Charnia

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Charnia
Description de cette image, également commentée ci-après
Moulage de l'holotype de Charnia masoni.
Classification
Règne Animalia
Embranchement  Petalonamae
Ordre  Rangeomorpha
Famille  Charniidae

Genre

 Charnia
Ford, 1958

Charnia est le nom donné à un genre éteint d'organisme vivant durant la période de l'Édiacarien, il y a de 579 à 545 millions d'années. Les restes fossiles de ce genre sont en forme de fronde avec des nervures segmentées, ramifiées alternativement à droite et à gauche à partir d'une suture médiane en zigzag. Le nom Charnia a été donné en référence à la forêt de Charnwood, dans le Leicestershire, en Angleterre, où le premier spécimen fossilisé a été trouvé.

Mode de vie[modifier | modifier le code]

Certains fossiles de Charnia possèdent une tige pourvue d'un disque à la base, on suppose donc que Charnia vivait accroché sur les fonds marins grâce à ce pied pendant que la partie principale de son corps, en forme de plume, filtrait les microorganimes présents dans l'eau. La « plume » était constituée de branches très serrées qui, selon les spécialistes[Lesquels ?], auraient abrité des algues qui lui auraient donné une couleur verte. Cela lui aurait permis de faire de la photosynthèse et donc avoir plus d'énergie.

Description[modifier | modifier le code]

Charnia est composée de deux grandes parties : la tige avec le disque d'ancrage et la « plume » pour filtrer l'eau et faire la photosynthèse. Charnia avait des tailles très variées allant de 15 cm à 2 m.

Distribution géographique[modifier | modifier le code]

L'espèce Charnia masoni a d'abord été décrite à partir de fossiles découverts dans la forêt de Charnwood en Angleterre[1], et par la suite retrouvée dans les collines Ediacara en Australie[2], en Sibérie et dans la région de la mer Blanche en Russie[3], et dans des dépôts précambriens à Terre-Neuve au Canada[4].

Découverte[modifier | modifier le code]

Charnia masoni a été porté à la connaissance des scientifiques par Roger Mason, un adolescent de 15 ans qui deviendra plus tard professeur de pétrologie métamorphique. En 1957, Mason et ses amis pratiquaient l'escalade dans la forêt de Charnwood, dans ce qui est maintenant un site fossilifères protégé situé au centre de l'Angleterre. Ils remarquèrent ce fossile inhabituel et Mason pris un frottage du rocher. Il montra le frottage à son père qui connaissait Trevor Ford, un géologue local. Les deux hommes se rendirent sur le site et Ford décrivit la découverte dans le journal de la Yorkshire Geological Society[5],[6],[1].

L'holotype de Charnia masoni est conservé au New Walk Museum à Leicester[6].

Place dans l'arbre de la vie[modifier | modifier le code]

Reconstruction d'un Charnia masoni au musée MUSE à Trente.

Originellement interprété comme une algue (Ford), Charnia a été reclassé comme un Pennatule en 1966 (Glaessner).

Néanmoins, cette interprétation a récemment été remise en question[7], en particulier parce que les pennatules se développent différemment des charniae[8]. La ressemblance avec les Octocorallia ne serait que superficielle[9].

D'après Adolf Seilacher, Charnia serait un groupe éteint qui aurait été limité à l'Édiacarien, et la plupart des formes de vie que l'on a cherché à rattacher à des groupes modernes sont avant tout proches entre elles mais éloignées de tout le reste, et a proposé pour nom de ce groupe les Vendobiontes[10], un clade dont l'emplacement dans l'arbre de la vie est peu clair, peut-être uni par la construction des organismes comme itération unipolaire d'une même famille de cellules.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) T. D. Ford, « Pre-cambrian fossils from Charwood Forest », Proceedings of the Yorkshire Geological Society, vol. 31,‎ , p. 211-217 (DOI 10.1144/pygs.31.3.211, résumé)
  2. (en) Martin F. Glaessner et Mary Wade, « The late Precambrian fossils from Ediacara, South Australia », Palaeontology, vol. 9, no 4,‎ , p. 599-628 (lire en ligne [PDF]).
  3. (en) Dima Grazhdankin, « Patterns of distribution in the Ediacaran biotas: facies versus biogeography and evolution », Paleobiology, vol. 30, no 2,‎ , p. 203-221 (DOI 10.1666/0094-8373(2004)030<0203:PODITE>2.0.CO;2).
  4. (en) H. J. Hofman, S. J. O'Brien et A. F. King, « Ediacaran Biota on Bonavista Peninsula, Newfoundland, Canada », Journal of Paleontology, vol. 82, no 1,‎ , p. 1-36 (DOI 10.1666/06-087.1).
  5. Roger Mason, « The discovery of Charnia masoni » [PDF], sur University of Leicester.
  6. a et b « The key to the beginnings of life on Earth – found by a schoolboy in Charnwood Forest », sur University of Leicester, .
  7. (en) J.B. Antcliffe et M.D. Brasier, « Charnia and sea pens are poles apart », Journal of Geological Society, vol. 164, no 1,‎ , p. 49 (DOI 10.1144/0016-76492006-080)
  8. (en) J.B. Antcliffe et M.D. Brasier, « Charnia at 50: Developmental Models for Ediacaran Fronds », Palaeontology, vol. 51, no 1,‎ , p. 11–26 (DOI 10.1111/j.1475-4983.2007.00738.x)
  9. (en) Gary C. Williams, « Aspects of the Evolutionary Biology of Pennatulacean Octocorals »
  10. (en) Adolf Seilacher, « Late Precambrian and Early Cambrian Metazoa: preservational or real extinctions? », dans Patterns of change in Earth evolution, New York, Springer Verlag, , 450 p., p. 159–168.
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Charnia » (voir la liste des auteurs).