Octavie Tardif

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Octavie Tardif, née Boulongne le à Aumale et morte le à Paris 14e, est une militante communarde, membre de l'Association internationale des travailleurs (Internationale), exerçant le métier de confectionneuse à Paris. Elle s'engage dans les actions entreprises par les femmes dans la Commune de Paris, devenant notamment l'une des dirigeantes de l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Octavie Victoire Boulongne naît en 1833 à Aumale, fille de Pierre Antoine Prudence Boulogne, tailleur d'habits, et Virginie Leclerc[1].

En , devenue elle-même tailleur et installée en concubinage 18 boulevard d'Italie à Paris avec Martial Tardif[Note 1], lui aussi tailleur, elle donne naissance à un garçon prénommé Marcelin, fils naturel de son compagnon[2]. L'enfant meurt huit mois plus tard[3].

En , Octavie Boulongne et Martial Tardif se marient, alors qu'elle est enceinte[4],[Note 2] : leur fille Henriette naît en août[5]. Quatre ans plus tard, leur fils Octave voit le jour[6], mais il meurt quatre mois plus tard à Subligny, où il avait été place en nourrice[7].

Martial Tardif meurt en 1875[8].

Biographie[modifier | modifier le code]

En , Octavie Tardif remet, avec quatre autres citoyennes, une réclamation à l'hôtel de ville de Paris, afin que « les hommes valides qui ne sont ni médecins ni chirurgiens [soient] remplacés par des femmes dans le service des ambulances. » Leur requête est acceptée[9].

Devenue l'une des dirigeantes du 13e arrondissement de l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés, fondée le 11 avril 1871, Octavie Tardif rédige[Quand ?] une lettre collective de revendication pour les ouvrières à Léo Frankel en tant que « déléguée aux écritures »[10]. La lettre est signée de dix représentantes des travailleuses du de Paris. Dans cette lettre, les femmes indiquent être toujours en attente d'un emploi utile et critiquent le fait que l'administration de la Commune se préoccupe prioritairement de politique. Elles émettent l'avis que l’éradication de la misère doit être une priorité et que la politique sera « pure » quand la question économique sera réglée, c'est-à-dire par l'émancipation du travail, en supprimant les intermédiaires et les usuriers entre les producteurs et la consommation finale du produit de leur travail. Elles opposent une vision féminine du « progrès » et l’« immobilisme de votre sexe »[10].

Le , Octavie Tardif adresse à la Commission du travail et d’échange une pétition de 85 signatures : « Il nous faut du travail, puisque nos frères, nos maris, nos fils ne peuvent subvenir aux besoins de la famille. »[11]

Elle est secrétaire du Panthéon de l'Internationale et aurait, selon un rapport de police du , transmis à la Justice militaire la liste de membres de l’Internationale du 13e arrondissement de Paris[12].

Domiciliée 11 rue du Moulin-des-Prés, Octavie Boulongne meurt en à l'hôpital Cochin[13],[Note 3]. Sur son acte de décès, il est indiqué qu'elle est la veuve d'un dénommé Berney, « sans autres renseignements ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Futur secrétaire correspondant de la Section du Panthéon et du treizième arrondissement réunis, Association internationale des travailleurs (Élections des 26 mars et 16 avril 1871 : affiches, professions de foi, documents officiels, clubs et comités pendant la Commune / recueillis par Firmin Maillard, p. 118 [1])
  2. Son acte de mariage mentionne qu'elle est née le 6 février 1833, et non le 15.
  3. 47 rue du Faubourg-Saint-Jacques à Paris.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance no 13 du , Aumale, Archives départementales de la Seine-Maritime [2]
  2. Acte de naissance no 1978 du , Paris 13e, Archives de Paris
  3. Acte de naissance no 1439 du , Paris 13e, Archives de Paris
  4. Acte de mariage no 77 du , Paris 13e, Archives de Paris
  5. Acte de naissance no 1324 du , Paris 13e, Archives de Paris
  6. Acte de naissance no 2066 du , Paris 13e, Archives de Paris
  7. Acte de décès no 6 du , Subligny, Archives du Cher
  8. Acte de décès no 2647 du , Paris 5e, Archives de Paris
  9. « Faits et nouvelles », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, La Patrie en danger, (consulté le ), p. 2
  10. a et b Ludivine Bantigny, La Commune au présent : une correspondance par-delà le temps, (ISBN 978-2-348-06669-6 et 2-348-06669-6, OCLC 1241123887, lire en ligne), p. 146
  11. « La Commune de Paris, révolution féministe ? Idée reçue n° 4 », sur France Culture, (consulté le )
  12. « TARDIF Octavie - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
  13. Acte de décès no 1037 du (transcription), Paris 13e, Archives de Paris

Liens externes[modifier | modifier le code]