Rangeomorpha

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Rangéomorphes

Rangeomorpha
Description de cette image, également commentée ci-après
Moulage d'un fossile de rangéomorphe, Charnia masoni.
Classification IRMNG
Règne Animalia
Embranchement  Vendobionta

Ordre

 Rangeomorpha
Pflug (d), 1972[1]

Les Rangeomorpha, en français Rangéomorphes, sont un ordre éteint d'organismes marins, vivant souvent en communauté, fixés en fond de mer, dont la forme fait penser à celle des frondes de certaines plantes comme les fougères. Ils ont vécu durant la partie supérieure de la période de l'Édiacarien, il y a environ entre 580 et 541 million d'années.

Distribution géographique[modifier | modifier le code]

Les Rangéomorphes sont particulièrement nombreux sur le site de Mistaken Point sur la péninsule d'Avalon au sud-est de Terre-Neuve au Canada[2].

Plan d'organisation[modifier | modifier le code]

Les Rangéomorphes sont constitués d'éléments de « fronde » ramifiés, chacun de quelques centimètres de long. Chaque organisme mesure en général une dizaine de centimètres mais peut atteindre pour les plus grands jusqu'à 2 mètres de longueur. Chaque élément est lui-même composé de nombreux petits tubes de ramification soutenus par un squelette organique semi-rigide. Cette structure autosimilaire se déroule sur un modèle de développement assez simple et modulaire avec quatre niveaux de fractalité[3].

Écologie[modifier | modifier le code]

Ces organismes épibenthiques (fixés en fond de mer) occupaient tous les environnements marins, du littoral à l'abyssal[3] jusqu'à 2 000 mètres de profondeur[4]. La quasi-totalité étaient fixés au substratum par un socle ou une tige. Seul le genre Fractofusus, en forme de fuseau, reposait à plat sur la surface du sédiment[5].

Ils ne semblent pas posséder d'organes sexuels apparents, cependant leur reproduction paraît être double, à la fois asexuée et sexuée[4]. En effet, les organismes fossiles les plus anciens sont entourés de formes de plus en plus petites au fur et à mesure que l'on s'éloigne, ce qui rappelle fortement le développement biologique des plantes modernes, peut-être ici par dispersion d’éléments de leur fronde. L'implantation de nouveaux organismes sur un site serait quant à elle liée à une dérive plus lointaine de petites « graines » produites sexuellement[4].

Il n'y a pas d'indication claire de la présence d'un intestin ou d'une bouche. Les Rangéomorphes ont des rapports surface/volume élevés liés à leur architecture fractale, ce qui a conduit à l'hypothèse qu'ils recueillaient les nutriments de l'eau de mer par osmose[6]. D'autres spécialistes suggèrent une alimentation par simple filtration de l'eau de mer[7].

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Les communautés de Rangéomorphes ressemblent à celles des animaux marins microphages filtreurs modernes. Leur morphologie élémentaire est cependant difficile à relier avec celle de quelconque animal moderne. Leur classification taxonomique a varié au sein de plusieurs clades d'animaux modernes ou de protistes sans rencontrer de consensus dans la communauté scientifique[5]. Selon G. M. Narbonne en 2004, ils constituent probablement un groupe-tronc (paraphylétique) éteint, soit animal, soit fongique[2]. Leur architecture fractale pourrait être le résultat d'une adaptation convergente à l’alimentation par osmose, mais la plupart des spécialistes aujourd'hui pensent qu'il s'agit d'un caractère dérivé (ou apomorphique), partagé par deux ou plusieurs taxons[5], et que les Rangéomorphes pourraient regrouper tous les organismes possédant ce type d'organisation et de morphologie.

Liste des taxons de rang inférieur[modifier | modifier le code]

Selon la Paleobiology Database (30 juin 2021)[8] :

Selon l'IRMNG (30 juin 2021)[9] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. BioLib, consulté le 30 juin 2021
  2. a et b (en) G. M. Narbonne, « Modular Construction of Early Ediacaran Complex Life Forms », Science, vol. 305, no 5687,‎ , p. 1141–1144 (ISSN 0036-8075, PMID 15256615, DOI 10.1126/science.1099727, Bibcode 2004Sci...305.1141N)
  3. a et b (en) Jennifer F. Hoyal Cuthill et Simon Conway Morris, « Fractal branching organizations of Ediacaran rangeomorph fronds. Seul le genrereveal a lost Proterozoic body plan », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 111,‎ , p. 13122–13126 (DOI 10.1073/pnas.1408542111), [1]
  4. a b et c (en) Jack Millner, « Is this the first ever animal to have sex? 565-million-year-old fossil suggests organism cloned itself AND 'mated' », sur The Daily Mail, The Daily Mail (consulté le )
  5. a b et c (en) S. Xiao et M. Laflamme, « On the eve of animal radiation: phylogeny, ecology and evolution of the Ediacara biota », Trends in Ecology and Evolution, vol. 24, no 1,‎ , p. 31–40 (PMID 18952316, DOI 10.1016/j.tree.2008.07.015)
  6. (en) M. Laflamme, S. Xiao et M. Kowalewski, « Osmotrophy in modular Ediacara organisms », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 106, no 34,‎ , p. 14438–14443 (DOI 10.1073/pnas.0904836106, Bibcode 2009PNAS..10614438L)
  7. (en) Alexander G. Liu, Charlotte G. Kenchington et Emily G. Mitchell, « Remarkable insights into the paleoecology of the Avalonian Ediacaran macrobiota », Gondwana Research, vol. 27,‎ , p. 1355–1380 (DOI 10.1016/j.gr.2014.11.002, lire en ligne)
  8. Fossilworks Paleobiology Database, consulté le 30 juin 2021
  9. Rees, T. (compiler). The Interim Register of Marine and Nonmarine Genera. Available from https://www.irmng.org at VLIZ, consulté le 30 juin 2021

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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