Razia Barakzai

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Razia Barakzai
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Razia Barakzai, née en 1995, est une militante afghane pour les droits des femmes. Elle est nommée dans la liste des 100 femmes de la BBC en 2021 pour son travail dans le cadre de l'organisation des premières manifestations de femmes contre les talibans en août 2021[1], suite à leur prise de contrôle de l’Afghanistan le même mois[2]'[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et éducation[modifier | modifier le code]

Razia Barakzai naît en 1995 dans la province de Farah[2]. Elle était la seule enfant de ses parents pachtounes[4]'[5]. Sa mère est femme au foyer, tandis que son père est commandant au sein des forces de sécurité afghanes. Elle fréquente l'Université d'Herat (en), où elle étudie les sciences politiques, puis elle obtient sa maîtrise à l'Université de Kaboul[2].

Carrière[modifier | modifier le code]

À la fin des années 2010, Razia Barakzai est la seule à subvenir aux besoins de sa famille. Elle travaille à la fois comme professeur d'université à Kaboul, ainsi que pour la Commission électorale indépendante d'Afghanistan au palais présidentiel. Au cours de son mandat à la commission, cinq de ses projets suggérés sont approuvés, notamment des propositions de parcs de la paix dans les provinces d'Hérat et de Nangarhar, et la création de systèmes en ligne avec lesquels les utilisateurs peuvent soumettre des plaintes et des pétitions au gouvernement[2]. Son dernier jour de travail au palais présidentiel est le , date à laquelle tous les travailleurs sont priés de partir pour leur propre sécurité, les talibans reprendront le bâtiment plus tard dans la journée[2].

Activisme[modifier | modifier le code]

Le , après la prise de contrôle de l'Afghanistan par les talibans, Razia Barakzai et deux autres femmes mènent les premières manifestations de femmes contre le nouveau gouvernement sur la place Zanbaq, près du palais présidentiel[2]'[5]. Dans la foulée, elle est arrêtée et battue[1]. Sur internet, Razia Barakzai lance le hashtag #AfghanWomenExist avec lequel elle souhaite organiser des manifestations[6]. Elle continue à participer aux manifestations en septembre 2021, en réponse à des déclarations suggérant que les femmes ne pourraient pas occuper des postes dans le nouveau gouvernement[7]. Au cours de ces manifestations, elle déclare avoir été frappée à la tête par les forces talibanes et que des gaz lacrymogènes et du gaz poivre avaient été utilisés contre les manifestants[7].

Razzia Barakzai et d’autres personnalités d'internet proclament le "Journée mondiale de solidarité avec les femmes afghanes"[2]. En décembre 2021, elle participe à des manifestations concernant le droit des femmes au travail et aux études, ainsi que pour la nécessité d'une aide financière[8].

Fin 2021, Razzia Barakzai fuit l’Afghanistan en raison des menaces de mort proférées contre elle par les talibans[2]'[3]. Elle se rend d'abord à Machhad, en Iran, mais déménage après avoir réalisé qu'elle est toujours surveillée[2]. Continuant à recevoir des menaces de mort, elle continue à changer de lieu[5].

Début novembre 2022, elle contribue à l’organisation d’une campagne de rédaction de lettres adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, exhortant l’organisme à prendre des mesures pour aider les femmes afghanes[9]. Elle critique la vice-secrétaire générale de l'ONU, Amina Mohammed[10], et l'envoyée spéciale des États-Unis pour les femmes, les filles et les droits humains afghans, Rina Amiri (en), pour avoir rencontré des responsables talibans ou suggéré que les talibans pourraient être validés en tant que gouvernement légitime de l'Afghanistan[11].

En juillet 2023, Razzia Barakzai vit au Pakistan avec des proches[1]. Elle maintient des contacts avec des militants en Afghanistan et continue à dénoncer les politiques des talibans, comme la fermeture des salons de beauté pour femmes[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) Shirin Jaafari, « Women in Afghanistan are devastated by the Taliban's ban on beauty salons », sur The World from PRX, (consulté le )
  2. a b c d e f g h et i (en) Nahid Shahalimi, We Are Still Here: Afghan Women on Courage, Freedom, and the Fight to Be Heard, Penguin, (ISBN 978-0-593-47291-0, lire en ligne [archive du ])
  3. a et b Soraya Sarhaddi Nelson, « Afghan women raise their voices in two new anthologies » [archive du ], sur NPR, (consulté le )
  4. (en-US) « "Since the Taliban are Pashtuns, we are sorry": Pashtun civil activists » [archive du ], sur Aamaj News, (consulté le )
  5. a b et c « Interview with Former FBI Special Agent and Yale University Senior Lecturer Asha Rangappa; Interview with Novelist Hari Kunzru; Interview with PEN America CEO Suzanne Nossel; Interview with "We Are Still Here" Editor Nahid Shahalimi. Aired 1-2p ET » [archive du ], sur transcripts.cnn.com, (consulté le )
  6. (en-GB) « Urgent letters from Afghanistan: 'I hope the world will not forget us' », BBC News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  7. a et b (en) Ali M. Latifi, « Women march in Kabul to demand role in Taliban government » [archive du ], sur www.aljazeera.com, (consulté le )
  8. (en-GB) Asma Saayin, « Kabul women rally for right to education, work », Pajhwok Afghan News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  9. (en) « 100 Letters Sent To UN Security Council Regarding Dire Situation of Afghan Women » [archive du ], sur Afghanistan International, (consulté le )
  10. (en-US) « UN Deputy Secretary-General's Remarks on Taliban Recognition Draw Reactions » [archive du ], sur Nimrokh News, (consulté le )
  11. (en-US) Amin Kawa, « Controversies Surrounding U.S.-Taliban Talks; Human Rights and Women Activists: Disheartening and Shameful » [archive du ], sur Hasht-e Subh Daily, (consulté le )