Projet:Wikiconcours lycéen 2016-2017/Académie de Orléans-Tours/Lycée Jacques Cœur/Brouillon groupe 1 : La fondation du petit séminaire Saint Célestin (1842-1861)

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Le Cardinal du Pont, fondateur du petit séminaire Saint-Célestin

L’idée de la construction du petit séminaire Saint-Célestin remonte au règne de Louis-Philippe. Elle avait émergé dès 1840 dans l'esprit de monseigneur Jacques-Marie-Célestin du Pont, cardinal-archevêque de Bourges[1]. Il rêvait d'avoir dans le Cher, un petit séminaire modèle. En effet, les anciens bâtiments de Sainte-Claire (actuelle école Saint Dominique) étaient devenus trop petits en raison de l’augmentation du nombres d’élèves et leur situation au centre de la ville était peu favorable à la santé des séminaristes[2].

On commença par acheter le terrain : il s'agissait d'une pièce de terre labourable d'une superficie de six hectares et soixante ares sur un chemin appelé la ruelle aux loups au nord de la route de Bourges à Dun-le-roi. L'acte de vente du terrain fut signé le 17 septembre 1842, sous l’égide de Maitre Porcheron, notaire à Bourges, pour la somme de 10 975 francs[3]. L'achat du terrain et une partie des travaux furent réalisés aux propres frais du Cardinal du Pont : il tenait beaucoup à la réalisation du projet[4].

Vue d'ensemble sur la cour du lycée Jacques-Cœur.

La première pierre de l'édifice (avec un parchemin en son sein) fut posée le 11 Octobre 1845 par le Cardinal du Pont[1], selon les plans des architectes Juillien et Bussiere[5]. La construction dura onze ans, car il fallut faire face à la crise économique de 1847-1848 et apporter toujours plus d'argent : Saint-Célestin coûta finalement un million de francs[1]. De ce fait, dès le mois d’octobre 1852, le cardinal sollicita la charité de ses diocésains : sa lettre pastorale fut largement entendue par ses fidèles, qui firent preuve de générosité[6]. C'est seulement le 18 Octobre 1856 que le cardinal bénit enfin son petit séminaire[3].


Afin de gérer et d'organiser au mieux ce petit séminaire, son ami le père Lacordaire, accepta de donner 3 religieux de "son Tiers-Ordre" il convient d'ajouter 13 prêtres du diocèse, dont 7 ancien professeurs de Sainte-Claire,qui constituerons le corps enseignant. Les élèves arrivèrent le 22 Octobre.

Ce Petit Séminaire construit sous l'impulsion du cardinal Du Pont, est un édifice de style néoclassique.

Dès cette époque, le cardinal du Pont fit des demandes auprès Lacordaire, pour que le tiers-ordre (enseignant de Saint-Dominique) se chargeât de la futur direction. La fondation trop récente de cet institut ne permit pas de répondre a la constitution de cette équipe. Trois ans plus tard, l’archevêque renouvelle sa demande avec plus d'insistance. Le Père Lacordaire insista encore du trop petit nombre de sujets dont il dispose. Il prie son ami Montalembert de faire comprendre son refus à Mgr du Pont. La première année fut assez difficile car, au sein du corps professoral, une sourde rivalité mettait aux prises les "trois" religieux du Père Lacordaire, "les Blancs " qui voulaient diriger et les "treize Noirs " qui désiraient continuer les traditions de Sainte-Claire. Pour resoudre cette situation , Lacordaire envoie trois nouveaux religieux et les professeurs  du clergé diocésain sont éloignés de Saint-Célestin[7].

Après la mort du cardinal du Pont en 1859 et le changement d’archevêque avec l'arrivée de Mgr Menjaud, 5ancien évêque de Nancy), il y a un bouleversement au niveau des personnels enseignants. Les conflits et tensions entre les enseignants issus du clergé régulier (les trois Dominicains) et ceux du clergé séculier, débouchent en 1861 sur la victoire finale des seconds (les « Noirs ») sur les premiers (les « Blancs »)[8]. Ces derniers quittent en effet le petit séminaire Saint Célestin avant la rentrée d'octobre 1861[9].

  1. a b et c Daniel Lambinet "Au-delà d'un cinquantenaire, le lycée Jacques Cœur", Bulletin d'information du département du Cher, n°155, décembre 1979, p. 34
  2. Mgr Jean Villepelet « le diocèse de Bourges sous le concordat (1802-1909) » Cahiers d’archéologie et d'histoire du Berry , n° 28, p. 44
  3. a et b Daniel Lambinet "Au-delà d'un cinquantenaire, le lycée Jacques Cœur", Bulletin d'information du département du Cher, n°155, décembre 1979, p. 35
  4. Émile Mesle, Histoire de Bourges, éditions Horvath, Roanne, 1988, p. 283
  5. Jean Favière, Bourges, l'Histoire et l'Art, La Goëlette, 1996, p. 117
  6. Collectif, Les petits séminaires de Bourges, 100 ans d'histoire, 2005, p. 5
  7. Collectif, Les"Petits Seminaires de Bourges, 100ans d'histoire,2005"p. 5
  8. Collectif, les petits séminaires de bourges, 100 d'histoire, 2005, p. 48
  9. Mgr Jean Villepelet, « le diocèse de Bourges sous le concordat (1802-1902) », Cahiers d’archéologie et d'histoire du Berry, n°28, mars 1972, p. 48