Macarons des Dominicains

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Macarons des Dominicains
Image illustrative de l’article Macarons des Dominicains
Dépôt du 2 octobre 1903 pour la marque Macarons des Dominicains

Lieu d’origine Drapeau de la Lorraine Nancy, Lorraine
Créateur Charles Charpentier pour la Maison Schwenninger
Date 1903
Ingrédients sucre, blanc d'œuf, amandes.

Macarons des Dominicains[1] est une marque de fabrique déposée en 1903 par Charles Charpentier, pâtissier alors installé 2 rue des Dominicains à Nancy, permettant d'identifier des macarons, spécialité de la ville de Nancy. Le Macaron des Dominicains est une des dénominations du macaron de Nancy[2].

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Le carré des Sœurs Grises et des Dominicains[modifier | modifier le code]

À Nancy, au XVIIIe siècle et jusqu'à la Révolution française, l'îlot urbain longé par la rue des Dominicains était dénommé « carré des Sœurs Grises et des Dominicains » : il abritait en effet le couvent des religieuses de Sainte-Élisabeth et le monastère des moines de Saint-Dominique appelés Jacobins ou Dominicains[3]. Les différents bâtiments conventuels sont vendus à la Révolution et tombent dans le domaine privé.

Histoire de la marque[modifier | modifier le code]

Pâtisserie Lefèvre Georges 2 rue des Dominicains à Nancy en 1980. Ancienne Pâtisserie Schwenninger.

Si la marque est déposée en 1903 par Charles Charpentier, ce dernier n'est pas le premier pâtissier installé 2 rue des Dominicains. Il est possible qu'il reprenne la recette de ses prédécesseurs. La marque passe ensuite entre les mains de différents pâtissiers, au gré des rachats et sessions. Elle est, depuis le début des années 1950, la propriété de la famille Lefèvre.

1857 : la pâtisserie Schwenninger[modifier | modifier le code]

Schwenninger s'installe en 1857 à l'angle du pâté de maisons formé par les rues Gambetta et des Dominicains[4], donnant sur la place Stanislas[5]. Comme de nombreux pâtissiers de Nancy à l'époque, il fabrique des macarons.

1877 : le chef pâtissier Semblat[modifier | modifier le code]

La maison Schwenninger est reprise en 1877 par son chef pâtissier, M. Semblat, qui continue l'activité et maintient la renommée de la maison. Lui comme ses successeurs conservent le nom commercial de Schwenninger, très réputé alors à Nancy.

1893 : Charles Charpentier[modifier | modifier le code]

Charles Charpentier succède à Semblat en 1893[6]. Il dépose la marque de fabrique Macarons des Dominicains en 1903, marque destinée à « être appliquée sur des boites contenant des macarons de la fabrication du déposant, appelés Macarons des Dominicains ». Le dessin destiné à servir de marque de fabrique, daté de 1903, est l’œuvre de l'artiste nancéien Henri Bergé.

1910 : C. Closset[modifier | modifier le code]

Le pâtissier C. Closset reprend l'affaire et la marque vers 1910, et continue la fabrication des Macarons des Dominicains.

1925 : Pol Adam[modifier | modifier le code]

Au milieu des années 1920, Pol Adam devient propriétaire de la « pâtisserie Schwenninger »[7] , et continue d'utiliser la marque Macarons des Dominicains.

Étiquette de boite de macarons de Nancy de la maison Lefèvre Georges 1925

1950 : biscuiterie-confiserie Lefèvre-Georges[modifier | modifier le code]

Au début des années 1950, Georges Lefèvre (1884-1958), fondateur de la maison Lefèvre-Georges en 1925 et petit-fils d'Antoine Lefèvre-Denise, rachète cette pâtisserie réputée[4], ainsi que la marque de fabrique Macarons des Dominicains. Ces macarons sont toujours vendus rue des Dominicains[8] mais aussi place de la gare où Georges Lefèvre possède son magasin principal, ou encore dans ses magasins de la rue Saint-Dizier ou du faubourg Stanislas (actuelle rue Raymond Poincaré).

1989 : biscuiterie-confiserie Lefèvre-Lemoine[modifier | modifier le code]

Au décès de Georgette Lefèvre, veuve et successeur de Georges Lefèvre, sa fille et son gendre reprennent, sous le nom de Lefèvre-Lemoine, l'affaire familiale et les marques déposées dont les Macarons des Dominicains. Pour des raisons économiques, l'immeuble de la rue des Dominicains est vendu[4]. Le magasin du rez-de-chaussée est aujourd'hui occupé par Baccarat. Les Macarons des Dominicains sont, quant à eux, toujours fabriqués par la maison Lefèvre-Lemoine et vendus dans leur magasin de la place de la gare[9].

