Pierre Lonchamp

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Pierre Lonchamp
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Pierre Lonchamp né le 5 février 1925 à Salins-les-Bains (Jura) et mort le 26 août 1978 à Pavillon-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) est un peintre français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Lonchamp passe la plus grande partie de son enfance dans le Jura avec ses 4 frères et sœurs. Sa mère est employée des Postes et son père, électricien.

Il obtient son baccalauréat à Besançon en juin 1943. Dès septembre 1943, il entre dans la résistance en devenant maquisard dans le groupe Fontenay-Jura commandé par le Lieutenant Charles Quillet, lui-même peintre. Il y restera jusqu'en septembre 1944 et recevra la Croix de Guerre.

Pierre Lonchamp quitte l'armée le 5 décembre 1947 pour devenir employé des Postes à Paris.

Parallèlement à son activité professionnelle qu'il exerce de nuit, il s'inscrit la même année à l'École des Beaux-Arts de Paris. Il peint dans un atelier au dernier étage du Central PTT Carnot dans la rue Médéric (Paris 17e arrondissement). Durant toute sa carrière, il pourra compter sur le soutien du Ministère des PTT de l'époque. Cette administration avait une politique de mise en valeur de ses agents doués artistiquement : il leur commandait des œuvres exposées ensuite dans les bureaux de poste et du ministère lui-même. Il leur mettait également à disposition des ateliers où ils pouvaient exercer librement leur art (peinture, sculpture, gravure...).

En 1950, Pierre Lonchamp est admis aux Beaux-Arts dans l'atelier de Maurice Brianchon, peintre dans la lignée de Pierre Bonnard et d'Edouard Vuillard.

Entre 1953 et 1955, il se lie d'amitié avec le peintre Nicolas de Staël.

En 1955, il obtient le Prix de la Casa Velasquez (Madrid) qui lui permet de résider et de travailler pendant 2 ans en Espagne.

Pour raisons de santé, Pierre Lonchamp doit finalement cesser son activité professionnelle aux PTT ; il bénéficiera alors d'une pension d'invalidité.

Après avoir vécu à Paris puis aux Mureaux, il s'installe en 1962 à Clermont de l'Oise pendant 7 ans, à Breuil-le-Sec durant 6 ans, une courte année à Rotheleux à Breuil-le-Vert et enfin de nouveau à Clermont rue Viénot au rez-de-chaussée de la maison appelée "Le Tilleul".

En 1977, il reçoit l'Ordre National du Mérite (Affaires Culturelles).

De santé fragile (diabète), Pierre Lonchamp est hospitalisé plusieurs fois avant de décéder à l'âge de 53 ans dans une clinique de Pavillon-sous-Bois le 26 août 1978.

Il est enterré à Breuil-le-Sec (Oise).

Une rue porte son nom à Clermont de l'Oise et une autre à Breuil-le-Sec.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Dans les années 1950, Pierre Lonchamp est influencé par un courant artistique émergent, celui de la Jeune peinture, qui prône un retour au figuratif, mais de manière non académique. Des peintres tels que Bernard Buffet ont fait partie de ce courant.

«  Je me veux, je suis un peintre figuratif (…) L'abstraction m'ennuie un peu. Si je poussais mes toiles au-delà, je les trouverais ennuyeuses. Il faut éprouver ce petit plaisir de voir une belle fille, une belle course, une belle nature morte…  »

— Pierre Lonchamp[1]

Sa peinture se caractérise alors par un dessin aux traits marqués et l'utilisation de couleurs plutôt sombres.



Puis à partir des années 1960, sa peinture évolue vers une simplification des formes et l'utilisation de couleurs vives, mais toujours sous tendue par une solide construction. La pâte souvent épaisse est étalée au couteau et au pinceau large.

«  Je pars donc d'un sujet (…) Et je simplifie au maximum. J'élimine les détails, l'anecdote que je refuse systématiquement. En définitif, ce qui compte dans une toile, c'est la qualité de la composition et la tache de couleur.

