Place Sainte-Anne (Rennes)
| Place Sainte-Anne | |||
La place Sainte-Anne. | |||
| Situation | |||
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| Coordonnées | 48° 06′ 52″ nord, 1° 40′ 49″ ouest | ||
| Pays | |||
| Région | Bretagne | ||
| Ville | Rennes | ||
| Quartier(s) | Centre | ||
| Histoire | |||
| Monuments | Église Saint-Aubin, maisons à pans de bois | ||
| Géolocalisation sur la carte : Rennes
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
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La place Sainte-Anne est une voie de la commune française de Rennes.
Situation et accès
[modifier | modifier le code]La place Sainte-Anne est un lieu populaire situé au nord du cœur historique de la ville de Rennes, dans le quartier Centre. On y retrouve au nord la basilique Saint-Aubin en Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, à l'ouest le couvent des Jacobins et l'office de tourisme, un manège sur la partie ouest, un marché aux livres sur la partie centrale et des restaurants. Desservie par la station de métro Sainte-Anne (ligne a et ligne b), la place est accessible au nord via le contour Saint-Aubin et la rue de Saint-Malo; à l'est par les rues de la Motte-Fablet et d'Échange; au sud via la rue Pont-aux-Foulons, la rue Penhoët et la rue Saint-Michel et à 'est par la rue d'Échange et la rue Saint-Louis.
Proche du centre commercial de la Visitation et de la rue Saint-Michel, dite « rue de la Soif », elle est souvent animée, notamment en soirée.
Historique
[modifier | modifier le code]Plusieurs fouilles − notamment celles de l'Inrap en 2013[1] lors du creusement du métro ou de l’aménagement des Jacobins − ont permis de révéler l’histoire de la place[2].
Avant la place : l'Antiquité et le Moyen Âge
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On sait que durant l'antiquité gallo-romaine, sur le site de Condate, la place Sainte-Anne était située au croisement d'un decumanus et d'un cardo maximus. Une première construction augustéenne était présente au Ier siècle avant notre ère. Le site connaît une nouvelle urbanisation au Ier siècle. On retrouvait des galeries portiques et diverses constructions en terre et en bois. On note la présence d'un atelier de verrier au IIe siècle et d'une domus importante au IVe-Ve siècles et un temple (actuel couvent des Jacobins)[3]. Le site est abandonné à la fin de l'Antiquité[3].
Au Moyen Âge, l’emplacement de la place était hors de la ville, au nord des remparts de Rennes non loin de la porte au Saint-Michel et de la porte aux Foulons. Au mitan du Moyen Âge, il s’agissait tout de même d'un lieu habité accueillant un faubourg composé de des maisons avec cave et jardin. S'y trouvait également le cimetière de la paroisse Saint-Aubin[3]. On y trouvait aussi l'hôpital Sainte-Anne, fondé en 1340[4] par dix confréries de la ville pour les pauvres malades, les pèlerins ainsi que pour toutes les œuvres de charité et de miséricorde[5]. Le couvent des Jacobins est fondé non loin quelques décennies plus tard avec l'appui de Jean IV de Bretagne[6]. En 1491, la duchesse Anne de Bretagne y rencontre son futur époux, le roi Charles VIII[7].
La place : époque moderne et contemporaine
[modifier | modifier le code]En 1557, l'hôpital fut transféré à l'hôpital Saint-Yves et ne subsista que la chapelle[8]. Est alors créée la place Sainte-Anne. Au XVIIIe siècle, lors de travaux d'agrandissement de la place, on découvrit l'ancien cimetière de l'hôpital Sainte-Anne, abandonné au XVIe siècle[8]. En 1675, on exécute Jean Rivé, le chef de la révolte du Papier timbré, sur la place Sainte-Anne[6]. Il s'agissait d'une place commerçante, on y trouvait un marché aux bois et aux viandes, une halle y fut construite en 1787[9].

En 1792, la place prit le nom de « place des Jeunes Malouins » en souvenir de l'aide apportée par la jeunesse de Saint-Malo en janvier 1789[10]. Le tailleur Jean Leperdrit, maire de Rennes en 1794 et 1795, y vit dans la maison à l’angle de la place Sainte-Anne et de la rue des Changes.
