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O3b Networks

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O3b Networks
Création 2007
Fondateurs Greg Wyler
Siège social Saint-Jean
Drapeau de Jersey Jersey
Actionnaires SES S.AVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité Télécommunications
Société mère SES
Filiales située à Englewood, Colorado, Drapeau des États-Unis États-Unis
Site web www.o3bnetworks.com

O3b Networks était un opérateur de satellites de télécommunications qui fournissait un service internet via satellite à haut débit à destination des régions tropicales. Contrairement aux opérateurs offrant un service similaire en ayant recours à des satellites en orbite géostationnaire, O3B utilise une constellation de 20 satellites placés sur une orbite moyenne ce qui permet de raccourcir le temps de latence. La société créée en 2007 par Greg Wyler fournit un service opérationnel depuis 2014. En 2016 O3b Networks est devenue une filiale détenue à 100% par la société SES. Celle-ci n'était jusque là qu'un des actionnaires à côté notamment de Google.

Création de la société

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La société O3b Networks est fondée en 2007 par Greg Wyler avec plusieurs partenaires financiers : Google, HSBC et John Malone, le magnat de la télévision câblée. Son siège social se situe à Jersey. Toutefois, les systèmes au sol et le développement technique étaient gérés par une filiale à 100 % située à Englewood, aux États-Unis[1].

L'objectif de la société est de fournir des services de télécommunication à haut débit dans les régions tropicales qui ne disposent généralement pas de systèmes de télécommunication terrestres performants (fibre optique, ADSL). « O3b » est l'acronyme de « Other 3 Billion », par référence aux trois milliards de la population mondiale non encore couverte par Internet. En couplant des satellites de faible latence en orbite moyenne aux infrastructures terrestres, le réseau O3b mPOWER fournit une bande passante globale de plusieurs térabits pour des applications diverses, de la téléphonie mobile à l’accès en zones rurales isolées en passant par des boucles locales d’IP[2]. Le recours à des satellites placés sur orbite moyenne permet un temps de latence nettement plus réduit que les services similaires reposant sur des satellites géostationnaires. Par contre, l'orbite moyenne impose de disposer d'une constellation pour assurer une couverture continue aux clients.

Greg Wyler poursuivra l'objectif d'une couverture globale en créant, avec quelques membres d'O3b Networks, une autre société, WorldVu, renommée ensuite OneWeb.

Construction de la constellation de satellites initiale

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La construction des 20 satellites est confiée en 2008 à Thales Alenia Space qui en assure la maîtrise d'œuvre dans l'établissement de Cannes[3]. Le constructeur cannois, maître d’œuvre de la constellation O3b, est responsable de la conception et de la fabrication des satellites, de leur mise en orbite ainsi que de leur validation[4]. En , Google, copropriétaire d'O3b Networks envisage une constellation encore plus fournie[5].

Déploiement de la première génération de satellites

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Il est prévu que la constellation initiale comprennent 8 satellites, tous placés sur une même orbite survolant l'équateur. Ceux-ci doivent être déployés à partir de 2013, avec un projet d'extension à 16 satellites[6]. En , le client commande quatre satellites complémentaires au titre de ces satellites de secours[7]. Le lancement des quatre premiers satellites est réalisé le par un lanceur Soyouz depuis le Centre spatial guyanais[8]. Le , ces satellites sont officiellement acceptés en orbite, avec la signature des certificats d'acceptation par l’opérateur O3b Networks. Le contrôle des satellites est transféré par le centre de Thales Alenia Space, à Cannes, à celui d’O3b Networks à Betzdorf, au Luxembourg.

Le , la seconde grappe, composée également de 4 satellites, est lancée avec succès par Arianespace, depuis le centre spatial guyanais, à bord du lanceur Soyouz[9]. Le , quatre nouveaux satellites sont lancés avec succès par une fusée Soyouz depuis la Guyane.

Rachat d'O3B Networks par SES (2016)

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Le , SES S.A annonce son intention de prendre le contrôle de O3b Networks[10],[11]. Le , SES annonce avoir finalisé l'acquisition d'O3b Networks et possède désormais 100 % du capital de l'entreprise. L'opération s'est réalisée pour un montant de 730 millions de dollars (655 millions d'euros)[12].

Quatre ans plus tard en , 4 satellites additionnels sont mis en orbite par le vol Soyouz VS18 opéré par Arianespace[13], puis 4 autres en 2019.

