Pablo de Olavide

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Pablo de Olavide
Pablo Olavide
Fonctions
Intendant
Nuevas Poblaciones de Andalucía y Sierra Morena
-
Tomás José González Carvajal (en)
Oidor de la Real Audiencia de Lima
Tribunal de Lima
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Iglesia de San Pablo (Baeza) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Pablo Antonio José de Olavide y JáureguiVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Conde de PilosVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Ordre de chevalerie
Membre de
Condamné pour
signature de Pablo de Olavide
Signature

Pablo Antonio José de Olavide y Jáuregui (Lima, Baeza, Jaén, ), écrivain, juriste et administrateur espagnol né dans la vice-royauté du Pérou.

Éducation[modifier | modifier le code]

Il était le fils du marchand Martín José de Olavide y Albizu (* 1686)[1] provenant de Lácar en Navarre et son épouse Ana María Teresa de Jáuregui y Ormaechea Aguirre[2]. Olavide fut élevé au collège royal de Saint-Martin (Colegio Real de San Martín) de Lima, dirigé par les Jésuites. Il obtint sa licence de théologie en 1740 à l'université royale et pontificale de San Marcos. Il y occupa par la suite (1742) une chaire et devint oidor au Tribunal de Lima en 1745, à peine âgé de vingt ans.

Après le tremblement de terre qui détruisit Lima le , il fut nommé administrateur des biens des victimes, mais on l'accusa de profiter de sa charge pour s'enrichir. Son père ayant fui en Espagne en laissant de nombreuses dettes, Olavide le fit passer pour mort pour s'éviter des problèmes avec la justice.

Installation en Europe[modifier | modifier le code]

Arrivé en Espagne en 1752, il fut rapidement fait chevalier de l'Ordre de Santiago, mais on l'incarcéra en 1754 à la demande du procureur de Lima pour corruption dans l'exercice de ses charges. Il fut remis en liberté provisoire jusqu'à ce que son dossier soit classé en 1757, après qu'il eut renoncé à toutes ses responsabilités publiques dans les colonies. Entretemps, il avait épousé une riche veuve Isabel de los Ríos (1755)[3], voyagea en Italie, et surtout en France où il resta huit ans, se liant d'amitié avec Voltaire, qui l'honora d'un séjour d'une semaine à Ferney, ainsi qu'avec Diderot. Un ami important et confident de Pablo de Olavide était Miguel de Gijón y León (es) (1717-1794), également d'origine sud-américaine.

À son retour en Espagne (1765), il ouvrit un salon depuis lequel il diffusa les idées des Lumières. Imprégné de culture française, grand lecteur, curieux de toutes les nouveautés, il gagna rapidement la confiance des ministres réformistes de Charles III qui le nommèrent corrégidor de Séville en 1767. Il y déploya une importante activité : on lui doit, surtout, un audacieux programme de réforme universitaire. Dans son salon se retrouvaient de nombreuses personnalités locales, et il mit sa riche bibliothèque à la disposition de ses amis : Gaspar Melchor de Jovellanos, alors jeune magistrat, tira un grand profit de ses échanges avec un esprit si ouvert.

La disgrâce[modifier | modifier le code]

Il fut aussi chargé de repeupler la Sierra Morena : il prit sa mission très au sérieux et obtint des résultats rapides et prometteurs. Mais ses succès et ses soutiens haut placés le rendirent imprudent. Il se permit des déclarations sarcastiques sur les dévotions populaires qu'il qualifia de superstitions ; il interdit les inhumations dans les églises et que l'on vendit des indulgences – la Bulle de la sainte croisade était une invention très ancienne en Espagne ; il critiquait les aumônes et pensait que pour réduire la misère il était meilleur de créer des emplois ; il se moquait des moines qu'il traitait d'ignorants. Ceux-là, en particulier les Capucins, ne le lui pardonnèrent pas et le dénoncèrent à l'Inquisition. D'après eux, Olavide possédait des livres interdits et des tableaux lascifs, il ne respectait pas les jeûnes obligatoires. Par-dessus tout, c'était un incrédule, adepte du système copernicien ! L'Inquisition le jeta en prison en 1776, instruisit son procès et le condamna, en 1778, à huit ans de réclusion dans un couvent. Dans Histoire de l'Espagne, Joseph Pérez décrit ce procès de l'Inquisition comme une volonté de celle-ci de montrer sa désapprobation des évolutions réformatrices à la tête de l'Etat en faisant un exemple auprès d'un fonctionnaire finalement assez peu élevé dans la hiérarchie.

Olavide s'enfuit cependant rapidement. Il trouva refuge en France où il assista à la Révolution. Détenu par les Montagnards, il fut libéré après le 9-Thermidor et retourna en Espagne où il mourut en 1803, après avoir publié une rétractation de ses erreurs, Le triomphe de l'Évangile (El Evangelio en triunfo).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Aguilar Piñal F., La Sevilla de Olavide, 1767–1778, Ayuntamiento de Sevilla, Séville, 1995. (ISBN 84-86810-60-4).
  • Alonso Seoane M. J., La obra narrativa de Pablo de Olavide: nuevo planteamiento para su estudio, Axerquía, 1984, num. 11, pp. 11–49.
  • Defourneaux M., Pablo de Olavide ou l’Afrancesado (1725–1803), Paris, 1959.
  • Huerta J., Peral E., Urzaiz H., Teatro español de la A a la Z, Espasa-Calpe, Madrid, 2005.
  • Marchena Fernández J., El tiempo ilustrado de Pablo de Olavide: vida, obra y sueños de un americano en la España del s. XVIII (contient le Programme de Réformes pour l'Université de Séville réalisé par Pablo de Olavide), Alfar, Séville, 2001. (ISBN 84-7898-180-2).
  • Perdices de Blas L., Pablo de Olavide (1725–1803). El Ilustrado, Editorial Complutense, Madrid, 1995. (ISBN 84-7898-180-2).
  • Perez J., Histoire de l'Espagne, Fayard, Paris, 1996.
  • Valdeo J., Pérez J., Santos J., Historia de España, Austral, Madrid, 2011. (ISBN 978-84-670-3357-1)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Généalogie de la famille
  2. Allan J. Kuethe, Pablo de Olavide : El espacio de la ilustración y la reforma universitaria Hispanic American Historical Review 82:2, May 2002 p. 368-370
  3. Marcelin Défourneaux : Pablo de Olavide et sa famille (A propos d'une Ode de Jovellanos), Bulletin hispanique, 1954, Volume 56, Numéro 56-3, p. 249-259.

Liens externes[modifier | modifier le code]