Pandrosion

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Pandrosion
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
ΠανδρόσιονVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Période d'activité
IVe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata

Pandrosion d'Alexandrie (en grec moderne : Πανδροσιον) est une mathématicienne ou un mathématicien à Alexandrie au IVe siècle après J.-C. Pappus d'Alexandrie en parle dans sa Collection mathématique. Pandrosion est célèbre pour avoir développé une méthode approximative pour doubler le cube.

Bien qu'il y ait un désaccord sur le sujet, de nombreux chercheurs actuels pensent que Pandrosion était une femme. Si c'est le cas, c'est une mathématicienne plus ancienne qu'Hypatie.

Contributions[modifier | modifier le code]

L'apport principal de Pandrosion est la méthode pour calculer des solutions numériques précises mais approximatives au problème du doublement du cube, ou plus généralement au problème du calcul des racines cubiques. C'est une solution « géométrique récursive », et à trois dimensions plutôt qu'un travail dans le plan à deux dimensions[1]. Pappus a critiqué ce travail comme manquant d'une véritable démonstration[1],[2],[3]. Bien que Pappus n'affirme pas directement que la méthode est celle de Pandrosion, il l'inclut dans une section de sa Collection dédiée à la correction de ce qu'il perçoit comme des erreurs chez les étudiants de Pandrosion[1],[3].

Une autre méthode incluse dans la même section, et également attribuable indirectement à Pandrosion, est une méthode correcte et exacte pour construire la moyenne géométrique, de façon plus simple que la méthode utilisée par Pappus[1],[4].

Sexe[modifier | modifier le code]

Lorsque Friedrich Hultsch prépare sa traduction de 1878 à la Collection de Pappus du grec au latin, le manuscrit de la Collection qu'il utilise fait référence à Pandrosion en utilisant une forme d'adresse féminine. Hultsch a estimé que ce devait être une erreur et qualifie Pandrosion au masculin dans sa traduction ; de nombreux érudits ultérieurs le suivent dans ce sens[5].

Cependant, la traduction anglaise de 1988 de Pappus par Alexander Jones « soutient de manière convaincante » que la forme féminine originale n'est pas une erreur[1], et un travail universitaire plus récent estime aussi que Pandrosion était une femme[3],[6],[7],[8].

Antériorité et lien avec Hypatie[modifier | modifier le code]

Hypatie est souvent considérée comme la première femme à avoir contribué aux mathématiques, mais Pappus est mort avant la première date de naissance suggérée d'Hypatie. Pandrosion serait donc une mathématicienne féminine antérieure à Hypatie[2]. Pappus a également décrit Pandrosion comme professeur de mathématiques, et bien que Pappus n'ait enregistré que des hommes parmi ses élèves, Edward J. Watts suggère qu'Hypatie a pu connaître Pandrosion, et l'a peut-être effectivement connue[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) Wilbur Richard Knorr, « Pappus' texts on cube duplication », dans Textual Studies in Ancient and Medieval Geometry, Boston, Birkhäuser, , 63–76 p. (DOI 10.1007/978-1-4612-3690-0_5). Le texte principal de l'article de Knorr comprend une description de la méthode de doublement de cube par Pandrosion ; pour la partie sur le genre de Pandrosion, voir la note 2 en bas de la p. 72.
  2. a et b (en) John J. O'Connor et Edmund F. Robertson, « Pandrosion of Alexandria », sur MacTutor, université de St Andrews.
  3. a b et c (en) Alain Bernard, « Sophistic aspects of Pappus's Collection », Archive for History of Exact Sciences, vol. 57, no 2,‎ , p. 93–150 (DOI 10.1007/s004070200056, MR 1961330, S2CID 121211783).
  4. a et b (en) Edward J. Watts, « Hypatia: The Life and Legend of an Ancient Philosopher : Pandrosion », Oxford, England, Oxford University Press, (ISBN 978-0190659141), p. 94-97. Excerpted by the MacTutor History of Mathematics Archive.
  5. (grk + la) Pappus et Friedrich Hultsch, « Livre 3.1 », dans Pappi Alexandrini Collectionis quae supersunt, vol. I, Berlin, (lire en ligne).
  6. (en) R. Netz, C. J. Tuplin et T. E. Rihll, « Science and Mathematics in Ancient Greek Culture : Greek mathematicians: a group picture », Oxford University Press, (DOI 10.1093/acprof:oso/9780198152484.003.0011, MR 2080682), p. 196–216. Voir en particulier p. 197.
  7. (en) Gráinne McLaughlin, Eireann Marshall et Fiona McHardy, « Women's Influence on Classical Civilization : The logistics of gender from classical philosophy », Londres, Routledge, (ISBN 9780203209653, DOI 10.4324/9780203209653), p. 1–19. Excerpted by the MacTutor History of Mathematics Archive.
  8. (en) Nathan Sidoli et Bernard Lightman, « A Companion to the History of Science : Learned Man and Woman in Antiquity and the Middle Ages », John Wiley & Sons, Inc., (DOI 10.1002/9781118620762.ch2), p. 23–38. Voir en particulier Scholarly Women in the Ancient and Medieval Periods, pp. 35–36.

Liens externes[modifier | modifier le code]