Mieczysław Ledóchowski

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Mieczysław Ledóchowski
Image illustrative de l’article Mieczysław Ledóchowski
Le cardinal Ledochowski.
Biographie
Naissance
Górki
Ordination sacerdotale
Décès (à 79 ans)
Rome, Italie
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le pape Pie IX
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de S. Lorenzo in Lucina
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par
Le Card. Di Pietro
Fonctions épiscopales Nonce apostolique en Belgique
Archevêque de Gniezno - Poznań
Prefet de la congrégation pour la propagande de la foi

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Mieczysław Jan Halka-Ledóchowski armoiries Szaława, né le et mort le , est un aristocrate et cardinal polonais, archevêque titulaire de Thèbes (de), nonce apostolique en Belgique (1861-1866) ; archevêque de Gniezno et primat de Pologne (1866-1896), préfet de la Congrégation pour évangélisation. Il se rend célèbre en prenant parti contre la politique de Kulturkampf de Bismarck, ce qui lui valut d'être emprisonné puis expulsé de Prusse.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fils de Józef Zachariasz Ledóchowski (pl) et Maria Rozalia née Zakrzewska, Mieczysław Ledóchowski naît à Górki dans le diocèse de Sandomierz. Cette région de la Pologne, disparue politiquement depuis les partages, faisait partie du Royaume du Congrès sous tutelle de la Russie impériale.

Après des études à Radom et à Varsovie, il entre à l'Académie pontificale ecclésiastique, école des futurs diplomates du Saint-Siège à Rome dont il sort diplômé en théologie et en droit en 1845. La même année, il est ordonné prêtre. Sa première mission auprès du Saint-Siège, qu'il remplit l'année suivante, consiste à remettre deux chapeaux de cardinal en Espagne. À partir de 1851, il est affecté à la diplomatie. Il est auditeur à la nonciature de Lisbonne en 1852, puis délégué apostolique en Colombie et en 1862 il est nonce en Belgique. Nommé évêque de Poznań et de Gniezno, siège qui dans la tradition de l'Église polonaise lui confère le titre de primat de Pologne, il retourne en Pologne en , dans la partie administrée par la Prusse. Il accepte ce poste à contrecœur, en se sentant mis à l'écart de la grande diplomatie de l'Église. En Pologne, il est perçu comme conservateur et loyaliste envers les occupants et accueilli sans enthousiasme.

C'est pendant la politique du Kulturkampf menée par Bismarck et le Dr Falk pour consolider l'unité culturelle du nouvel Empire allemand que l'attitude du primat Ledóchowski change[1]. Dans un contexte de pangermanisme croissant, les catholiques, et les Polonais en particulier, sont choisis par l'État allemand comme cibles : l'usage du polonais est interdit dans l'enseignement et le catéchisme. À l'annonce des lois de mai 1873 qui soumettent le clergé au contrôle de l'État et obligent à enseigner le catéchisme en allemand, Ledóchowski proteste énergiquement et interdit aux ecclésiastiques responsables des chaires de religion d’enseigner en allemand. Il s’ensuit la mise à pied de l’archevêque et le renvoi de nombreux professeurs[2]. Ledóchowski refuse de donner sa démission comme le lui demande Bismarck. En février 1874 l’archevêque de Poznan et Primat de Pologne est arrêté avec de nombreux dignitaires de l'Église de Prusse. Il restera prisonnier pendant deux ans à la forteresse d'Ostrowo. Pie IX lui donne alors le chapeau de cardinal. Les cardinaux, selon la loi allemande, doivent être traités sur un pied d'égalité avec les membres de la famille royale et ne peuvent pas être emprisonnés. En 1876, l'archevêque est donc libéré et expulsé de Prusse.

Mgr Ledóchowski se réfugie à Rome d'où il continue à administrer son archidiocèse. En 1878, il est le seul cardinal polonais au XIXe siècle à participer au conclave. Il devient ensuite un proche collaborateur du nouveau pape Léon XIII.

La tombe du cardinal Mieczysław Ledóchowski à la cathédrale de Poznan.

Lorsque l'Allemagne entame les négociations avec le Saint Siège, le pape lui demande de démissionner de ses archevêchés, c'est ce qu'il fait en 1886. En 1892, il est nommé préfet de la Sacrée congrégation de la propagande de la foi, office qu'il remplit jusqu'à sa mort.

Ledóchowski décède le à Rome. Ses cendres reposent dans la cathédrale de Poznań. Son cœur se trouve derrière la plaque commemorative avec son image dans la cathédrale de Gniezno.

Honneurs[modifier | modifier le code]

Il a reçu le titre de docteur honoris causa de l'Université Jagellonne de Cracovie en 1900[3].

Famille[modifier | modifier le code]

Mgr Ledóchowski est l'oncle d'Urszula Ledóchowska, canonisée par l'Église et fondatrice des Ursulines grises, oncle de la bienheureuse Maria-Teresa Ledóchowska, fondatrice des Missionnaires de Saint-Pierre-Claver, et oncle du T.R.P. Włodzimierz Ledóchowski , général des Jésuites.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jerzy Pietrzak, « Arcybiskup Mieczysław Ledóchowski jako prymas Polski », Ecclesia. studia z dziejów wielkopolski Uniwersytet im. Adama Mickiewicza, vol. 1,‎
  2. Isabelle Quirin-Hémont, « La germanisation par l’école en Alsace-Moselle et en Poznanie : une politique coloniale ? », MCF, université François – Rabelais de Tours,‎ (lire en ligne)
  3. (pl) Doktorzy honoris causa, sur le site de l'université jagellonne de Cracovie

Liens externes[modifier | modifier le code]

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