Lucifer, The Light-Bearer

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Lucifer, The Light-Bearer
Image illustrative de l’article Lucifer, The Light-Bearer

Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Langue Anglais
Périodicité Hebdomadaire
Genre Presse anarchiste
Presse politique
Date de fondation 1883
Ville d’édition Valley Falls (Kansas)
Chicago (Illinois)

Directeur de publication Moses Harman

Lucifer, The Light-Bearer (Lucifer, Le Porteur de Lumière) est un hebdomadaire anarchiste créé en 1883 à Valley Falls (Kansas) par Moses Harman, sa fille Lillian Harman[1],[2], Lois Waisbrooker[3] et Edwin Cox Walker.

Le journal publie des articles sur l'anarchisme, l'athéisme, la défense des droits des femmes, le contrôle des naissances et l'amour libre.

Kate Austin, Voltairine de Cleyre, Abe Isaak et Emma Goldman figurent parmi ses collaborateurs et y publient de nombreux articles.

Histoire[modifier | modifier le code]

À l'origine (1880), le journal s'appelait le Valley Falls Liberal car il était produit par la section locale de la National Liberal League. C'est en se retrouvant seul éditeur que Harman changea le nom en 1883, considérant que « Lucifer, l'ancien nom de l’Étoile du Matin maintenant appelée Vénus, nous semble un nom idéal pour un journal dont la mission est de faire la lumière sur qui vivent dans les ténèbres »[4].

En , les collaborateurs de Lucifer furent arrêtés en vertu du Comstock Act à la suite de la publication d'une lettre assimilant les relations sexuelles imposées dans le cadre du mariage à un viol[5]. Un procureur du district de Topeka formula 216 actes d'accusation. En 1890, Harman qui était alors seul responsable de Lucifer, fut de nouveau arrêté sur base d'un article similaire écrit par un généraliste de New-York. En conséquence, Harman passa la plus grande partie des six années suivantes en prison.

En 1896, le journal déménagea à Chicago mais le harcèlement judiciaire ne s'acheva pas. Le Postal Service des États-Unis saisit et détruisit de nombreux numéros du journal et, en , Harman fut de nouveau arrêté et condamné pour la distribution de deux articles de Sara Crist Campbell. Condamné à un an de travaux forcé, le rédacteur en chef alors âgé de 75 ans vit sa santé se détériorer fortement. Après 24 ans ininterrompus, la publication de Lucifer cessa en 1907 pour devenir le plus académique The American journal of Eugenics

Commentaire[modifier | modifier le code]

Selon Jesse F. Battan de la California State University : « Moses Harman, rédacteur du journal Lucifer prônant l’amour libre, le Light-Bearer affirma en 1897, que toute forme de conflit social et d’exploitation économique, de l’étalon-or aux salaires immérités et intérêts volés par les « classes dirigeantes» au travail des masses, était simplement une continuité de la « séquence logique » établie par une « vieille conspiration profondément installée contre la liberté et la justice, connue sous le nom d’institution du mariage ». Redéfinissant les enjeux associés à la question de la femme et en ajoutant la « question sexuelle » à cette cuisine, ils rejetèrent la monogamie patriarcale et la famille nucléaire et appelaient de fait à une autonomie sexuelle pour les femmes, le contrôle des naissances et la réforme eugéniste. »[6]

Source[modifier | modifier le code]

  • Selon l'historien Ronald Creagh : « Lucifer, the Light-Bearer, 1880-1907. Hebdomadaire. Irrégulier. Il parut successivement à Valley Falls (Kansas) sous le titre Valley Falls Liberal, puis Kansas Liberal ; publié ensuite à Chicago sous le titre Lucifer ; enfin, en , un nouvel hebdomadaire le remplace, The American Journal of Eugenics. Moses Harman édita ce périodique à travers ces métamorphoses. »[7]

Notices[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Emma Goldman, Épopée d'une anarchiste. New York 1886 - Moscou 1920, trad. de Living my life, 1931, Éditions Complexe, 1984, page 174.
  2. Dictionnaire international des militants anarchistes : Lilian Harman.
  3. Joanne E. Passet, Power through Print : Lois Waisbrooker and Grassroots Feminism in Women in Print: Essays on the Print Culture of American Women from the Nineteenth and Twentieth Centuries, James Philip Danky and Wayne A. Wiegand, eds., Madison, WI, University of Wisconsin Press, 2006; p. 229-50.
  4. Wendy McElroy, « The Life of a Grand Old Liberal », sur Fondation for economic education,
  5. Francis Dupuis-Déri, Hommes anarchistes face au féminisme, Réfractions, n°24, printemps 2010, page 108.
  6. Jesse F. Battan, « Le socialisme guérira tout, sauf un mariage raté ». Amour libre et le mouvement ouvrier américain, 1850-1910, Socialisme et sexualité, journée d’étude du 5 octobre 2001, Dijon, Université de Bourgogne, texte intégral.
  7. Ronald Creagh, Histoire de l'anarchisme aux États-Unis d'Amérique : les origines, 1826-1886, Claix, La Pensée sauvage, 1981, page 337.