Deuxième génération de satellites (2017)

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La société O3b commande en 2017 11 nouveaux satellites O3b mPOWER plus performants auprès de la société Boeing Satellite Systems International[14]. Ceux-ci doivent être lancés par SpaceX à partir de fin 2021[15]. Les deux premiers satellites sont placés en orbite le 16 décembre 2022 par une fusée Falcon 9 décollant depuis la base de lancement de Cape Canaveral[16].

Principes de fonctionnement

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Constellation de satellites O3b, en orbite moyenne dans le plan de l'équateur : zones de visibilité, rendue par le logiciel de visualisation de constellations de satellites SaVi

Les services sont fournis par une constellation de satellites en orbite moyenne circulant dans le plan de l’équateur (inclinaison orbitale de 0 degrés), à une altitude de 8 063 km, la durée de visibilité des satellites étant de 45 minutes. Depuis cette altitude moyenne, le décalage du signal est réduit à moins d'un vingtième de seconde (50 ms), à la vitesse de la lumière, au lieu d'un quart de seconde depuis l'orbite géostationnaire. Cette orbite, avec une période de 288 minutes (5 révolutions par jour), permet un passage au-dessus du même point de l'équateur toutes les 6 heures, soit un déplacement d'un degré en longitude terrestre chaque minute. Par ailleurs, elle présente la caractéristique d'être extrêmement stable et de ne nécessiter que de très faibles corrections orbitales (moins d'une manœuvre par an, d'un delta-v inférieur à 15 mm/s).

Segment spatial

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Première génération

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La première génération de satellites utilisés par O3b est construite par Thales Alenia Space. Les opérations d'assemblage, intégration et tests (AIT) sont réalisés dans l'établissement de Rome.

Plate-forme

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Le module de service du satellite est dérivé de celui des Globalstar seconde génération, la plateforme EliteBus[17], construits aussi par Thales Alenia Space. Le satellite est stabilisé trois-axesgrâce plusieurs roues de réaction, des magnéto-coupleurs et plusieurs moteurs-fusées. La détermination d'attitude est fournie par des senseurs terrestre et solaires et une centrale à inertie. Un équipement de navigation GPS fournit la position orbitale. La puissance électrique est fournie par un générateur solaire avec des cellules photovoltaïques à l'arséniure de gallium et des batteries Lithium-Ion.

Charge utile

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Chaque satellite est équipé de 2 fois 10 antennes (10 Aller et 10 Retour) en bande Ka. Le répéteur et les antennes mobiles, intégré sur le site de Toulouse, permettent un débit de 1,25 Gbit/s. Ces antennes peuvent être pointées vers un point quelconque de la Terre en quelques minutes, en rayonnant dans une surface de 500 km de diamètre.

Deuxième génération

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La deuxième génération de satellites, baptisés O3b mPOWER, est beaucoup plus performante que celle qui le précède. Le satellite utilise une plateforme Boeing 702X d'une masse de 1900 kg. Il s'agit d'une version modifiée du modèle 702 à propulsion électrique qui s'en différencie par des panneaux solaires durcis pour résister au rayonnements ionisant caractérisant l'orbite moyenne. La charge utile comprend une antenne permettant de pointer 5000 faisceaux distincts fournissant chacun avec un débit de 50 mégabits par seconde. Le temps de latence (aller retour) est inférieur à 150 millisecondes et un client donné peut disposer d'un débit de plusieurs gigabits par seconde[18],[16].

Segment terrestre

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Une station au sol nécessite deux grandes (3m) antennes (une pour la poursuite d'un satellite, une autre prête à pointer vers le prochain satellite quand il apparaît au-dessus de l'horizon) ainsi que tous les mécanismes pour cette poursuite. En cas de panne d'une antenne, un terminal ne peut plus donner un service ininterrompu. Comme le système d'orientation est utilisé pratiquement tout le temps, un terminal "haute disponibilité" nécessite 3 antennes pour permettre la maintenance et le relais en cas de panne. Ces stations furent spécialement développées par la société Viasat, Inc..