En 1852, dans Le Comte Barbe-Bleue (Le Mal d'enfer), Paul Féval désigne la place Sainte-Anne comme un « grand trapèze boueux, entouré de masures mal famées, était le théâtre favori de l'émeute »[11].
L’ancienne église Saint-Aubin occupait la partie ouest de l’actuelle place Sainte-Anne jusqu'en 1904[8]. La nouvelle église fut construite à partir de 1884[12], celle-ci fut fréquentée par Marcel Callo[9].
Jusqu’en 2002, cette place était un grand parking, qui a été supprimé et remplacé par une place piétonne lors de la construction du métro a. Elle connaît de nouvelles modifications avec la construction de la ligne b dans les années 2010.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
[modifier | modifier le code]On trouve plusieurs monuments autour de la place Sainte-Anne :
- Maisons à pans de bois et cinq d’entre elles sont inscrites monuments historiques (l’hôtel de Bretagne au no 9[4], maison au no 10[13], maison au no 17[14], maison au no 18[15], maison au no 19[16] et l'hôtel particulier de Jean Leperdit);
- la nouvelle église Saint-Aubin, basilique Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, édifiée au début du XXe siècle[17] et inachevée,
- le couvent des Jacobins, actuel centre des congrès de Rennes.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ Place Sainte-Anne à Rennes - Rapport des fouilles de 2013 https://www.inrap.fr/place-sainte-anne-1479
- ↑ « Quelques enseignes de pèlerins et des moules de production de petits objets en plomb découverts à Rennes », sur Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest - Anjou. Maine. Poitou-Charente. Touraine, (consulté le )
- « Localisation des sites étudié sur le territoire de Rennes », sur Inrap (consulté le )
- « no 9 place Sainte-Anne », notice no PA00090689, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- ↑ Jean-Claude Sournia, « Histoire des hôpitaux de Rennes », Histoires des sciences médicales, vol. VIII, no 3, , p. 206 (lire en ligne)
- Gauthier Aubert, « Chapitre X. Le duc de Chaulnes à Rennes (III) : une capitale décapitée », dans Les révoltes du papier timbré, 1675 : Essai d’histoire événementielle, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 469–539 p. (ISBN 978-2-7535-5947-9, lire en ligne)
- ↑ Georges Minois, Anne de Bretagne, Fayard, (ISBN 978-2-213-64858-3, lire en ligne)
- Ancienne église Saint-Aubin, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.
- Gauthier Aubert, « Saint-Anne. Une place dans tous ses débats », sur Place Publique, (consulté le )
- ↑ Roger Blond, Rennes du temps passé, Brest, Editions de la Cité, , p.80.
- ↑ Sébastien Rousseau, « Découvrez la Rennes des littéraires de l’Histoire, #2 Paul Féval », sur unidivers.fr, (consulté le )
- ↑ « Place Sainte-Anne (Rennes) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur patrimoine.bzh (consulté le )
- ↑ « no 10 place Sainte-Anne », notice no PA00090739, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- ↑ « no 17 place Sainte-Anne », notice no PA00090740, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- ↑ « no 18 place Sainte-Anne », notice no PA00090741, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- ↑ « no 19 place Sainte-Anne », notice no PA00090742, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- ↑ « Église Saint-Aubin, Saint-Aubin-en-Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle », notice no IA35023659, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Gaëlle Le Tynevez et D. Leloup (dir.), La place Sainte-Anne à Rennes, Université de Rennes 2 Haute-Bretagne, , 97 p.Maîtrise d’histoire de l’art
- Lucie Dutheil et Gauthier Aubert (dir.), La place Sainte-Anne, Université de Rennes 2 Haute-Bretagne, , 2 volumes, 208 p. et 108 p. + 1 cédéromMaster 2 en histoire, sociétés et cultures. Texte intégral [1]
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Place Sainte-Anne, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.
- Place Sainte-Anne sur Wiki-Rennes.