Shigaïte

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Shigaïte
Catégorie VII : sulfates, sélénates, tellurates, chromates, molybdates, tungstates[1]
Image illustrative de l’article Shigaïte
Cristal de shigaïte rouge, sur lit de rhodochrosite rose. 2 cm de large.
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Mn6Al3(OH)18[Na(H2O)6](SO4)2 · 6H2O
Identification
Couleur jaune pâle, jaune vif, jaune doré, orange brûlé ; brun à noir en cas d'altération ; jaune foncé avec inclusions noires non homogènes
Système cristallin trigonal
Classe cristalline et groupe d'espace 3 - rhomboédrique

R3

Clivage parfait sur {0001}
Jumelage sur {0001}
Échelle de Mohs 2
Trait jaune très pâle à blanc
Éclat vitreux, terne
Propriétés optiques
Biréfringence uniaxale (-)
Pléochroïsme visible, O = jaune ; E = jaune très pâle
Spectre d'absorption O > E, ε non déterminé
Transparence oui
Propriétés chimiques
Densité 2,32 g/cm3 (mesurée), 2,35 g/cm3 (calculée)

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La shigaïte est un minéral rare de formule NaAl3(Mn2+)6(SO4)2(OH)18·12H2O[2] ou Mn6Al3(OH)18[Na(H2O)6](SO4)2·6H2O[3] qui se présente généralement sous forme de petits cristaux hexagonaux ou de plaques minces. Il porte le nom de la préfecture de Shiga, au Japon, où il a été découvert en 1985. La formule a été considérablement révisée en 1996, incluant le sodium jusque là absent.

Description[modifier | modifier le code]

Shigaïte rouge foncé et jaune sur rhodochrosite rose

La shigaïte se présente sous forme de cristaux tabulaires hexagonaux allant jusqu'à 2 cm en taille ou sous forme de films minces et de revêtements. Le minéral peut être de couleur jaune, orange brûlé, marron ou noir[2]. Elle est présente dans les gisements métamorphisés de minerai de manganèse[2] et constitue l'analogue Mn2+ de la motukoréaïte (en)[4].

Structure[modifier | modifier le code]

La shigaïte est constituée de feuillets d'oxocations [AlMnII2(OH)6]+ intercalés avec des feuillets d'oxoanions [Na(H2O)6{H2O}6(SO4)2]3−. Les liaisons entre les feuillets et à l'intérieur des feuillets d'oxoanions résulte en grande partie de la liaison hydrogène[4].

Historique[modifier | modifier le code]

La shigaïte a été découverte en 1985 dans la mine Ioï[5], préfecture de Shiga au Japon[3]. L'étude originale, publiée dans la revue Neues Jahrbuch für Mineralogie, Monatshefte[6], a donné la formule chimique comme étant Al4Mn7(SO4)2(OH)22·8H2O. La formule a été considérablement révisée en 1996 après l'analyse d'un échantillon de la mine N'Chwaning, en Afrique du Sud'"`UNIQ--nowiki-00000020-QINU`"'4'"`UNIQ--nowiki-00000021-QINU`"'. Le sodium, passé inaperçu dans l'étude originale, s'est avéré rentrer dans la composition de la shigaïte. Cependant, un volatil non identifié avait été observé : vraisemblablement un complexe contenant du sodium'"`UNIQ--nowiki-00000023-QINU`"'7'"`UNIQ--nowiki-00000024-QINU`"'.

Gisements[modifier | modifier le code]

Les gisements de shigaïte dans le monde (en 2023)[3] :

Le matériel type est conservé au Musée national d'histoire naturelle de Washington, DC en tant qu'échantillon sous la référence 122089.

Association[modifier | modifier le code]

La shigaïte est associée aux minéraux suivants :

Mine Ioï, Japon

Mine Wessels, Afrique du Sud

Mine Iron Monarch, Australie du Sud

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. a b et c (en) « Shigaite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  3. a b et c (en) « Shigaite », sur Mindat.org (consulté le )
  4. a b et c Cooper Hawthorne, p. 91.
  5. Certaines sources l'appellent à tort la mine Loi, probablement parce qu'elles ont confondu le "i" majuscule avec le "l" minuscule (Il).
  6. (en) « Shigaite Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
  7. Cooper Hawthorne, p. 96.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Mark A. Cooper et Frank C. Hawthorne, « The crystal structure of shigaite, (AlMn(super 2+)2(OH)6)3(SO4)2 Na(H2O)6{H2O}6, hydrotalcite-group mineral », The Canadian Mineralogist, vol. 34, no 1,‎ , p. 91–97 (ISSN 0008-4476, lire en ligne [PDF], consulté le )
  • (en) A. Pring, P. G. Slade et W. D. Birch, « Shigaite from Iron Monarch, South Australia », Mineralogical Magazine, vol. 56, no 384,‎ , p. 417–419 (DOI 10.1180/minmag.1992.056.384.15, Bibcode 1992MinM...56..417P, S2CID 140697083, lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]