Razihi

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Razihi
Rāziḥī
Pays Yémen
Nombre de locuteurs 62 900
Classification par famille
Codes de langue
ISO 639-3 rzh
Glottolog jaba1234

Le razihi (Rāziḥī) est une langue sémitique du sud parlée par au moins 62 900 personnes à proximité du mont Razih (Jabal Razih), à l'extrême nord-ouest du Yémen[1]. Avec le faifi, c'est peut-être le seul descendant survivant du sudarabique ancien[2].

Locuteurs[modifier | modifier le code]

Le razihi est parlé dans le Jabal Razih, une montagne située à l'ouest de la ville de Sa'dah, dont le plus haut sommet, Jabal Hurum, culmine à 2 790 mètres. La population du Jabal Razih était d'environ 25 000 habitants dans les années 1970 et est estimée à beaucoup plus[Combien ?] aujourd'hui[Quand ?][3]. eon Ethnologue, il y avait 62 900 locuteurs du razihi en 2004[4].

Phonologie[modifier | modifier le code]

Le razihi présente une assimilation à grande échelle des consonnes coronales dans les mots. Contrairement à l'arabe, il ne se limite pas aux obstruantes mais inclut les sonantes, le plus important /n/[5] comme on peut le voir dans des mots tels que ssān, « homme », et ssānah, « femme », qui sont des mots apparentés à l'arabe insān, "la personne". L' assimilation des consonnes nasales était une caractéristique à la fois de l'ancien nord-arabe et du sudarabique ancien, mais ne se trouve dans aucun dialecte arabe. Le razihi possède également un grand nombre d'éléments de vocabulaire de base non arabes, de prépositions et d'autres formes grammaticales[1].

Contrairement aux dialectes arabes yéménites, le razihi n'autorise jamais les groupes de consonnes finales (-CC)[5].

La syncope, ou la suppression, des voyelles hautes /i/ et /u/ est un phénomène courant en razihi

    • wāḥdah – 'one f.' (/wāḥid + ah/)
    • wiṣlū – 'they m. arrived' (/wiṣil + ū/)
    • gibẓūhim – 'they m. seized them m.' (/gibiẓ + ū + him/)[5]

En arabe classique :

  • š correspond au razihi /ɬ/ et à son corrélat emphatique.
  • correspond au général yéménite /ð/ dans les mots récents mais /tɬ/ dans les mots plus anciens[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Janet C.E. Watson, Bonnie Glover Stalls, Khalid Al-razihi et Shelagh Weir, « The language of Jabal Rāziḥ: Arabic or something else? », Proceedings of the Seminar for Arabian Studies, vol. 36,‎ , p. 35–41 (JSTOR 41223879).
  2. (en) « Jabal Razih », Glottolog 4.3,
  3. (en) Lutz Edzard et Jan Retsö, Current Issues in the Analysis of Semitic Grammar and Lexicon II: Oslo-Göteborg Cooperation 4th-5th November 2005, Otto Harrassowitz Verlag, , 40 p. (ISBN 9783447054416, lire en ligne)
  4. (en) « Rāziḥī », sur Ethnologue (consulté le )
  5. a b et c (en) Lutz Edzard et Jan Retsö, Current Issues in the Analysis of Semitic Grammar and Lexicon II: Oslo-Göteborg Cooperation 4th-5th November 2005, Otto Harrassowitz Verlag, , 44 p. (ISBN 9783447054416, lire en ligne)