Marie Mercier (communarde)

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Marie Mercier
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Marie Mercier, née le à Issoudun et morte le à Paris (7e arrondissement), est une ouvrière qui fut une militante républicaine lors de la Commune de Paris en 1871[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Marie Mercier est née rue Beaumont à Issoudun[2].

Vie sous la Commune de Paris[modifier | modifier le code]

Alors que les troupes versaillaises prennent le contrôle de Paris, elle doit fuir la répression qui marque la Semaine sanglante[1], étape finale de la Commune de Paris. Dans le même temps, son compagnon Maurice Garreau, serrurier[3] et communard tourangeau[4] devenu directeur de la prison de Mazas, est fusillé le [1]. Il était âgé de 24 ans[3]. Il semble que l'abbé Crozes ait donné à Marie Mercier la lettre d’adieu de Garreau ensuite publiée par Victor Hugo[5].

Rencontre de Victor Hugo[modifier | modifier le code]

Victor Hugo embauche Marie Mercier à Vianden alors qu'elle fuit la répression[6],[7]. Ses récits révèlent à l'écrivain l'atrocité concrète des exactions versaillaises[8]. À la date du , il note ce témoignage de la jeune femme :

« J’ai vu fusiller à la barricade du faubourg Saint-Antoine une femme qui avait son enfant dans les bras. L’enfant avait six semaines et a été fusillé avec la mère. Les soldats qui ont fusillé cette mère et son enfant étaient du 114e de ligne. On l’a fusillée pour avoir dit : « Ces brigands de Versailles ont tué mon mari ». On a fusillé la femme d’Eudes, enceinte de sept mois. Elle avait une petite fille de quatre ou cinq ans qui a disparu. On la dit fusillée aussi. À la petite Roquette, on a fusillé environ deux mille enfants trouvés dans les barricades et n’ayant plus ni père ni mère[8]. »

Marie Mercier semble être restée intimement proche d'Hugo jusqu’en 1878[1]. Il écrit son affection pour elle dans quelques vers de ses poèmes[4], notamment dans ceux de L’Année terrible[3].

Exil et retour en France[modifier | modifier le code]

En 1872, elle revient en France et travaille dans une brosserie de Paris, rue Malher[1]. Condamnée à 6 mois de prison, elle s'exile à Londres à la mi-[1],[9]. À la suite de l’amnistie des participants de la Commune en 1880, elle rentre en France. En 1893, elle s'occupe de raccommoder des parapluies dans sa boutique de la rue de Crimée[1]. Par l’intermédiaire d'anciens communards influents, elle obtient en 1905 la gérance d’un kiosque à journaux situé place Blanche[1].

Elle meurt le à Paris.

Hommage[modifier | modifier le code]

La place située devant la maison des associations d'Issoudun porte son nom[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Michel Cordillot, « Mercier Marie », sur maitron.fr, (consulté le )
  2. a et b « Marie Mercier, communarde issoldunoise », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le )
  3. a b et c « Non, la Commune n’a pas… (6) Victor Hugo », sur La Commune de Paris, (consulté le )
  4. a et b « Issoudun célèbre la communarde Marie Mercier », sur France Bleu, (consulté le )
  5. Michel Cordillot, « Garreau Maurice », sur maitron.fr, (consulté le )
  6. Maurice Tourneux, Revue d'histoire littéraire de la France, vol. 109, Armand Colin, , p. 811
  7. André Besson, Victor Hugo : vie d'un géant, France-Empire, (ISBN 978-2-7048-0915-8), p. 455
  8. a et b Relevé par Claude Gély (éd.) dans Victor Hugo, Poésie, vol. 3, Laffont, (ISBN 978-2-221-04693-7), p. 1415
  9. Jean Savant, La vie sentimentale de Victor Hugo : Marie Mercier et la rue des 40 géants, J. Savant, , p. 50

Liens externes[modifier | modifier le code]