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Remplacement

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La majorité des soldats non professionnels de l'armée belge du XIXe siècle ont été sélectionnés dans le cadre du système de remplacement

Le Remplacement militaire est le nom d'une politique de conscription militaire en France [1] et en Belgique au XIXe siècle. Dans ce système, lors d'un tirage au sort organisé publiquement par les autorités, sont tirés les noms de ceux qui devront faire le service militaire. Mais les citoyens riches choisis par le tirage au sort préféraient gérer leurs affaires et payer quelqu'un d'autre pour servir à leur place.

En France, le remplacement a été aboli par la loi Berteaux du 21 mars 1905 instaurant le service militaire universel [2].

En Belgique, ce système a été aboli en 1913 et remplacé par le service militaire personnel, une forme de conscription universelle.

Le tirage au sort pour désigner les recrues de l'armée, avec son corollaire le remplacement, est communément pratiqué depuis la loi sur la conscription, du 19 fructidor an VI (1797-98) et conservé jusqu'en 1889. Le renforcement de l'idéologie démocratique avec la Révolution de 1848, les besoins militaires du Second Empire, amènent une remise en question du remplacement comme institution de la société bourgeoise [3].

En 1848, Frédéric Bastiat, élu député des Landes à l'Assemblée constituante, vote contre l'abolition du remplacement (21 octobre 1848).

En Belgique

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L'armée belge s'appuie sur l'enrôlement volontaire, mais aussi, à partir de 1902, sur le tirage au sort, afin de maintenir ses effectifs constants.

Lors d'un tirage au sort organisé publiquement par les autorités, sont tirés les noms de ceux qui devront faire le service militaire.

La contrainte est lourde : Les mauvais numéros (les tombés), doivent servir l’armée quatre années dans l’artillerie ou la cavalerie, vingt-deux mois dans l'infanterie. Mais les citoyens riches choisis par le tirage au sort préfèrent gérer leurs affaires et payer un remplaçant pour servir à leur place.

Dans le Hainaut, certains s’offrent comme remplaçants, surtout les mineurs qui trouvent que la vie de soldat est moins dure que le travail dans les mines de charbon, étant à l’armée logés, nourris, habillés, instruits et rétribués par une solde. Des marchands d’hommes ou des agences se chargent de trouver des remplaçants. Ces remplaçants sont souvent des hommes ayant terminé leur propre service et ayant à l'armée une carotte (une sinécure, comme ordonnance, cuisinier, clairon, commis de bureau, etc.), qui font ainsi plusieurs termes. Cela coûte environ 1 600 francs, grosse somme à cette époque ; seuls les fils à papa peuvent payer un remplaçant [4].

Les libéraux et les catholiques prônent le remplacement comme moyen de privilégier les classes aristocratiques et bourgeoises et sont unis pour le défendre contre les réformateurs[5].

La réponse belge à la guerre franco-prussienne de 1870-1871 a mis en évidence les insuffisances de l'armée du pays pour défendre ses frontières. Le système du remplacement apparaît comme un anachronisme, constituant un privilège injuste pour les riches et diminuant la qualité des recrues de l'armée. Le roi Léopold II est particulièrement désireux de faire abolir ce système et utilise son influence politique pour tenter de persuader les parlementaires de soutenir la réforme.

Le major-général Guillaume, ministre de la Guerre et ancien aide de camp du roi, pousse le gouvernement à adopter la politique de service militaire personnel, mais il échoue à les convaincre et il démissionne du cabinet le 10 décembre 1872[6].

Les deux principales factions politiques, les libéraux et les catholiques, sont unies pour maintenir le remplacement. Seul le Parti ouvrier belge est en faveur du service militaire pour tous. La réforme est retardée.

En 1909, le système est finalement aboli [7], pour être remplacé par un système où un fils par famille est appelé à la conscription dans l'armée[8].

Le 14 décembre 1909, quelques jours avant sa mort, Léopold II approuve le service militaire d' "un fils par famille", ce qui a notamment permis de compter 255.000 hommes sous les drapeaux au seuil de la Première guerre mondiale, pour un service de 15 mois pour l'infanterie, 24 mois pour la cavalerie et l'artillerie à cheval[9].

En 1913, le roi Albert I réussit finalement à faire voter au Parlement une loi instituant la conscription obligatoire pour tous les hommes adultes de plus de 20 ans[8].

Bibliographie

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  • Bernard Schnapper, Le Remplacement militaire en France, quelques aspects politiques, économiques et sociaux du recrutement au XIXe siècle, Paris, SEVPEN, 1968 [10].
  • Jean Waquet, Le remplacement militaire au XIXe siècle. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1968, tome 126, livraison 2. pp. 510-520 [3].

Références

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  1. Waquet, « Le remplacement militaire au XIXe siècle », Bibliothèque de l'école des chartes, vol. 126, no 2,‎ , p. 510–520 (DOI 10.3406/bec.1968.449806)
  2. « Loi des trois ans - Guerre 1914-1918 - Assemblée nationale », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  3. a et b Jean Waquet, « Le remplacement militaire au XIXe siècle », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 126, no 2,‎ , p. 510–520 (DOI 10.3406/bec.1968.449806, lire en ligne, consulté le )
  4. « Le tirage au sort — Le Patrimoine Preslois ASBL », sur www.patrimoinepreslois.be (consulté le )
  5. « La paix, puis la guerre: La question du service personnel », Histoire-des-belges.be (consulté le )
  6. Albert Duchesne, "Guillaume (Gustave)", Biographie Nationale de Belgique, vol. 38 (Brussels, 1973), 289-293.
  7. Bernard, « L'Armée Belge en 1914. (Cours d'Histoire Militaire - 1951) » [archive du ], Clham.org (consulté le )
  8. a et b Denise Galloy et Franz Hayt, La Belgique: des Tribus Gauloises à l'Etat Fédéral, Brussels, De Boeck, , 146 p. (ISBN 2-8041-5098-4)
  9. « Il y a cent ans, Léopold II instaurait le service militaire », sur RTBF (consulté le )
  10. Bernard Schnapper, Le Remplacement militaire en France, quelques aspects politiques, économiques et sociaux du recrutement au XIXe siècle, S.E.V.P.E.N, (lire en ligne)