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Mousse (marine)

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Un jeune mousse. (Lithographie anonyme en couleur du XIXe siècle)

Un mousse est un apprenti marin chargé des corvées sur un navire.

Origine et emploi du mot

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Le mot vient de l’espagnol mozo ou du catalan mosso, qui signifient d’abord jeune garçon, puis apprenti marin. Ces mots viennent eux-mêmes du latin populaire muttiu, signifiant « émoussé » : il s’agit peut-être d’une allusion à l’habitude de raser le crâne des jeunes garçons[1].

Le mot est employé à la fois dans la marine marchande et à la pêche[2]. Il n'est employé dans la marine de guerre que familièrement.

Jusqu'aux années 1950, le mousse a moins de seize ans. Il se trouve tout en bas de l’échelle hiérarchique de l’équipage, c’est-à-dire en dessous du novice, lui-même en dessous du matelot de 3e classe[3]. L’enfant — sans avoir reçu de formation théorique — peut être embarqué très jeune : on l’appelle alors moussaillon. Sa rétribution, si elle existe, est laissée à l’appréciation du capitaine et de l’équipage.

Dans les années 1960-1970, le garçon entre à quatorze ans dans une école de pêche, d’où il sort un an plus tard muni d’un certificat d’apprentissage maritime (CAM). Il embarque alors comme mousse pendant un an, puis comme novice pendant encore un an, avant de devenir matelot, ce temps d’apprentissage pouvant être écourté, à l’appréciation du capitaine et de l’équipage.

Les récits de mer témoignent de la dure condition du mousse, confronté à la violence et à la stupidité humaines, esclave de tous et souffre-douleur des brutes les plus bornées[4] : « Jos déteste ce rôle de chien du bord. Cuisiner, porter à boire ne devrait pas occuper le temps du mousse. Pour Jos, le travail du mousse c’est d’apprendre à pêcher, comprendre la mer. Il se promet que, lorsqu’il deviendra patron de pêche, il protégera les mousses des brimades stupides des anciens. Humilier n’apprend pas à vivre[5]. »

Mais les lois sur le travail des mineurs, la scolarité obligatoire, puis la loi d’orientation sur la pêche de 1997 interdisent, en France, l’embarquement des enfants[6]. De nos jours, il n’y a plus de mousse. À dix-huit ans, le garçon sort d’un lycée professionnel maritime pour embarquer comme novice.

Rémunération

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Le mode de rétribution d’un équipage consiste en un partage (le lodez, en breton). Le produit de la vente sous criée (moins les frais de la marée) est d'abord divisé par deux : une moitié pour l’armement, une moitié pour l’équipage.

Jusqu’aux années 1970, en l’absence de conventions écrites, la part de l’équipage est elle-même répartie selon des règles laissées à l’appréciation du capitaine et de l’équipage : par exemple, deux parts pour le capitaine, une part pour chaque matelot, un quart de part pour le mousse.

Marine de guerre

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Mousse (manchon sans chevron) est un mot qui s’applique familièrement dans la marine de guerre à l'apprenti matelot, futur matelot de deuxième classe. Au terme de ses classes, le matelot de deuxième classe reçoit le brevet d’équipage et devient matelot breveté (première classe).

La formation est assurée depuis 1834 (avec une fermeture de 1988 à 2009) par l’École des mousses.

Les scouts marins se répartissent en trois catégories d’âge :

  • les moussaillons sont âgés de 8 à 11 ans ;
  • les mousses de 12 à 14 ans (le mot s’emploie au masculin ou au féminin, selon qu'il s’agit d’un garçon ou d’une fille) ;
  • les marins de 14 à 17 ans.

Dans l'art et la culture

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Le Mousse est un poème des Amours jaunes de Tristan Corbière.

Expressions

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  • « Faire ses mousses » : suivre les cours de l’école des mousses[7].
  • « Mettre un petit mousse sur chantier » : assurer sa descendance[8].
  • « Moussaillon » : terme affectueux employé à terre pour s'adresser à un enfant[9].

Notes et références

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  1. Christophe Hardy, Les Mots de la mer, Belin, 2002, p. 425.
  2. Christophe Hardy, ibid
  3. Bonnefoux et Paris, Le Dictionnaire de la marine à voile, Hier & Demain, 1971, p. 518.
  4. Voir Jean Recher, Le Grand Métier.
  5. Jean-Claude Boulard, L’Épopée de la sardine : un siècle d’histoires de pêche, Éditions maritimes et d’outre-mer, 2000.
  6. Ouest-France, 8-9 décembre 2001.
  7. Christophe Hardy, op. cit., p. 427.
  8. Maurice Duron, Des mots de voile et de vent : un langage disparu, Autrement, 2003, p. 125.
  9. Christophe Hardy, ibid.

Bibliographie

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  • Jean Recher, Le Grand Métier : journal d’un capitaine de pêche de Fécamp, coll. « Terre humaine », Plon, 1977

Liens externes

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