Je peins par grandes surfaces en choisissant deux couleurs primordiales pour chaque tableau : bleu et rouge, bleu et jaune, vert et rouge, ou quelquefois deux valeurs de rouge. Ce sont évidemment les dominantes : d’autres couleurs  s’intègrent au tableau mais elles ne sont pas essentielles.

Un tableau, ça se construit comme une maison : il doit être équilibré et tenir debout.  »

— Pierre Lonchamp[1]

Les nus, les bateaux, les scènes de port, de plage, les bouquets et autres natures mortes sont ses thèmes de prédilection.

Pierre Lonchamp affectionne aussi les compositions à plusieurs personnages et les masses de couleurs, comme les orchestres, les courses automobiles ou cyclistes, les mêlées de rugby, les scènes de plage ou de port.

Pierre Lonchamp est particulièrement à l'aise dans les grands formats. Il réalise notamment une toile de 18 m de long pour la nouvelle Poste de St Raphaël (1965) toujours visible actuellement, une autre pour le bureau de poste de Montrond-les-Bains (1969), celui de St Étienne, des grands formats pour les centraux téléphoniques parisiens Étoile, Anjou et Élysées, de grandes compositions murales pour de grands hôtels à Majorque (1963) et à Saint-Flour (1962), pour les Salons du Ministère des PTT, le Centre National du Matériel (bar-restaurant) à Massy, ainsi que le fond de scène encore en place de la salle des fêtes de Breuil-le-Sec (1971). Les communes de Clermont de l'Oise possèdent des toiles et des lithographies.

Collections de l'État et de la ville de Paris.

Collections particulières.

Réception critique[modifier | modifier le code]

  • « Les marines de Lonchamp, les matelots de Lonchamp, les bolides du Mans de Lonchamp, les bouquets solaires de Lonchamp, les footballeurs de Lonchamp, les filles nues ou presque - mais à peine - habillées de Lonchamp, ça vous ferait croire à la peinture si vous n'y aviez jamais cru. L'équilibre des tensions, les structures, tout est effacé, gommé par l'insolente sûreté de la pâte étalée à grands coups de couteau. On n'y croit pas, ça serait trop simple ! Et pourtant… Et pourtant l'art de Lonchamp a acquis une telle maîtrise depuis 10 ans que les plus folles audaces sont emprisonnées dans le fascinant arbitrage du tableau. Il peut tout se permettre et il se permet tout. Lonchamp (…) est un grand. » — Maurice Bruzeau[2]. —
  • Le critique d'art Robert Vrinat salue " ses débuts d'une remarquable vigueur de dessin et de structure dans un style expressionniste traité en valeurs simples avec une palette plutôt sombre, nuancée dans les bruns, les terres". Puis de "sa marche irrésistible vers la lumière, sa conquête d'une liberté étonnante qui n'affaiblit aucune de ses qualités de base qui faisaient déjà sa grandeur (…) Le dessin n'y perd en rien son prestige, pour être moins apparent, plus elliptique : il sous-entend avec la plus grande rigueur le festival de lumières, vives ou atténuées, la fanfare des tons riches infiniment mouvants dans des accords et des nuances d'une rare justesse (…) Lonchamp s'affirme le peintre de la joie de vivre, de l'émerveillement sensuel devant la nature, ses formes, ses matières, ses lumières, ses créatures."

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

  • 1950 à 1954 : sélectionné pour le Prix des Vikings
  • 1950 : Prix Justin Claverie
  • 1951 : Prix Guillou
  • 1952 : Prix Chenavard attribué par l'École des Beaux-Arts de Paris
  • 1954 : Prix Eléonore de Rothschild
  • 1955 : Prix de la Casa Velasquez (Madrid) et Grand Prix de l'Hôtel des Baumettes (St Raphaël)
  • 1955 et 1956 : Prix des peintres
  • 1974 : 1er Prix de peinture du Ministère de l'Environnement
  • 1975 : Prix André Peuvrier (1883-1968) et Prix de La Société des Transports Maritimes

Expositions et salons (chapitre en cours d'élaboration)[modifier | modifier le code]

De son vivant[modifier | modifier le code]