En 2021, le célèbre guide gastronomique Gault et Millau a décerné son « coup de cœur » aux macarons de la confiserie Lefèvre-Lemoine, à l'issue d'une dégustation organisé à Strasbourg et dont les membres du jury étaient Marc Haeberlin, chef de l'Auberge de l'Ill à Illhauesern, Nicolas Stamm, chef de la Fourchette des Ducs à Obernai, Jean Kuentz, chef de la Maison Rouge à Colmar, et Marc Esquerré, directeur des guides Gault et Millau[10]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Les macarons et les bergamottes de Nancy de la Maison Lefèvre-Denise obtiennent une médaille d'or à Nancy en 1902 et un diplôme d'honneur à Paris en 1905[11].

Exposition de Paris de 1903[modifier | modifier le code]

La « maison Schwenninger » (époque de Charles Charpentier), participe à l'exposition de Paris de 1903 et les Macarons des Dominicains obtiennent une médaille d'or à cette occasion.

Exposition universelle de Saint-Louis États-Unis de 1904[modifier | modifier le code]

La maison Schwenninger, toujours par le biais de Charles Charpentier, participe à l'exposition universelle de Saint-Louis aux États-Unis en 1904 et les Macarons des Dominicains sont récompensés à nouveau par une médaille d'or.

Exposition internationale de l'Est de la France de Nancy de 1909[modifier | modifier le code]

Charles Charpentier, président du syndicat de la pâtisserie, est membre du jury à l'occasion de l'exposition internationale de l'Est de la France en 1909 à Nancy. À ce titre, ses Macarons des Dominicains sont classés Hors Concours[12].

On peut lire vers 1900 dans la revue Les Étrennes nancéiennes : « Les macarons exquis sont expédiés dans tous les pays, et il suffit d'en avoir goûté une fois pour ne plus en vouloir d'autres. Rien que cette spécialité suffirait à établir la réputation d'une maison mais nous devons encore mentionner les chocolats et les bonbons surfins que les gourmands vont croquer en nombreuse compagnie, les glaces délicieuses et toutes le friandises si connues du Tout Nancy gourmet »[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. CharlElie Couture, NANCY Le temps d'une ville, Jarville-La-Malgrange, Editions de l'Est, (ISBN 286 955 094 4), p. 144
  2. Michel Caffier, L'Excelsior : un siècle d'art de vivre à Nancy, Nancy, éditions Place Stanislas, , 117 p. (ISBN 978-2-35578-009-7), p. 40-41
  3. Christian Pfister, Histoire de Nancy, t. II, Nancy-Paris: Berger-Levrault, 1909, pp. 709-779.
  4. a b et c Jean-Pierre Puton, La vie à Nancy Les années bonheur 1950-1980, Ars-sur-Moselle, Serge Domini Editeur, , 159 p. (ISBN 978-2-35475-125-8), p.47 et 83
  5. a et b Alain Barrot, Les bergamotes de Nancy, éd. Gens de Lorraine, 2007, p.103.
  6. « Syndicats de l'alimentation M. Charles Charpentier », Le Cri de Nancy n°7,‎ , p. 165 (lire en ligne)
  7. Robert Lavaux et Armelle Rousseau, Nancy un siècle de commerces, Ars-sur-Moselle, Serge Domini, , 198 p. (ISBN 978-2-35475-004-6), p. 195-196
  8. Michel Caffier, Le piéton de NANCY, Nancy, Presses universitaires de Nancy éditions Serpenoise, (ISBN 2-86480-294-5), non numérotées
  9. Jeanne B. de Sainte Marie, Naviguez Plein Est, Aix-en-Provence, Edisud, , 47 p. (ISBN 2-7449-0257-8), p. 15
  10. Gault & Millau, Les Escapades gourmandes Grand Est 2022, Paris, , p. 20-21
  11. « Petite histoire des macarons de Nancy de la Maison Lefèvre-Lemoine », sur lefevre-lemoine.fr (consulté le )
  12. Louis Lafitte, L'Essor économique de la Lorraine : Rapport général sur l'exposition internationale de l'Est de la France, Nancy, 1909, Nancy, Berger-Levrault, , p. 932.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Histoire des macarons de Nancy sur le site de la Confiserie Lefèvre-Lemoine

Le Musée Fours des Sœurs Macarons