Siège de Béjaïa (1326-1329)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Siège de Béjaïa

Informations générales
Date 1326-1329
Lieu Vallée de la Soummam, Béjaïa
Issue Echec des ziandes
Belligérants
Zianides Hafsides
Commandants
Abû Tâshfîn Abū Yahyā Abū Bakr

Campagne zianide d'unification du Maghreb central

Le siège de Béjaïa est une tentative majeure des Zianides de prendre la ville à leurs rivaux hafsides. Elle est menée de 1326 à 1329 par le sultan zianide Abû Tâshfîn.

Contexte[modifier | modifier le code]

Les sultans zianides mènent une politique d'expansion vers l'est, au détriment des Hafsides. Des sultans dissidents hafsides occupent les villes de Béjaïa et Constantine au début du XIVe siècle. L'assassinat d'Ibn Huluf, chef sanhadja qui sert de lieutenant au sultan de Béjaïa, par ordre du prétendant de Constantine, Abū Yahyā Abū Bakr, pousse les Sanhadja et Dawawida, alliés traditionnels de Béjaïa, à rallier les Zianides[1]. En 1313, Abou Hammou prend et fortifie Azeffoun aux cours de ses expéditions contre Béjaïa. Cette position retranchée sert de base à l'expédition de son successeur Abû Tâshfîn en 1326[2]. Ce dernier monte sur le trône en 1319 et mène la même année un premier raid sur Béjaïa. Les attaques contre cette ville se répètent pratiquement chaque année au cours de campagnes militaires qui atteignent parfois Annaba et les confins de l'actuelle Tunisie[3].

Au gré des expéditions, Béjaïa est menacée par l'édification progressive de forts dans la vallée de la Soummam[3] dont deux premiers forts, à deux jours de marche de la ville, bâtis par en 1321 au lieu-dit Hisn Bakr[4] ou Hisn Taggar[3].

Le sultan zianide Abû Tâshfîn favorise les querelles chez ses ennemis : il alimente les divisions au sein des Hafsides en soutenant des prétendants fantoches et apporte son soutien aux tribus arabes révoltées. Il va même au cours de ses campagnes prendre momentanément Tunis en 1324-1325, mais sans réussir à faire tomber Béjaïa[4].

Déroulement[modifier | modifier le code]

En 1326, les Zianides établissent la forteresse de Temzezdekt à un jour de marche de Béjaïa. Son nom rappelle délibérément une ancienne citadelle zianide dans la région frontière d'Oujda[3]. Cette forteresse peut contenir 3 000 hommes et marque le blocage des communications de la ville qui subit, en conséquence, la disette et reste coupée de tout renfort hafside en provenance de Constantine ou Tunis[4]. Enfin, au moment le plus critique pour la cité assiégée, en 1329, Abû Tâshfîn fait construire une place forte à Al Yakuta, à l'embouchure de la Soummam[3].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Ces épisodes de sièges répétés poussent le sultan hafside Abū Yahyā Abū Bakr à conclure une alliance de revers avec le sultan mérinide Abu Al Hasan contre les Zianides dès 1329. Au printemps 1331, ce dernier lance une campagne sur Tlemcen pendant que les Hafsides de leur côté font détruire les places fortes zianides de la vallée de la Soummam[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dominique Valérian, Bougie, port maghrébin : 1067-1510, Rome, Publications de l'École française de Rome, , 795 p. (ISBN 978-2-7283-1000-5, lire en ligne), p. 65.
  2. Atallah Dhina, Le Royaume abdelouadide à l'époque d'Abou Hammou Moussa Ier et d'Abou Tachfin Ier, Alger, Office des publications universitaires, , 277 p. (lire en ligne), p. 17.
  3. a b c d et e Robert Brunschvig, La Berbérie orientale sous les Hafsides des origines à la fin du XVe siècle, t. I, Paris, Adrien Maisonneuve, , 476 p., p. 147-148.
  4. a b c et d Valérian 2013, p. 66.

Articles connexes[modifier | modifier le code]