Moridunum

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Moridunum
Image illustrative de l’article Moridunum
Les ruines de l'amphithéâtre.
Localisation
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Nation pays de Galles
Comté Carmarthenshire
Communauté Carmarthen
Type Chef-lieu de civitas
Coordonnées 51° 51′ 36″ nord, 4° 18′ 36″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Royaume-Uni
(Voir situation sur carte : Royaume-Uni)
Moridunum
Moridunum
Géolocalisation sur la carte : pays de Galles
(Voir situation sur carte : pays de Galles)
Moridunum
Moridunum
Géolocalisation sur la carte : Carmarthenshire
(Voir situation sur carte : Carmarthenshire)
Moridunum
Moridunum
Histoire
Époque Antiquité

Moridunum ou Moridunum Demetarum est une cité romaine de la province de Bretagne. Chef-lieu de la civitas des Demetae, elle correspond à l'actuelle ville de Carmarthen, dans le sud-ouest du pays de Galles, à environ 35 km au nord-ouest de Swansea et à 19 km au nord-ouest de Llanelli, la plus grande ville du comté du Carmarthenshire. Avec Venta Silurum (Caerwent), elle est l'une des deux seules cités romaines connues sur le territoire gallois.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Elle est mentionnée comme Moridounon dans la Géographie de Ptolémée et Muridunum dans l'Itinéraire d'Antonin [1]. Son nom, d'origine brittonique, désigne un fort (*duno) situé près de la mer (*mari). Il est à l'origine de celui de la ville moderne de Carmarthen, qui résulte de la déformation progressive du nom brittonique de la ville en y ajoutant le préfixe gallois caer désignant lui aussi un fort[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

La conquête romaine de la Grande-Bretagne, si elle connaît ses premières échauffourées lors de la guerre des Gaules, commence réellement un siècle plus tard, en 43, sous le règne de Claude. Les légions romaines mettent néanmoins plusieurs décennies à soumettre l'actuel pays de Galles, avec pas moins de treize campagnes dans la région entre 48 et 79[3]. Certains peuples opposent une résistance particulièrement farouche aux armées romaines, à l'instar des Silures dans le sud-est. Leurs voisins au sud-ouest, les Demetae, semblent à l'inverse avoir opposé moins de résistance[1],[3].

Les Romains établissent un fort à Moridunum vers 75. Il se trouve à un endroit stratégique, près d'un gué sur l'estuaire de la Towy[1]. Un vicus se développe rapidement à proximité du fort. Ce dernier est abandonné vers 120 et sa garnison redéployée sur le mur d'Hadrien ; seule demeure alors l'implantation civile sur le site[4]. Le vicus de Moridunum acquiert probablement le statut de cité au même moment. Bien qu'aucune inscription d'époque ne mentionne explicitement la civitas des Demetae, la taille de la ville (environ 13 ha[5]) et le luxe des demeures urbaines et rurales retrouvées dans les environs incitent les historiens à considérer que Moridunum a bel et bien eu ce statut[6].

La fin de la présence romaine à Moridunum est mal documentée. Les pièces de monnaie les plus tardives retrouvées sur le site sont au nom de l'empereur Honorius, qui règne de 395 à 423[7].

Fouilles archéologiques[modifier | modifier le code]

Le site de Moridunum est longtemps considéré comme un simple fort romain. Ce n'est que dans la seconde moitié du XXe siècle que l'existence d'une ville romaine à Carmarthen est reconnue, grâce aux fouilles menées à partir de 1968 par l'archéologue gallois Barri Jones (en)[1]. La présence de constructions modernes sur les lieux complique les fouilles, comme il est souvent de mise en contexte urbain ; il en résulte que la ville n'est connue que par un faible nombre de bâtiments publics[5]. Le plus remarquable est le vaste amphithéâtre situé à 200 mètres à l'extérieur de l'enceinte romaine, qui mesure pas moins de 91 mètres de long sur 67 de large[4],[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Wacher 1995, p. 391.
  2. (en) A. D. Mills, « Carmarthen », dans A Dictionary of British Place-Names, Oxford University Press, (ISBN 9780191578472, lire en ligne).
  3. a et b Davies 1994, p. 29.
  4. a et b Manning 2001, p. 71.
  5. a et b Wacher 1995, p. 392.
  6. Davies 1994, p. 33.
  7. Wacher 1995, p. 394.
  8. Wacher 1995, p. 392-393.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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