No bra
Le no bra (« pas de soutien-gorge » en anglais) est un mouvement consistant pour des femmes à ne volontairement pas porter de soutien-gorge, pour des raisons de confort ou féministes.
Historique
[modifier | modifier le code]Le premier soutien-gorge moderne, le corselet gorge, a été présenté par Herminie Cadolle à l'exposition universelle de Paris le 27 juin 1889[1].
Le mouvement no bra mouvement apparaît aux États-Unis avant de se développer en France[2], et remonterait aux années 1960[3]. En 2018, le hashtag #nobrachallenge se déploie sur plusieurs réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et Instagram, afin d'encourager les femmes à franchir le pas d'abandonner leur soutien-gorge[2],[4].
Raisons et objectif
[modifier | modifier le code]Le développement du no bra se situe à la croisée de plusieurs revendications concernant la libération du corps féminin[2],[5],[6],[7].
Il est adopté pour des raisons de confort, à travers le refus du port d'un vêtement jugé inconfortable et inutile[7] et face au constat que porter un soutien-gorge à l'extérieur, notamment en contexte professionnel, est une injonction tandis que de nombreuses femmes ne le portent pas chez elles[4],[5],[7].
Le no bra peut aussi être un choix posé dans un but de réappropriation[5] et d'acceptation de son corps[7]. Il relève également parfois d'un acte militant, à l'encontre de l'hypersexualisation de la poitrine des femmes[2] ainsi que de l'injonction à porter un soutien-gorge dans l'espace public[7].
Les raisons avancées par les femmes, outre le confort, un affranchissement des normes esthétiques, sont variées et incluent une remise en question du bien-fondé du port du soutien-gorge pour la santé. Ainsi, certaines adeptes du mouvement mettent en avant le fait que leurs problèmes de dos provoqués par leurs seins ont disparu avec l'abandon du soutien-gorge[7]. Elles avancent également le fait que l'utilité de celui-ci pour le maintien de la fermeté des seins n'est pas démontrée[7].
Envergure
[modifier | modifier le code]Selon une étude comparative IFOP de juin 2022 auprès de 5000 personnes[8] couvrant l’Italie, l’Espagne, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, la France serait le plus adepte du no bra dans la population adulte (6 % en France, contre une moyenne de 4 %) mais surtout chez les jeunes de moins de 25 ans : 13 % en France (contre 4% en 2020), contre à peine 3 % en Espagne, 2 % en Italie et seulement 1 % au Royaume-Uni et en Allemagne[9],[10],[11].
En Scandinavie, le pourcentage des femmes qui ne portent pas de soutien-gorge atteindrait 95 %[7].
Références
[modifier | modifier le code]- « Les dessous féminins racontent aussi l’histoire », ouest-france.fr, (lire en ligne).
- « « No Bra », la révolution du sans soutien-gorge est en marche », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- « Quand les femmes se passent de soutien-gorge », sur RTBF Info, (consulté le )
- « Balance ton soutien-gorge: le #NoBraChallenge », sur RTBF Info, (consulté le ).
- Delphine Dauvergne, « Elles ont laissé tomber le soutif et leurs seins se portent très bien », sur Slate.fr, (consulté le ).
- « Confinées, elles osent retirer leur soutien-gorge », sur LExpress.fr, (consulté le ).
- « #NoBra : pourquoi de plus en plus de femmes se débarrassent de leur soutif », sur Les Inrocks, (consulté le ).
- Les Français(es) sont-ils vraiment les plus sales d’Europe ?, Sondage IFOP/Xlovecam, 23 septembre 2022.
- « Elles ont abandonné le soutien-gorge : les Françaises à l’avant-garde du «no bra» », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- « Soutien-gorge au travail : avec la rentrée, fini le « no bra » ? », sur huffingtonpost.fr,
- « Soutien-gorge : les Françaises adeptes de la pratique du “no bra” », sur aufeminin.com,