En France[modifier | modifier le code]

Expositions particulières[modifier | modifier le code]
  • Expositions Maison des Beaux-Arts de Paris (1950, 1953)
  • Galerie Tedesco (Paris, 1954)
  • Galerie Epona (Paris, jusqu'en 1962)
  • Galerie Dauphine (Paris 1962, 1963,1964, 1965, 1968)
  • Galerie Rive-gauche (Paris)
  • Aéroport Paris-Orly (1968,1970,1974)
  • Province : Dijon (1962,1965,1967,1972), Boulogne-sur-Mer (1964), Cherbourg (1971), Oléron (1972), le Havre, Lens, Montpellier, St Raphaël, Cannes, Béziers…
Salons[modifier | modifier le code]
  • Salon des Artistes Français (1949,1950,1955, 1956, 1969,1972,1979)
  • Salon de la Jeune Peinture au Musée d'Art moderne de la ville de Paris (1955, 1960)
  • Salon de l'École de Paris
  • Salon d'Automne (1955)
  • Salon Comparaisons
  • Salon Terres Latines
  • 4e Biennale de Peinture de Conches (1961)
  • Invité d'honneur au 6e Salon d'Yport (1967)

A l'étranger[modifier | modifier le code]

  • Madrid (1957)
  • Participation à l'exposition de "L'École de Paris" à Stockholm et Francfort (1958)
  • Palm-Beach (1962) et Huston
  • Tokyo (1971)
  • Mexico (Alliance française 1973,1974)
  • Frankfort
  • Bruxelles

Expositions posthumes[modifier | modifier le code]

  • Exposition Rétrospective Pierre Lonchamp à l'Hôtel de Ville de Clermont de l'Oise (1998)
  • Exposition à l'Hôtel de Ville de Clermont de l'Oise (2018). Hommage à Pierre Lonchamp, dans le cadre de l'exposition d'art de l'Association pour la Sauvegarde de l'Église Saint-Martin de Breuil-le-Vert.
  • Exposition particulière à l'occasion de l'inauguration de la Médiathèque Jacques Prévert de Breuil-le-Sec (2020).
  • Exposition rétrospective Pierre Lonchamp à l'Hôtel de ville de Clermont de l'Oise, 30 octobre-13 novembre 2021.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Maurice Bruzeau, « Une œuvre, une question : Lonchamp et l'art figuratif » (Interview de Pierre Lonchamp), Télécomunication,‎
  • Maurice Bruzeau, « Pierre Lonchamp invité d'honneur au 57e Salon National », Arts PTT,‎
  • Maurice Bruzeau, « Je me souviens, Pierre Lonchamp… », Arts PTT,‎
  • Christian Bertre, Hommage à Pierre Lonchamp (1925-1978) (brochure réalisée par la Mairie de Clermont de l'Oise et la Mairie de Breuil-le-Sec à l'occasion de la "Rétrospective Lonchamp" du 6 au 14 juin 1998 à l'Hôtel de Ville de Clermont)
  • Éric Mercier (préf. Gérard Denizeau), Années 50 : la jeune peinture et l'alternative figurative : dictionnaire illustré, ArtAcatos, (ISBN 9782940452026)
    • Années 50..., t. I : L'alternative figurative
    • Années 50..., t. II : Panorama de la Jeune Peinture
  • Hélène Vaucelle et Lucie Planque, « Lonchamp, vous avez dit Lonchamp ?, un dictionnaire amoureux », Arts PTT,‎
  • Julien Heyligen, « Sur les traces du peintre oublié », Le Parisien,‎ (lire en ligne Accès libre)
  • Hélène Vaucelle et Lucie Planque, Pierre Lonchamp, 1925-1978 : un peintre du Clermontois et d'ailleurs, Association des amis du peintre Pierre Lonchamp,
  • Charlène Duperron, « Pierre Lonchamp, un artiste clermontois haut en couleurs », Courrier Picard,‎ (lire en ligne Inscription nécessaire)

Article(s) connexe(s)[modifier | modifier le code]

Lien(s) externe(s)[modifier | modifier le code]