Liste des satellites

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Génération Nom NORAD ID Int'l Code Date de lancement Lanceur Statut
2 O3b mPower 1 16 décembre 2022 Cape Canaveral Falcon 9 Opérationnel
O3b mPower 2 Opérationnel
1 O3B FM18 44115 2019-020D

Kourou ZLS

VS22 (Soyouz ST-B) Opérationnel
O3B FM17 44114 2019-020C Opérationnel
O3B FM19 44113 2019-020B Opérationnel
O3B FM20 44112 2019-020A Opérationnel
O3B FM13 43234 2018-024D

Kourou ZLS

VS18 (Soyouz ST-B) Opérationnel
O3B FM14 43233 2018-024C Opérationnel
O3B FM16 43232 2018-024B Opérationnel
O3B FM15 43231 2018-024A Opérationnel
O3B FM9 40351 2014-083D

Kourou ZLS

VS10 (Soyouz ST-B) Opérationnel
O3B FM12 40350 2014-083C Opérationnel
O3B FM11 40349 2014-083B Opérationnel
O3B FM10 40348 2014-083A Opérationnel
O3B FM3 40082 2014-038D

Kourou ZLS

VS08 (Soyouz ST-B) Opérationnel
O3B FM7 40081 2014-038C Opérationnel
O3B FM6 40080 2014-038B Opérationnel
O3B FM8 40079 2014-038A Opérationnel
O3B PFM 39191 2013-031D

Kourou ZLS

VS05 (Soyouz ST-B) Opérationnel
O3B FM2 39190 2013-031C Opérationnel
O3B FM4 39189 2013-031B Opérationnel
O3B FM5 39188 2013-031A Opérationnel

"O3B Networks satellites". www.n2yo.com. Retrieved 14 November 2019.

Notes et références

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  1. (en) http://www.o3bnetworks.com/AboutUs/about_us.html
  2. Connectivité par satellite : SES Networks déploie son système « O3b mPOWER » de très haut débit, SocialNetLink, 20 février 2021
  3. Jean-Pierre Largillet, « Cannes : Thales Alenia Space construit un réseau satellitaire pour Google », 10 septembre 2008, dans WebTime Media, en ligne sur www.webtimemedias.com
  4. Jean-Pierre Largillet, « Internet de l'espace : les 4 premiers satellites 03B acceptés en orbite », dans WebTimeMedias, 28 juillet 2013, en ligne sur le site www.webtimemedias.com
  5. Robin Prudent, Lucas Minisini, « Les satellites Google vus d’Afrique : L’appétit vient en mangeant », dans Le NouvelObs, en ligne sur le site wwwrue89.nouvelobs.com
  6. Rodolph Botton, Robert Morris (O3b Networks), Jérôme Verzat (Thales Alenia Space), « O3B: solution satellitaire pour un Internet à bas prix », conférence donnée le 16 mai 2012 au groupe régional Côte d'Azur de la 3AF, En ligne sur le blog 3AF Côte d'Azur
  7. Jean-Pierre Largillet, « Thales Alenia Space : 4 satellites de plus pour la constellation O3B », dans WebTimeMedia, 14 novembre 2011, Thales Alenia Space : 4 satellites de plus pour la constellation O3B
  8. Voir le lancement des 4 premiers sur le forum de la conquête spatiale
  9. « Succès du lancement de la deuxième grappe de satellites O3B», Communiqué de presse Thales Alenia Space, 11 juillet 2014, Succès du lancement de la deuxième grappe de satellites O3B
  10. (en) « SES to take control of O3b Networks » [« SES prendra le contrôle de O3B Networks »], sur SES.com, (consulté le ).
  11. Michel Cabriol, « Satellites : pourquoi le leader mondial SES prend le contrôle de la start-up O3b », sur La Tribune, (ISSN 1760-4869, OCLC 815191430, consulté le )
  12. awp/afp, 2 août 2016, « SES finalise l'acquisition d'O3b Networks pour 730 mio USD »
  13. Michel Cabirol, « Constellation O3b (SES) : nouveau succès de Soyouz à Kourou », La Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Michel Cabirol, « Constellation O3b : comment Boeing a évincé Thales en tant que partenaire stratégique de SES », La Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Caleb Henry, « SES taps SpaceX for two additional Falcon 9 launche », sur SpaceNews,
  16. a et b (en) Sawyer Rosenstein, « SpaceX launches first of two missions from Florida in two days », sur nasaspaceflight.com,
  17. Voir EliteBus sur CASPWiki
  18. (en) Gunter Krebs, « O3b mPower 1, ..., 11 (O3b 21, ..., 31) », sur Gunter's Space Page (consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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