Polaire (textile)

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Un ensemble de couvertures en « polaire ».

Les textiles dits polaires sont des textiles synthétiques isolants constitués de polytéréphtalate d'éthylène (PET) et d'autres fibres synthétiques, caractérisé (comme le velours) par une « pilosité importante cachant la structure textile sous-jacente »[1], mais à la différence du velours qui présente des poils de longueur constante et orientés régulièrement, ceux de l'étoffe polaire ont « une pilosité aléatoire en termes de longueur et d'orientation ».

Histoire[modifier | modifier le code]

L'un des premiers textiles polaires est fabriqué en 1979[2],[3], par l'entreprise Malden Mills aujourd'hui appelée Polartec LLC. Il s'agissait d'un textile se voulant innovant, résistant, cherchant à reproduire voire dépasser les performances de la laine. Les fibres polaires partagent quelques qualités de la laine, mais sont beaucoup plus légères.

Avantages et inconvénients[modifier | modifier le code]

Avantages[modifier | modifier le code]

Les vêtements en fibres polaires sont légers, chauds et confortables ; ils sèchent rapidement et laissent respirer la peau. Ils peuvent être fabriqués à partir de PET recyclé. Ils peuvent être bon marché (par exemple, pour fabriquer des couvertures) ou proposer de hautes performances (par exemple, pour fabriquer des vêtements de randonnée).

Inconvénients[modifier | modifier le code]

Les textiles polaires accumulent l'électricité statique, et donc la poussière et les poils d'animaux ; sans traitement, ils ne sont pas coupe-vent. Ils sont aussi hautement inflammables, contrairement à la laine. S'ils ne sont pas issus de matériaux recyclés, ils sont fabriqués à partir de dérivés du pétrole, non renouvelables. Les textiles polaires de qualité médiocre ont tendance à boulocher. Les polaires, comme tous les vêtements synthétiques, polluent les mers[4]. Les microplastiques modifient le comportement de certaines larves de poisson, qui les préfèrent à leur nourriture habituelle, le plancton[5].

Selon une étude parue en 2022, au moins une partie des fragments microscopiques de plastique trouvés (29 particules/L, le plus souvent du polyéthylène téréphtalate (PET)) dans tous les échantillons de neige fraîche de 19 sites échantillonnés dans la région de l'île de Ross (Antarctique) sont similaires à ceux rejetés par les vêtements synthétiques, et pourraient notamment provenir des vêtements et autres équipements utilisés dans les stations de recherche antarctiques[6]. C'est ce que laisse penser une étude des trajectoires de masse d'air vers les lieux de prélèvements, qui aussi « indique un transport potentiel à longue distance allant jusqu'à 6 000 km, en supposant un temps de séjour de 6,5 j »[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Wayback Machine », sur inist.fr via Internet Archive (consulté le ).
  2. « En mode confinés : la polaire », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244).
  3. (en) Hilary Greenbaum et Dana Rubinstein, « The Evolution of Fleece, From Scratchy to Snuggie », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  4. « developpement-durable-nos-vetements-source-pollution-marine-microplastiques »
  5. « Pollution : les larves de poissons aiment trop le plastique »
  6. (en) « Microplastics sully Antarctic snow — and science might be to blame », Nature,‎ , d41586–022–01643-w (ISSN 0028-0836 et 1476-4687, DOI 10.1038/d41586-022-01643-w, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Alex R. Aves, Laura E. Revell, Sally Gaw et Helena Ruffell, « First evidence of microplastics in Antarctic snow », The Cryosphere, vol. 16, no 6,‎ , p. 2127–2145 (ISSN 1994-0424, DOI 10.5194/tc-16-2127-2022, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]