Pôle de conservation

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Photographie d'un bâtiment public moderne.
Le centre de conservation du Québec, dans la ville du même nom.

Un pôle de conservation ou centre de conservation est un espace de réserve d'un musée ou d'une institution culturelle. Il comprend au minimum des espaces de stockage des œuvres d'un ou de plusieurs établissements. Il peut également comporter un accès partiel du public, et souvent un espace de restauration des œuvres endommagées.

Conservation[modifier | modifier le code]

Un pôle ou un centre de conservation est un espace destiné à l'accueil des réserves d'une institution culturelle ; l'institution en question est généralement un musée, mais il peut également s'agir d'une bibliothèque, voir d'un site d'archives. Par rapport aux réserves d'un musée, le pôle de conservation se caractérise par les conditions renforcées de sécurité et de sûreté extérieures et intérieures et de conservation[1], ainsi que par les capacités renforcées d'espace d'accueil pour anticiper les futurs accroissements des collections[2].

Ces conditions particulières permettent de préserver les collections fragiles d'agressions extérieures, par exemple des inondations dans le cas des musées de Paris[3].

Les modes de conservation incluent également des protections contre les dégradations intrinsèques des œuvres, notamment du fait de l'oxydation ou de micro-organismes. Les documents sont alors stockés sous un vide partiel ou sous une atmosphère raréfiée en dioxygène[4],[5]. Compte tenu des connaissances en matière de dégradation des œuvres, des mesures de conservation préventive peuvent être prises, en mettant en œuvre des traitements adaptés au type de dégradation subi[2],[6].

Restauration[modifier | modifier le code]

Les pôles de conservation peuvent également être des lieux de restauration des œuvres endommagées. Les procédés de restauration mis en œuvre incluent premièrement la désinfection, c'est-à-dire l’éradication des moisissures, insectes et bactéries sans altérer les documents traités. La désinfection peut se faire par utilisation d'oxyde d'éthylène ou par anoxie. Un second traitement possible est celui de dépoussiérage, qui est généralement effectué après la désinfection. L'application d'une cire fongistatique peut être utile pour traiter les reliures en cuir. Enfin, les imprimés postérieurs à 1870 sont souvent édités sur papier acide, ce qui entraîne leur destruction. Des procédés de désacidification de masse permettent d'y remédier[7].

Accueil du public[modifier | modifier le code]

Les pôles de conservation n'ont pas vocation ontologique à accueillir du public, en particulier évidemment dans les zones de conservation les plus critiques. Toutefois, des lieux d'exposition, sous certaines conditions, peuvent y être aménagés, afin d'apporter une valorisation scientifique et culturelle au simple stockage[3],[8]. Ces centres peuvent également accueillir le public lors d'occasions spéciales, telles que les journées européennes des métiers d’art ou les journées européennes du patrimoine[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « XP X80-001 », AFNOR, (consulté le ).
  2. a et b « Un nouveau pôle de conservation et de création — Centre Pompidou Francilien — Fabrique de l'art / Musée national Picasso-Paris », Centre Pompidou (consulté le ).
  3. a et b Hervé Barbaret, « Réserves du Louvre à Lens : “Un lieu vivant” », Ministère de la Culture, (consulté le ).
  4. Élodie Vincent & Sylvie Lerat, « 4 équipes d’architectes invitées à concourir pour la création du futur pôle de conservation de la BnF à Amiens », Bibliothèque nationale de France, (consulté le ).
  5. (en) « The Conservation Centre », National Conservation Centre (en) (consulté le ).
  6. Anne Chabas, Isabelle Cabillic, Cédric Lelièvre, Frédéric Didier, Bertrand Lavédrine, Delphine Capdepu, Frédéric Létoffé, Cécilia Aguirre, Antonio Rimaud et Alicia Orsini, « Injonction au développement durable : Gestion de l’espace et du climat », dans Corinne Bélier (dir.), Adaptons nos pratiques ! : Conservation-restauration et environnement, Ministère de la Culture, , 35 p. (lire en ligne), p. 12-16.
  7. a et b Annie Bonnaud & Elvire Setruk-Molho, « Les Centres techniques de conservation », Bibliothèque nationale de France (consulté le ).
  8. AFP, « Le Centre Pompidou ouvrira en 2025 à Massy un pôle de conservation qui sera en partie ouvert au public », France TV Info,‎ (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]