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Théodore Baron

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Théodore Baron
Théodore Baron.
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Théodore Baron, né à Bruxelles le et mort à Saint-Servais le , peintre paysagiste belge, est un des initiateurs de l'école nouvelle de paysage.

Origines et formation

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Né à Bruxelles en 1840, il est le fils unique de François Baron, peintre décorateur et de Rosalie Dubois[1][2].

À partir de 1854, il étudie la peinture de style académique auprès de Hippolyte de La Charlerie, à l'atelier Saint-Luc de Bruxelles, puis à l'académie de Bruxelles (1854-1858) auprès de Henri Van der Hecht et de Louis Dubois[3]. Il travaille d'abord dans la banlieue de Bruxelles, et notamment à Auderghem.

Premiers pas à Calmpthout

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Sa palette évolue vers davantage de liberté au contact de peintres avec lesquels il se forme dans les années 1860 à l'École de Calmpthout.

Il noue une solide amitié dès 1863 avec le peintre de marine Louis Artan de Saint-Martin[4].

De 1865 à 1867, il peint à Calmpthout[5] et apporte sa vision de l'art aux peintres de l'École : Isidore Meyers, Jacques Rosseels et Florent Crabeels[4].

En 1868, il est nommé secrétaire, trésorier et organisateur des expositions de la Société libre des Beaux-Arts, où il prône la liberté d'expression aux côtés des artistes peintres Artan et Dubois, ce dernier étant un fervent admirateur de Gustave Courbet[4].

En 1869, il vit à Bruxelles et guide le peintre Adrien-Joseph Heymans. De cette période datent les premières œuvres peintes en Ardenne, notamment à Anseremme (où il rejoint, durant l'été, la « colonie d'Anseremme »).

Alors qu'il habite encore à Bruxelles, il peint dans le Condroz et le Brabant. Il envoie quatre tableaux réalisés dans le Condroz au salon triennal de Bruxelles de 1869. Il est apprécié par Camille Lemonnier qui l'accueille dans sa maison de campagne à Profondeville.

Il voyage longuement en France et séjourne à Fontainebleau où il subit l'influence de Théodore Rousseau. Il visite ensuite les Pays-Bas, l'Italie, puis l'Allemagne et la Moselle qui l'inspirent picturalement.

Il est fait Ruban Chevalier de l'ordre de Léopold Chevalier de l'ordre de Léopold le [6].

En 1884, il épouse à Bruxelles Mathilde Courtin.

De 1886 à 1889, il s'intéresse à la lumière et se laisse séduire par les théories impressionnistes[4].

Il devient professeur à l'académie des beaux-arts de peinture et de dessin de Namur, et directeur en 1893. Il y fait figure de précurseur de la nouvelle école de peinture belge.

Vers la fin de sa vie, il revient vers une vision plus réaliste de l'art[7].

Il meurt, à Saint-Servais, le .

De 1865 à 1867, il peint principalement à Calmpthout[5], mais à partir de 1869, il peint le long des rives de la Meuse, dont les sites séduisent vers la même époque des artistes tels Hippolyte Boulenger ou Félicien Rops[4]. Il travaille aussi durant un bon moment à Hoeilaart. À Auderghem, il aurait peint diverses toiles ayant pour sujet les anciens étangs du Rouge-Cloître.

Il privilégie les gris, et excelle dans les tonalités hivernales.

Réception critique

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Selon Suzanne Houbart-Wilkin, si Baron a peint accessoirement des natures mortes et des vues de villes comme Malines ou Gand dans les années 1880, il est avant tout un

« libérateur du paysage, un artiste pour qui priment la noblesse et la simplicité des lignes comme la sensation de la matière, le poids d'un ciel chargé de nuages, le sable des dunes, la terre sous son aspect le plus simple. Tandis que ses dessins montrent une grande précision topographique, ses meilleures peintures allient une composition d'une sobriété voulue à une facture faite de touches apparentes d'une grande densité, mais nuancée dans les valeurs et les tons[7]. »

Suzanne Houbart nuance ensuite son appréciation en écrivant :

« L'art de Baron est inégal. L'artiste respire l'air du temps[...] Toutefois, il a une manière et un esprit qui lui appartiennent en propre. Ses œuvres les plus originales sont mes plus austères, les plus dépouillées. Il excelle à rendre la Campine, les étendues de bruyères, les marais, les plateaux désolés de l'Eifel. La composition semble à première vue rudimentaire. Basée sur l'horizontale avec un tiers de ciel, deux tiers de sol, souvent sans même l'accent d'un arbre pour soutenir les perspectives, il arrive à rendre l'aspect sauvage, essentiel d'une région[7]. »

Quant à Camille Lemonnier, il affirme :

« Le grès, les schistes, le calcaire lui furent révélés comme l'os et la configuration dorsale d'un organisme tellurique, encore boursouflé de chaos. [...] Sa mémoire était un répertoire extraordinaire de formes où venaient se classer les grandes lignes déroulées d'un recul de plaines ou de montagnes, aussi bien que les grumes veloutées d'une écosse, la crète déchiquetée des labours, les squames effritées d'un pan de roche.[...] Quelques œuvres, par leur structure et un climat pictural novateur, annoncent certains paysagistes du XXe siècle[8]. »

Quelques œuvres

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Postérité

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Une rue Théodore Baron honore sa mémoire à Auderghem, où il aurait peint diverses toiles ayant pour sujet les anciens étangs du Rouge-Cloître.

  1. conjoints domiciliés rue Haute, no 351
  2. Son acte de naissance, rédigé en français le précise qu'il est né le même jour à trois heures du matin (acte no 2882 de l'année 1840)
  3. Suzanne Houbart-Wilkin 1961, p. 43.
  4. a b c d et e Suzanne Houbart-Wilkin 1961, p. 44.
  5. a et b M. Lamertin, Mémoires, vol. 4, Bruxelles, M. Lamertin, coll. « Collection in 8° », , 147 p., p. 49.
  6. Moniteur, « Nominations », Moniteur belge, no 135,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le )
  7. a b et c Suzanne Houbart-Wilkin 1961, p. 45.
  8. Suzanne Houbart-Wilkin 1961, p. 45-46.
  9. R, « Le Salon triennal de Bruxelles de 1881 », Journal de Bruxelles, no 224,‎ , p. 1-2 (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

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Liens externes

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