoire d'éléphant, son prélèvement et son commerce était légale avant 1989, cependant aujourd'hui sa vente est interdite.

La marchandise trafiquée provient souvent des pays tropicaux, en Afrique, en Asie du Sud-Est, ou en Amérique du Sud, mais pas uniquement.

Flux

Plusieurs associations et organisations intergouvernementales considèrent qu'il s'agit du troisième[1] plus gros négoce illégal mondial, derrière le trafic de drogue (400 milliards de dollars par an en 1995) et le trafic d'armes (estimation difficile) ou le quatrième après le trafic de stupéfiants, la contrefaçon et le trafic d'êtres humains[2]. Les chiffres disparates révèlent la difficulté à estimer cette activité et à distinguer le commerce légal du commerce illégal qui concerne plus des parties d'animaux (peaux de reptiles, cornes de rhinocéros, ivoire, ailerons de requin, ormeaux) que des animaux vivants utilisés comme animaux de compagnie[3]. Le trafic d'animaux est en constante augmentation.

L'Organisation mondiale des douanes situe ce trafic en 2002 à six milliards d’euros.

L'association écologiste internationale World Wild Fund (Fonds Mondial pour la Nature - WWF) estime le marché à 15 milliards d'euros par an et selon son rapport en 2006, ce trafic concerne 50 000 singes, 640 000 reptiles, 1,5million d’oiseaux, 3 millions de tortues et 350 millions de poissons d’aquarium, en plus de « produits dérivés » (1,6million de peaux de lézards, 1,1 million de fourrures, 1,1 million de peaux de reptiles, 1million de morceaux de coraux, 300 000peaux de crocodiles, 21 000 trophées de chasse et 300 tonnes de caviar, soit un quart du "trafic légal")[4].

L'Office national de la chasse et de la faune sauvage évoque un chiffre de 160 milliards d'euros par an pour l'ensemble des animaux.

En 2016, l'IFAW calcule que ce trafic aurait généré 17 milliard d'Euro de recette selon une estimation basse[5].

Débouché

Les débouchés du trafic d'animaux peuvent êtres la médecine asiatique, la demande en animaux de compagnie dans les pays occidentaux, la consommation de viande de brousse en Afrique (ou en occident) ...

La Chine est l'un des plus gros consommateurs au monde de produits dérivés d'espèces sauvages, elle importe de l'ivoire d'éléphant, des ailerons de requins, des cornes de rhinocéros, de la bile d'ours ou des écailles de pangolin[6], ces produits sont par exemple utilisés dans la médecine tradionnelle (qui n'est pas efficace)[7].

L'UE est également un débouché majeur d'après l'IFAW, qui a comptabilité 800 dossiers de saisie de faune et de flore protégées, par les douanes dans l'UE. Trois pays concentre 85 % de ce commerce avec la France en tête[8].

Lien avec le grand banditisme

Pendant le génocide au Rwanda, puis les rébellions dans le Kivu des animaux chassés illégalement étaient échangés contre des armes et le trafic d'animaux a alimenté les conflits. Il a également permis de financer Al-Qaïda[9], puis Boko Haram[5].

Impact

Le trafic d'animaux met en péril la diversité biologique de la planète, notamment par son impact sur les grands mammifères.

Il a également un impact important dans les pays d'où proviennent les marchandises. Les groupes de braconniers font régner la terreur dans les villages, la drogue qui sert à acheter les produits est ensuite largement distribuée, les parcs nationaux confronté à l'insécurité et à la disparition de leur faune ne peuvent attirer de touristes.

Exemples

Lutte contre le trafic

La lutte contre le trafic d'animaux protégés fait partie d'une cible de l' Objectif de développement durable n° 15 de l'ONU.

Lutte contre la demande

La lutte contre la demande en animaux sauvage ou en produits issues d'animaux sauvage peut prendre plusieurs formes : l'interdiction par la loi du transport ou de la vente de ces produits, la sensibilisation des consommateurs aux effets de leur demande ou la réponse à cette demande par des moyens légaux et moraux.

Reglementation

Les espèces d'animaux dont le risque d'extinction est élevé sont protégées par la convention de Washington (ou CITES). Celle-ci surveille, régule ou interdit le commerce international des animaux dont la situation est problématique ou peut le devenir si rien n'est fait.

L'arsenal législatif doit s'accompagné d'une formation adéquate des douaniers et agents de police qui contrôlent l'importation et la vente d'animaux, pour qu'ils soient aptes à reconnaître les espèces dont le commerce est règlementé.

Sensibilisation et éducation

Création de source d'approvisionnement légales

L'élevage, y compris d'espèces rares afin de diminuer les prélèvements dans la nature (comme c'est le cas pour certains poissons d'aquarium, des insectes, etc.).

Lutte contre le prélèvement

De nombreux défenseurs de l'environnement luttent directement contre les braconniers, dans les parcs africains ou asiatiques des brigades armées protègent les animaux. Toutefois, certaines difficultés doivent être surmontées :

  • les brigades anti-braconnage doivent être suffisamment équipées et rémunérées ; des agents mal payés travaillent souvent mal, et peuvent même prêter main-forte aux braconniers ;
  • il est parfois difficile d'éviter les abus (par exemple, tirs sans sommation sur des braconniers et règlements de comptes) chez ces brigades, qui doivent être suffisamment formées.

Il existe aussi des moyens de lutte contre le braconnage « à la source », en améliorant le niveau de vie des communautés locales (vivant généralement dans des pays pauvres), par différents moyens :

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

  1. Trafics d'animaux sauvages
  2. « Un rapport inédit dénonce l’impact du trafic d’espèces sauvages sur la sécurité internationale », sur International Fund for Animal Welfare,
  3. Stéphane Quere, Sylvain Auffret, La peau de l'ours. Le livre noir du trafic d'animaux, Éditions Nouveau Monde, 251 p. (ISBN 978-2-84736-673-0)
  4. « Le prix de la peau de l’ours », sur lenouveleconomiste.fr,
  5. a et b « Trafic d'animaux protégés : on a remonté la filière », sur Geo.fr, (consulté le )
  6. « Réduire la demande en produits illicite en Chine », sur ifaw.org (consulté en )
  7. « Les croyance de la médecine chinoise à l'origine d'un important trafic d'animaux », National Géographic [en ligne] (consulté en )
  8. « Lutter contre le trafic des animaux sauvages en France », sur ifaw.org (consulté en )
  9. « Trafics. Quand les cornes de rhinocéros financent Al-Qaïda », sur courrierinternational.com, The independant on sunday - Londre, (consulté en )