Sigurd (opéra)

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Sigurd
Description de cette image, également commentée ci-après
Affiche de G. Hartmann pour Sigurd (1880).
Genre Opéra
Nbre d'actes 4
Musique Ernest Reyer
Livret Camille du Locle et Alfred Blau
Langue
originale
Français
Sources
littéraires
La Chanson des Nibelungen et les Eddas
Création
La Monnaie, Bruxelles

Personnages

Sigurd est un opéra en quatre actes, neuf tableaux et deux ballets d'Ernest Reyer, sur un livret de Camille du Locle et Alfred Blau. Tout comme la tétralogie de l'Anneau du Nibelung de Wagner, l'histoire se base sur la chanson des Nibelungen et les Eddas, avec des différences cruciales par rapport à la version wagnérienne plus connue (le rôle du surnaturel est limité, et remplacé plutôt par le destin ; le prologue se déroulant au Paradis dans la version originale a d'ailleurs été retiré par la suite). En comparaison avec l'œuvre de Wagner, Sigurd peut se décrire comme une épopée avec les techniques du grand opéra.

Initialement esquissée en 1862 (et terminée, au brouillon, en 1867), l'œuvre a attendu de nombreuses années avant de pouvoir être jouée en intégralité. L'orchestration des différents fragments progressait très lentement, et une fois terminés ils étaient parfois joués lors de concerts différents. Le projet original de monter l'œuvre à l'Opéra de Paris ayant échoué, Sigurd fut créé au théâtre de la Monnaie à Bruxelles le . Dans l'année qui suivit, il fut joué avec beaucoup de succès à Covent Garden, Lyon, Monte-Carlo et, finalement, à l'Opéra de Paris le . Dans les années qui suivirent, il fut également donné à La Nouvelle-Orléans et à la Scala de Milan. Depuis, il est repris de manière périodique, principalement en France et à Monaco.

Distribution de la création[modifier | modifier le code]

Rôles Voix Création, [1]
(Chef d'orchestre : Joseph Dupont)
Sigurd, héros franc Ténor Julien Jourdain
Gunther, Roi des Burgondes Baryton Maurice Devriès
Hagen, compagnon de Gunther Basse Léon-Pierre Gresse
Brunehild, Valkyrie expulsée du Paradis Soprano Rose Caron
Hilda, sœur de Gunther Mezzo-soprano Rosa Bosman
Uta, nourrice de Hilda Contralto Blanche Deschamps-Jéhin
Le Grand Prêtre d'Odin Baryton Maurice-Arnold Renaud
Irnfrit Ténor Jean Goffoël
Hawart Baryton Mansuède
Ralunc Basse Stalport
Le Barde Basse

Personnages des ballets : les trois Nornes, les Valkyries, les Nixes, les Alfes, les Kobolds, les Guerriers et les Épouses.

Argument[modifier | modifier le code]

L'histoire se déroule à Worms et en Islande au Ve siècle, au temps d'Attila.

Hilda, la sœur cadette de Gunther, Roi des Burgondes, est amoureuse du héros Sigurd, bien qu'elle soit promise à Attila lui-même. A l'instigation de sa nourrice (Uta), elle donne à Sigurd une potion qui l'amène à ses pieds. Sigurd, Gunther et Hagen se jurent alors fidélité et se mettent en route pour l'Islande, où Brunehilde est endormie sur un rocher élevé, entouré d'un cercle de feu et d'êtres surnaturels. Là, Sigurd, pour gagner la main de Hilda, doit vaincre ces monstres et passer à travers les flammes, et gagner Brunehilde pour Gunther en se faisant passer pour lui. Son visage est bien caché par sa visière, et Brunehilde, en toute innocence, accepte Gunther comme son sauveur et se donne à lui. Par la suite, le secret est révélé par Hilda dans un accès de jalousie, ce sur quoi Brunehilde libère Sigurd de l'enchantement de la potion. Il reconnaît alors en Brunehilde son épouse ordonnée par les dieux, et ils chantent ensemble un duo d'amour passionné, mais avant que Sigurd ait pu goûter à ce récent bonheur, il est traîtreusement tué par Gunther durant une partie de chasse. Son corps est ramené au palais, et Brunehilde se suicide en se jetant dans le bûcher funéraire. Une apothéose magistrale clôture l'opéra quand les esprits de Sigurd et de Brunehilde s'élèvent au paradis, et l'on aperçoit les soldats d'Attila marchant sur les cadavres des Burgondes[2].

Principales représentations[3][modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de La Monnaie
  2. Streatfield R A. The Opera. London, Routledge & Kegan Paul Ltd, 1925.(en)
  3. Almanach Amadeus(it)

Source[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]